
h ’huilé d'olive a trop d’onéluofité , elle ternît
les couleurs , les dorures & les vernis.
h'huile d'afpic eft inférieure à celle de lin ,. & fu-
jette à être falfifiée avec l’effence de térébenthine.'
De L’ejfencc.
Un liquide très-commun , qui fert à détremper
les couleurs , c’eft Xejfence, Xhuile , ou Xefprit qu’on
obtient de la térébenthine, par diftillation.
L’effence de térébenthine doit être très-claire,
d’une odeur pénétrante, & défiîgréable. Si l’on veut
connoître qu’elle eft bonne, il fout broyer du blanc
de cérufe à l’huile, & le détremper enfuite dans
l’effence ; ft une demi-heure après, l’effence fumage,
elle eft d’une bonne qualité ; ft , au contraire , elle
s’incorpore avec le blanc, & le rend plus épais,
c’eft la preuve qu’elle n’eft point affez reftifiée.
L ’effence de térébenthine fert à détremper les
couleurs broyées à l’huile , lorfqu’on doit vernir
par-deffus; elle étend, mieux les couleurs, & les
prépare à recevoir le vernis.
Vernis à détremper.
Il y a aulîi des vernis qui fervent à broyer & à
détremper les couleurs.
.. i ° . Vernis à Vefyrit-de-vin.Dans une pinte d’efprit-
de-vin mettez deux onces de maftic en larmes , &
deux onces de fandaraque ;: quand ces vernis font
fondus , ajoutez-y un quarteron de térébenthine de
Venife, faites bouillir le tout quelques bouillons,
& paffez à travers un linge.
Il faut avoir foin que les couleurs foient bien
broyées;on les détrempe enfuite'avec ce vernis, à
fur & à mefure qu’on en a befoin , d’autant qu’elles
lèchent très-promptement.
. 2°. Vernis blanc, à l'ejjence. Mettez quatre Onces
de maftic en larmes & une demi-livre de térébenthine
dans une pinte d’effence; faites fondre le tout,
& paffez.
Ce vernis eft gras,il a de l’odeur ;.il eft moins prompt
à fécher q.ue celui à l’efprit-de-vin , mais il s’em-
ploye plus aifément, & a plus de qualité.
11 faut broyer les couleurs à l’huile, & on les détrempe
peu-à-peu avec ce vernis.
5°. Vernis de Hollande. Ce vernis, qu’on droit autrefois
de Hollande, eft compofé d’une pinte d’effence
, dans laquelle on fait fondre une demi-livre de
térébenthine-pife , & autant de galipot, qu’on paffe
enfuite par un linge fin.
On emploie principalement ce vernis à détremper
le verd- de-gris.
C ’eft ayec l’un ou l’autre de ces liquides que les
fubftances qui donnent les couleurs doivent être
broyées fur un porphyre, un marbre ou autre pierre
dure : quand les matières font broyees à l’eau-, il faut
les détremper à la colle de parchemin.
Si on veut les détremper dans le vernis à l’efpFit-
de-vin ,on doit les bien broyer, & n’en prendre que
Ja quantité qu’on peut employer fur le champ, parce
que les couleurs ainft préparées fichent très-promptement.
Les coiffeurs brhyées à l’huile peuvent s’emplôy'er
à l’huile pure, mais mieux à l’huile coupée d’effence,
& même avec l’effence pure de térébenthine. Les
couleurs en font plus folides , mais plus longues à
' fécher.
Les couleurs broyées à l’effence, & détrempées
au vernis, ont plus de brillant, mais sèchent promptement,
font difficiles à manier, ôt fujettes à s’é -
paiflir, fur-tout quand on en détrempe trop à la fois.
On a effayé aufft de détremper les couleurs au fa-
von r au lait, à la cire, ou à/’èncauflique.
On a bientôt abandonné l’eau de favon & le lait,
comme ne donnant aucun avantage , ôt fujets à une
mauvaife odeur. L’encauftique s’eft foutenue quelque
temps , parce que le célèbre comte de Caylus l’a fait
valoir comme une découverte d’un procédé des anciens.
L’encauftique fe compofe , en faifant fondre
enfemble une demi-once de îel de tartre , quatre onces
de cire-vierge, la plus blanche , dans une pinte
d’eau ; mais on en eft revenu à l’huile ôt à l’effence
pour détremper les couleurs , ces liquides étant infiniment
préférables-pour les procédés delà peinture.
