
M arques ; ne font autres que des figues imprimés
en rouge fur le papier qui enveloppe les
épingles à demi - milliers , à l’aide defquels il eft
ailé de reconnoître l’ouvrier qui a fait les épingles
, ou plutôt le marchand qui lés fait faire &
les débite en gros, chacun ayant fes marques
particulières, & mettant fon nom.
Métier ; eft un infiniment qui fert à frapper
la tête des épingles. Il eft compofé d’une planche
allez large & épaifle , qui en fait là baie , de
deux montans de bois, liés enfemble par une
traverfe. Dans l’un de ces montans, qui eft plus
haut que l’autre d’environ un demi-pied , pafle une
bafcule, qui viènt répondre par une de fes extrémités
au milieu de la traverfe des montans, & s’y
attache à la corde d’un contre-poids affez pefant ;
elle répond de, l’autre bout à une planche qu’on
abaifié avec le pied. Dans cette première cage font
deux autres broches de fer, plantées fur la bafe du
métier, & retenues dans la traverfe d’en haut. Au
bas du contre-poids eft une autre traverfe de fer,
qui coule le long de ces broches, & empêche que
le contrepoids ne s’écarte du point fur lequel il doit
tomber, qui eft lé trou du poinçon. Il y à dans ce
contre - poids un têtoir pareil à celui de deflous,
pour former la partie fupérieure de la tête, pendant
que celui-ci fait l’autre moitié , & par ce moyen la
tête éft achevée d’un feul coup.
Meule; c’eft une roue d’acier trempé, montée
fur deux tampons, & mife en mouvement par une
autre grande roue de bois .tournée par toute la force
d’un homme, & placée,vis-à-vis la meule à quelque
diftance. Cette meule eft couverte d’un châflis de
planche des deux côtés & au deffus , d’où pend un
carreau de verre pour garantir l’ouvrier des parcelles
de fer enflammées que la meule détache des
Clous qu’on y affine.
Meule; eft une roue de fer en plein, tailladée
fur les furfaces en dents plus ou moins v ive s, félon
l ’ufage auquel on l’emploie. Débauchage exige
qu’elles foient plus tranchantes, & l’amnage en
demande de plus doucés. Ces meules font d’iui fer
bien trempé ; quand elles font trop ufées , on les
remet au feu ; on lime ce qui refte de dents jufqu’à
Ce que la place foit bien égale , & on les refait
enfuite avec un cifeau d’acier fort aigu , fur des
traits qu’on marque au compas & à la règle. Les
meules font montées dans un billot percé à jour
& en carré fur des pivots où leur arbre joue ; elles
tournent à l’aide d’une efpèce de roue de rouet,
dont la corde vient fe rendre fur une noix dé l’arbre
de la meule.Le billot n’eft point ouvert par en haut;
il y a vis-à-vis du coté de la meùle un établi ou
manière de fellette, plus haute derrière l’ouvrier
que vers le billot ; l’ouvrier y eft aflîs les jambes'
croifées en deflous à la manière des tailleurs.
Mole ; on appelle ainfi la cannefille ou le fil à.
tète, lorfque les révolutions ne fe touchent pas.
Mordant ; eft une efpèce de pince courte &
fans branches, dont les dents font de bas en haut.
C’eft dans le mordant que l’on met le clou pour én
faire la pointe. On le ferre dans un étau pour le
tenir plus ferme.
M o u l e ; c’eft un brin de fil de laiton , un peu
plus gros que l’épingle, fur lequel on goudronne
le fil qui en doit faire la tête.
M o u l é e s ; on nom m é ainfi les fils à tète quand
ils ont été roulés fur le fil qui leur fert de moule.
M o u l e r les p l a q u e s ; c’eft l’aâion de couler
les plaques d’étain qui fervent au blanchiflâge des
épingles. On emploie pour cela une planche penchée
couverte d’un- coutil, & à mefure que l’on verfe la
matière fur ce tapis,, un ouvrier qui s’y met à cheval
fans y toucher néanmoins, defcend un morceau de
bois (un châflis) de la largeur de la planche, qui ne
pofe fur elle qu’à fes deux bouts, & eft plan partout
ailleurs, de manière qu’il n’y à de diftance de
de lui au coutil, que l’épaiffeur que doivent avoir
les plaques. Quand elles ont été ainfi coulées , on
les trace au compas, & on les coupe fur le trait qu’il
a décrit.
