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Trompe du pays de Foix.
Ces trompes, dont le jeu & le fervice eft à peu
près le même que de celles du Dauphiné, décrites
précédemment, en diffèrent en ce qu’elles font carrées
, & que l’air leur eft fourni par deux tuyaux
carrés , & ouverts au-deffus de la furface de l’eau
du réfervoir.
Fig. i , élévation perfpe&ive de deux trompes,
de la caiffe à v ent, & du foyer auquel le vent eft
pouffé. A , réfervoir carré qui fournit l’eau aux deux
trompes D E , FG. B , empellement fur le canal de
communication du ruiffeau T V au réfervoir A ,
pour jauger l’eau que l’on donne aux trompes : la
caiffe H tenant lieu de cuve, a environ fix pieds de
hauteur dans la partie H , l’autre moitié L K ayant
environ fept pieds. De part & d’autre de la caiffe,
eft un petit empellement B ( entre les quatre piliers
qui fou tiennent le réfervoir A ) , pour pouvoir régler
le niveau de l’eau contenue dans la caiffe, &
laiffer fortir autant qu’il en entre par les deux
trompes.
L’eau tombe de même fur deux taques ou plaques
de fer placées vis-à-vis & au deffous des trompes ,
afin que l’air puiffe fe féparer & gagner le haut K de
la caiffe que l’on a faite très-fpacieule, afin qu’un plus
grand volume d’air devînt moins chargé d’humidité,
en laiffant précipiter les goutelettes dont il peut être
chargé. M , prolongement de la caiffe, à l’extrémité
duquel eft ajuftée la buze qui paffe dans le foyer N :
ce foyer eft affez femblable à uneïorge ordinaire.
Fig. 2 , élévation perfpeéfive d’une des trompes ,
& coupe perfpeâive de l’autre. A A , le réfervoir ; il eft vide & coupé à raz des trompes. B , empellement
fur le canal de communication au réfervoir, pour*
fixer la quantité d’eau qu’il convient de laiffer entrer
dans les trompes. 1,2, orifices des entonnoirs parlef-
quels l’air entre dans la trompe : ces ouvertures font
toujours au-deffus de la furface de l’eau. 5 b , efpace
entre les deux entonnoirs, par lequel l’eau s’introduit
dans le corps d#la trompe. L’endroit b peut
être regardé comme l’étranguillon dans les trompes
de la planche précédente, cc, fraâure des trompes
pour rapprocher dans le defîin les deux extrémités.
d , partie inférieure de la trompe, laquelle entre de
douze pouces environ dans la caiffe HH. d eft aufli
une taque ou plaque de fonte pofée fur une pierre ,
fur laquelle tombe l’eau qui vient du réfervoir AA.
La fécondé trompe dont on a fupprimé la face
antérieure, pour laiffer voir la conftruftion intérieure
8c la difpofition des languettes qui divifent
vers le haut la trompe en trois parties. 3 ,4 , fommet
ou ouverture des entonnoirs qui fourniffenf l’air à
la trompe. 3 a , 4 a , les entonnoirs par lefquels l’eau
ne fauroit jamais entrer. 6 a , efpace par lequel l’eau
du réfervoir s’introduit dans la trompe. a , l’étran-
guillon où l’eau commence à s’éparpiller 8c à faifir
l’air qu’elle pouffe en en-bas dans la caiffe HH. B ,
extrémité inférieure de la trompe. G , taque de fer
fur laquelle l’eau tombe , 8c où l’air qui gagne le
haut de la caiffe, fe fépare de l’eau. D , pierre fur
laquelle la taque de fer eft pofée ; auprès de ces
taques font les ouvertures évacuatoires, par lesquelles
l’eau fuperflue s’écoule : on voit une de ces
ouvertures en B , fig. 1.
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Repréfentation d'un des deux foujjlets du fourneau.
