
pierres eft doublé. D'entourer, on a fait le fubf-
tantif entourage.
E p a t é ; on appelle fertiffure épatée, celle dont
la circonférence eft plus large d’en bas que d’en
haut. On emploie ces fortes de fertiffures aux
pierres inégales, pour mafquer leurs inégalités &
groffir leur étendue.
E pé e , eft le lien de fer qui unit le bras avec le
coude de l’arbre de la grande roue, pour tailleries
pierres précieufes.
E p o u s s e t o ir ; petit pinceau de poil fort doux,
& tenu proprement dans un étui, dont les met-
teurs-en-oeuvre fe fervent pour ôter la pouîïière
& le duvet qui pourroient être reftés fur le diamant
lorfqu’on l’a nettoyé avec une houppe avant
que de l’arrêter dans fon oeuvre.
E s c a r b o u c l e ; pierre précieufe criftàllifée d’un
incarnat v if & brillant.
E s c l a v a g e , eft un demi-cercle de pierreries
qui couvre la gorge, & fe rejoint par chacune de
fes extrémités au collier, à peu près au deflous
des deux oreilles. L’efclavage eft tantôt fimple,
tantôt double , ce qui fait qu’on dit rang- d’ef-
clavage.
E sTAILLIERS - PIERRIERS DE PIERRES NATURELLES
; noms donnés par les anciens ftatuts aux
lapidaires.
E t a b l i ; c’eft la table ajuftée du metteur-en-
ceuvre.
E t a u ; l’étau à bagues du metteur-en-oeuvre,
■ eft formé de deux morceaux de buis plats, ferrés
avec une vis de fe r , dont on fe fert pour former ,
à l’outil, différens ornemens furies corps de bagues;
ce qui pourroit s’exécuter difficilement dans un étau
de fer, dont les mâchoires corromproient les parties
déjà travaillées.
E t o n n e r u n D ia m a n t ; c’eft y faire une fêlure
ou glace.
F e u il l e a m e t t r e s o u s les p ie r r e s ; c’eft une
feuille de m étal battue très-m in ce, & brunie extrêm
em en t doux & vif.
F e u il l e t i ou F il e t i ; c’eft proprement l’angle
q u i fépare la partie fupérieure d’une pierre d’avec
l ’inférieure. Serrer le feuilleti, c’eft frapper au poinçon
la partie d’argent ou d’or qui enveloppe cette
pierre vers fon feuilleti, jufqu’à ce qu’on foit afluré
qu’ils fe touchent exactement l’un & l’autre ; c’eft
l ’opération la plus délicate & la plus néceftaire du
feçti.
F l a m m e , eft un morceau d’or formé en flamme
■ & émaillé en rouge, qui entre dans la compofi-
tion de quelques ordres, ou que l’on met en tête
des bagues d’alliance, ou autres de fantaifte.
F o ib l e ; (d iam a n t) c’eft u n diam ant qui a été
•partagé, & qui a p a r conféquent perdu de fo n éclat.
G a r n it u r e d e d ia m a n s , d e r u b is , d ’éMe-
RAtlDES ; &C. c’eft chez les joailliers certains affor-
timens de quelques-unes de ces pierreries en particulier
, ou de toutes enfemble, dont les hommes
garnirent leurs jufte-au-corps, Les femmes leurs
robes & leurs têtes. Les garnitures de pierreries pour
les habits des hommes ne confiftent ordinairement
qu’en boutons de jufte-au-corps, en boucles de
chapeaux , de manchons & de fouliers, & en
poignées de cannes & d’épées; celles des habits
des femmes dépendent de la mode & du goût qui
règne. .
G a u d r o n ; eft u n e efpèce de ray o n droit ou
to u rn a n t, fait à l’échoppe fur le fond d’ûne bague
ou d’un c a c h e t, qui p art du centre de ce fond. Il y
en a de creux & de relevés.
G e n d a rm e s ; n om que l’on donne à des points
o u des grains blancs , noirs , rouges , & c. qui ôtent
de' la tranfparence & de la p u reté de l’eau du
diam ant.
G e r ç u r e s ; ce font des vides défefru eu x , produits
p ar des contre-coups ou des couleurs fales,
dans la tranfparence & le brillant d’un diamant,
G ir a n d o l e s , eft une efpèce de boucle d’oreille
, com pofée d’un corps qui n’eft le plus fou-
v e n t qu’u n fim ple noe u d où l’on p eut fufpendre une
ou trois pendeloques.
