
pendiculaires , capahles de recevoir, une ficelle : on
fixera fur le plan du calibre huit clous fur les lignes
que l’on aura relevées de l’épure, lefquelles répondent
aux crénelures.
Les chofes en cet état, on placera le calibre fur
la bune ou petite malle , dans le milieu de laquelle
doit être pratiqué le gueulard, foit en le pofant fur
deux barreaux de fer , fi le calibre eft-intérieur à
l’ellipfe, ou Amplement fur la bune, s’il eft extérieur;
& dans ce dernier cas, on y joindra une traverfe
paffantparle centre, fur laquelle on aura relevé le
point central. •
Ayant defcendu un cordeau par le centre du
calibre, on fera convenir le plomb qui y eft fuf-
pendu, avec le point d’interieâion des deux diagonales
du quarré que les contre-murs forment ;
on tournera le calibre fans changer la pofition de
fon centre, jufqu’à ce que le grand axe foit perpendiculaire
à la face de ruftine 8c des timpes ; par
conféquent le petit axe fera perpendiculaire à la
face de la tuyère & du contrevent": la pofition du
petit axe eft bien ordonnée.lorfqu’il eft dans le plan
vertical qui pafferoit par le milieu de l’entre-deux
des deux fouffiets.
Les contre-parois conftruites & élevées perpendiculairement
à la hauteur de 7 pieds au deflus du
niveau ou doit être le fond du creufet, ou à 8 pieds
au deflus de ^extrades de la voûte qui eft fous l’ouvrage
, d’une forme elliptique ou polygone ; pour
éviter le rempliffage des angles , les dimenfions du
vide étant les même*approchant que les dimenfions
du foyer fupérieur II dans les deux figures,
on pratiquera une retraite d’un pied tout autour,
pour affeôir les parois I g, qui feront conftruites de
briques réfraélaires.
Les contre-parois du côté de la ruftine & du contrevent
font fondées fur le maflif qui porte le fourneau
, & pour les côtés de la tuyère & des timpes
fur les premières maraftres qui foutiennent les arriè-
res-vouffures des embrafures du devant du fourneau
, & de celle qui eft au deflus de là tuyère.
Toute efpèce de brique n’eft pas également propre
à foutenir un feu aufli violent & àufli continué
que celui d’un fourneau : celles qui font d’un fer-
vice plus afliiré font compofées d’une terre’ glaife
blanche, mêlée d’un fable blanc, talqueux & un
peu ferrugineux ; cette terre rougit légèrement au
feu. On a vu les parois de cette brique foutenir
vingt ans le feu d’un fourneau. Cette brique eft
employée avec un grand fuccès pour les réverbères
de fenderie. On trouve un banc confidérable
de cette terre dans une forêt appellée verd-bois qui
fiépare, aux environs de Saint-Dizier, la Champagne
tle la Lorraine.
Il faut que la pâte des briques foit bien, corroyée
pour en lier exa&ement les parties , & que les briques
foient féchées à l’ombre, 8c employées fans
être cuites : en voici la raifon.
La terre qui compofe une brique reçoit par la
çuijTon un certain degré de vitrification qui donne
de la roideur à fes molécules à proportion de la
.violence & de la durée du feu ; la chaleur qu’elle
éprouve en chaffe entièrement l’air & l’eau, enforte
qu’une brique cuite eft une fubftance fpongieufe 8c
altérée qui faifit avidement l’humidité : lorfqu’011
l’emploie dans la maçonnerie, elle attire l’eau du
mortier qui la baigne^ & s’y colle, ce qui rend les
maçonneries en briques excellentes. Cette bonne
qualité dè la brique dans les murs expofés à l’air eft
un défaut dans les fourneaux, parce que le feu pénétrant
les maffes de maçonnerie , fur-tout celles
qu’il touche immédiatement, raréfie vifiblement &
immènfement l’air & l’eau qu’elles contiennent, ce
qui les expofe à fe brifer : il n’en eft pas de même
lorfque l’on emploie pour les grands foyers des
briques fans être cuites ; elles foutiennent pour
lors impunément les effets du feu, parce que leurs
molécules n’ayant point été durcies ni collées les
unes aux autres par un feu antérieur, l’effet de celui
où elles font expofées raréfie fans obftacie l’air
& l’humidité qui y font contenus, & les fait évaporer
, ce qui les perfectionne : les mortiers qui les
entourent font , dans le même cas ; ils fe cuifent l’un
& l’autre au point de faire corps, les molécules
charbonneufes de la flamme devenant des cendres
extrêmement fubtiles, fe collent à leur furface , &
y font vitrifiées , & dans cet état les couvrent d’un
vernis impénétrable, à l’humidité, qui ne peut y
rentrer pendant l’interruption du feu, ou f inter-
valle d’un fondage à un autre. Dans les forges qui
ne font point à portée d’avoir des terres de la première
qualité, propres à former des briques- à feu;
on pourroit y fuppléer en formant une pâte com-
pofée de trois parties de glaife bien pure, une partie
& demie de fable aride ou de grès pilé,, ou autre
équivalent, une demi-partie de ciment 8c autant
d’hamefelac de bâche criblé.
