
placée au-devant du to u r à em p o in te r, p o ur m ettre
les fils de fer à l’égalité.
A r im e r ; c’eft ajufterle poinçon fur renclume..
A u c h e ; c’eft la cavité hém ifphérique quienchâffe
les têtes des épingles dans le m étier , p o ur frapper
les têtes.
Auget; efpèce d’auge fermée d’un bout , depuis
lequel fes parties latérales vont toujours en diminuant
de hauteur. Il fert à mettre les épingles dans
le frottoir.
B a n c a t ir e r ; efpèce d’établi adoffé d’un bout
fur un billot fendu à deux ou trois endroits, pour y
battre la filière. Vers le même bout ou à l’autre,
félon l’emplacement, eft la bobille ; plus loin, la
•filière arrêtée entre trois montans. Derrière elle on
voit une pièce de bois plus haute que ces montans,
avec un coin ; c’eft-là qu’on place la filière pour en
faire l’effai : enfin, vers cette extrémité on voit le
tourniquet d’où dévide le fil que l’on tire.
B a n q u e o u T o u r a p o in t e ; c’eft le billot où
eft établie la m eule d’acier q ui fert à form er les
pointes.
B a s s in e ; efpèce de poêle profonde, reffemblant
à une chaudière à confiture , dans laquelle , au
moyen de fes anfes, on remue & on fecoue les aiguilles
dans de l’eau de favon bouillante.
B a t t e ; efpèce de m aillet de bois qui fert à appliq
u er fur le p ap ier, l’em preinte qui porte la m arque
d u m archand.
B e q u e t t e d ’e p in g l ie r ; c’eft une efpèce de tenailles
dont une mâchoire eft pyramidale & l’autre
ronde, & diminuant de grofleur vers fon extrémité.
Elle fert à tourner le fil de fer ou de laiton comme il
plaît à l’ouvrier, foit qu’il faffe des crochets, des portes
, des claviers, & des hameçons.
B l a n c h ir ; c’eft faire changer au laiton fa couleur
jaune en blanche : pour cet effet, on étend
d’abord les épingles, au nombre defix ou fept mille,
fur les plaques. On empile ces plaques les unes fur
les autres , tant qu’il y en a de la même efpèce d’épingle
, fur des croifées ; on les lie enfemble avec les
fils de laiton des croifées. Soit qu’il y ait une ou plu-
fieurs portées de la plaque, on met le tout dans une
grande chaudière avec de l’eau & de la gravelle ou
lie de vin ; on le fait bouillir trois heures & demie
ou environ : on déteint les épingles, on les lave, on
Jes sèche, & on les vanne.
Bobille ; cylindre de bois fixé autour d’un arbre
de fer qui le traverfe au centre par la bafe, & qu’on
fait tourner au moyen d’une manivelle de fer.
B o b in e d e s é p in g l ie r s ; c’eft un affez gros c y lindre
de bois traverfé d’un arbre, dont le bout eft
foutenu dans un collet, & dont l’autre eft garni
d’une manivelle : la manivelle fait tourner le cylindre,
qui fe charge en tournant du fil trifilé, qui
qui doit lervir à faire l’épingle.
B o î t e ; efpèce de petit coffre fans d e fïù s, &
ay a n t dans fon m ilieu une lam e de cuivre fur laquelle
on appuie les épingles. C ette lam e partage la
boîte en deux parties , qui font le plus fouvent de
deux fortes de longueurs.. C es boîtes font couvertes
de plufieurs brins de fil de fer qui contiennent
les épingles dans la capacité de la boîte , & les emp
êchent d’y rem u er à la preflion des cifailles.
B o t t e ; la botte o u la torque eft com pofée d*un
nom bre de pièces de fil de laiton qui a été roulé fur
u n cylindre.
O n appelle aufli botte u n faifeeau de fils co u pés,
pour faire 3 \ 4 ou 5 longueurs d’épingles.
B o u r d o n ; o n appelle ainfi les cannetilles ou
fils à tê te s , lorfque leurs révolutions m ontant les
unes fur les autres , les ren d ent d éfeâueufes &
inutiles.
B o u t e r les épingles ; c’eft les arranger dans
les trous faits au papier.