G ir a s o l , ( le ) ou p ie r r e d u so l e il ; pierre
.fine d ’u n blanc la ite u x , avec une teinte de bleu &
de jaune , réflèchiflant u n peu les rayons de la
lum ière.
- G l a c e ; fe dit des fêlures ou vuides & .autres
défauts qui fe ren co ntren t dans les diam ans , pour
•avoir été tirés avec tro p de violence des veines de
la m ine. Lorfque les glaces font tro p confidérabîes
dans les d iam an s, on eft obligé de les cliver.
Gr e n a t ; pierre précieufe criftàllifée, d’u n rouge
, obfcur ou jaunâtre.
G r if f e ; fo n t de petites épaiffeurs de form e conique
, prifes & réfervées fur l’épaifleur des fer-
tiflù res, d o nt la tête excédant u n peu la fertiffure
& le feuillet des pierres , repofe en s’inclinant fur
les faces de ces p ie rre s, & les re tie n t aflùjetîies
dans le u r oe uvre.
D an s les ouvrages à g riffe, ce ne fo n t que de
petites branches foudées aux bâtes fur lefqueltes
rep o fen t lés p ie rre s, & excédantes de beaucoup ces
b â te s , q ui étant rab attu es, em braffent les pierres
p ar deffus , & les tienn en t aflujetties ; ces fortes
d’ouvrages fo n t fo rt peu folides.
G r if f e s , ouvrages à griffes; ce font des bijoux
en pierreries fauffes , d o n t les pierres repofent fini-
plem ent fur une bâte , & font retenues uniquement
p a r des griffes.
H a c h e r ; c’eft la m anoe uvre par laquelle les
lapidaires pratiquent des traits à leu r roue avec
la lam e d’u n c o u te a u , foit à la lim e , foit autrement.
H y a c in t h e , p ierre précieufe criftàllifée, d’un«
couleur orangée o u aurore.
J a d e ; pierre verdâtre ou olivâtre , de la nature
de l’agate & du filex.
J a r d in a g e s ; défaut d’un d iam a n t, occaflonne
paf des points ou grains de couleur qui nuxfent k
Ion brillant & à fa netteté. ' . .. , Ja r d in e u x ; on appelle emeraude jardineuje celle
dont* le verd n’eft pas d’une fuite , qui a quelque
ombre qui la rend mal nette, des nuées & veines a
travers des poils, des brouillards, un air brun entre
courant & entre luifant, un éclat engourdi,
foible & plein de craffe.
Jays ou Ja y e t ; pierre bitumineufe d’un noir
brillant. I W H H B * Jo n c , bague unie qui n a p o iu t de c h a to n , oc
dont le cercle eft p ar-to u t égal.
J o a il l ie r ; marchand qui fait le commerce de
joyaux & de pierreries.
Jo a il l e r ie , on entend par ce mot le commerce
de pierreries montées ou non montées, & d’autres
bijoux & joyaux précieux.
Ir is ; pierre précieufe d’une couleur de gris de
lin, tirant fur le rougeâtre, & qui a la propriété
de réfléchir les couleurs de l’arc-en-ciel.
Lame ; outil qui n’eft autre chofe qu’une lame
de couteau , dont l’ébaucheur fe fert pour hacher
fa roue.
La p id a ir e -Jo a il l ie r ; celui qu i taille les pierres
précieufes.
La pis-l a z u l i ; pierre opaque d’un beau bleu
d’azur, parfemé de petits points d’or.
Lim e ; eft un outil d’acier taillé de traits en fens
contraire, qui forment autant de petites pointes
qui mangent les fubftances les plus dures.
Lime d ’a ig u il l e ou a a ig u il l e dont fe fervent
les bijoutiers, & plus fouventles metteurs-en-oeuvre,
pour les enjolivemens des corps de bagues & le réparer
de tous leurs ou vrages à jour ; ainfi nommées,
parce qu’elles ont toujours un trou à là tête comme
les aiguilles, & que les petites paroiffent être faites
du même fil dont on fait les aiguilles : il y en a de
toutes formes & groffeurs.