Les briques deftinées à conftruire les parois doivent
avoir douze pouces de longueur, fix pouces
de largeur à la queue, cinq pouces fur le parement,
& deux pouces d’épaiffeur toutes fèches.
Il eft à propos de conftruire aufli les-contre-parois
en briques fechées ; fi on les fait en pierre calcaire,
il peut arriver que quelques pierres recevront de
l’humidité par quelque accident, & ruineront par
leur pouffée les parois intérieures ; pour cette eonf-
tru&ion toute efpèce de brique eft bonne ; on peut
1 y employer des briques d’un pied de long , fix
pouces de large, & trois pouces d’épaiffeur ; S i gillé
ou herbue que l’on emploie au fourneau, feroit
très-bonne en la mêlant avec du fable.
IL eft effentiel, dans la conftraâion dès parois
! d’employer un mortier compofé , autant qu’il eft
! poflible , de la même terre que celle des briques ;
que le mortier foit affez liquide pour fouffier dans
tous les joints afin de n’y laifler aucun vide ; il ne
faut point non plus employer de briques voilées,
pour éviter les irrégularités : on redreffera facilement
les briques de rebut en les frottant fur une:
plaque de fonte un peu raboteufè; lorfque l’onaura.
Jjefoin de portion de briques, il faudra les feier 8c I
non les rompre ; il faudra aufli ragréer tous içs joints
avec la pointe de la truelle 8c fans faire d’enduit ;
boucher exactement tous les trous des fupports ou
des écbaffauds. . ■ ' ...
Pour conftruire les parois, on fera un calibre
pour le grand foyer ou foyer fupérieur ; ce calibre
de forme elliptique, dont le grand axe aura fept
pieds, 8c le petit cinq pieds, fera tracé comme celui
du gueulard,'décrit ci-devant, & fera conftruit de
manière à le pouvoir démonter pour le fortir du
fourneau : après que les parois feront conftruites,
on placera ce calibre enlorte qu’il foit foutenu à
la hauteur du foyer fupérieur I I , dans les deux
figures de ta planche I I , & de manière que fon centre
réponde verticalement aji centre du calibre du
gueulard , & que fes axes & fes diamètres corref-
pondent dans les mêmes plans verticaux aux axes
& aux diamètres du calibre du gueulard, ce dont
on s’affurera en laiflant tomber trois à-plomb des
extrémités du grand axe & du centre du gueulard ;
en cet état ayant tendu huit cordeaux des extrémités
des axes & des extrémités des diamètres du calibre
du gueulard aux extrémités des axes & diamètres
correfpondans du .calibre du foyer fupérieur,
on dirigera laconftru&ion des parois fur ces lignes,
fe fervant dans la diftance d’un cordeau à l’autre,
de cercles convenables pour donner à toute la fur-
face intérieure du cône ellipticoïdal des parois la
régularité qu’elle doit avoir.
Après l’entière conftru&ion des parois, on démontera
le calibre du foyer fupérieur , 6c on le
fortira du fourneau : on laiffera en place .celui du
gueulard des extrémités du grand axe , duquel on j
defeendra deux à-pldmb fur l’aire du creufet, qui |
fera faite de fable battu , ou autre matière conve- '
nable, comme il a été dit dans la feélion précédente.
