
Fig. 28, la fauffe pièce, de deffous féparée de '
toutes les autres parties du moule. Y , le noyau
qui remplit exaâement le modèle : il eft de fable,
& fait corps avec le fable qui remplit la fauffe pièce.
mm, les coulans auxquels les crochets manquent.
A A , planche à mouler, féparée du deffous de la
fauffe pièce par les huit petits tas de fable dont on
a parlé.
Le modèle du corps de la marmite eft encore
refté engagé dans fon ehâffis , figure 27 ,* pour l’en
faire fortir , on tourne le ehâffis comme il eft dans
la figure 23 ; 8c ayant avec le tire-laine , qui eft un
petit crochet de fil de fer ou de laiton , retiré
les tampons qui bouchent les trous des anfes, on
ébranle doucement le modèle en frappant intérieurement
8c de côté avec la batte ronde, ou le
manche du marteau ; par ce moyen on le fait fortir :
ayant enfuite retourné le ehâffis, comme il eft dans
la figure 27 , 8c frappant légèrement fur le petit
bout des pieds par les ouvertures T V Y , on les fait
fortir par le dedans du moule ; leur forme pyramidale
facilite leur extra&ion , puifqu’il fort plus
gros par le côté 011 ils joignent la marmite , que
par le côté où ils fe réunifient aux patins. Il ne refte
plus qu’à remonter les trois pièces qui compofent
le moule, après avoir réparé les'défeéhiofités 8c rebattu
le noyau vis-à-vis des anfes où il porte l’empreinte
des tampons de laine avec la batte à anfes,
8c replané l’intérieur du moule du corps avec la
cuiller ; pour cela, deux ouvriers prennent le ehâffis
de corps par les poignées , 8c le defeendent. verticalement
le long des coulans, qui font reçus dans
les couliffes du ehâffis ; en cet état, il refte un vide
entre le noyau 8c la chape ; ce vide eft égal à l’é-
paiffeur du modèle. Par deffus le ehâffis de corps
on replace la fauffe pièce de deffus ; on accroche les
crampons aux crochets des coulans : le moule eft
alors en état de recevoir le métal fondu qui doit
former une marmite en tout femblable au modèle.
Il réfulte de tout ce qui vient d’être d it, que le
modèle d’une marmite à trois pieds avec patins,
eft compofée de douze pièces, favoir, du corps de
la marmite , de quatre pièces qui forment les anfes
des trois pieds , de leurs patins 8c du modèle du jet.
Fig. 29 , coupe tranfverfale du moule complet
par un plan qui paffe par l’axe de la marmite. A A ,
la planche à mouler. IK , la fauffe pièce de deffus.
Z Y , le fable continu de la fauffe pièce de defl’ous
8c du noyau. Y , le noyau. 3, 4 , ligne de fépa-
ration du ehâffis 8c de là fauffe pièce de deffous.
LM , le ehâffis de corps. S S , la chape qui forme le
dehors de la marmite : la partie vide réfervée en
blanc entre le noyau 8c la chapeef t l’efpace qui
doit être rempli par la fonte. T V , les deux pieds
antérieurs projetés fur le plan fe&eur. X , le jet. On
n’a pas repréfenté en 6?- la coupe de l’entonnoir qui
répond au jet ; entonnoir qu’il eft facile de fup-
pléer. 1 , 2 , ligne de féparation de la fauffe pièce
de deffous 8c du ehâffis. GH, cette fauffe pièce.
Fig. 3° > coupe diagonale du ehâffis de corps 8c
de la fauffe pièce de deffus par un plan qui paffe
par les anfes. A A , planche à mouler félon les di-
menfions de fa diagonale* IK, fauffe pièce de deffus,
X , le jet. Y , pied antérieur au plan feâreur. V T ,
pieds poftérieurs au même plan feéteur, qu’il faut
concevoir cachés parle fable. 1 , 2 , ligne de féparation
du ehâffis de corps 8c de la fauffe pièce de
deffus. LM , le «ehâffis de corps fuivant les dimen-
fions de fa diagonale. SS, la chape. N , partie du
noyau, bd, excavation pour placer les modèles des
anles. a c9 ces modèles.
Fig. 31 , la marmite entièrement achevée telle
qu’elle fort du moule , à cela près , que l’on a
rompu le jet 8c les évents des pieds, a c-, les anfes,
T V Y , les pieds.