Lime a d é c o u v r ir ; cet outil eft une lime ordinaire
détrempée , c’eft-à-dire paflèe au feu pour
lui faire perdre fa dureté, avec lequel on enlève
le- fuperflu des fertiffures, en limant de bas en
haut, & appuyant en même fens avec une certaine
force jufqu’à ce que la matière étendue par
ce mouvement, s’aminciffe & fe coupe fur le feuilleti
de la pierre. Si on fe fervoit d’une lime trempée
, elle mordroit trop fur l’argent,, & ne le pref-
feroit pas affez fur la pierre, ce qui eft un des
principaux buts de cette opération.
L o u p e s , fe dit en terme de joaillier, des pierres
précieufes imparfaites, dans la formation desquelles
la nature eft, pour ainfi dire , reftée à moitié
chemin.
Les pierres qui relient le plus ordinairement en
loupes , font les Saphirs , les rubis. & les émerau-
des. A Lpgard de ces dernières, il ne faut pas confondre
leurs loupes avec ce qu’on appelle prime
d'émeraudes, -
Lune; (pierre de) efpèce d’agate nébuleufe>ou
d’opale d’u n blanc de la it, qui réfléchit la lum ière
com m e fait la lune.
M a l a c h it e ; criftallifation d’un v e rd de p rairie
o u d’un beau bleu.
M a r c a s s it e ; c’eft u n e p y rite criftàllifée, qui
a l’éclat d’un métal.
M a s t ic du lapidaire, c’eft un mélange de ciment
& de poix réfine.
Menu ; ce font des diamans fort petits, qu’on
taille néanmoins en rofe ou en brillant comme les
autres, avec cette différence qu’on les taille à
moins de pans, ce qui fait des rofes fimples &
des brillans fimples.
M e t t e u r -»e n -<e u v r e ; celui qui m et en oe u v re
& m onte les pierres précieufes.
M e t t r e e n oe u v r e : l’art de mettre en oeuvre
eft l’art de monter les pierres fines ou fauffes, les
diamans, &c. fur l’or & l’argent.
M e t t r e e n c im e n t ; c’eft enfoncer dans une
poignée de bois garnie de ciment, l’ouvrage qu’on
veut fertir.
M e t t r e e n c ir e ; opération du metteur-en-
oeuvre , laquelle confifte à affembler toutes les pierres
d’un ouvrage, & à lés ranger fur la cire.
M e t t r e e n t e r r e ; opération par laquelle le
m etteur-en-oe uvre couvre d’une terre ap p rêtée, les
pièces d ’u n ouvrage arrangées fur la cire.
M ir o ir ; eft u n efpace u n i, réfervé au m ilieu
d u fond d’u n e pièce q u e lc o n q u e , d’o ù parten t les
gaudrons ou rayons çom m e de leu r centre.
M o r d r e ; fe dit de l’a&ion d’entam er un corps
p ar u n autre.
M o r il l o n ; les lapidaires n om m ent ainfi des
ém eraudes brutes qu’on v en d au m arc. Il y a auflî
des dem i-m orillons.
M o u l in a p ie r r e s précieuses ; machine de
bois , compofée de quatre montans , dans laquelle
eft adaptée une meule.
N a t u r e ; (d iam a n t d e ) nom d o n n é ,à u n diam
ant q u i, n’ay an t pas fo n fil dirigé u n ifo rm ém en t,
ne p eu t être bien poli.
N è g r e s -c a r t e s ; c’eft ce qu’on appelle autrement
émeraudes brutes de la première couleur ; elles
font fort eftimées, & paffent pour les plus belles de
ces fortes de pierres.
Net ; ce mot fe dit de ce qui eft fans tache
, fans défaut. Les marchands joailliers difent
qu’un diamant eft net, quand il n’a ni pailles , ni
gendarmes. On dit des pierres précieufes , qu’elles
font glaceufes ou caffidoineufes, quand il y a des
taches , des huées qui font qu’elles ne font pas tout-
à-fait nettes. Du criftal net, eft celui qui eft tout-à-
fait tranfparent.
N oe u d d e c o l l ie r ; c’eft chez les metteurs-era-
oe uvre des efpèces de rofettes de plufieurs feuilles
en p ierreries, d o nt les dames fe lerv en t q u elq u efois
au lieu de collier. Il y en a- qu’on appelle noeud
bouffons, parce qu’ils fo n t plus touffus & plus épa:-
nouis que les autres.
N oir de metteur-en-oeuvre; c’eft une poudre