
noifetté, efl eftimie dans le cojnmerce, environ
30 louis.
La MarcaJJlte.
La marcaffiu eft du genre des pyrites criftalli-
fèes , d’une figure indéterminée. Elle a l’éclat des
minéraux les plus riches, fans en avoir la fubftance.
On taille la marcajjîte à facettes, pour lui donner
plus- de jeu & d’éclat. On en fait des bagues ou
d’autres ornemens.
La Malachite.
La malachite eft une forte de criftallifation formée
par les eaux , chargées de particules pierreufes.
Cette criftallifation eft colorée par le cuivre ; elle
eft plus verte que bleuâtre, & fufçeptible. d’un
beau poli. Ôn la trouve dans les cavités des filons
de cuivre ; dans les mines de la Chine & de la
Suède. La plus belle eft d’un beau verd de mauve
ou de prairie. Il y en a qui tirent fur la couleur du
lapis lazuli ; d’autres font d’un verd uniforme, approchant
de celui de la turquoife. On fait avec la
malachite ; des tabatières, des manches de couteaux
, des bijoux, &c.
Le Jais ou Jayet.
Le jais ou jayet eft une efpèce de bitume, qui a
acquis la confiftance & la dureté d’une pierre ; on
l’appelle improprement ambre noir, ou agate noire.
Le jayet nage fur l’eau , s’enflamme, dans- le feu ,
& répand dans fa combuftion une odeur de poix de
montagne. Etant frotté, le jayet exhale une odeur
de charbon foflile, & devient éle&rique comme,
l’ambre : on peut lui donner un très-beau poli. On
en fait des tabatières, des manches de couteaux, des
boutons , &c.
La pierre Objidienne.
La pierre objidienne tire fon nom, fuivant Pline,
d’un certain Objidius, qui le premier l’apporta d’Ethiopie.
C’eft une efpèce de verre ou de matière
vitrifiée, comme on en trouve aux environs des
volcans, qui en produifent de toutes fortes de couleurs.
Les Péruviens en avoient de noirâtres , pelantes
& dures, dont ils faifoient leurs miroirs.
C ’eft ce qu’on appelle aufli pierre de gallinace.
Le Lapis-Laquli.
Le lapis, furnommé lazuli, eft une pierre orientale
, & le plus tendre de tous les cailloux. Il eft
entièrement opaque, d’un beau bleu d’azur, par-
femé de petits rameaux & de petits points. On en
trouvoit autrefois de gros morceaux ; mais comme
les Turcs s’en fervent, & en brifent beaucoup, il
n’en vient plus en Europe que de petits morceaux
qui font rares & chers. C’eft.avec le lapis, ojLi .il n’y
a point de veines d’or , que l’on fait l’outremer, qui
eft la plus chere de toutes les couleurs. Il fe trouve
en Egypte. Il y en a quelques mines en Efpagne ,
jçais qui produifent trè^peu*
Fluors.
Les fluors font des pierres fines, fi tendres qu’elles
fe brifent fous l’ongle, & qu’on ne peut les tailler
Le nom de fluor leur a été. donné, parce qu’elles
fe liquéfient par la chaleur du feu , & qu’elles coulent
& fluent comme la glace au foleil. Ces pierres
ne doivent pas feulement leur origine aiix volcans •
les grottes fouterraines enfourniflent aufli.
On voit des fluors bleus, yerds, jaunes, avec des
pointes d’un criftal très-blanc. Il y en a qui ont la
figure & la couleur d’aigue-marine, d’émeraude,
de péridot, de topaze, d’améthyfte.
P i e r r e r i e s A r t i f i c i e l l e s .
L’art imite la nature dans la compofition des
pierreries ; il fait donner aux pierres fa&ices, les
couleurs, les nuances, l’éclat des pierres fines.
Cependant l’oeil habitué à voir les pierres précieufes
naturelles, diftingue allez bien celles qui
font faélices.; mais quelque jeu & quelqu’éclat qu’on
parvienne à leur donner, un moyen certain eft la
comparaifon de la dureté & de la pefanteur, qui
font toujours, inférieures dans les. pierfes faéUces.
