
M a je u r ; ( cara&ère on alphabet ) les lettres majeures
font ainfi appelées , parce qu’elles ont trois
corps mineurs , & qu’elles fe placent toujours les
premières. Elles fe font d’une a&ion libre des
doigts, l ’avant-bras coulant avec plus de vitefle
fur la table. -
M in e u r ; ( cara&ère ou alphabet ) eft le plus
petit corps de l’écriture, dont on fe fert pour une
fuite d’ouvrage.
M in u t e ; ( écriture ) c’eft la plus petite ronde
travaillée dans le goût de la financière.
N ; cette lettre, confidérée par rapport à fa figure
, a les mêmes racines que Ym.
N e t ou P r o p r e ; fe dit d’un caraâère dont
les traits font dans leur plénitude naturelle , point
chargés d’encre, ou de majufcules trop grandes
ou en trop grand nombre, ce qui le rend agréable
à lire.
O ; cette lettre , confidérée dans fa forme , efi
une ligne courbe continue , dont tous les points
fupérieurs & inférieurs font plus éloignés du centre
que ceux des flancs : elle eft prefque racine
de toutes les mineures.
Elle fe forme fans interruption du mouvement
mixte des doigts & du poignet.
Dans Yïtalienne , les angles de Yo font beaucoup
plus obtus que ceux de l’o coulé , ce qui fait
que celui-ci eft moins ouvert que celui-là.
A l’égard de Yo rond il eft ainfi appelé parce
qu’il approche du cercle, que fes points fupérieurs
& inférieurs font à un point près aufli proches
du centre que ceux des flancs.
O b l iq u e d e l a p l u m e ; c’eft toute fituation
de la plume oii le jambage qu’elle produit eft
moindre que celui qu’elle donne de face, & plus
fort que le délié.
O n d é e ou T r em b l é e ; ce font des traits on-
dés ou vacillans de l’écriture.
O u v e r t u r e d e l a p l u m e ; x ’eft la grande
teille qui eft au deflus d u bec de la plum e.
P ; cette le ttre , dans fa fig u re , eft le m ilieu de
la lettre t , la 4e , 5e 6e , f & 8e parties d ’o , &
de la prem ière partie d’#.
Le p italien & le coulé fe forment en deux
temps, du mouvement fimple des doigts dans
leur première partie , & des doigts & du poignet
dans leur fécondé.
Le p rond fe fait du mouvement mixte des doigts
& du poignet.
P a p ie r ; Le papier à écrire , pour être bon, doit
avoir les qualités fuivantes : la première & la principale
, c’eft d’être bien collé , ferme & pefant;
celui qui ne fonne pas clair , qui eft mou, foible
& lâche au maniement n’eft pas bien collé , &
conféquemment d’un mauvais ufage ; il faut qu’il
ait le grain délié , qu’il foit net , uni ,' fans taches
ni rides , afin que la plume coule deflus facilement
; il faut regarder aufli à ce qu’il n’y ait ai
filets, ni poils ; ces poils, entrant dans la fente du
bec de la plume , rendent l’écriture boueufe. U
faudroit encore qu’il fût blanc ; mais le papier le
plus blanc n’eft pas ordinairement le mieux collé.
Tout étant égal d’ailleurs , le plus anciennement
fabriqué fera préférable.
P a sse s ; on appelle ainfi, dans l’art d’écrire '
des abréviations de mots , c’eft-à-dire, des mots
011 l’on a retranché plufieurs lettres, pour y ajouter
différens coups de plume entrelacés les uns dans
les autres.
P e r m is s io n ; on appelle la coulée, une écriture
de permiffion parce que chacun peut y ajouter beau-
oup en la formant.
P l e in ; c’eft en général, dans les caraâères de
l’écriture, le trait qui n’eft pas pr.oduit par le feul
tranchant de la plume.