Fig. 1 , plan général du fond M , ou de la caiffe
inferieure du foufflet. A B , la tête. A R , BR, les côtés
de la caiffe. RS , la têtière dans laquelle labufedu
foufflet eft fixée , comme on voit dans la dernière
figure de la planche, m n , foupapes ou ventaux par
lefquels l’air extérieur entre dans le foufflet lors
de l’infpiration : le tour de chaque fou pape eft garni
de peau de mouton en laine, aufli bien que la partie
du fond de la caiffe où elles s’appliquent. O O , courroie
ou bande de peau attachée en 00 en travers des
foupapes, pour, lorfqu’elles lèvent, les empêcher
de le renverfer ; au lieu d’une courroie , on peut
fubftituer une corde, ce qui fait le même effet. N,
cloifon ou planche pofée en traversée la caiffe, pour
empêcher , lors de l’infpiration, que quelques étincelles
qui pourroient entrer par la bufe du foufflet m,
ne fe, répandent dans fa capacité ; la partie de cette
cloifon qui regarde la têtière, & aufli la partie du
fond 8c des cotés de la caiffe, compris entre N 8c R,
font revêtus de feuilles de tôle ou de fer-blanc pour
les garantir du feu. P P , cannelure demi-cylindrique,
qui reçoit la cheville qui affemble les deux parties
du foufflet. L’épaiffeur de là têtière eft traverfée
verticalement par deux mortaifes , dans lefquelles
entrent les pitons qui reçoivent la cheville dont on
vient deparler : les pitons font clavetés en deffous
de la caiffe par une cléïpaffante quitraverfe les mortaifes
pratiquées à la partie inférieure des pitons,
comme on le peut voir dans les planches qui ont rapport
à la fabrique des ancres. La têtière S eft garnie
] de deux frettes de fer pour l’empêcher de fendre,
j abcdef3 mentonnets qui affujettiffent les liteaux fur
i le bord de la caiffe. 1 2 3 4 5 6 ^ ; queues des mentonnets
ou porte-refforts , que l’on aïupprimés pour
j laiffer voir les tenons carrés auxquels ils s’anem-
blent. •
Fig. 2 , élévation perfpeéüve du volant ou de la
caiffe fupérieure du foufflet; cette caiffe formée de
madriers ordinairement de fapin , de trois à quatre,
pouces d’épaiffeur, affemblés à rainures 8c languettes
rapportées. La tête DB , OS , l’eft avec les côtés
à queues d’hironde, 8c eft ceintrée en arc de cercle
8c non d’ellipfe , auquel le trou P qui reçoit la cheville
ouvrière fert de centre ; le prolongement des
côtés ou pannes des foufflets font fortifiés en cet
endroit par des frettes de fer , pour empêcher cette
partie de fendre ; 8c c’eft à travers le trou pratiqué
à chacune des frettes, que paffe la cheville ouvrière.
Le volant, qui a en DB ou OS , environ trois pieds
de profondeur, 8c feulement neuf pouces du côte
de la têtière PP » embraffe par fes quatre côtés , les
quatre rebords de la caiffe inférieure : le côté du
volant vers la têtière, côté qu’on ne voit point dans
la fisure 9 reÇu dans l’entaille qui eft entre le rebord
R , fig. 1 , 8c l’emplacement PP de la cheville
ouvrière. N N , boîtes ou crampons fixés folidement
à la partie fupérieure du volant pour recevoir 8c af-
fujettir la baffe-conde XM. La partie M de la baffe-
conde, qui eft élargie 8c un peu courbée en cet endroit,
reçoit l’effort des cames de l’arbre de la roue
des foufflets. L’autre extrémité X eft ferrée dans fa
boîte N , par des coins de bois, pour affermir la baffe-
conde XM , à une longueur 8c hauteur convenable
à la fituation de l’arbre de la roue , comme on peut
voir dans les planches précédentes. La tête de chaque
foufflet eft encore garnie de deux bandes de fer
DB, OS , dont la partie fupérieure D ou O , eft terminée
en anneau pour recevoir les crochets des baf-
cules, 8c la partie inférieure en crampon pouf fuf-
pendre le volant par la partie inférieure de la tête ,
dans laquelle les crochets des crampons font èn-
caftrés. 4 . , .
Fig, 3 , vue perfpeâive de la caiffe inférieure,
garnie de toutes fes pièces : on en diftingueles rebords
Y y , Y y , fur lefquels les liteaux font appliqués
: ces rebords qui ont neuf pouces de haut enyy,
du côté de la têtière S , ont feulement fix pouces du
côté de la tête AB ; le fond de la caiffe a quatre pouces
d’épaiffeur, cinq pieds neuf pouces de large à la
tête A B , 8c un pied dix pouces de large au bord r de
l’entaille yy de la têtière S , dont l’extrémité réduite
à quinze pouces en carré, eft percée d’une ouverture
ronde / , pour recevoir la bufe du foufflet, dont la
longueur depuis la tête jufqu’au rebord r de l’entaille
du côté de la têtière , eft de feize pieds , 8c la longueur
totale, y compris la têtière r S , de vingt pieds
quatre pouces. On voit en m les foupapes qui laiffent
entrer l’air dans le foufflet ; 8c en N , la cloifon garnie
de fer-blanc , dont il a été parlé ci-deffus.
