
coucher , ou plufôt c’eft former les premières
ombres.
Endroit de l’éventail (T ) , eft le côté du
papier fur lequel on fait les plus belles peintures.
Enfiler ; c’eft faire entrer les brins de bois dans
les vides du papier que la fonde a préparés.
Etendeuse ; ouvrière qui prend les cercles &
les accroche aux clous de l’étendoir.
Etendoir ; c’eft l’endroit de l’atelier de l’éven-
taillifte , où il y a des barres de bois avec des
clous à crochet, pour y fufpendre les cercles fur
lefquels font les papiers d’éventails.
Eventail ; c’eft un papier, ou une étoffe, ou
une peau taillée en demi-cercle , & monté fur des
brins ou petites flèches de bois , dont les dames
fe fervent pour agiter l’air, & fe rafraîchir le vi-
fage.
Eventails carrés ; grands éventails fufpendus
dans les appartemens en Efpagne.
Eventailliste ; c’eft un fabricant & marchand
d’éventails.
g Feuille; c’eft une feuille de papier préparée
pour recevoir la peinture & les autres ornemens.
Cette feuille eft coupée de façon quelle forme un
demi-cercle régulier.
Finir , c’eft mettre la dernière couleur, & achever
parfaitement les peintures d’un éventail.
Flèches; on appelle ainfi les petits brins ou
morceaux de bois, d’ècaille, d’ivoire, &c. qui fe
placent par un bout, à diftances égalés, entre
chaque pli .du papier qui fait le fond d’un éventail
, & qui font joints par l’autre bout par un clou
rivé.
• Ces brins ont deux parties ; la première, qui occupe
la gorge de l’éventail, eft de bois ou d’ivoire,
ou autre matière ; la fécondé, qui entre dans le
papier, eft toujours de bois flexible.
F orme ; planche de bois fur laquelle on a gravé
vingt rayons partant du même point.
G aufré ( papier ) ; c’eft un papier fur lequel on
a marqué en relief des fleurs d’or ou d’argent, ou
d’autres ornemens.
G orge d e l’éventail ; c’eft la partie du bois,
d’ivoire ou d’autre matière , fur laquelle on attache
un clou rivé qui enfile & arrête tous les brins.
Jeton ; c’eft un rond d’ivoire ou de métal avec
lequel on raye le papier d’éventail, en l’enfon-
ceant dans les rayons de la forme.
Leveusï ; ouvrière qui fépare les doubles feuilles
collées , afin de les étendre fur les cercles.
Lorgnette ( éventails à ) ; ce font des éventails
qui renferment une lentille de verre , ou une lorgnette
enchâffée dans les brins.
Monter un éventail ; c’eft placer le papier ou
l’étoffe de l’éventail fur les flèches ou les brins.
Monture; s’entend des bâtons ou verges de
bois d’inde , d’ivoire, de baleine, de rofcau , fur
lefquels la feuille eft montée.
Papetiers - éventaillistes ; ce font ceux
qui s’adonnent principalement à préparer les papiers
d’éventails.
Pincer le papier ; c’eft plier le papier dans les
traits de la rayure de la forme.
Planche rayée ; c’eft une planche creufée de
diftance en diftance , en forme de rayons, pour
former les plis du papier d’un éventail, en l’y in-
troduifant avec un jeton ou autre chofe femblable.
Plier un éventail ; c’eft le monter, y mettre
le bois. Il fe dit quelquefois feulement des plis qui
fe font au papier , pour le mettre en état de recevoir
la monture.
Plumes ( éventails de ) ; on fe fert encore en
Orient de grands éventails de plumes pour fe garantir
du chaud, ou plutôt pour écarter les mouches.
Pressoir ; les maîtres éventailliftes appellent
ainfi une pelotte de linge fin remplie de coton, dont
ils fe fervent à appliquer l’or ou l’argent en feuilles
fur les papiers dont ils font leurs éventails.
Rayer là feuille; c’eft paffer le jeton dans les
gravures de la forme, & en imprimer les rayons
fur la feuille d’éventail.
Riv e r ; c’eft raffembler toutes les flèches d’un
éventail vers le centre, par le moyen d’un clou qui
traverfe tous les brins.
Serpente (papier); papier très-mincé que l’on
colle en double pour les éventails.
Sonde; c’eft une longue aiguille de laiton qui
fert à ouvrir les papiers, pour y placer les flèches
de la monture d’un éventail.
Sonder ; c’eft introduire la fonde dans le milieu
des plis faillans de la feuille, pour y introduire
enfuite les brins du bois de l’éventail.
V errier ; boîte de bois, dont le devant eft fermé
par une glace ou verre blanc : elle fert à renfermer j & conferver l’original du deffin dont on tire copie*
FANONS DE BALEINE.
