
ai8 D I S
affez connu, s’appelle étoilée, & croît, à ce qu’on
d it, dans la Chine, dans la Tartarie Orientale, &
les. Philippines. 11 y a une très-grande différence
entre l’anis étoilé ordinaire, & l’anis de la Chine,
par rapport aux principes. Les parties huileufes
réfineufes paroiffent plus chaudes dans le dernier.
Commeries vertus de ces femences dépendent
uniquement de leur huile effentielle éthérée, ainfi
que de leur fubftance réfineufe ; il eft certain que
l'infufion & la diftillation fpiritueufe de ces femences
doivent être préférées aux infufions & aux distillations
. aqueufes.
Ainfi, quand on a fait choix de quatre livres
de graines d’anis, on les pile dans un mortier, on
les réduit groflièrement en pâte, qu’on' jette avec
neuf pintes d’efprit-de-vin commun dans une cucur-
bite qu’on place dans fon bain-marie ; on la couvre
de fon chapiteau aveugle ; on lute la jointure ; on
échauffe & on entretient ce liquide pendant trois
jours au 7 1e degré, en obfervant d’agiter autant de
fois que la liqueur fe refroidit ; après quoi on démonte
la calotte , on ajufte un chapiteau armé de
fon réfrigèrent, avec le ferpentin & le récipient ;
on lute les jointures, & on fait diftiller jufqu’au
degré de l’eau bouillante.
' Quand cette opération éft environ à moitié faite,
on verfe deux ou trois pintes d’eau chaude par le
tuyau de cohobation, & on continue jufqu’à ce
que la liqueur qui coule commence à devenir
blanche.
Lorfqu’on veut paffer à la compofition, on fait
clarifier vingt-une livres de fucre, & quand l’écume
qui monte eft blanche , on fait cuire ce firop au
câffe; on le convertit en huile, comme il a_été dit
ci-deffus'; puis on retire le vaifleau du feu ; on y
verfe deux cuiUerées à café d’efprit acide de. citron.
On agite ce firop avec l’écumoire , & quand il eft
totalement refroidi, & que le goût de cuit ne fe
fait plus fentir, on y verfe l’efprit d’anis, dans lequel
on a préalablement fait diffoudre fept ou huit gouttes
d’effence éthérée d’ambre.
On agite fortement le mélange ; on le verfe dans
dè grofîès bouteilles de verre ; on laiffe repofer
pendant quatre ou cinq jours, puis on colle avec
le blanc d’oeuf; on laiffe éclaircir; on foutire; on
paffe le dépôt à la chauffe.
Quand on veut teindre cette liqueur en rouge,
on enveloppe deux pierres de touraefol dans un
linge qu’on jette dans deux pintes d’eau avec deux
onces de cochenille, on fait bouillir jufqu’à réduction
de moitié ; puis on coule au travers d’un tamis;
on jette le marc dans le vaifleau avec la même quantité
d’eau, qu’on fait également réduire & coiffer
au travers du tamis ; on jette cette teinture dans le
firop, qu’on a obfervé de n’étendre qu’en raifon de
la quantité de liquide colorant qui doit y entrer.
On jette le marc' dans l’efprit aromatique d’anis
qu’on a mis. en réferve, à l’effet d’en tirer ce qui lui
refte de partie colorante, par le moyen de l’infu-
fion qui peut s’effeâuer en vingt-quatre heures, fi
D I S
l’on emploie le même moyen dont on a faîtufags-
dans l’infufion de la graine d’anis*
Cette opération étant finie , on verfe l’efprit & le
marc dans le firop qui a été préparé ; on agite le mélange
; on le met dans de groflfes bouteilles de verre
& on fait éclaircir.
Huile d’Anis jaune.
On 'fait encore une autre efpèce d'huile d’anis
jaune, dont voici le procédé.
Quand on a fait choix de trois livres de graines
d’anis de File de Malte, qui foient de l’année, on.
les jette, dans une baflme bien propre & bien fèclie;
on la met fur un feu très-modéré, puis on agite &
on frotte cette graine avec les paumes des mains
aufli long-temps qu’il eft néceffaire, pour en déta-.
cher les petites queues, ainfi que les pellicules pou-
dreüfes qui lui font fortement adhérentes.