Machine à broyer lès couleurs..
M. Bachelier, peintre de Monsieur , Frère du
Roi, a imaginé une machine approuvée par un certificat
de l’Académie royale des Sciences , du 22.
août 1765. Cette machine a le double avantage de
broyer les couleurs, ôt de garantir les ouvriers du
danger de refpirer les poudres du verddegris, de.
la cérufe , ôte. lorfqu’il faut pulvérifer ôt tamifer
les ingrédiens des couleurs. On fait que ces matières,
font en général fi pernicieufes , que. ceux qui
les préparent en font fouvent les viélimes; Cette
machine confifte principalement en une- roue hermétiquement
enveloppée d’une peau dans laquelle
on met les couleurs , telles quelles font au fortir de
i la tonne. En tournant cette roue , les couleurs fe
pulvérifent , Ôt paffent dans un tamis, d’où- elles
tombent dans un réfervoir qui contient la quantité
d’huile qu’il faut pour les amalgamer.
Un autre avantage.de cette mécanique, c’eft qu’un
feul-homme broie jufqu’à cent vingt livres de couleurs
par jour , ôt très-également ; tandis que fur la
pierre, il n’en, peut faire au plus que quarante livres,
& encore très*imparfaitement, puilqu’il eft obligé
à chaque inftant de ramaffer les couleurs avec le
couteau fur la molette , & que d’ailleur§ il n’a pas
y ers le foir la même force qu’il-a voit lè matin.
Des glacis*
On entend parglacis l’effet que produit une couleur
tranfparente^ qu’on applique fur une autre couleur
qui eft féche; Le glacis fert donc à procurer aux
couleurs de deffous un ton plus brillant ôt plus léger;
il unit les teintes * & donne de l’harmonie, à
toutes les nuances; il accorde tous les tons de la
peinture.
On glace avec les couleurs tranfparentes , telles
que les lacques, les ftils-de-grain, ôte.
1 , terie Sombre Si la terre de Cologne peuvent
fervirà glacer les bruns ; & à leur donner plus de
force ôt de ton. , . , . 1
Le blanc de plomb s’emploie en glacis dans les parle
s claires auxquelles Sn veut arrêter des coups de
lumière, ou. donner des jours vifs & eclatans. _
Il faut, pour la beauté des glacis, que le deffous
foit peint fortem en ta ve c des couleurs qui aient
beaucoup de corps, 8c qui foient couchées uniment.
Des vernis.
. On fent qu’il ne doit pas être ici qu eft ion des
vernis te poterie ôt de porcelaine, qui font des vitrifications
, dont nous parlerons dans les traités de
Il s’agit à préfent des vernis liquides ou des enduits
brillans , qu’on met fur les couleurs, ou fur des
fonds préparé«. B . . . ’ a . .
Le Vernis doit'être clair, limpide, fluide avant 1
fon emploi; 8t lorfqu’il eft employé, il doit etre fo-
lide, brillant, _& tranfparent comme un criital. 11 faut
qu’il foit de nature ficcative ; 8t quand il eft lec gül
doit refter dur & inaltérable. Il ne doit etre aliere-, i
ni par l ’humidité,mi par bûchaient ; 8cs il eft adhèrent
à là toile, au bois, au métal, à la pierre , il ne doit
point s’écaillèr, à moins que ce ne foit à force d inltru-
mens de fe r , ou par l’aaipn du feu. L ongle ne. doit
ni l’entamer, ni le rayer ; enfin , un bon vernis ne
doit ni fe gercer, ni fe frifer, ni être farineux. • g >
Telles font les qualités ôt les propriétés dun^ex-
çellent vernis. Elles ne peuvent certainement s ap-
pliquer/qu’à un petit nombre de ces compofitions^,
qui fervent de dernier enduit, fans aucun autre mélangé
, ôt qui font absolument deftinées à donner de
l’éclat ôt de la folidité aux fujets qu’eüès couvrent.
