
B o l d ’A r m é n ie ; terre a rg ileu fe , d e couleur
ro u g e ou ja u n e , douce au toucher & lu ifa n te , qui
en tre dans la com pofition de l'ajffiette.
• BOUCHER: on d it, en terme de dorures boucher
d'or moulu ,.pour dire ramender avec'de l'or moulu
les petits défauts qu’on trouve encore à l’or après
qu’on l’a bruni. Cet or moulu fe met dans une petite
coquille avec un peu de gomme arabique; il n’y
a point de meilleur moyen pour faire un ouvrage
propre, pourvu que l’endroit gâté ne foit pas considérable.
'
B o u il l it o ir e ; c’eft l’opération par laquelle on
fait bouillir une pièce de métal, dans des vaiffeaux ,
qu’on appelle bouilloirs, avec de l’eau, du fel
commun, & du tartre,
B o u t e r o l l e d e d o r e u r ( la ) eft un morceau
de fer arrondi par un bout', que l’ouvrier applique
fur les boutons mis dans le tas , frappant fur l’autre
bout, afin qu’ils prennent la forme du tas.
B r a c e l e t ; eft un infiniment, ou de cuir Simple
, ou de cuir rembourré d’étoffe , ou dé plufieurs
peaux mifesles unes fur les autres , dont les doreurs
le couvrent le bras gauche au defliis du poignet,
afin de pouvoir l’appuyer fortement contre la partie
inférieure du bruniffoir, fans fe bleffer, quand ils j
poliffent leurs ouvrages.
B r o s s e a t u y a u ; celle dont les doreurs fur \
bois fe fervent pour coucher d’afliette dans les filets :
elle eft montée fur un manche fort petit, & garni
d’un bouton. Ce manche paffe dans un tuyau comme
un crayon ; & par le; moyen du. bouton qui gliffe le
long du tuyau, par la fente qu’on y a faite, le poil
de la brojfe fe refférre ou s’écarte à proportion
qu’on le fait entrer plus ou moins dans le tuyau.
B r u n ir ; c’efi donner à l’o r , à l’argent, &c.
line couleur, un poli plus brillant que ces métaux
ne l’ont naturellement.
Les doreurs brunijfent l’or & l’argent avec la dent
de loup, la dent de chien , ou la pierre fanguîne,
qu’ils appuient fortement fur les endroits des pièces
à brunir. Lorsqu’on brunit l’or fur les autres métaux
, on mouille la fanguine dans du vinaigre:
mais lorfqu’on brunit l’or en feuille, fur les couches
à détrempe, il faut bien fe garder de mouiller la
pierre ou la dent de loup.
B r u n i ; ce terme s’entend de la couleur brillante
que prend l’or ou l’argent, iôrfqu’ils ont été
parfaitement polis.
Br u n is ou Br u n is s o ir ; in finim en t d o nt fe ferv
e n t les ouvriers p o ur b ru n ir les feuilles d’o r ou
d’argent.
Le bruniffoir de Yargenteur eft un morceau d’acier
fin , trempé & fort p oli, monté fur un manche
de bois.
Le bruniffoir dont les doreurs fe fervent, eft fait
ordinairement d’une dent de loup, de chien, ou
de la pierre fanguine. On met ces dents ou cette
pierre au bout d’un manche de pierre ou de bois.
Il y a aufli des brunijfoirs d’acier, communs à plufieurs
ouvriers.
Le brun{(foir du doreur fur cuir eft un caillou dur
& p o li, em m an ch é, d o n t ces ouvriers fe fervent'
p o ur lifter les cuirs d o n t ils fo n t les tapifîeries.
B u is s u r e s ; . ce fo n t des ordures que le feu a
raflem blées fur u n e pièce que l’o n a fait cuire • on
lès ôte avec la gratte-bofle.
C a r r e a u ; les ouvriers d o n n en t ce nom à un
cuir coupé de la g ran deu r de la planche de bois
g ra v é e , q ui d o it fervir à y im prim er un deffin.
C a t ir ; c’eft appliquer l’or dans les filets, comme
a illeu rs, au m oyen du catifloir qu’on appuie fur du
coton ou du linge très-fin.
C a t is s o ir ; petit couteau fans tra n c h e , qui fert
à enfoncer l’o r dans les file ts, avec d u coton ou du
linge très-fin.
C a v e r ; c’eft im prim er u n c u ir, o u certaines parties
d’u n c u ir, avec des cifelets ou fers.
C e n d r e d ’o r ; ( d o ru re à la ) c’eft la dorure qui
fe fait avec 'de la cendre de ch iffo n , imbibé d’or,
diflbus dans l’eau régale.