On jette enfuite l’anis dans un tamis de crin, qui
foit affez clair pour que fes particules paffent au tra-
1 vers ; on continue de frotter avec la main : quand cette
graine eft totalement dépouillée de fes parties hétérogènes
, on la jette, avec neuf pintes de notre eau-
de-vie re&ifiée, dans une cucurbite qu’on, place
dans fon bain ; on la couvre d’un chapiteau aveugle;
on lute la jointure; on échauffe & on entretient
le liquide pendant trois ou quatre jours au 70e
degré, en obfervant d’agiter ce liquide avec une
baguette, comme il a été dit.
Lorfque tout eft bien refroidi, on démonte le
vaifleau, on coule la liqueur au travers d’un tamis;
on y ajoute fept ou huit gouttes d’effence, on la met
en réferve; puis on jette cette graine dans la même
cucurbite, avec quatre pintes d’eau de rivière ; on
la place dans fon bain ; on la couvre d’un chapiteau
armé de fon réfrigèrent. On fait diftiller jufqu’au
degré de l’eau bouillante, & on mêle le produit
avec la teinture d’anis.
Lorfqu’on paffe à la compofition , on fait clarifier
; on convertit en huile la même quantité de
fucre que pour l’anis de la première compofition.
Quand ce firop eft refroidi, ou y verfe la teinture
d’anis; on agite le mélange; on le verfe dans
de groffes bouteillés ; enfin on fait éclaircir Suivant
la méthode.
Huile de Vanille*
La meilleure vanille vient du Mexique , par la
voie de Cadix. Elle fe diftingue par fon odeur, fa
faveur, & fa couleur qui doit être d’un brun foncé,
brillante fans être luifante.
La couleur de celle qu’on nous apporte du Pérou,
fe confond fi bien avec celle de la vanille du Mexique
, qu’on ne peut diftinguer celle-ci, que par fon
odeur qui eft plus fine & plus pénétrante. Quand
on aura fait choix de la vanille dont les gonfles
foient longues de fix pouces, affez groffes, pe*
fantes, bien remplies, d’un bon goût, d’une odeur
v iv e , pénétrante & agréable, on en coupe quatre
onces par petits morceaux qu’on jette avec neuf
pintes de notre eaü-de-vie rectifiée, dans une cucurbitequ’on
place dans fon bain; on la couvre d’un
chapiteau aveugle; on lüte bien hermétiquement
la jointure, puis on échauffe & on entretient pendant
huit jours ce liquide au 70° degré de chaleur.
On le laiffe encore cinq ou fix jours dans le
même vaifleau ; pendant ce temps on fait clarifier,
on convertit vingt-une livres de fucre en huile.
Après cette opération, on retire le vaifleau du
feu on l’expofe pendant quatre ou cinq jours- à
un air libre , à l’effet de faire perdre à ce firop
huileux.le goût de cuit, qui abforberoit une partie
du parfum de la vanille.
Le tout étant ainfi difpofé, on démonte le vaif-
feau; on verfe la teinture & le fruit dans le firop;
on y ajoute cinq ou fix gouttes d’effence érhérée
d’ambre ; on agite fortement le mélange ; on le
verfe dans des'yaiffeauxqu’on tient bien bouchés;
on laiffe repofer pendant quinze jours , puis on
colle; onlaifle éclaircir; on foutire; on paffe le
dépôt an travers de la chauffe de drap.
Par cè moyen on. a une liqueur huileufê, qui eft
d’autant plus agréable, qu’elle contient tous les
principes de la vanille.
Lorfqu’on veut lui donner une belle couleur d’or,
on jette une demi -once de cochenille dans le firop
ou dans la teinture de vanille; *& quand on voudra
lui communiquer une belle couleur rouge, on fui-
vra les procédés qui ont déjà été décrits ei-deffus.
Eau d.’OEillet dromatifée de gérofle.
On fait choix d’oeillets qui foient d’une belle couleur
rouge foncée , v iv e , odorante, cueillis peu de
temps après le lever du foleil, & dans un temps
fec ; on les monde de leurs calices ; on en pèfe
vingt livres, qu’on pile avec une livre d#fel marin
dans un mortier de marbre, jufqu’à ce qu’ils foient
réduits en pâte : on délaie enfuite dans huit pintes
d’eau de rivière ; on fait macérer jufqu’à ce que le
liquide fe foit échauffé d’un ou deux degrés au def-
fus de celui de l’atmofiphère : alors on exprime fortement
, & on Verfe la liqueur dans une cucurbite.