B o u t e r a u ; c’eft u n poinçon ro n d d ’a c ie r, qui
dim inue de grofleur depuis le haut jufqu’en bas :
c’eft avec cet outil que l’on grave l’em preinte de la
tête dans l’enclum e & dans le poinçon. Il faut qu’il
foit bien trem pé.
B o u t e u s e ; ouvrière qui place les épingles dans
les trous du papier.
Branche ; fe dit pro p rem ent du brin ou du corps
de l’ép in g le, lorfqu’u ne de fes extrém ités eft en
p o in te , & l’autre prête à recevoir la tête.
Br anloire ; on appelle ainfi le lien qui tient fuf-
pendu en l’air à un b â to n , le b aquet où l’on lave les
épingles.
B r o c h e r ; c’eft enfiler les épingles dans les têtes.
Broches ; ce font deux b aguettes de fer emboîtées
perpendiculairem ent dans la bafe & dans la
traverfe de bois du m étier ; c’eft à leu r aide que le
contre-poids retom ba toujours fur le m êm e point.
Les broches n’en tren t point dans le m étier par en bas ;
elles pofent feulem ent avec force fur une plaque de
plom b fur laquelle on l’arrête à v o lo n té , & félon
que la fituation du poinçon l’exige.
Bûche; on.défigne fous ce nom , dans la tréfi-
le rie , Xétabli où l’on tire à la filière, avec une pince,
le fil de fer o u de laiton.
Camion ; c’eft la plus petite de toutes les efpèces
d ’épingles : elle ne fert guère que p o ur attacher les
coiffures & les autres ornem ens des fem m es.
Cannelle ; fe d it d’une efpèce de c o u te a u , dont
la lam e eft dentelée com m e une feie. Elje fert à
faire u n e p etite rainure fur u n m orceau de b o is,
dans laquelle on tient le fil de fer ou de laiton avec
des tenailles p o ur l’y ébaucher : cette petite fente
s’appelle aufli cannelle.
Cannetille ; fil de m étal qui eft roulé en tire-
bourre fur un plus gros fil. C elui-ci qui eft fait avec
du laiton fin , fert p our les têtes d’épingles.
C h a n c e ; p ot de terre qui a la form e d’une cu-
curbite , & qui fert à blanchir les épingles de fer.
C h a r n iè r e s ; les charnières que les épingliers
font pour les la y e tiers, fo n t com pofées d’un fil de
laiton roulé fur u n autre fil d ro it, q ui form e en
même
même temps la broche de la charnière & u n des
côtés qui s’attache au defl'us de la boîte. Chaudière; grand vafe de cuivre rouge très-
profond , & qui n’a pas plus de circonférence qu’il
n’en faut pour contenir les plaques.
C h a u sse ; la chauffe d’épinglier eft un morceau
de bois taillé en défions, pour embraffer lacuiffe ;
chaque extrémité eft traverfée d’un courroie de
cuir, dont on lie la chauffe fur la cuiffe. Sa partie
fnpérieure a vers fes bords deux anneaux dans lef-
quels paffe la croffe. On fait entrer les tronçons
dans la chauffe , pour les couper plus facilement en
hanfçs.
Cisailles ou C is e a u x ; gros cifeaux propres à
couper les métaux. Les lames .de ces cifailles font
épaiffes, & elles ont un taillant prefque carré. Au
lieu d’anneaux elles ont deux longues branches qui
forment deux grands leviers.
Cl a v ie r ; ce n’eft autre chofe qu’un morceau de
fil de fer ou de laiton , plié de manière qu’un brin
forme une efpèce d’anneau vers le milieu qui lui
fert d’attache. On n’emploie point Vautre d’outil
pour le faire que des bequettes.
Clous d ’é p in g l e s ; il y en a qui font de vraies
épingles, groffes & courtes. Les épingliers en font
aufli avec du fil de fer ou de laiton, dont la tête eft
rivée avec le marteau.
C o n t r e -p o id s ( le ) , eft la pièce qui, par fa pe-
fanteur, vient former la tête de l’épingle enfermée
dans les deux têtoirs ; il fe lève par une efpèce de
bafcule, qu’on fait jouer avec le pied par une marche
à laquelle eft attachée une corde. La marche eft arrêtée
à une cheville enfoncée dans le plancher de la
chambre. Il eft foutenu dans la ligne perpendiculaire
qu’il décrit, par fa traverfe qui gliffe le long des
brochesi
Co r d o n n e t s ; ce font des ganfes de fil ou de
fo ie, ferrées par u n b o u t, à l’ufage des fem m es
Ou des eccléfiâftiques.