Nous allons parcourir ces compofitions de pierres
préçiêufes artificièlles.
Doublets.
On nomme doublets les fauffes pierreries, ou les
pierres précieufes, imitées avec deux morceaux de
criftal, entre lefquels on renferme , ou une feuille
de métal, ou des couleurs empâtées de maftic &
de térébenthine.
Voici la manière de faire les doublets, enfeignée
par Kunckel. On fera fondre enfemble, dans un
vaiffeau d’argent ou de cuivre jaune, du maftic
en larmes & de la térébenthine ; on prendra une
matière colorante, comme du verd-de-gris, du
fang-dragon, de la laque de Florence, &c. fuivant
les pierres précieufes qu’on voudra contrefaire : ori
réduira ces couleurs en une poudre très-fine par la
trituration : puis on ajoutera la couleur qu’on veut
employer au mélange fondu de maftic & de térébenthine.
Afin de mettre ces couleurs dans un état de divi-
fion encore plus grand, Kunckel confèille d’avoir
une boîte de bois de tilleul, qui foit de la forme
d’un gland, & dont le fond foit tourné fi mince,
qu’il foit prefque tranfparent. On met dans cette
boîte le mélange de couleur de maftic & de térébenthine;
on couvre la boîte de fon couvercle , &
; on la fufpend au foleil en été , ou fur un feu de charbon
en hiver, ce qui fait fuinter au travers delà
hoîte la partie la plus déliée du mélange., qu’on
détachera pour, s’en fervir..
La couleur étant ainfi préparée, on aura deux
morceaux de criftal bien polis , & qui puiffentfe'
joindre exactement ; on chauffera le mélange indiqua
ci-deffus, aufli bien que les criftaux, de forte que le
tout foit à un point de chaleur égale ; on portera te
couleur fur-le coté poli d’un des criftaux, avec un
petit pinceau ; on appliquera promptement l’autre
criftal fur le premier; on lespreffera pendant qu’ils
font échauffés ; on les lajffêra refroidir, & on montera
ces doublets de la façon qu’on jugera convenable.
On rapporte qu’un joaillier de Milan, vendit
un doublet quatre-vingt-dix mille livres ; & que l’on
fut long-temps à découvrir que c’étoit une pierre
fauffe.
Mais pour n’être point, trompé:, & pour recon-
noître les doublets & les diftinguer des vraies pierres
précieufes, colorées, il fuffit d’interpofer un des angles
de la pierre entre l’oeil & le jour ; fi c’eft un
doublet, on verra que la. pierre eft blanche & tranf-
parente , au-lieu qu’une vraie pierre eft colorée
par-tout.
Pierres précieufes fallie es.
On contrefait encore ,. ou plutôt on imite les
pierres précieufes, en donnant à des criftaux factices
, ou à des portions de criftal .de roche taillées
& préparées, certaines couleurs par diffêrens procédés,
tels que les fuivans énoncés par M. Dutens.
Si l’on fait rougir un criftal pur & tranfparent,
& qu’on l’éteigne à plufieurs reprifes dans la teinture
de cochenilë, il devient rouge, & c’eft un
faux rubis.
Dans la teinture de fantal rouge, le criftal devient
d’un rouge foncé ou noirâtre.
Dans la-teinture de fafran il devient jaune ; c’eft
' une fauffe topaze.
Dans la teinture de tournefol, le criftal: prend
la couleur du faux faphir.
Dans le fuc de nerprun., il devient d’un bleu
violet , comme la, fauffe. améthyfle.
Dans la teinture de tournefol, mêlée avec la teinture
de fafran, il; devient verd comme l’émeraude
On peut aufli teindre des criflaux, en mettant de
l’arfenic & de l’orpiment, mêlés enfemble, dans
un creufet, & plaçant le morceau de criftal par
deffus.
