
F A Y
prenez enfuite deux parties de ce mélange broyé , Bleu violet.
& une de vert-de-montagne.
Autre.
Prenez d’une des couvertes jaunes précédentes,
ajoutez d’une des couvertes bleues qui fuivront, 1 ;
■ mêlez & broyez.
En mêlant le bleu & le jaune, on aura différentes
nuances de vert.
Couverte bleue.
Prenez cendres de plomb 1 , cailloux pulvérifés
1 , fel 2 , tartre calciné à blancheur 1 , de verre blanc
ou de Venife-j , de fafre f ; faites fondre , éteignez
dans l’eau ; remettez en fufion, & éteignez encore,
& ainfi de fuite plufieurs fois. Obfervez la même
règle pour toutes les compofitions où il entrera du
tartre , finon elles feront trop chargées de fe l , &
la couleur n’en fera ni belle , ni durable ; calcinez
aufli le mélange pendant deux fois vingt-quatre
heures, au fourneau de verrerie.
Autre.
Prenez de tartre une livre , de litharge ou cendres
de plomb £ de livre , de fafre une demi-once , de
beau caillou pulvérifé ^ de livre ; faites fondre, &
procédez comme ci-deflùs.
Autre.
Prenez de plomb 1 2 , d’étain 1 ; réduifez-les en
chaux y ajoutez de fel 5 , de cailloux.pulvérifés 5 ,
de fafre 1 , de tartre & de verre de Venife de chacun
1 ; procédez pourla calcination comme ci-deffus,
& faites enfuite fondre le mélange.
Autre.
Prenez de tartre 2 , de fel 2 , de cailloux 1 , de
litharge & de fafre de chacun 1 ; achevez comme
ci-demis.
Autre.
Prenez de litharge 1 , de fable 3 , de fafre 1 , ou
au défaut de.fafre, d’émail bleu 1.
Autre.
Prenez de litharge 2 , de cailloux & de fafre de
chacun ^ ; broyez & faites fondre.
Autre.
Prenez de litharge 4 , de cailloux 2 , de fafre 1 ;
foites calciner, & faites fondre.
Autre.
Prenez de litharge 4 , de cailloux pulvérifés 3 ,
de fafre 1 , -de tartre 7 , de verre blanc 1 ; faites
îi. ndre, & achevez comme ci-deflùs.
Prenez de tartre 1 2 , de cailloux & de fafre de
chacun 12 ; achevez comme ci-deflùs.
Autre.
Prenez d’étain 4 onces , de litharge 2 oncès, de
cailloux pulvérifés 5 onces ; ajoutez une demi-
dragme de magnéfie, & achevez comme ci-deffus.
Tous les procédés qu’on vient de donner ont été
éprouvés.
Couverte rouge.
Prenez d’antimoine 3 , de litharge 3 , de rouille
de fer 1 ; broyez, & gardez pour l’ufage.
Autre.
Prenez d’antimoine 2 , de litharge 3 , de fafran de
mars calciné 1 ; achevez comme ci-deflùs.
.Autre. :
Prenez du verre blanc, réduifez-le en poudre
très-fine ; prenez du vitriol calciné ou rouge , ou
plutôt le cap ut mortuum de l’huile de vitriol ; édulcorez
avec f eau ; mêlez avec le verre broyé , peignez,
& faites enfuite recuire votre ouvrage pour
faire fortir le rouge.
Autre d'un brun pourpre.
Prenez de litharge 15 , de cailloux pulvérifés 18,
de magnéfie 1 , de verre blanc 1 5 ; broyez & faites
fondre.
Couverte brune.
Prenez de litharge & de cailloux de chacun 14,
& de magnéfie 2 , & faites fondre.
Autre.1
'Prenez de litharge 12 , de magnéfie 1 ; faites
fondre.
Autre couverte brune Çur fond blanc.
Prenez de magnéfie 2 , de minium & de verre
blanC de chacun 1 ; faites fondre deux fois.
Couverte de couleur de fer.
Prenez de litharge 15 ; de fable & de cailloux,
14, de cendres de cuivre 5 ; faites calciner & fondre.
Autre femblable.
Prenez de litharge 12 , de cailloux 7 , de cendres
de cuivre 7 , & achevez comme ci-deflùs.
Couverte noire.
Prenez de litharge 8 , de limaille de fer’ 3 , de cendres
de cuivre 3 , de fafre 2 ; faites fondre, &
fi vous voulez la couleur plus noire,, ajoutez du
Tous ces procédés font d’artiftes différens, &
aucun ne donne la même nuance ; il n’eft donc pas
fuperflu d’en avoir indiqué un fi grand nombre. Il
n’y a pas de circonftances où il importe plus d’avoir
le choix. D’ailleurs Kunckel, dont on connoît l’exactitude
dans le manuel & l’art expérimental, afliire
pôfitivement qu’ils réunifient tous.
J)es ouvrages y félon leurs efpeces & leurs propriétés
Les ouvrages de fayence confifteht en toutes
fortes de pots, cafetières, marabouts, théyères,
féaux, baflins , potagers, foupières, plats, afliettes,
cuvettes, corbeilles , fontaines de toutes fortes
d’efpèces , dont la plupart prennent leurs noms de
leur forme ou des choies qu’ils contiennent, parmi
lefquels les unsfont blancs, rouges , jaunes , bruns
ou gris ; les autres de deux couleurs , c’eft-à-dire ,
bruns en dehors & blancs en dedans. Ce. derniers,
font deftinés à approcher du feu ; les uns & les autres
décorés d’ornemens en relief, ou peints de di-
verfes couleurs , repréfentant des payfages , des
fleurs & des fruits de toutes efpèces.