Fig. 32 , le fecoueux , inftrument de bois fervant
à rompre les chapes des moules, après que le métal
y a été coulé.
Fig. 33 , modèle en bois de .groffes râpes de
fonte 8 , 9 , dont on fe fert pour dêcroûter les pièces
après qu’elles font forties du fable ; ces râpes , après
qu’elles font hors de fervice , fe refondent , ainfi
que le$ jets 8c les évents , foit à l’affinerie pour
faire du fer en barre , foit au fourneau pour être
employées en fontes moulées.
Fig. 34, cuiller dont la convexité fert au mouleur
pour planir l’intérieur des chapes des moules , après
que les modèles en ont été retirés.
Fig. 33. A , le tire-laine ; c’eft un petit crochet
de laiton dont on fe fert pour retirer les tampons
de laine qni bouchent les trous des moules des
anfes, même figure. B , le houffoir qui fert à époufter
le dedans des chapes.
P L A N C H E I X.
Coulage à la poche
La vignette repréfente l’intérieur de la halle du
devant du fourneau ; on a fraéifuré le comble &la
charpente qui le porte pour laiffer voir l’intérieur :
on découvre dans le lointain les rôtifferies. p q , les
hauts féchoirs e ƒ , fufpendus à des folives que les
poteaux l foutiennent : on voit auffi différens ehâffis
prêts à recevoir la fonte. S T , devant du fourneau,
aü fond de l’embrafure duquel ou voit la dame F.
S , pilier de coeur. SX , face de la tuyère on découvre
une partie du ceintre, 8c de l’embrafiire au
deffus des foufllets. D D , forts ehâffis de charpente
affemblés à encoches, que quelques - uns croient
pouvoir tenir lieu des contreforts décrits dans‘la
feâion précédente ; ce en quoi ils fe trompent, ces
ehâffis ne pouvant oppofer qu’une foible réfiftance
à la force d’expanfibilité des Vapeurs humides contenues
dans le mole du fourneau ; vapeurs aux-
* quelles-les canaux expiratoires , décrits ci-deffus,
donnent iffue. On voit fur le devant du fourneau
les .orifices de quelques-uns de ces canaux, & comment
les charpentes 8c les ehâffis font portés par
encorbellemens.
Le coulage des pièces moulées à. découvert dans
le fable du devant du fourneau, comme contre-
coeurs , marmoufets 8c autres pièces dont les modèles
occupent le bas de la pl. V expliquée ci-
devant , n’a aucune difficulté ; ayant percé le fourneau
8c lâché la fonte qu’il contenoit dans le moule
de la gueufe, il n’y a plus qu’à déboucher les coulées
particulières qui communiquent du moule de
la gueufe aux différens moules des pièces que l’on
veut fondre à découvert , 8c fermer ces coulées
lorfque les moules ont reçu la quantité fuffifante
de fonte. On jette alors quelques pellerées de frafin
fur la furface extérieure des pièces ainfi moulees ,
pour les défendre du conta# immédiat de l’air,
& empêcher que les fontes contenues dans les
moules ne pétillent.
Mais pour emplir les moules faits en terre , ou
ceux faits en fable, il y a trois manières que je
vais expliquer.
Si les moules font d’une capacité médiocre, c’eft-
à-dire fi une feule cuillerée de fonte peut les ‘remplir,
un feul ouvrier, avec un aide qui eft ordinairement
un petit garçon, fuffit pour les emplir.
Fig. 1 , ouvrier qui avec la cuiller, nommée
poche, puife la fonte dans l’ouvrage par le deffus de
la dame ; pendant cette opération, les foufflets font
arrêtés , 8c la tuyère bouchée ; la flamme qu’ils
lanceroient hors de 1?ouvrage , ajouteroit trop à la
grande chaleur où les ouvriers font expofés ; l’ouvrier
donc prend la poche enduite de left ou herbue,
il la fait couler dans l’ouvrage par le deffus
de la dame : fon bras du côté du feu eft garni d’une
manche de toile fort ample ; cette manche q u i,
dans la figure, devroit paroître envelopper auffi fa
main, le garantit de la grande ardeur du feu. Il
porte ainfi cette cuillerée vers les moules.