( Art de couper les )
y ) UOIQUE la pèche de la baleine ait fait, depuis
long-temps, l’objet d’un commerce important &
lucratif, il s’en faut bien que l’on connoiffe en détail
la ftruâure de ce poiffon monftrueux, & chacune
de fes parties. Ainfi , ayant à traiter d’un art qui
s’occupe de la préparation des fanons de la ba- ;
leine, ce n’eft pas fans peine que je fuis parvenu à
raffembler quelques éclairciffemens fur leur pofition
dans la baleine, & fur la manière dont fe fait l’ex-
tra&ion de ces corps d’une organifation auffi fin-
gulière. Cependant, ce que je dirai à ce fujet m’a
paru jeter tellement du jourfur la nature des fanons,
& fur les préparations qu’ils reçoivent dans l’art
dont je vais m’occuper, que je le regarde comme
un préliminaire effentiel à la defeription des procédés
de cet art.
Art. I. De la pofition des fanons dans le corps de
la baleine : de leur forme & de leur organifation.
On a repréfenté, dans la figure première , la
baleine avec les barbes des fanons qui garniffent
le contour des lèvres de fa mâchoire fupérieure :
cette difpofition eft encore plus fenfible, fig. 2,
où la tête de la baleine étant deflinée fous de plus
grandes dimenfions , fait voir plus diftinâement
les mêmes barbes ou poils des fanons qui débordent.
Les figures troifième & quatrième offrent une
grande portion de l’intérieur du palais de la baleine
, & la difpofition générale des fanons qui le
garniffent : ils'font rangés par filets les uns contre
les autres, & attachés des deux côtés de l’os de
la mâchoire fupérieure, auquel ils adhèrent par
une matière blanche d’un tiffu fin & compare.
Cet os commence au fond du palais & fe termine
par une courbure au milica.de la lèvre. Par cet arrangement
, les fanons les plus longs font ceux
qui fe trouvent fur le fond du palais , & ils fe rac-
courcifl’ent à mefure qu’ils fe rapprochent de l’extrémité
arrondie de la mâchoire, ils préfentent non-
feulement une fuite de barbes &~de poils tout autour
de la mâchoire, mais encore les barbes ou
poils qui fe détachent à chaque point du côté extérieur
du fanon , - garniffent tout l’intérieur du
palais : on voit auffi que la largeur des fanons forme
i épaiffeur de la mâchoire fupérieure de la baleine ,
avec les chairs & la peau qui les recouvrent.
Pour rendre plus fenfible cette organifation, on
a repréfenté, fig. $, l’os C D de la mâchoire, les
fanons E F & e f féparés les uns des autres, formant,
par leur réunion d’un côté à l’autre, l’arceau
& la courbure du palais. Les côtés E & e qui tiennent
aux chairs , font unis ; au lieu que l’autre
côté F ƒ , qui eft à l’extérieur, préfente une fuite
de barbes jufqu’à la pointe. Enfin, on voit G &
H deux fanons contigus & diftinâs, ce que l ’on
n’avoit pu indiquer dans les figures 3 & 4.
Examinons maintenant la forme, l’organifation &
la ftruâure intérieure d’un fanon : on l’â repréfenté
feul & un peu en grand dans la fig. 6 ; il a une
courbure affez femblable à la lame d’une faulx, &
fe termine en pointe comme elle : c’eft par l’extrémité
la plus large I qu’il eft attaché à l’os de la mâchoire
, & N eft la partie qui s’adapte à cet os , &
qui eft compofée d’une fubftance blanche & caf-
fante; mais on la détache du fanon, & ce n’eft
que par hafard qu’il s’en trouve quelques veftigesfur
ceux du commerce. M , eft le côté le plus épais &
celui dont le tiffu eft le plus ferré : il eft dans l’intérieur
de la mâchoire, & tient aux chairs & à la
peau qui recouvrent la tête. Les fibres font continuées
fans interruption , & parallèlement entre
elles fur toute la longueur de ce côté ; aufli eft-il
fort uni & il ne s’en détache de barbes qu’à la pointe
K , où elles ont quelquefois 15 pouces de longueur :
on l’appelle le dos du fanon pour le diftinguer du
côté oppofé L , qu’on nomme le ventre, & qui
eft mince & d’un tiffu fort lâche. Comme les fibres
longitudinales fe terminent à chaque point de ce
côté, il s’en détache des poils ou crins qui le garniffent
fur toute fa longueur : cette difpofition indique
très-fenfiblement, que le corps du fanon eft
compofé de poils femblables joints enfemble , d’autant
plus fortement que le fanon a plus d’épaiffeur.
~Si l’on examine le corps du fanon après qu’on a
enlevé l’épiderme des deux faces , on découvre
aifément la fuite, la diftinâion des fibres & leurs
nervures; en un mot, tout l’affemblagedes diverfes
parties qui forment cette ftruâure fingulière.
D ’après l’infpeâion du palais de la baleine, fig . JL#
on conçoit qu’il doit y avoir dans le commerce
des fanons de plufieurs grandeurs & de plufieurs
:formes différentes : effeâivement, ceux qui garniffent
le fond du palais vers D fig. 4 , ont quelquefois
jufqu’à 12. & 13 pieds de longueur fur 6 pouces de
largeur moyenne , & environ 3 , 4 à 5 lignes
d’épaiffeur ; mais ils ont auffi une grande courbure.
Les fanons qui tapiffent l’intérieur de la mâchoire
vers C , n’ont guère que 3,4 à 6 pieds de longueur fur
3 à 4 pouces de largeur, & 2 à 3 lignes d’épaiffeur,
.& une fort petite-courbure.