P l u m e a é c r ir e ; les plumes à écrire font des
plumes de cygnes, de corbeaux & de quelques autres
oifeaux, mais particulièrement d’oies, qui fervent
étant taillées à l’écriture à la main. Ces plumes
que vendent les papetiers , au millier, au cent, au
quarteron, & même en détail |à la pièce , taillées,
fe tirent toutes des ailes de l’oie. On en diftingue
de deux fortes, les groffes plumes & les bouts d’ailes.
P l u m e H o l l a n d é e , o u p r é p a r é e a la ma?
n iè r e d e H o l l a n d e ; eft celle d o n t o n a fait
paffer le tu y au fous la cendre pour l’affermir &
la dégraifler. .
P l u m e a t r a it s , aînfi nommée , parce qu’elle
fert à produire les lettres capitales ou majufcules.
Elle fe taille différemment que les autres, & elle
eft plus convenable qu’aucune pour les grands
coups de main. Le point jufte de la taille de cette
plume , confifte à n’être ni trop dure ni trop foible
par le bout.
P o s é e ; ( écriture ) c’eft u n e écriture foignée
& faite à m ain pofée.
P o s it io n ; fe dit des attitudes néceffaires pour
opérer avec liberté.
Après l’attitude de la tête & du corps , il y a
celle des piés, qu’on peut'-tenir crbifés, le gauche
fur le droit, ou écartés l’un de l’autre d’environ un
pié & demi , les bras bien ouverts, le poignet
en dedans , la plume entre la première jointure
du doigt index, fortant de toute fa taille du doigt
du milieu ; le pouce enfin entre l’extrémité & la
première jointure du doigt index.
P o s it io n a f a c e ; eft lorfque la plum e eft
ten u e prefque vis-à-vis le corps , & de manière
qu’elle pro d uit fur la ligne perpendiculaire ou fur
l’oblique des pleins en defcendarit.
P o s it io n d e c o t é ; c’eft quand la plume eft
tenue de façon que le bec'efl: dans la dire&ion
de la ligne horizontale , pour produire des pleins
dans cette même ligne, ainfi qu’au deflus &L au
deffous dçs parties courbes*
g|;
Position inverse ; eft lorfque la plume, de la 1
manière dont elle eft tenue , produit des pleins
en remontant.
Q ; dans la coulé & la fonde , c’eft un 0 & la
partie médiale d’un f .
Dans l’i ta lie n n e , c’eft la 8e, i re, -2e , 3% 4% & 7 e
partie d’o , & le milieu d’un f . . ;
Ils fe forment tous trois d’un mouvement mbfté
des doigts & du poignet , dans leur première
partie, & le poignet vient au fecours des doigts,
dans la fécondé partie.
R ; quant à la figure italienne, c’eft la fécondé
partie d’i & le premier courbe dV».
Dans IV coulé & rond, c’eft un accent circonflexe
& la première moitié d’o.
Ils fe forment tous trois en trois temps , du
mouvement mixte des doigts & du poignet.
Ro nde ; ( écriture ) fe dit de cette efpèce de
lettres , dont les pleins font au premier degré
droit d’obliquité , fur la ligne perpendiculaire.
La ronde a une largeur égale à fa hauteur ,
parce qu’elle eft quarrée.
Il y a quatre fortes de rondes ; la titulaire ,
la moyenne du premier degré, la moyenne du
fécond degré ; la troifième eft la minute ufitée
dans les finances ; la quatrième - eft la grofib de'
procureur.
S ; cette lettre, confidérée" dans fa forme, eft
la première partie d’une ligne mixte, & la queue
de la première partie dVr.
Elle fe fait du mouvement mixte des doigts &
du poignet.
Sit u a t io n a f a c e ; c’eft lorfque l’écrivain tient
la plume droite devant le corps.
Sit u a t io n o b l iq u e ; on entend par ce terme,
que la plume de l’écrivain eft placée de manière que
l’angle des doigts furmonte celui du pouce de la
moitié de l’épaiffeur de l’à-plomb.
Sit u a t io n d e t r a v e r s ; c’eft lorfque la plume
étant placée prefque de côté, produit un à-plomb
de gauche à droite én defcendant.