Co u l e r ; fe dit pro p rem ent d u fécond tirage
que les épingliers donnent au laiton , en le faifant
paffer par des trous de filière.
Co u l o ir e ; efpèce de filière dans laquelle on
tire le laiton fo rtan t de la p rem ière m ain , pour
le réduire à la grofleur d o nt on v eut que foient les
épingles.
Couper. : quoique ce tèrme ait lieu dans plufieurs
opérations des épingliers, on ne l’emploie pourtant
proprement que pour fignifierTaéîion de divifer les
dreflees en tronçons, & les tronçons en hanfes. Les
plus gros tronçons fe coupent ordinairement de la
longueur de deux épingles ; les petits , de trois, &
quelquefois de quatre & de cinq.
C o u p e r les é p in g l e s ; c’eft les réduire à une
certaine longueur ; ce q ui s’exécute en les faifant
entrer de to u te cette longueur dans u n e boîte , &
les faifant toutes toucher u ne traverfe de cuivre qui
les fépare.
C o u p e r les t è t e s ; c’eft couper avec des cifeaux
Arts 6* Métiers. Tonte II. Partie II.
les fils de laiton façonnés dans la proportion propre
à faire les têtes des épingles.
C oupeur ; ouvrier qui eft chargé de couper ou
de réduire à une certaine longueur, les fils de fer
deftinés à faire des épingles.
C ourtailles ; on appelle akifi des bouts de fil
de laiton tortus ou trop courts , ou les épingles
manquées.
C revet , forte de lacet qui ne peut être que de
treffe, ferré par un bout en forme de croix, & par
l’autre à l’ordinaire,avec lequelles femmes fe lacent
en échelle.
C rible en fils de fer ou de laiton ; c’eft un crible
dont les trous font formés par de petites mailles de
fil de fer où de laiton.
C rochet ; le crochet de l’épinglier eft à deux
pointes , & formé de deux fils de fer.
C rocHetier ; c’eft l’ouvrier qui s’adonne à faire
des crochets, des portes, des agraffes en laiton.
C roisée ; c’eft une croix de ter dans chaque bras
de laquelle paffe un fil de laiton qu’on recroife fur
les plaques, pour les feier enfemble dans le blanchi
flagë.
C rosse ; ce n’eft autre choie, chez les épingliers,
que la traverfe de la chauffe qui paffe dans fes deux
anneaux, & fous laquelle on place les tronçons pour
les contenir & les couper plus facilement. • 4
C ueilléé ; on appelle ainfi un faifeeau de fils re-
dreffés par l’engin.
C ueillir la dressée ; c’eft trancher avec des
tenailles le fil d’épingle.
-Décaper o ie dérocher; c’eft emporter, par
le moyen de quelques fubftances corrodantes , la
fuperficie brune du métal, & lui donner par ce
moyen tout fon brillant.
D égrossir l’acier ; c’eft paffer un cylindre
d’acier par les différens trous de la filière, jufqu’à
ce qu’il fait parvenu au degré de finefle néceffaire.
D emoiselle ; eft une broffe avec laquelle on
étend le vermillon fur les marques, pour imprimer
'le nom & le fceau du fabricant d’épingles, -
D éteindre; c’eftFaéHon de nettoyer & d’ôter
le plus gros dè la gravelle qui s’êft attachée aux
épingles dans la chaudière , dans une première
èau, après les avoir tirées du feu & débarraffées
d’entre les plaques.
D isques ; ce font des plaques d’étain tracées au
compas de 16 pouces de diamètre chacune, defti-
nêes à blanchir les épingles.
D rapière ; groffe épingle courte, dont les marchands
& les drapiers fur-tout fe fervent pour fermer
leurs ballots.
D ressée. Les épingliers appellent une dreffée
! cueillie, celle que l ’on a ramaflee & battue par un
bout avec une planche , ou autre chofe de cette nature,
pour la rendre aufli égale qu’il eft poflible ,
avant de la couper en tronçons.
D resser ; c’eft tirer le fil de laiton de deffus le
tourniquet, & le faire paffer entre les clous de l’en-
' gin , pour détruire les fortes de cercles ou orbes
O o o