C h a r g e r ; a deux acceptions che^ les doreurs,
foit en bois , foit fu r m étaux : c’e f t, o u appliquer
de l’o r aux endroits d’u n e pièce qui en exigent, &
o u il n’y en a p o in t encore ; o u fortifier celui qu’on
y a déjà appliqué , m ais qu i y eft tro p foible.
C h e v a l e t ; efpèçè d’éch elle, fu r laquelle les doreurs
placent leurs cadres p o u r les d orer. Le chevalet
eft com pofé de trois branches , d o nt l’une joue
à v o lo n té en tre les deux au tre s, & fe nom m e queue;
& les deux de d ev an t fo n t retenues enfemble par
deux tra v e rfe s, d o n t celle d u bas eft plus large que
celle d’en haut. C es deux derniers pieds ou branches
du chevalet fo n t percées prefque dans toute
leu r longueur- de plufieurs trous , ou l’on fiche des
chevilles qui retienn en t les pièces , félon leur grand
eu r , d ev an t l e chevalet.
C is e a u d e d o r e u r s u r b o is ; c’eft un cifeau
ordinaire de fculpteur. Les doreurs s’en fervent à
lever les ornem ens de fc u lp tu re , couverts parle
blanc.
C ise le t s ; fers q ui p o rten t fur u n e de leurs
extrém ités différentes figures g ra v é es, fervans à
im prim er aux cuirs certains o rn em en s, pour remplir
lés v u id è s, lorfqu’il s’en tro u v e.
C o n t r e -m o u l e ou C o n t r e -e s t a m p e ; on app
e lle a in fi u n fé c o n d m o u le -, g r a v é e n c reu x fur les
mêm e s defîins g ra v é s e n r e l ie f fu r la première planch
e d e b o is , qu i fe r t à im p r im e r les car reau x ou cuirs-«
Les ouvriers de P aris n’en fo n t plus d’ufage, à
caufe de la difficulté de faire ren co ntrer jufte ces
deux planches.
C o r p s : d o nn er d u corps à u n e c o u leu r, c’eft
ajouter certaines fubftances qui ferv en t à lui donn
e r de la réfiftan ce, & à la ren d re plus épaiffe fans
l’altérer.
C o r r o y e r les c u ir s ; c’eft les ad o u cir, & les
ren d re plus fouples & plus m aniables.
C o u c h e ; c’eft la feuille d’o r ou d’argent qù°n
p o rte fu r l’objet o u le bâto n qu’on v eu t argenter
o u d orer.
' , , Couchai
Couche ; fe dit encofe d u m élange de blanc
j-oeuf & d’eâu gom m ée , qu’o n applique fur le c u ir,
ivant que d’y pofer la feuille d’o r ou d arg en t-
Co u c h e r , d ’a s s ie t t e ; c eft coucher u n e couleur
rougeâtre fur une pièce déjà reparée , p o u r la préparer
à recevoir l’or. .
V Co u l e u r ; (m e ttre e n ) c’eft peindre d u n e co u -
Uur apprêtée,, les endroits d’une pièce où la fan-
guine n’a pu entrer. B H B | . . .
6 Mettre en couleur, eft aufli faire fortir le Jaune
de l’or à:1a’fin-face; ce qui fe fait par le m oyen
d’une com pofition, que l’on applique fur la pièce
d’or que l’on fait chauffer enfuite fur le f e u , juf-
quà’ce qlie les m atières appliquées foient fondues
& calcinées. 1
Coussin ; eft u n fac de cuir rem pli de lab ié j
fur lequel on lie les pieds de c h a n d e lie r, o u autres
pièces qu’on v eu t cifeler o u dorer. ■
Co u ssin e t ; 1 e toùffmet des doreurs eft u n m orceau
de bois bien u n i, fur lequel eft pofé u n lit
de crin ou de b o u rre , o u de feutre , & p a r deffus
une peau de m outon o ù de v e a u , bien ten d u e &
attachée avec de petits clous. C e coüjfmet eft entouré
de deux côtés d’un m orceau de parchem in dé fix
doigts de h a u t, p our em pêcher que le v e n t ne jette
à terre l’or qu’on m et dem is. ?
Co u t ea u d e d o r e u r s u r b o is ; s’en ten d d’un
morceau dé buis p la t, d o nt la tranche eft u n peu
épaifle, & qui fert à couper l’or étendu fur le
coufîinet, de la largeur & de la longeur d o n t o n a
befoin.
Co u t ea u a d é t ir e r , o util de doreur fur cuir ;
eft un outil fait ? à peu p rè s , pour le m a n c h e,
comme le bruniffoir : dans le m ilieu du m anche
eft fixée une lam e longue & étroite , avec laquelle
on étend les pièces de cuir fu r la pierre.