L’aire aura un pied d’épaiffeur au deflus de
l’extrados de la voûte qui eft au. deffous, 8c fera
par conféquent à 7 pieds au deffous du foyer fupérieur
par les points que les à-plomb indiqueront ;
on tracera une ligne qui fera le milieu de la longueur
du creufet ; un troifième à-plomb elefeendu du cen-
. tre du gueulard fera connoître où l’axe prolongé du
cône des parois coupe la ligne précédemment tracée
; par ce point on tirera fur l ’aire une ligne qui
foit perpendiculaire à la première, 8c cétte ligne
qui correfpondra verticalement au petit axe de
l’ellipfe du gueulard, fuppofée prolongée du côté
des fouffiets, devra paffer dans le milieu de l’efpace
qui les fêpare fi les fouffiets ont été bien placés.
Parallèlement à la ligne correfpondante au grand
axe , dont la pofition a été déterminée par trois
à-plomb, 8c à fept pouces 8c demi de diftance- de
chaque côté , ori tracera deux autres lignes pour
placer les coftières de la tuyère 8c du contrevent,
8c à huit pouces de l’axe prolongé du cône, on placera
du côté de la ruftine une troifième coftière:
les angles de la ruftine au contrevent 8c à la tuyère
feront arrondis par un rayon de fix pouces. On
obfervera, foit que l’on fe ferve de fable, de briques
, de pierres-à-feu ou même calcaires, pour
conftruire le creufet, de maçonner perpendiculairement
fur les lignes tracées parallèlement aux
projetions du grand 8c du petit axe de l’ellipfe du
gueulard, à la hauteur de dix-huit pouces fur la
longueur de vingt-fix pouces, depuis la ruftine jufqu’à
la bafe de l’étalage des timpes, 8c de quinze
pouces de hauteur feulement depuis les vingt-fix
pouces jufqu’à l’extrémité du creufet du cote de la
dame , enforte que le creufet ait quinze pouces de
large 8c cinq pieds de long depuis la ruftine jufqu’à
la dame : fi on fe fert uniquement d e . fable, on
formera avec des planches un châflis prifmatique
de dix-huit pouces de hauteur, quinze pouces de
large extérieurement, 8c cinq pied de long, autour
duquel on battra le fable un peu hume&é avec le
maillet ou la demoifelle : lorfque le fable eft trop
fec il ne fe lie pas, lorfqu’il eft trop humide il gliffe,
8c fe lève à côté de l ’endroit où on le comprime.
L’expérience feule peut éclairer fur le degré d’humidité
qu’il convient qu’il ait pour faire un bon ouvrage
; mais avec quelques matières que l’on conf-
truife , il eft néceffaire de remplir exactement tout
le vide entre les contre-parois 8c le creufet.
Le creufet étant achevé , on pofera du côté des
fouffiets une plaque de fonte de forme trapézoïdale,
dont le petit côté qui regardera l’intérieur du creufet
aura fix pouces; cette plaque fera encaftrée de toute
fon épaiffeur dans la coftière, 8c pofée de niveau
à la hauteur de dix-huit pouces au deflus du fond
du creufet : le milieu de cette plaque fera dans l’alignement
de la ligne de féparation des fouffiets, ou
à l’à-plomb du petit axe de l’ellipfe du foyer fupérieur
ou du gue,ulard : fur cette plaque on pofera
la tùyère, dont te mufeaux doit avoir une ouverture
de trois pouces de hauteur fur quatre pouces
de large, faite d’une feuille de fer battu , 8c ployée
en demi-cône ; mais fi on fe fert de pierres , on
taillera cette même figure dans fa furface inférieure.
Après avoir pofé la tuyère, on pofera la timpe
de pierre , qui portera par une de fes extrémités fur
la coftière du contrevent , 8c par l’autre fur celle
de la tuyère ; fa furface intérieure fera éloignée de
la ruftine de vingt-fix pouces > 8c elle fera élevée
de quinze pouces au deflus du fond du creufet. Si
on fe fert' de fable pour former cette partie, 011
pofera fur les coftières ou longs côtés du creufet,
une plaque de fonte ou une planche de 20 pouces
de large dont les bouts porteront fur les coftières ,
8c y feront enfoncés de leur épaiffeur : fur cette
planche ou plaque de fer on formera la timpe en
fable , ayant préalablement pofé la timpe de fer
de quatre pouces en quarfé , dont les extrémités
feront foutenues par deux pages , qui font ordinairement
deux poids de $q : fur la timpe-de fer on
pofe le taqueret, qui eft une plaqu 1 de fonte dont le
haut porte contre une des faces de la première ma-
raftre ; c’eft contre le taqueret 8c fur la planche que'
l’on corroie le fable pour former la timpe : la plâi^
F f f f ij