Style ; c’étoit un poinçon ou une groffe aiguille,
avec la pointe de laquelle les anciens écrivoient
fur des tablettes enduites de ciré'.
Quintilien confeille pour apprendre à écrire, aux
enfans , de faire graver toutes les lettres fur une
planche , afin que la trace des caraélères 'dirigeât
lèftyle, & que la main trouvant une égale réfiftance
aux extrémités , ne fortît point de fon modèle ;
par cette méthode, l’enfant, à force d’imiter des
cara&ères fixés, ne pouvoir manquer de rendre
promptement fa main sûre, fans aucun befoin de
maître pour la conduire : car, ajoute notre judicieux
critique, c’eft une chofe fort importante de
favoir écrire bien & vite ; & c’eft ce que les personnes
de condition, négligent un peu trop.
Sy m b o l iq u e ( écriture ) ; c’eft une forte d ’in d i-
catibn des objets*, en faififlant quelqu’u n de leurs
rapports o u de leurs fignes relatifs.
T ; la figure de cette lettre eft un i en ôtant le
point & barrant la partie fupérieure.
Le t fe forme dans la première partie du mouvement
fimple du poignet, & dans la fécondé le poignet
agit de concert avec les doigts.
T a c h é o g r a p h ie o u T a c h y g r a p h ie ; c’eft
l’art d’écrire aufli vite que l’on parle , en fe fervanc
de notes abrégées.
T a c t ; les maîtres de l’art appellent ainfi le coup
de canif qui tranche l’extrémité du bec de la plume. -
AI1; J fe AA > dans l’écriture, d’une plume quç
I on préparé avec le canif k tracer des caraétères
quelconques.
Pour le faire comme il faut, mettez le tuyau de
la plume fur le doigt gauche du milieu , tournez-
la du côté de fon dos; faites une légère ouverture
à 1 extrémité , retournez-la enfuite mr fon ventre ,
fur lequel vous ouvrirez un grand tail ; delà fur
le dos , pour "commencer une fente entre les
deux angles de la plumeen mettant perpendiculairement
l’extrémité de la lame du canif fous le
milieu de ces angles. Pour faire une ouverture nette
& proportionnée à la fermeté ou à la mollefle de la
plume, tenez le pouce ■ gauche fermement appuyé
fur l’endroit où vous voulez terminer la fente ; en-
fuite inférez l’extrémité du manche du canif, qui,
par un petit mouvement du coude, mais v i f ,
achèvera la fente : cela fait, remettez la plume fur
fon ventre pour en former le bec, que vous déchargerez
proportionnément à fa foibleffe ou à fa
ferniete. Le bec étant déchargé & le grand tail &
les "angles formés comme il convient félon le volume
ou le ftyle que voulez donner à votre ca-
raâère, inférez une autre plume dans celle dont
vous voulez achever le bec, coupez légèrement le
deflus de fon extrémité, le canif horizontal du côté
de la plume. Enfin, pour donner à la plume le
dernier coup, coupez le bec vivement, oblique-
ment pour le caractère régulier, & également pour
l’expédition.
T a il l e d e p l u m e ; c’eft l’o uverture ou la coupe
du tu y au de la p lum e, p o u r la rendre pro p re à
l’écriture.
T it u l a ir e (é c ritu re ) ; o n donne ce nom à u n
fo rt C aractère, tiré d e l’efpèce d’écriture ap pelée
bâtarde , & qui fert à faire des titrer.
T o u c h e r f i e ) , dans l’art de le c ritu re , eft ce
tra it, dans la form ation des lettres , qui cara& érife
l’habileté ou le talen t de l’écrivain.
T r a it s ; on nomme ainfi des coups de plume
qui fervent d’ornemens à l’écriture. Les traits fe
font du bras & à la volée : on les fait aitffi quelquefois
par le mouvement des doigts.
T r a v e r s d e p l u m e ; c’eft la fituation de la