
H a n c h e d ’u n e c h a u d i è r e ou d ’u n e m a r m i t e ;
c’eft la partie arrondie par laquelle le fond fe lie ou
fe joint avec le tout.
H a p e d e c h a în o n . C ’eft un maillon du chaînon.
H e r b u e ; c’eft une terre onétueufe mêlée à la
terre animale & végétale très-atténuée. On l’emploie
pour défendre les parois des fourneaux de la
trop grande ardeur du reu.
H e r b u e ( terre d’ ) ; c’eft aufli une terre-telle que
celle des prés, au deffus de laquelle l’herbe croît
bien. Elle eft ordinairemeut de couleur noirâtre, &
propre à faire des moules de fondeur en métal.
H o r s (mettre y ; ce qui fignifie, dans les fourneaux
à fondre la mine de fer, la difcontinuation
du travail d’un fourneau de fufion ; la mife hors
s’entend toujours en mauvaife part. Quand un
Jiiaître de forge a confommé tous les matériaux qu’il
deftinoit au fondage, ce qui eft prévu & volontaire ;
alors on dit qu’i/ a fermé la pâlie, qu’i/ a arrêté fort
fourneau. Quand par quelque accident on eft forcé
de cefferla fufion, alors on dit que l’on a mis hors,
quoique ce terme ne dût s’employer que dans le
cas particulier dç la ceffation du travail, par la
raifon qu’il s’eft entaffé dans l’ouvrage & fur la
tuyère, une quantité, une maffe de matière mal
digérée, qu’il n’eft pas poflible de fondre, foit à
caufe de fon volume, foit à caufe de fa nature. Dans
certains cas, ce n’eft autre chofe qu’une fonte rapprochée
par la féparation des fondans de l’état d’un
fer mal travaillé : l’ouvrage commençant à s’em-
barraffer d’une partie un peu confidérable de cette
matière , l ’ouvrier cherche a Ja détacher par le travail
du ringard , qui produit alors un effet tout
contraire ; car plus il travaillera, plus il lui donnera
l’état du fer, & plus il l’augmentera par la jonâion
des matières qui tombent continuellement. Le remède
eft d’augmenter la chaleur par le choix des
charbons , & la quantité de fondans , qui, tenus en
grand bain, font les feuls capables de ramener cette
matière à l’état de la fonte. On pourroit affurer,
qu’excepté le cas de force majeure, avec les précautions
& le travail bien fuivi, on ne niettra jamais
hors.
On a vu des fourneaux au bout de trois à quatre
jours dé travail, être obligés de mettre hors : faute
de chaleur dans un ouvrage neuf, & depouffièré
de charbon, le métal n’avoit pu fe tenir en bain. La
mife hors eft donc occafionnée par tout ce qui peut
empêcher la vitrification.
Dans le cas de mife hors , pour fe mettre en état
de travailler de nouveau, il faut faire une ouverture
dans le devant du fourneau, quelquefois jufqu’à la
fécondé marâtre, fuivant la groffeur de la maffe,
pour pouvoir la tirer ou la mettre hors, & refaire un
nouvel ouvrage.
H u r a s s e ; c ’eft un an neau de fe r o u d e fo n te d’un
p o u c e & d em i d’épaiffeur fu r c in q à fix p o u c e s de
la r g e u r , p ro p re à r e c e v o ir la q u eu e d u ma rtine t
o u m a rteau d e fo r g e .
Ja u g e ; com p a s d’é p a i f fe u r , o u m o rc e au d e fe r
plié en zigzag, qui fert à mefurer la groffeur des
fils de fer.
Jets ; on donne ce nom aux canaux qui condui-
fent le métal dans les creux du moule : on appelle
jets la matière même qui a rempli les conduits par
où a paffé celle du moule.
Laitier ; on appelle ainfi, dans les groffes forges,
les fcories du fer, ou cette matière vitrifiée qui fur-
nage la fonte qui eft en bain.
Lanterne ; efpèce de dévidoir formé par plu-
fieurs fufeaux. On met fur la lanterne le fil de
fer qu’on veut paffer par la filière.