Co u t ea u a e s c a r n e r , o util des, doreurs fur
cuir ; eft un couteau large & arrondi du côté, du
tranchant, em m anché d an s-u n m anche de b o is,
comme une lime , d o nt ils fe fervent p o ur,am in cir
les bords des pièces de cuir qu’ils v e u le n t coller
enfemble. •;
‘Co u t ea u a hacher ; les doreurs fur m étal appellent
ainfi u n c o u te a u à lam e courte , & u n peu
large, dont ils fe ferv en t p o ur faire des hachures
furie cuivre ou fur le f e r , av ant de les d o rer de
ce qu’on appelle o r 'h a c h e .
Cr o ix ; uftenfile d o nt o n fe fert p o ur pofer les
peaux fur les c o rd e s, où elles doivent féchér.
• Cu ir e ;: c’eft m ettre u n ê pièce rougir fur le f e u ,
pour la rendre plus m aniable & plus douce.
Cu iv r é ; o n appelle ou v ra ge c u iv r é , u n e fauffe
dorure , c’eft-à-dire, une d orure avec du cuivre en
feuille, em ployé de la m êm e m anière que l’or fin.
D é c a p e r le m é t a l ; c’eft le netto y er avec de
îeau fécondé.
D é r o c h e r ; c’eft p areillem ent décraffer avec de
l’eau-forte, ou de l’eau féco n d é, le m étal qu’on
Veut dorer d’or m oulu.
Ans 6* Métiers, Jome II, Partie /.
D é t ir e r les p e a u x ; c’eft alonger leur furface,
les étendre.
D or e r ; c’eft en général couvrir d’or. On applique
l’or fur différentes fubftances , par des procédés
particuliers , qu’erifeigne l’art du doreur.
D o r e u r ; c’eft celui d o nt l’em ploi eft d ’appliq
u er l’o r fu r différentes fubftances, en fu iv an t certains
procédés, r -fi D o r u r e ; c’eft l’art d’employer l’or en feuille
& l’or moulu, pour en couvrir & enrichir certains
corps. . ; ■
E b a r b e r ; c’eft ôter? les parties fuperflues qui
excédent le relief d’une pièce d’ouvrage. On ébarbe
à la lime.
•Ec a r is s o ir ; foret aigu par les deux bouts , qui
fe monte fur le villebrequin , & ne diffère de 1 ale-
foir ,■ qu’en eé que celui-ci ouvre le trou & l’élargit
autant qu’on v eu t, & qué l’éçarijfoir le continue tel
qu’il- Ifa commencé fans l’élargir.
E c h o p p e r ; c’eft ôter avec l’échoppe ou le ci-
feau, le-S' jets que -le moule a fournisa la fonte, &
que la lime n’a pu entièrement enlever.
E c u r e r ; c’eft frotter une pièce avec du grès, au
point d’en ôter le poli.
E m p l At r e r ; terme qui exprime la maniéré
d’étendre le vernis fur les peaux, pour leur faire
prendre l'a couleur dé For. ' ' . '
E n c o l l e r ; préparation qu’on donné au bois
dont on veut fe fervir pour dorer; ce qui fe fait en
y appliquant une ou plufieurs couches de la colle
préparée pour cet effet. On l’emploie toute bouil-
lante., parce qu’elle pénètre mieux; on l'affoiblit
avec un peu d’eau fi elle eft trop forte ; & on la
couche avec une brofle de poil de fanglier, en adouciffânt, fi c’eft un ouvrage uni. S’il y a de la
fculpture, bn met la colle en tapant avec la brofte,
ce qui s’appelle encoller.
E p o u s s e t e r ; c’eft prom ener u n e brofle fine ou
u n pinceau fur l ’ouvrage , p o u r enlever la pouflière
o u " autres m atières qui o n t pu s attacher- à la cou-
E s c a r n e r ; c’eft ô ter u n e partie d e 1 epaiffeiir
d’une peau , où l’o n v e u t placer u n e piece que 1 o n
efearne p a re illem e n t, afin qu’il ne re fte p o in t d e -,
bailleur apparente dans les endroits réparés.
E t a u ; o util ou uftenfile dorit il y a differentes
form es. I " „ . «1 1
Vêtait à brunir du doreur -, eft'une tenaille dont les
mâchoires font taraudées ; & prifes dans ‘ deux
morceaux de bois affez larges, qui fervent a ménager
la pierre à brunir. . . . __ L 'étau à main du doreur, eft u n etau qui fert a
ten ir une p etite pièce à la m ain : il y en a de to u te
efoece. 1 ‘ ;
Les étaux plats dû doreur, font des efpèces de
tenailles , dont les .mâchoires fpnt renverfees en
dehors , & dont les doreurs fe fervent pour retenir
les pièces fur leur plat; elles font affemblees par
une charnière à leur extrémité , & ont un peut
r effort dans le milieu. ‘