
R e t a il l e s : on appelle ainfi les hachures ou
fines de la meule.
Rogneur ; c’eft l’ouvrier qui coupe les fils de
fer, félon une longueur déterminée.
Ro u e t, c’eft comme un rouet à filer, excepté
que la tête placée dans le, milieu de la planêhe ,
peut s’avancer & s’éloigner de la roue, fi la corde,
plus ou "moins longue, le demandoit. Le moule des
têtes efi attaché autour de la broche ; c’eft fur ces
moules que l’on tourne les têtes à l’aide du rouet.
S ; c’eft une mefure recourbée par les deux
extrémités, & formant deux anneaux fort fem- .
blables à ceux de la lettre S , dans lefquels on fait
entrer le fil ; & par ce moyen on fait le clou au numéro
qu’on veut, puifqu’on le cherche dans une S
qui eft à ce numéro.
Sa bo t ; fa forme eft trop connue pour en parler.
Les épingUers s’en fervent ordinairement pour frapper
fur les bouts d’une dreffée qu’ils cueillent. Il
en lèvent encore quelquefois le demis pour s’en fervir
comme d’une boîte à mettre des têtes.
Sécher ; n’eft autre chofe que d’ôter l’humidité
qui eft reftée fur les épingles, après qu’on les a
lavées. On les met dans un lac de cuir avec du fon,
dont on a féparé la farine aufli exactement qu’il a
été pofiible. Deux ouvriers les frottent vigoureufe-
ment dans ce faç pendant un temps fuffifant. Il y a
une autre manière de fécher les épingles. On les
entonne avec un auget dans un coffret de bois fou-
tenu fur deux montans, où l’on le tourne avec deux
manivelles à chaque bout. On y met du fon paffé
avec le même foin. Mais cette dernière manière
de fécher les épingles eft moins d’ufage que l’autre,
quoiqu’elle foit aufli bonne , mais apparemment
parce qu’elle eft plus embarraffante.
Signet ; c?eft une touffe de plufieurs petits rubans
montés fur une petite pelotte , & garnis à
l’autre bout de ferrets en manière d’anneaux, pour
empêcher la foie de fe défiler.
S i x a i n ; c’eft un paquet d’épingles compofé de
fix milliers.
T ampons ; ne font autre chofe que deux oreilles
de fer qui font fcellées dans une pierre, & dans
lefquelles tourne le fufeau ou axe de la meule.
T en ailées a dresser*, ne different des tenailles
ordinaires, que parce que leurs mâchoires font tranchantes
: on lès; appelle triquoifes.
T enaillée ; c’eft une quantité de tronçons que
l’empointeur prend à peu près pour les porter fur
ln meule. Il les-tieflt dans les deux mains , & les
fait rouler entre les doigts en avançant & 'retirant
alternativement les pouces des deux mains, pour
préfenter les différens côtés des tronçons à la
meule.
T ête ; n’eft autre chofe qu’un tour de laiton en
forme d’anneau, que l’on a filé fur le moule au
rouet, & coupé un à un., pour être fortement
appliqué fur le métier , à la partie de l’épingle
deftinée à l’empêcher, de bleffer les doigts, ou de
fortir de l’endroit où'on l’a piquée.
T ê t o ïr ; c’e ft, dans la m achine à frapper les
têtes d’épingles , Fauche ou la cavité hemifphé-
rique qui enchâflè les têtes.
T ir e r ; eft l’ad io n de redreflfer fur u n engin le
fil de fer qui éto it .roulé en bottes auparavant
p o ur le façonner & le rendre le plus droit qu’on
peut.
T ir e r l’ÉPINGLE , fignifie aufli pajfier par la filière
le laiton dont on fe Cert pour fabriquer des épingles
, afin de le rendre de la groffeur des numéros,
luivant les échantillons.
T ir e u r ; ouvrier qu i pafle le fil de fer ou de
laito n p ar la filière.
T o r q u e ; c’eft du fil de laiton en torche , dont
les épingliers doivent fe fervir à la fabrique de
leurs épingles ; il leur eft défendu par leurs ftatuts
&y employer du fil de fer.