La vo ir ; c’eft un canal foncé & entouré de
planches, rempli d’une eau courante où l’on lave
la mine de fer dans des paniers d’ofier.
Loupe ; on appelle loupe la matière pétrie & ra-
maffée du fer, qu’on porte à la chaufferie pour être
enfuite battue.
Lune ; on défigne ainfi la couleur qùe doit avoir
le feu du fourneau de fonte.
Macération ; c’eft la diffolution des parties
conftituantes de la mine.
Maincordion ; fil de fer très-fin qui fert pour
les inftrumens de mufique.
Man ch e; on appelle une manche l’efpèce de
tour en forme de cône tronqué , qui fe pofe fur
| certains creufets pour la fonte du fer.
Manchon ; virole qui couvre les joints des
tuyaux de fonte.
Man tu re ; fil de fer qui a été chauffé inégalement
, & qui a brûlé en quelques endroits.
Maquette ; c’eft l’état d’une pièce de fer à la
troifième chaude.
Marchandes (fontes) on appelle ainfi toutes
celles qu’on difpofe à rendre d’autres fervices , que
celui d’être converties en fer.
Marteau de fo r g e ; il eft de fer ou de fonte,
de deux pieds & demi de hauteur fur un pied de
largeur jufqu’au deffous de l’oeil, & plus ou moins
d’épaiffeur, fuivant le poids qu’on veut lui donner,
& la longueur de l’aire de l’enclume.
Marteleur ; ouvrier occupé au marteau dans
les groffes forges.
Martinet; c’eft ainfi qu’on appelle, danslesgro/-
fes forges, une efpèce d’ufine. Ce nom a ete donne
à ces ufines, à caufe du marteau ou martinet qui y
travaille.
Mortiers ; ce font les mortaifes qui reçoivent
le pied de la-croifée > grande pièce de bois de la
charpente, employée dans les groffes forges.
Moulerie ; c’eft, dans les forges, l’atelier où
l’on jette en moule tous les ouvrages en fonte qui
font d’ufage dans la focièté.
Moyenne ; efpèce de fer applati en verge carrée
d’environ fept lignes d’épaifleur & quarante-neuf
de largeur.
Mureau (faire le) c’eft maçonner les côtés &
le deffus de la tuyère jufqu’aux marâtres.
Nerf ; on nomme ainfi, dans les fers doux, les
parties faillantes en forme de lames plates & alongées
, qu’on remarque dans l’épaiffeur des filamens.
Nille ; petit tuyau de bois dans lequel entre la
branche d’une manivelle, pour empêcher que ce
fer en tournant darts la main, ne la bleffe.
Noir ployant ; on donne ce nom à des taches"
brunes tirant fur le noir, qui indiquent que le fer eft
duélile.
(Eil du pertüis ; c’eft la partie la plus étroite
des trous de la filière.
Ou v r a g e ; c’eft le nom que l’on donne à la
principale maçonnerie d’un fourneau de forge.
jf: Paille de fer ; efpèce d’écailles qui tombent de
ce métal quand on le forge a chaud.
Palatre ; c’eft une tôle qui fe bat en feuilles ,
de neuf à quatorze pouces de largeur fur quatre à
dix pieds de longueur, & de différentes épaiffeurs.
Paquet ; efpèce de boîte enduite de terre, dans
laquelle on trempe l’acier qui eft enfermé & enveloppé
de certaines matières.
Parer le fer; c’eft placer le fer battu fur la longueur
des aires de l’enclume & du marteau, en
commençant par l’extrémité , & qui abat les inégalités
& les empreintes du marteau.
Parées ; parties du fourneau à couler les gueufes.
Parois (fauffes) ; c’eft un mur élevé fur la recoupe
d’un fourneau de forges.
Passe-partout ; forte de batte platte qui fert à
fouler le fable entre les côtés du châflis, où la batte
ronde ne pourroit point entrer.
Passe-perle ; nom donné au fil de fer de l’échantillon
le plus fin, fans doute parce qu’on s’en fert
pour enfiler les colliers de perles.