L’art de faire le vernis, dit M. Watin, connue a
diffoudre une ou plufieufs réfines dans un fluide, ou
à incorporer un fluide dans des réfines fondues a feu
nu , de manière qu’elles ne puiffent pas reprendre
leur confiftance. Il faut que le fluide qui a.fervi, ou
à la diffolution ou à l’incorporation, s’évapore auiii-
tôt après l’application de la réfine, Ôt la lame feule
avec fa tranfparence. Cette folution préliminaire eu
donc néceffaire, i° . pour liquéfier artificiellement la
réûne,-2°. pour en réunir les parties fous un tout
homogène , ôt lié. 11 faut enfin que le liquide
qu’on employé, ou pour diffoudre la refine, ou pour
fon incorporation, puiffe avoir ou affez d aâion pour
la diffolution , ou affez de confiftance pour fe maintenir
quand il s’eft incorporé : en outre il faut qu il
s’évapore ôt fe féche auflitôt qu’il^eft appliqué;
qu’en abandonnant la refine a elle-meme^ il la lame
dans un tout homogène, dont les parties foient reunies
de façon qu’elles me secaillent ni ne gercent ,
ce qui en annoncerott la difeontinuité, ‘ /
11 ri’y a effentiellement que trois fortés de^ ■ vernis
qui tirent Teurs dénominations du liquide qui en fait
labafe, {avoir;
i®. Les vernis clairs , à l’efprit-de-vin.
2°. Les vernis gras, à l’huile :
,0. Les vernis à l’eflfence de térébenthine. ,
L’efprit-de-vin bien reélifié ,d’huile de lin dégrail-
fée , & l’eflence de térébenthine font donc les liquidés
avec lefquels on compofe les bons vernis.
On en fait aufli avec de l’eau-de-vie , & toutes fortes
d’huile ; mais ils font imparfaits, & fujets a le
gercer, ou à devenir farineux, , ,
Onemploiè pour lesvernis,'dès gommes, des réfines,
des bitumes. Sous ces trois dalles font rangés
tous les folides effenùels à la compoiition des
vernis; mais tous les objets compris dans ces trots
daffes,n’y font pas également propres.
Par exemple, ft la matière dont on veut le ler-
vir fe diffout en entier dans l’eau , c’eft une gomme
proprement d ite ,& évidemment impropre pour la
compofition du vernis, qui ne fe fait qq avec des folides
fur lefquels l’eau ne doit point avoir d aaton.
Si elle fe diffout en entier dans 1 efpm-de-vin , c elt
une réfiner.Si uneipartie.de cêtte matière fe drllout
dans l’eau, 6c l’autre dans l’efprtt-de^rin, c elt une
.gomme-séüne, ou une mafière.cQtnpoiee. des deux
fubftances. , . ■ - . c ,
11 y a des réfines & des bitumes qui ne tondent
point dans l’efprit.de vin, mais dans l’huile ; 8c il y en
'a qui fofit indilïolubles dans 1’efprit-de-vm 6i dans
“ ut choifir entre ces fubftances celles qui font
■ les plus propres à la compofition des vernis, & en-
tre les vernis ceux qui conviennent aux fujets fu*
lefquels on doit les appliquer. v
Nous allons parcourir, toujours d apres 1 ouvrage
de M .Watin, les principales compôiitions de ces
vernis.
Vernis à Vefprit+de-vin.
Les vernis clairs, à Mprit-de-vîn, fe font tous-
au bain-marie. On doit veiller à ce que la chaleur
foit toujours égale , ôt ait affaz d action pour procurer
la diffolution des gommes. : , ,
Il faut laiffer un quart du vaiffeau vuide pour don-
ner au liquide la liberté de fe gonfler , de bouillon-
BUS & de recevoir la térébenthine.
On doit s’affurer que toutes les matières font dans
une parfaite fluidité. Le fandaraque donne la fondue
aui vernis à l’efprit-de-vin , & la terebeuthtne leur
procure le brillant. On fait fondre féparement ces
deux fubftances au bain-marie, dans l’efpm-de-vm.
Quand le vernis eft fait, on le paffe par un linge tm
on dans un tamis. On le laïffe repofçr vmgt-quatre
hëurés avant dè l’employer, pour lut laiffer le temps
de dépofer, & de fé clarifier lm-meme.
Le vernis à l’efprit-de-vin eft meilleur quand il elt
nouveau ; il faut prendre garde de mettre trop d ef-
prit-de-vin à la fois ; il vaut mieux le ménager, St le
verfer à plufieurs reprifes. , . ,,
■ Veut-on un Vernis:à. lefpnt- Je-vin -pour les découpures
; les boîtes de toilette , Us étuis , les bois d éventails
, Us lambris Sappartemens ,&c.
Mettez deux onces de maftic en larmes, et une
demi-livre de fandaraque dans une pinte d efprtt-deü
q . ,