M o u l in ; c’eft une boîte de bois longue & ronde,
garnie de plufieurs bâtons comme une cage d’oifeau,
& furpàflèe par un autre plus gros qui la traverfe
dans toute fa longueur. Ce bâton a à l’un de fes
bouts, une manivelle avec laquelle on tourne le
moulin fur deux montans.
N il le ; les épingliers do nn en t ce nom .à la manivelle
de la bobine.
O r il l o n s ; ce fo n t des bouffettes de foie ou de
laine prife au b o u t d’un ru b an de laine , par le
m oyen d’un ferret à em brafler. Les. orillons, ainfi
nom m és de l’endroit où ils fe p la c e n t, fervent à orner
les oreilles des chevaux.
O u t ir o t ou é t ib o t ; c’«ft une aiguille de fer de
douze pouces & demi de longueur & de fix lignes
de grofleur, qui pafle dans les traverfes de la machine
dé l’épin glier pour frapper les têtes d’épingles..
On définit autrement l’outibot,. la partie du têtoir
qui porte le poinçon.
O u t il ; on nomme, ainfi du fil pafle à la filière:
& réduit à la grofleur convenable, p our faire f efpèce
d’épingles qu’on v e u t fabriquer..
O uvragé:; on donne, en certaines fabriques, ce
fimple nom à la machine qui fert à frapper les têtes,
d’épingles'.
Pannoir ; c’eft le marteau avec lequel on frappe:
fur la pointe placée dans le mordant, pour en for*
mer la tête. Il n’a rien de particulier.
P a q u e t ; c’eft le nom qu’on donne au fil de fer
d’Allemagne. Le paquet n’ën contient que cinq livres,
moins u_n quart.
P a r c ; c’eft un cercle ou enclos pratiqué dans
l’intérieur de la machiné à frapper les têtes d’épingles*.
P a s s e r p a r l a f il iè r e ;. fignifiè réduire eu:
fil de différens éch an tillon s, le laiton & l’acier d o nt
Tes ouvriers fe fervent p our faire des épingles &'
des aig u illes, en les faifant pafler fuçceflivem ent
par to u s les trous d’une filière, à com m encer par les.
plus grands & fm iflânt par les plus petits.
Pa t r o n d e c h e f -d ’oe u v r e ; c’eft ainfi que les
ftatutsdes maîtres épingliers delà ville de Paris , appellent
le modèle ou échantillon des épingles fur lequel
l’afpirant à la maîtrife doit travailler pour être
reçu. Pe ig n e ; c’eft le poinçon pour piquer les papiers
dans leiquels on place les épingles, après qu’elles
font achevées.
Pesée ; c’eft le contre-poids ou le maflif de plomb
fphérique ou cylindrique, qui fert dans le métier
deftiné pour la trappe des têtes d’épinglês.
P ièce : on défigne fous ce nom un petit écheveau
de fil de la ito n , d o n t u n certain nom bre forme une
botté.
Piq u e r ; c’eft percer les papiers à diftances égales
& en plufieurs endroits, pour y attacher les épingles
; ce qui fe fait avec un poinçon qui a autant de
pointes, c’eft - à - dire, vingt-cinq, que l ’on veut
perççr de trous :1e papier eft ployé en carrés doubles
que l’outil perce à-la-fois : ce poinçon s’appelle quarteron.
Piq u e u r ; c’eft l’ouvrier qui eft chargé de piquer
les papiers p our les épingles.
Pla cer p o in t e a p o in t e f c’eft m ettre toutes
les pointes du m êm e c ô té , afin que l’enfileur n e fe
trompe p oint de b out. O n appelle aufli cette opéra-
tion détourner.
Pl a n ch e s ; on nomme ainfi des calottes de chapeau
clouées au billot, pour frapper les tètes d’épingles.
L’épinglier met dans ces planches les
épingles.
Pl a q u e ;- fe dit d’une lam e d’étain coupée en
rond, un peu repliée fur les bords , fur laquelle
on étend lès épingles p our les étam er ou blanchir.
Il faut que les plaques foient de l’étain le plus fin ;
elles peuvent lerv ir jufqu’à ce qu’elles foient tom bées
en lam beaux.
Pla t"a v a n n e r ; c’eft un plat de bois dans le quel
on vanne les épingles pour en faire fortir le
fon, lorfqu’elles fo n t sèches. •
Po in ç o n ; c’eft u n m orceau d’acier à un des bouts
duquel on a pratiqué u n tro u creux & exactem ent
concave, p o ur y faire les clous à tête ro n d e.