Moyen de garantir la fayence.
La fayence eft d’un ufage agréable , mais difpen-
dieux àcaufe de fa fragilité. L’art de rapprocher les
fragmens avec des attaches de fil de fe r , & une
efpèce de maftic de vitrier , pour en boucher les
jointures ; cet art des gagne-petits, qu’on nomme
raccommodeurs de fayence , eft trop groflier, pour
que la vai{Telle, qu’ils ont ainfi recoufue , puiffe
reparoître fur une table un peu propre. Il vaut mieux
faire enforte de prévenir les fêlures que la chaleur
des mets occafionne fouvent : or , voici le moyen
que le Journal économique du mois de décembre
1756 indique, pour empêcher la fayence de fe fendre
au premier feu , & pour préferver même fon
émail de toutes gerçures. Il confeille , avant de fe
fervir de la fayence, de la mettre dans une chaudière
avec de l’eau qui la fumage, en difpofant
chaque pièce de façon qu’elle foit un peu penchée
fur le côté, & qu’il y ait entre deux de petits
niorceaux.de bois, pour les empêcher de fe toucher.
On jette dans cette eau beaucoup de cendres , &
apres avoir fait bouillir le tout près de deux heures,
on laiffe refroidir.
v 1*îs fels des cendres qui ont été diffous dans l’eau,
smcrtftcnf par l’aftion du feu dans les> pores de la
tayence,la rendent plus compare, fortifient la conduite
dèTémail, la préfervent de toute fêlure , &
donnent eh$n à la fayence une plus grande folidiré,
Cependan\M. Baumé doute, avec raifon , que
les fels ajoutés^ à l’eau, foient utiles pour l’objet
qu on fe propofèv Au contraire -n lorfque c’eft dans
une eau chargée ih^fels qu’on a plongé la vaiffelle
qu on veut garantir^ matière faline , après avoir
perdu la plus grande p<rtie de fon humidité, vient
fleurir à la furfaee de làfayence en paffant par les
petites fentes de la couverte, & elle y laiffe des
molécules de fel qui font alors fon étions de petits
coins , & tache la couverte qu’on voit enfuite
quitter le bifeuit ou la terre de fayence par petites
écailles.
D’après ces ebfervations & d’après fa propre expérience
, M. Baumé préfère l’eau pure à l’eau
chargée de fels.
• Il refte à favoir pourquoi cette opération rend la
fayence moins caftante. M. Baumé penfe. que cela
vient de ce qu’en faifant chauffer un vafe ainfi
préparé & rempli d’un fluide, l’eau dont ce vafe
a été imbibé & dont il refte toujours une grande
quantité , s’oppofe à l’introduéfcion d’un nouveau
fluide, qui feroit çaffer la fayence fi ce fluide y
pénétroit tandis que le vafe eft chaud, & elle l’empêche
de s’humeéber inégalement dans fon inté?
rieur, par la liqueur qu’on y fait chauffer.
Maftic pour raccommoder la fayence cajfée.
Sans employer ni fil de fe r , dit M. Buch’oz r
ni laiton, ni loudure, on rejoint ainfi la fayence
caffée. Faites calciner des écailles d’huîtres, & les
réduifez en poudre très-fine; paffez au tamis de foie
ou broyez fur le marbre au point d’être impalpable»
Penez enfuite un ou plufieurs blancs d’oeufs , félon
que vous aurez de poudre ou d’ouvrage ; faites-en
avec la poudre, une pâte ou colle dont vous joindrez
les deux parois oppofées de la fayence que
vous voudrez rejoindre , & les replaçant l’une
contre l’autre, comme elles doivent l’être, tenez-
les ferrées & en état pendant huit minutes.
Ce maftic, à ce que Ton prétend, ne craint plus
ni feu ni l’eau, & fi la fayence fe rompt par quelque
nouvel accident, ce ne fera point dans l’endroit du
maftic. Au refte, c’eft une expérience facile & peu
difpendieufe à faire.
Nous ne pouvons mieux terminer cet article que
par les favantes obfervations fur l’art de la fayen-
cerie , lues à l’académie de Dijon , & imprimées
dans le premier volume de la même académie. Elles
font de M. Bofc d’Antic, doéfeur en médecine ,
médecin du roi par quartier, ancien correfpondant
de l’académie royale des fciences , membre de
l’académie de Dijon , de la fociété littéraire de
Clermont - Ferrand, & de la fociété des arts de
Londres.
O b s e r v a t i o n s fur l'art de ta fayencerie»
La fayencerie eft une partie importante de îai
verrerie : elle n’a pas été moins négligée que les
autres : il femble même que les chimiftes aient affeâê
de n’en pas parler. Je ne connois que Kunckel qui
ait pris la peine de donner quelques recettes fur les
couvertes & fur les peintures en fayence ; mais je
doute qu’elles aient été d’une grande utilité.
Tant que les arts n’auront que des recettes pour
théorie, ils feront très-éloignés de la perfe&ion : la
fayencerie en eft une preuve non équivoque»
On ne connoît en France que deux manufaéhires