Pâté , on appelle ainfi une maffe de fer informe,
qu’on ne peut employer parce qu’elle a été mal
forgée.
Patouillet ; machine hydraulique qui fert à
féparer la terre des mines de fer.
Peignes d’ac ier ; ce font des dents d’acier qu’on
emploie dans la fabrique d’étoffes de foie.
Pertuis ; on nomme ainfi les trous de la filière.
Pièce ; on appelle de ce nom l’état ou la forme
du métal dès la première chaude.
Pièce ( la ) ; la matière du fer portée fous le gros
marteau , & réduite en un carré long d’environ
quatre pouces d’épaiffeur, fe nomme la pièce.
Pierre ; on dit qu’il fe forme des pierres, lorfque
le fil de fer demeure creux & fe débouche en paffant
par la filière.
Poche; on appelle ainfi le creufet qui eft dominé
par une efpèce de tour, en forme de cône
tronqué.
On appelle aufli poche, la cuiller profonde avec
laquelle le fondeur piiife le métal lorfqu’il eft en
fiifion.
Porte ; petite bonde où l’on attache le bout du
fil de fer qu’on fait tourner fur la bobine.
Potilles ; on appelle ainfi les bois de féparation,
dans lefquels on a ménagé des feuillures pour y
faire glifler les pelles ou vaïmes qui ouvrent ou ferment
le paffage de l’eau, pour le fervice des forges.
Q ueue de mines ; c’eft une mefùre ou un tonneau
, dans lequel on tranfporte la terre minérale.
On divife la queue en muids & feuillettes.
Rangette ( fer de ) ; c’eft un fer qui, au fortir
des forges, eft d’environ trente lignes de largeur
fur douze d’épaifleur, & coupé en morceaux pefans
environ huit livres.
Rasse; panier ou van qui contient une certaine
quantité de charbon ; rajfée eft cette quantité même
de charbon.
Recuire ; c’eft chauffer le fer & l’a c ier, non
pour les forger, mais pour les détremper ou les
adoucir,
Recuit ; manière de chauffer l’acier ou le fer à
un léger degré de chaleur, quand on les chauffe à la
forge.
Réduire l’acier ; c’eft le ramener à la condition
de Ample fer.
Refouloir ; c’eft un paquet de fonte mife à fleur
de terre.
R égulé; ôn donne le nom général de ré ule aux
matières métalliques , féparées de fubftances étrangères
par le moyen de la fufion.
Renard ; on appelle ainfi la pâte, en quelque
forte, du fer, qui a été travaillée, purifiée, ramaflee
& pétrie dans le creufet : fa figure eft alors à peu
près celle d’une éponge.
Renard (queuede) ; ce terme fe dit d’un fil de
fer qui s’eft déchiré au fortir de la filière.
Riaule ; outil de mineur, c’eft un morceau de
fer battu de la longueur de fix à huit pouces , recourbé
de cinq à fix, finiffant dans la partie fupé-
Heure par un tuyau en écrou propre à recevoir un
long manche de bois.
Ringard ; barre de fer fort droite, fort crochue,
avec laquelle on remue les charbons ou le bois en
flamme , ou le métal qui chauffe ou qui eft en
fufion.
Roues A seaux ; on donne ce nom dans les machines
hydrauliques aux roues qui reçoivent l’eau
par deffus.
Rou l ag e ; (fer de) gros fil de fer, qui ayant
paffé par trois trous de la filière eft roulé en écheveau.
Rustine ; c’eft une ou plufieürs pierres bien
maçonnées qui terminent le carré du côté oppofé
au devant du fourneau de forges.
Sableur ; ouvrier qui fait les moules des fontes
marchandes.
Saut ; on appelle ainfi la pente qui a été ménagée
dans l’endroit où l’eau commence à travailler
lur les aubes des roues.
Scories ; ce font les écumes ou craffes, où parties
étrangères du fer que la fonte ou la forge font
fortir.'
Secoueur ; ( l e ) infiniment de bois qui fert à
rompre les chapes des moules , après que le métal y
a été coulé.
Solière ; efpèce de fer applati en verge carrée ,
B b b b b ij