Po in ç o n , fe dit aufli d’un morceau de fer enfonce
dans une pefée de plomb, dont la tête gravée d’un
petit trou, tombe directement fur l’enclume , &
forme la tête de l’épingle en la preflant fortement.
Le poinçon entre par là partie fupérieure dans le
canon du contre-poids*
Po in ç o n ; fe d it encore de petites pointes de
fer-de différentes groffeurs, dont on fe fert p our
faire les trous aux filières p o ur le tirage.
Poinçon; eft aufli un outil d’acier rond, dont
la pointe qui n’eft pas aiguë, mais un peu arrondie,
fert à former dans les enclumes & les poinçons du
métier , une cavité hêmifphériqùe qui fert à former
la tête de l’épingle. '
Po in t e ; s’entend de l’extrém ité aiguë de l’épingle
qui fe fait for une m eule de fer dentelée , fans avoir
aupun égard au degré de finefîe qu’elle y acquiert.
Greffe p o in t e , eft celle que form e la grofle m eule
dans l’ébauche ; elle eft courte & e p a iflë , au lieu
que la p etite pointe eft alongée & fort fine.
Pointe fine, s’entend de la perfection où l’on m et
la pointe d’u n e épingle après l’éb a u c h a g e , ce qui
s’appelle proprem ent repaffer.
P o in t e r ; c’eft form er la pointe. .
P o l is s o ir e ; c’eft le lieu ou l’établi où fe fait le
polim ent : c’eft ainfi que les épingliers appellent la.
table fur laquelle ils dérouillent leur m archandife ,
& donnent le poli à leurs épingles.
P o r t e ; eft un fil d’archal ou de la ito n , prefque
tourné en cercle, d o nt lès extrém ités réunies s’éloignent
lu n e de l’a u tre , font recourbées en d e h o rs,
& form ent u n anneau qui fert d’attache à la porte :
tels font les fignes des noe uds en caractères aftrono-
m iques. \ .
P o r t e ; c’eft aufli u n m orceau de bois dans lequel
eft enfoncé u n anneau de la grofleur du fil. L’o u v rie r
le tie n t à pleine m ain , & s’en fert p o ur conduire 1»
fil fur le m oule.
P o r t é e ; c’eft u n e plaque plus forte que les a u tre
s, q u i, dans la ’chaudière du blanchiflâge, fépare
ou la quantité ou f efpèce des épingles.
P o u s s e - b r o c h e ; efpèce de cifeau plat &
ém o u fle, dont on fe fert p o ur en rh un er le p o in ço n
fur l’enclum e.
P r e s s u r e ; faire la preffure, c’eft l’appointir av ec
la lim e p our qu’il puifle en trer dans les trous de la
filière.
Q u a r t e ; on défigne fous ce n o m , dans certaines
fabriques , le boifleau dans lequel on p o rte les
épingles chez les bouteufes.
Q u a r t e r o n ; c’eft u n e plaque de fer garnie à
fon extrém ité in fé rie u re , en m anière de dents d e
la lo ngueur environ d’une lig n e , au n om b re d e
vingt-cinq. Sa partie fupérieure eft arrondie ; il e u
fort v ers le m ilieu u n m anche ou poignée de m êm e
m a tiè re , fur laquelle le m arteau frappe. Il y a des
quatèrons d o n t les dents font féparées par u n in tervalle
qui en laifle douze d’un c ô té , & treize d e
l’a u tre , & d’autres qu i n ’o n t aucune fèparation. Il y
a apparence que cet o u til tire fon nom du n om bre d e s
trous qu’il fait fur le papier d’u n feul coup.
R a ir e a l a b o b in e ; c’eft tire r le fil qu’o n fa it
pafler par u ne filière, & qui fe roule fu r u n e b o b in e
en form e d’écheveaux ronds ou en pièce.
R e c u ir e ; c’eft î’aétion de détrem per la m atière ait
feu dans une efpèce de gaufffier : on recuit le fiE
pour le ren d re m oins caftant.
R e pa s s e r ; c’eft pouffer la pointe d’u n e ép in g le
au dernier degré de finefie q u ’elle d o it avoir. O it
y parvient en la pofant fur une m eule beaucoup p lu s
douce que celle q ui fèrt à ébaucher;
R e p a s s e u r ; ouvrier qui repafle fur la m eule le s
pointes des é p in g les, p o ur les adoucir & les p e rfectionner.
R e p e p io n , forte de p e tit po in çon à L’ufàge dés»
cloutiers d’épingles*.-