T o r q u e s ; on appelle aufli torques les bottes de
fil de laiton pliées en cercle copime un collier.
T o u r a t ê t e ; c’eft un rouet affez femblable à
celui des fileufes. Il fait tourner le gros f i l , qu’on
nomme moule , fur lequel s’enveloppe le fil à tête
ou le fil qu’on veut rouler.
T o u r n e r les t ê t e s ; c’eft faire les têtes d’é-'
pingles, en faifant tourner fur un moule le fil de
laiton par le moyen'd’un rouet.
T o u r n e ù r ; c’eft l’ouvrier épinglier chargé de
tourner les têtes d’épingles.
T o u r n iq u e t ; efoèce de dévidoir à plufieurs
branches environnantes de bas en haut, fans celle
qui eft au centre , fur -laquelle la machine pofe en
haut, & tourne en bas fur un noeud qui l’empêche
de tomber. Le tourniquet fert à dreffer le fil de
laiton. Il eft aflez femblable' à une cloche de jardinier.
Il eft monté fur une planche à côté de
l’engin.
T r if il e r ie ; n’eft autre chofe qu’un banc garni
d’une filière, à travers laquelle pafle le fil qu’on
tire par des tenailles qui font prifes par un crochet,
répondant *sà une bafcule qu’un ouvrier foule en
avançant la tenaille de chaque coup. Il y a encore
des trifileriës à l’eau, dont les bafcules font foulées
par roues.
T riquoïses ; ce font des tenailles tranchantes.
T r o n ç o n s ; portions du fil de fer coupé dans
la longueur convenable aux épinglesque l’on veut
' faire. "
T r o u s s e s d e q u e u e s d e ç h e v a l ; eft un ruban
de laine fendu en deux , dont chaque partie fe termine
par une touffe de laine effilée d’une autre
couleur , qui eft attachée au ruban par un fer à
embraffer.
V a n n e r , c’eft féparer le fon d’avec les épingles
en les remuant fur un plat de bois , comme on
remue le froment dans un v a n , excepté que l’un
fe fait aux genoux, & l’autre avec les mains feulement.
V a s e a u ; jatte ou febille de bois qui reçoit les
hanfes & les têtes des épingles à mefure qu’on les
coupe.
É T A I N. (
L ’ÉTAIN eft un métal d’une couleur plus fombre
& moins blanche que celle de l’argent. Il eft plus
mou moins élaftique & moins fonore que les aü-
tres métaux, à l’exception du plomb. Lorfqu’on le
plie en différens fens, il fait entendre un petit bruit
que l’on nomme cri de Vétain. Ce métal eft le plus
léger des métaux, mais moins du&ile que les autres
plus durs que lui ; il l’eft cependant aflez pour
s’étendre en feuilles très-minces.
La chaleur néceffaire pour le tenir fondu eft
fuffifante pour fa calcination , ou du moins lui fait
aflez perdre de fon principe inflammable pour qu’il
paroiflè fous la forme d’une chaux grife que les
potiers d’étain appellent cendre d’ étain. Ceux qui
refondent des cuillers & des fourchettes d’étain pour
le peuple & dans les villages , nomment cette matière
la crajfie de Vétain •, qu’ils favent bien convertir
en bon étain, après avoir paru la rejeter fous prétexte
de purifier l’étain.
Nous laiffons au chymifte le foin de développer
les autres propriétés de ce métal, notre objet étant
de confidérer l’étain relativement à l’emploi. & à
l’art du potier d’étain.
Mais nous devons auparavant faire connoître le
fourneau dans lequel on fait la fufion de ce métal.
Fourneau proppe à la fufion de l’Etain.
Le fourneau où l’on fait fondre l’étain eft plus
petit que celui où l’on traite la mine de plomb,
parce ,que l’étain fe fond plus aifément. Il faut que le
fol du fourneau foit élevé d’environ quatre pieds
au deflïis du rez-de-chauffée de l’atelier ou dé la
fonderie.
