
che : le deffns du floc fe garnit de trois ou quatre
forts cercles de fer; & on pratique dans le milieu
une ouverture quarrée propre à recevoir l'enclume ■
& l’y affermir : Cette ouverture s’appelle U chambre
de renclume.
Comme un morceau de bois de cette groffeur eft
rare & coûteux dans certaines provinces, quelques-
uns fe fervent de quatre morceaux bien joints 8c liés
en fer ; cela ne dure guère : le plus expédient eft ,
depuis la fondation , d’élever châins fur croix alternativement
jufqu’au dernier , que vous ferez le
plus épais , & qui formera la chambre de l’enclume
: il doit être cramponné & broché en fer dans
celui de deffous , qui eft arrêté dans la maçonnerie
, & dont les côtés paffent fous la croifée :
des bois de 7 à 8 pouces pour le fond , & de 12
pour le dernier, font un excellent ouvrage. Le
deffns, en cas de vétufté , eft aifé à renouveller;
au lieu que c eft un ouvrage pénible 8c coûteux,
quand il faut déraciner un ftoc : dans le cas qu’un
ftoc debout périffe par la chambre, comme cela
arrive toujours, on peut achever de rafer les bords,•
8c établir des châflis pour remplacer le deffus.
Quand la totalité du maflif fera près du fo l ,
vous établirez quatre longrines depuis le bord fur
le courfier, qui rempliffent la longueur du total,
pofées un peu en pente pour ne pas gêner les bouts
de la roue; une à chaque bout, une de chaque
coté, 8c à deux pieds dii ftoc , arrêtées par trois
traverfines à encoches 8c broches, une devant 8c
à deux pieds du ftoc ; une devant 8c derrière le
court-carreau. L’encoche de la tête des longrines
fur l’eau eft en deffous, 8c porte fur deux fortes
traverfines , dans le milieu defquelles traverfines
on a ménagé une ouverture pour recevoir la grande
attache 8c lui fervir de collier.
La grande attache eft une piece de bois de dix-
huit pouces d’équarriffage , . fur douze ou quinze
pieds de hauteur, mortaifée par le devant d’une
ouverture qui la trayerfe, de fix pouces de largeur
fur trois pieds de longueur, pour recevoir le tenon
du drofme 8c le monter 8c defeendre fuivant le be-
foin : derrière 8c fur les côtés de l’attaclie, il y a
des mortaifes plus hautes que celle ci-deffus, lef-
quelles font deftinées à recevoir les tenons des
bras boutaris : ceux des côtés portent fur, les tra-
verfmes , 8c celui de derrière fur un châflis, placé
en terre, d’où il a pris le nom de taupe. Au devant
de la grande attache 8c vis-à-vis l’ouverture du
court-carreau qui reçoit le reffort, on fait encore
une ouverture à mi-bois pour en recevoir la queue :
au bas de cette ouverture eft une petite recoupe
avec une mortaife pour recevoir 8c porter^ le cu-
lard , porté de l’autre bout par le court-carreau :
le bas dç la grande attache eft entaillé, devant 8c
derrière , lai flan t une groffe tête d’un pied d’épaif-
feur fous l’entaillé , & fe place dans l’ouverture
des deux traverfines qui lui fervent de pollier : .ces
trayerfines font affermies par de fortes broches de
fer qui percent dans les longrines ; elles le font
encore par le pied d’ècreviffe.
La petite attache porte l’autre extrémité du drofme
; eft taillée de même que la grande, 8c ne fe
pofe 8c enclave dans fes châflis 8c colliers , que
quand le drofme eft pofé. Il eft effentiel d’affermir
le bas des attaches, parce que tout l’effort fe fait
en enhaut : elles font foutenues 8c affermies par
le bras boutant : celui de dehors de la grande
attache doit être long 8c fort.
A quatre pieds 8c demi de la grande attache
élevée 8c affermie , on pofe la croifée.
La croifée eft une pièce de bois de dix-huit pouces
d’équarriffage fur fept pieds de longueur , entaillée
par deffous aux extrémités, pour entrer &
être ferrée dans les encoches ménagées dans les
longrines du milieu. Le deffus 8c le milieu de la
croifée font encochés d’un pied de largeur fur huit
pouces de^ profondeur ; 8c à dix-huit pouces du
point du milieu , on pratique des. mortaifes quon
appelle mortiers , de dix pouces de profondeur j
dix pouces de largeur, 8c douze de longueur du
côté de l’arbre, 8c dix huit de lautre cote : ces
mortiers fervent à recevoir le pied des jambes.