On délaie le marc dans fix pintes d’eau tiède,
on entretient ce liquide, pendant trois ou quatre
heures, dans le même degré de chaleur ; on laiffe
refroidir; on exprime comme il a été dit, & on
verfe cette fécondé infufion dans la même cucurbite
, qu’on place enfuite dans fon fourneau ; on la
couvre d’un chapiteau armé de fon réfrigèrent ; on
ajufte le ferpentin avec' le récipient ; on lute les
jointures, puis on fait diftiller jufqu’à ce qu’on ait
obtènu huit pintes de liqueur, qu’on met en réferve.
On change de récipient ; on continue' la diftilla-
tl0n jufqu’à ce que ce qui coule ne donné, plus d’o-
deiir; on met féparément ce dernier produit en
relerve, pour n’en faire ufage que dans une fécondé
opération. -
qui laiffent échapper une humidité huileufe lorf-
qu’on les preffe.
Quand on a fait un bon choix, on les réduit
groflièrement en poudre, qu’on jette dans une cucurbite
avec les huit pintes d’eau d’oeillet qu’on a
mifes en réferve ; on la place dans fon fourneau ; on
la couvre d’un chapiteau aveugle ; on lute la ..jointure
, & on entretient le liquide , pendant trois
jours, au 72e degré, en obfervant d’agiter comme
il a été dit; puis on démonte la calotte ; on la couvre
d’un chapiteau armé de fon réfrigèrent ; on
ajufte le ferpentin avec lé récipient ; on lute les
jointures, & on fait diftiller jufqu’à ce qu’on ait
obtenu quatre pintes de liqueur, qu’on met en réferve;
' On rallentit le feu; on verfe une pinte d’eau
froide dans la cucurbite, à l’effet d’arrêter la diftillation
: on démonte le chapiteau ; on place la cucur-
b'fte dans fon bain; on y verfe neuf pintes d’efprit-de-
vin commun, qu’on agite avec le réfidu ; on couvre
le vaifleau de fon chapiteau aveugle ; on lute la
jointure ; on entretient le liquide , pendant deux
jours, au 70e degré, puis on laiffe refroidir.
On démonte la calotte, à laquelle on fubftitue
un chapiteau armé de fon réfrigèrent ; 011 ajufte le
ferpentin avec le récipient, & on fait diftiller jufi-
qu’au degré de l’eau bouillante; on démonte l’appareil
; on met cet efprit aromatique en réferve, ôc
on rejette ce qui refte comme inutile.
Quoique ces deux differentes efpèces d’efprits
puiffent acquérir plus de qualité en vieilliflant,
on peut néanmoins paffer à la compofition, trois
mois après leur diftillation.
Pour cet effet on clarifie & on convertit vingt-
une livres de fucre en huile, fuivant la méthode*
Quand cette opération eft finie, on retire le vaifleau
du feu ; on l’expofe pendant cinq ou fix jours à un air
libre ; & comme ce firop ne doit être décuit, qu’en
raifon des quatre pintes d’eau d’oeillet.qui fervent à
l’étendre davantage. Nous avertiffons que ce firop
huileux ne doit s’étendre aufli qu’en raifon des eaux
aromatiques qui doivent le porter à fon degré de con-
fiftance. Lorfque ce firop eft refroidi, il fe convertit*
en partie, en une malle folide , à peu près fembla-
ble aux huiles congelées. Dans cet état, on y verfe
l’eau aromatique; on place.le vaifleau fur un feu
très-doux, & on agite le liquide jufqu’à ce que lé
firop foit diffous : alors on retire le vaifleau du feu 5
on laiffe refroidir, & on y verfe i’efprit aromatique
de gérofle, dans lequel on a préalablement fait
diffoudre fix ou fept gouttes d’effence d’ambre.
On agite fortement le. mélange ; on le verfe dans
de grolles bouteilles de verre ; on laiffe repofer
pendant quinze jours; on fait clarifier fuivant la
méthode ; & on a , par ce moyen, une huile de
gérofle dulcifiée très-agréable.
Huilé d’OEillets.
On ne fait ufage, pour la diftillation, que des
oeillets qui font de çouleur écarlate foncée, ayant
E e ||