Fig. 3 , ouvrier qui verfe fa cuillerée ou pochée
contenant environ cinquante livres de fonte dans
le moule formé dans un ehâffis ; l’ouverture par
laquelle il verfe , a pris de cette opération le nom
de j e t ; l’autre ouverture que l’on voit au même
moule fert d’évent, a a , chantiers, b c , ehâffis ou
moules pofés fur les chantiers ; ces moules font en
deux parties.
Fig. 4 , aide de l’ouvrier précédent. Cet ouvrier
retient avec un bâton les craffes ou le laitier qui
fumage dans la poche, afin qu’il n’y ait que la fonte
qui entre dans le moule.
Fig. 3 , 6. Lorfque les pièces font plus confidc ar-
bles, 8c qu’il faudroit, par exemple deux, ou trois,
ou quatre .cuillerées de fonte pour les. remplir, le
fondeur, fig. 3 , verfe fa cuillerée dans le moule
par le jet Z , & un ou deux autres fondeurs , fig. 6
&fig- f , vont 8c viennent alternativement puifer
de la fonte dans l’ouvrage ou creufet du fourneau,
8c verfent leurs pochées dans la cuiller ou poche
du premier fondeur, fig. 3 , ce qu’ils continuent
jufqu’à ce que le moule foit rempli, ce qu’on con-
noît par le reflux du métal dans les évents qui font à
droite 8c à gauche du jet Z,
Fig. 7 , petit ouvrier qui écume le laitier avec
un bâton.
Quelquefois les pièces font fi confidérables, que
le fervice de les couler à la poche deviendroit trop
long 8c trop pénible, vu qu’il faut que le métal
coule dans le moule fans interruption , tels font les
gros tuyaux pour la conduite des eaux ; en ce cas,
on enterre le moule dans le fable qui eft au devant
du fourneau, comme on le voit en Y , les jets 8c
les évents hors du fable ; on perce alors la coulée
du fourneau avec un ringard, 8c la fonte coule d’un
feul jet dans le moule. Lorfqu’il eft plein , on détourne
le refte vers un autre moule , fi on connoît
que le fourneau contienne affez de matière pour
l ’emplir ; ou vers un moule de gueufe pour en faire
du fer.
Fig. 8 , ouvrier occupé à brifer la chape d’un
tuyau avec le fecoueux décrit ci-devant.
Bas de la planche.
Fig. 1 , poche ou cuiller du fondeur vue en plan»
A B , 1e manche qui eft de bois ; il eft reçu en B
par la douille de la poche B C d’environ fept ou
huit pouces de diamètre. Cette poche eft enduite
d’argille ou de left pour l’empêcher de fe brûler.
Fig. 2 , la même poche vue de profil, a b , le manche.
b c , la douille, c d , la poche dont la profon-,
deur eft d’environ quatre pouces.
Fig. 3 , pelle à mouler ; on fe fert de cette pelle
pour mettre en travers du canal ou de la rigole Y
dans la vignette , pour retenir les laitiers ou craffes
qui furnagent au deffus de la fonte qui s’écoule du
fourneau : on lève médiocrement cette pelle pour
laiffer paffer par deffous le métal fondu : lorfque les
moules font pleins , on bouche le fourneau , & on
enfonce la pelle dans le fable : pour arrêter l’écoulement
du métal, on met de la terre ou du fable derrière
la pelle pour la foutenir & mieux étancher ;
le lingot quf refte , & qui eft formé entre la pelle &
l’ouverture de la coulée , fe porte à 1’?. ffinerie pour
en faire du fer. La pelle qui eft de fer battu a douze
pouces de diamètre, fa douille environ neuf pouces
; la longueur de fon manche eft de deux pieds-
8t demi.
Fig. 4 , autre pelle ou- bêche pour remuer le fable
de devant l’ouvrage afin d'y enterrer les moules :
fa longueur eft de dix pouces, & fa largeur de fept
pouces; elle eft emmanchée comme la précédente.
Fig. 3 , grande pelle auffi de fer pour enlever les
laitiers & déblayer le creufet ; elle a quinze pouces
de long fur douze pouces de large» Son manche, y
compris la douille qui a quinze pouces de long
eft de quatre pieds & demi de longueur.
Toutes ces cinq figures font deffinées furl’échelle
de quatre pieds ; les quatre fùivantes font relatives
à l’échelle de neuf pieds qui eft au deffus.
Fig. 6 , crochet de trois pieds de long pour déboucher.
la tuyère.
Fig. 7 j ringard de huit pieds de long, nommé