Chaque extrémité des mortiers doit etre liee d un
bon cercle de fer; les côtés de 1 intérieur, garnis
de plaques aufli de fe r , paffant fous les cercles
8c le fond de fer battu. Cette partie fatigue beaucoup.
Le pied d’ècreviffe eft une forte pièce de bois
fourchu , dont le pied aufli encoché entre dans
l’encoche du milieu de la croifée avec un fort menton
en dehors; cette pièce appuie fur les traverfines
de la grande attache, dont elle embraffe le pied
exactement avec fes fourches bien brochées en fer.
A fleur de la croifée, le pied d’écreviffe doit être
affez large pour l’étendue du court-carreau quil
porte , 8c doit avoir une mortaife pour recevoir
le tenon du bas.
Le court-carreau ou poupée eft un bloc de bois
de -deux pieds d’équarriffage fur fept pieds de I011-,
gueur , réduits à fix par les tenons de chaque bout,
qui s’emboîtent dans les mortaifes du pied, d’écreviffe
& du drofme : le milieu eft traverfé d’une
ouverture d’un pied en quarré, baiffant du cote
de la grande attache, pour recevoir le reffort &
en élever la tête : les côtés font aufli traversés d’une
mortaife de fix pouces.de largeur, fur huit ou neuf
de hauteur, empiétant un peu fur l’ouverture du
reffort qu’elle traverfe par le bas : elle fert à palier
fous le reffort une clé de bois qu’on ferre contre
le deffus par des çoiss qu’on chaffe fous cette cle.
Derrière le court carreau, on ménage une petite
recoupe 8c mortaife au bas du paffage du reffort,
pour placer 8c recevoir un bout du culart.^Le cu-
lart eft un morceau de bois de fept à huit pouces
d’équarriffage, portant la queue du reffort. L intervalle
fe * garnit de coins pour ferrer le reflorc
contre le deffus de la chambre de la grande attache
qui en reçoit l’extrémité^
U
Le drofme eft un morceau de bois d’une pièce,
de deux ou de quatre, de deux pieds d’équarriffage
fur au moins 30 pieds de longueur : il a à
chaque bout un tenon qui entre dans les mortaifes
des attaches , deffous une mortaife qui reçoit le
tenon1 du court-carreau fur lequel il porte. L’ex-
cèdent des mortaifes des attaches fous les tenons
du drofme fe remplit de clés 8c de coins dé bois,
qui, chaflés avec,force, ferrent lé drofme contre
le court-carreau : cette opération fatiguant beaucoup
les tenons du drofme, qui eft Une pièce à
ménager , il eft utile d’en garnir le deffus d’un
faux tenon de bois ; quand il eft u fé , on defferre
les broches qui le. tiennent, 8c on en fubftitue un
autre. Il eft encore prudent de garnir le dehors des
tenons, ainfi que le deffus de la grande attache, de
tôle ou fer blanc, pour les garantir de l’humidité
de l’air. s
Il faut au drofme de la force 8c de la pefanteur,
pour tenir tout l’équipage ferme 8c de longueur,
afin que les ouvriers puiffent fe tourner avec les
bandes de fe r , pour les parer fans toucher à la
petite attache.
On ménage deux encoches dans les côtés du
drofme , de, quinze pouces de largeur fur fix pouces
de profondeur , répondantes aux mortiers ,
pour recevoir la tête des jambes qu’on avance ou
recule fuivant-le befoin dans ces encoches , 8c
qu’on arrête par des coins chafles de chaque côté
à coups de maffes. Quand le travail a fort endommagé
les côtés des encoches, au lieu de mettre
un drofme au rebut, on enlève ce qui eft endommagé
; 8c dans le v i f , on fait une entaille finiffant
en pointe , pour que lapièce qu’on y appareille ne
puiffe fe déranger. Cette pièce doit être bien brochée,
8c fe renouvelle dans le befoin.
Les jambes font deux morceaux de bois de dix
pouces d’équarriffage vers les boîtes , finiffant à
fix ou fept au pied. 8c à la tête ; un bout porte dans
le mortier, l’autre dans l’encoche du drofme : celle
qui eft proche de l’arbre s’appelle la jambe fur l’arbre.;
l’autre, la jambe fur la main. Sous le drofme,
chaque jambe eft percée d’une ouverture quarrée
de trois pouces fur huit, lefquelles fe répondent,
pour paffer un morceau de bois qu’on nomme la
■ clé tirante ƒ de l’échantillon de la mortaife, fur fix
pouces de: hauteur , laiffant une tête à un bout.