Sur les rebords de la caiffe , lefquels ont-fix pouces
de large, 8c fous les mentonnets, ont fait entrer
les tringles de bois qui entourent la figure: ces tringles
font ce qu’on appelle les liteaux , dont l’effet eft
de clorre le foufflet, en s’appliquant exaéfement aux
parois intérieures des quatre côtés du volant, a b c ,
liteaux du côté de la tête AB du foufflet. Ces liteaux
font divifés en trois parties. h C , h C , liteaux des
longs côtés du.foufflet en une feule pièce ou en plu-
fieurs, fi on le veut, de 9 liteaux dii côté de la têtière :
ces liteaux font en deux parties. Comme la conf-
tru&ion des liteaux n’eft pas fenfible dans cette figure,
on trouvera tous les développemens néceffaires pour
en avoir une parfaite intelligence dans la planche
qui fuit.
Fig. 4 , repréfentation perfpeâive du foufflet entièrement
achevé,des chevalets qui le fupportent,8cc.
PP, cheville ouvrière placée dans l’entaille de la
têtière E ; cette cheville paffe dans les trous des frettes des prolonge mens des côtés du volant, 8c
dans les trous des brides qui affujettiffent la che-
Arts & Métiers. Tome IL Partie IL
ville à la caiffe inférieure. N N , crampons ou boîtes
pour recevoir la baffe-conde. OO , les anneaux par
lefquels le volant eft fufpendu. OB , ceintre de la
tête du volant en arc de cercle, auquel le point P ,
! ou extrémité de la cheville .ouvrière fert de centre.
F , la bufe qui répond à la tuyère. I G , chevalets auxquels
la caiffe inférieure eft attachée ; les chevalets
font entretenus enfemble par des liens mn , mn3 8c
font pofés fur des femelles ou blocs k K. L , bloc
de pierre fur lequel pofe la têtière du foufflet : ce
bloc de pierre eft adoffé à la coftière de la tuyère ,
comme on peut voir dans les planches précédentes.
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Développemens des liteaux d'un foujfiet, dejjinés fur
-lUie échelle quadruple.
Fig. $, repréfentation perfpeélive 8c de côté des
deux pièces qui composent un mentonnet porte-
reffort. 1 , queue ou racine du mentonnet. u , mor-
taife fous le tenon carré pour recevoir le reffort.
2 , mentonnet féparé de la racine.
Fig. 6 , mentonnet porte-reffort en perfpe&ive du
côté qui recouvre les liteaux. Z , menton du mentonnet
fous lequel les liteaux font placés ; racine du
mentonnet du côté qui s’applique aux faces intérieures
des rebords Y y , fig. 3 dans la planche précédente
, la racine du mentonnet eft attachée au
rebord par cinq clous : on voit en 1 , les trous deftinés
à les recevoir, x x , le reffort paffé dans la mort.sife
de la queue , vu du côté où fes extrémités s’appliquant
au liteau/, le compriment pour le pouffer
en dehors , 8c lui faire'déborder les rebords autant
que la diftance du volant le permet.
Fig. 7 , le même mentonnet 8c porte-reffort vu
du coté oppofé. x x , le reffort vu du côté de fa convexité.
Ces refforts agiffent fur les liteaux en fe fermant
; ainfi, avant que les liteaux foient mis en place
, ils font beaucoup plus courbes que la figure
ne les repréfente.
Fig. 8 , un des deux grands liteaux qui s’appliquent
fur les rebords des longs côtés de la caiffe ,
vu par deffus : on a fraâuré ce liteau dont la longueur
eft de feize pieds , la largeur de cinq pouces
, 8c l’épaiffeur de deux pouces, pour que les
éxtrémités h c , qui font entaillées à mi-bois, fuf-
fent contenues dans la planche. Ces entailles reçoivent
des parties femblables, réfervées aux extrémités
des liteaux tranfverfaux, comme il fera dit ci-
après.
Fig. 9 , le même liteau , ou tringle de bois, vu
par-deffous.
Fig. /o. A , les deux liteaux du côté de la têtière
du foufflet vus par deffus , 9 A 10 reffort dont
l’effet eft d’ouvrir ou écarter les deux pièces du'
liteau ; ce reffort qui eft d’acier, 8c dont les deux
extrémités font roulées en forme d’anneau , eft fixé
par deux clous dans les entailles pratiquées au bord
du liteau.
Fig. 10. B , les mêmes liteaux vus par deffous du
Eeee