On teint même les criflaux à. froid. Pour cet effet,
on prend de l’huile de térébenthine chargée de
verd-de-^ris; ou l’on a. de l’efprit-de-vin bien
déphlegmê , & chargé d’une fubftance réfineufe
quelconque, foit du fang-de-dragon, foit de la
gomme gutte.; on verfe de l’un ou de l’autre furie
morceau de ce criftal, une quantité fuffifante pour,
qu’il baigne;, au bout d’un certain temps il fera
coloré.
Criflal faltice*
Pour faire ou imiter le criftal, il faut choifir de
oeau fable ou de cailloux bien pulvérifés, cent cinquante
livres ; de potaffe très-purifiée, cent livres;
de craie, vingt livres; de banne manganefe, cinq
onces : ces matières bien mêlées & miles en. fufion,
donnent un beau criftak
Si de verre ouïe criftal, au fortir du fourneau,
paroit nébuleux * c’eft la craie ou la potaffe qui
n’étoient pas dans un afféz grand degré dê pureté,
ou cela provient de la qualité du bois, des cendres
duquel la potaffe a été tirée ; alors le remède à
cet inconvénient, eft d’éteindre le criftal dans l’eau,
& de le faire refondre jufqu’à c e qu’il foit tel qu’oa
le defire.
Pierres colorées.
On foupçonnoit depuis long-temps que les pierres
précieufos colorées ne dévoient leur couleur qu’aux
Vapeurs minérales, auxquelles elles avoiéntété ex*
pofées : un morceau de mine de cobalt qiii tomba
entre les mains de M. Hellot, de l’académie des
fciences de Paris , lui fournit la preuve la plus complète
de cette opinion. Ce morceau de mine fervoir
de matrice à un grand nombre de criftaux à facettes ,
tous fans couleurs & fort tranfpareots. M. Hellot
l’ayant fait chauffer fous une mouffte prefque jufo
qu’à rougit, il trouva en les retirant, tous les criftaux
colorés ; &>le morceau de la mine devint un
affemblage de toutes les pierres précieufes colorées
que nous connoiffons. Les feules vapeurs fulfu-
reufes & arfenicales que la mine avoit exhalées,
produifîrent cet effet. Ainfi l’expérience confirma
ce qui n’étoit qu’une probabilité.
Nous avons rapporté ci-deflus les procédés indiqués
par Kunckel, pour colorer le criftal & imiter
les pierres précieufes colorées ; voici ceux qu’en-
feigne Neri.
Prenez, dit cet auteur, des morceaux de criftal
de roche, de différentes grandeurs ; choififfez ceux
qui font bien purs & fans aucuns défauts ; joignez-y
d’antiinoine & d’orpiment bien pulvérifés, de chacun
deux onces, & de fel ammoniac, une oncet
mettez ces matières pulvérifées au fond d’un creufet
, & arrangez par deffus les morceaux de criftal
couvrez le creufet d’un autre creufet renverfé de
façon que l’ouverture de l’un foit appliquée à l’ouverture
de l’autre; il faut les bien luter; & quand
le lut eft feché, mettez le tout au milieu des charbons,
qu’on laiffe allumer petit à petit & d’eux-
mêmes.
Le creufet, en commençant à fentir l’a&ion du
feu, fumera confidérablement. Ilfautpour cette opération
une cheminée large ; & lorfque la fumée fe
lè v e , le.parti le plus fur eft de fortir du laboratoire ,
car cette vapeur eft mortelle.
Lorfqu’il ne vient plus de fumée, on laiffe le feu
s’éteindre de lui-même, & le creufet fe refroidir.
On en ôte pour lors-les morceaux de criftal. Ceux
qui font à la furface du creufet, font de couleur
d’or , de rubis balais, & marqués de différentes couleurs.
Ceux qui font au fond, font , pour la plupart „
couleur de vipères. On pourra polir à la roue
brillanter ces criftaux, comme on fait d’autres;
pierres précieufes^ Les autres morceaux de criftal
montés en or & garnis d’une feuille , feront fort-
beaux & feront un bel effet à la vue*
Cette opération n’étant ni longue,ni coiiteufe'*
on peut; ers colorer- une. bonne quantité* 15 s’êsa