On paffe la clé par la mortaife de la jambe fur l’arbre
, à laquelle elle eft arrêtée par la tête , traver-
fant celle fur la main : dans ce qui déborde, on
fait de côté une mortaife, dans laquelle chaffant
des clés 8c des coins5*, elle rapproche les jambes
l’une contre l’autre, les ferrant contre le drofme. j
Pour empêcher la clé de vaciller entre elle 8c le
drofme , on pofe un morceau de bois qui embraffe
la clé par une encoche ; 8c en chaffant des coins fous
la clé par les mortaifes des jambes, ce morceau de
bois appellé tabarin, fe ferre contre le drofme, 8c
fient la clé ferme.
Les jambes en dedans, 8c vis-à-vis l’une de l’au-
Âns & Métiers. Tome II. Partie II.
tre, à huit pouces de hauteur depuis le deffus des
mortiers, font emmottaifées d’une ouverture de
cinq pouces de largeur, quinze de hauteur, 8c
quatre de profondeur pour recevoir les boîtes. Les
jambes font bien férrees deffus 8c deffous les boîtes
, 8c les côtés de la mortaife garnis de lames
de fer. :
Une boîte eft un morceau de fonte ou de fer,"
long de neuf à dix pouces , large 8c épais de quatre
, qui fe place dans les mortaifes, 6c y eft arrêté
par des coins dans le point convenable : on en
change la pofition de haut 8c bas, devant 8c arrière ,
fuivant la portée de la mortaife. '
Dans les boîtes de fer, on fait plufieurs excavations
rondes d’un pouce de diamètre , fous fix ou
fept lignes de profondeur , pour recevoir les bouts
de la huraffe. Un morceau d’acier trempé 8c froid
fur lequel on frappe quand la boîte eft rouge, fait
promptement ces excavations; dans les boîtes de
fonte , on le$ ménage en .les moulant. Les jambes
font affermies à la tête dans les encoches du drofme ;
fous le drofme, par la clé tirante ; au pied ,* par les
mortiers.
Le reffort eft une pièce de bois de hêtre, ou autre
fouple 8c ferme, d’environ neuf pouces d’écarriffage,
de la longueur convenable, pour du fond de la
mortaife qui lui eft deftinée dans la grande attache,
en paffant par le court-carreau , aboutir proche le
marteau. Ou diftingue dans le reffort la tête 8c la
queue. La tête eft le bout proche le marteau, plus
gros que le refte, évidé à la diftance d’un pied juf-
qu’à ion entrée au court-carreau : la queue eft la
partie qui porte iiir le çulart, 8c. s’infinue dans la
mortaife de la grande attache où elle eft ferrée : le
reflort eft encore ferré dans le court-carréau par la
clé qui eft deffous. Il faut, pour qu’un reffort joue
bien, qu’il ne foit ni trop rude ni trop foible , fuivant
la force de l’atelier; que depuis le court-carreait
il foit choifi 8c taillé de façon à tourner la tête du
côté de l’arbre fans, toucher la jambe : la pofition de
l’enclume le veut ainfi, pour que les bandes de fer.
ne donnent pas dans les bras de l’arbre.
L’enclume eft un bloc de fonte carré par le bas l
de feize à dix-fept pouces de diamètre , fur la hauteur
d’environ vingt-quatre ; 8c depuis ces* vingt-
quatre, pouces venant infenfiblement de deux côtés
en diminuant, fe terminer à quatre pouces d’épaif-
feur, fur la hauteur de feize; ce qui fait une hauteur
totale de trois" pieds quatre pouces, 8c peut
pefer environ deux mille cinq cents : le bas de l’enclume
s’appelle le bloc , 8c le deffus où on bat le fer
s’appelle l’aire : l’aire d’une enclume fe taille au ci-
feau, au marteau à chapelet, 8c fe polit avec '»
pierre de meule 8c le grès. Il y a des fontes qui fouf-,
frent la lime.
Il faut que l’aire de l’enclume foit bien dreffée
inclinée du côté du Court-carreau : il faut aufli que
le deffus de l’enclume foit plus tourné vers l’arbre
que la partie qui regarde les jambes ; de façon qu’une
bande de fer , en fuivant l’aire de l’enclume, puiffe
Bb b b