Le fol du fourneau peut fe faire avec une table
de pierre fur laquelle on élève les murs latéraux ;
le tout doit être fait avec des pierres propres à ré-
ftfter au feu, que l’on maçonne avec de là glaife
mêlée d’ardoife pilée ; en fermant le fourneau , on
laiffe pardevant un oeil ou ouverture d’environ deux
doigts, pour que l’étain & fes feories puiffent tomber
dans la caffe ou le baflin que l’on atira pratiqué
à environ un demi-pied au deflous de l’oeil pour les
recevoir.
Il faut que l’ouverture par où pafle la tuyère foit
difpofée de façon que le vent des foufflets aille
donner direéiement fur l’oeil par où la matière fondue
doit paffer; quand la fufion fera en train, Fêtain
fondu tombera dans la caffe accompagné de fes feories
que l’on a foin d’enlever continuellement & de
mettre à part. »
L’étain fe purifie dans Cette cafle ; on a foin qu’il 7 foit toujours tenu en fufion ; c’eft pourquoi on y
met continuellement de la pouflièrë de charbon, &
d faut que le vent des foufflets vienne donner fur
Art du Potier d’ )
cet étain fondu en paffant par l’oeil du fourneau;
c’eft pour cela que la cafle ne doit pas être placée
trop bas au defliis de l’oeil.
Sur le -rez-de-chauffée, au pied de la cafle, on
pratique un creux ou foffe oblongue que l’on forme
avec de la pierre & de la terre graffe. Ce creux fert
à mettre l’étain pour que Fon puife à mefure avec
des cuillers de fer dans, la caffe quand il s’eft un
peu refroidi ; ou bien on fait un trou de comîhuni-
cation de la caffe avec la foffe : & quand la caffe eft
aflez pleine, on débouche ce trou pour laiffer couler
l’étain fondu qui va s’y rendre.
Au haut du fourneau, on-pratique une chambre
fublimatoire : (c ’eft une efpèce de caiffe de bois
que l’on enduit par dedans avec de la terre graffe,
pour que le feu ne puiffe pas s’y mettre.) On y laiffe
quelques ouvertures ou fenêtres pour le paffage de
la fumée. Cette chambre eft deftinée à retenir les
particules les plus légères de la mine d’étain, que la
violence du feu pourrait entraîner en l’air.
Quelquefois on forme une fécondé chambre au
deffus delà première ; on fait des degrés à côté du
fourneau pour pouvoir monter à ces chambres, &
une porte pour pouvoir charger le fourneau.
On ne fe fert point de brafque, c’eft-à-dire, d’un
enduit de terre & de charbon pour garnir ces fourneaux
; on y emploie feulement un mélange de
terre graffe & d’ardôife pilée.
Pour charger le fourneaü, on y met des couches
alternatives de charbon & de mine mouillée.
On fait fondre brufquement, afin que l’étain n’ait
point le temps de fe calciner, de fe difîiper & de fe
réduire en chaux, & pour qu’il ne fafle pour ainfî
dire que paffer au travers du fourneau.
La mine qui eft en gros morceaux, ne doit pas
être confondue avec celle qui a été réduite en une
poudre fine ; il faut donc l’affortir & fe régler là-
deffus pour faire aller le vent des foufflets : on
donne, par, exemple, un vent très-fort pour la mine
la plus groffière, • & pour les feories qii’on remet
au fourneau ; mais on le modère à proportion que
la mine eft plus ou moins fine.»
Lorfque la mine eft d’une bonne efpèce & qu’elle
" a été. duement préparée & féparée des fubftances
étrangères , on a de l’étain très-coulant, c’eft-à-dire
qui entre, bien en fufion , & qui eft très-duéîile &
très-doux. Mais fi l’on n’a pas’eu toutes les précautions
»néceffaires dans le travail préliminaire, &
qu’on n’ait pas fuffifamment divife la mine avant
de la porter au fourneau , on aura un étain aigre
& caffant comme du verre.
Le moyen d’y remédier, fera de le remettre au
fourneau ayec des feories qui lui enlèveront fon
' aigreur & le rendront tel qu’il doit être. Les feories