quatre heures ; enfuite avec la favorinette dont le
procédé eft ci-deffus indiqué, & avec de l’eau
chaude, on ôte entièrement les taches de poix ou
de térébenthine.
Taches de graiffe fur les velours de couleurs.
On prend des fommitès de pavots ou les capfules
qui contiennent la graine ; on les fait brûler & l’on
en ramaffe foigneulement la cendre.
Cette leflive fert non-feulement à dêgraiffer,
mais elle redonne encore de la vivacité aux couleurs
, même aux couleurs de cerife. On peut aufli
employer ce procédé pour les étoffes de foie. On
affure que c’en le moyen dont on fe fert en pareils
cas avec fuccès à Varfovie.
Pour laver un ouvrage d’or 6* de foie.
Prenez une livre d’amer de boeuf, de miel & de
favon, de chacun trois onces, avec environ trois
onces de poudre d’iris de Florence très-fubtile.
Mettez le tout dans un vaiffeau de verre, & mêlez
bien tant que ce foit comme une p âte , que vous
expoferez pendant dix jours au foleik Faites aufli
une décooion de fo n , laquelle vous pafferez au
clair. Alors enduifez l’ouvrage de la pâte amère aux
endroits que vous voudrez nettoyer; lavez-les en-
fuite dans l’eau de fon jufqu’à ce que cette eau ne fe
colore plus. Effuyez les endroits ; lavez avec un
linge blanc; enveloppez l’ouvrage avec un linge
propre, & l’ayant fait fécher au foleil, vous le ferez
paffer par la preffe à polir & luftrer. L’ouvrage
reprendra fon hiftre par ce procède*
Tache de graijfe de voiture.
Les taches de graille de voiture, qui eft ordinairement
de la graille d’afphalte, s’enlèvent facilement
avec de la fimple eau de favou froide.
Lorfque ces taches font fur un équipage vernis,
il fuffit de prendre un peu d’huile avec une éponge,
la paffer fur la partie qui eft tachée, & l’effuyei
enfuite avec un linge ; alors tout difparoît. La peinture
ni le vernis n’en font point endommagés.
Tache £ huile.
Prenez du favon blanc, coupez-le menu, mettez-
le dans une bouteille à moitié pleine de leflive;
jettez gros comme une noix de fel ammoniac, du
fuc de choux, deux jaunes d’oeufs frais , du fiel de
i>oeuf; enfin, une once de fel de tartre pulvérifé ;
bouchez bien la bouteille, & expofez-la au foleil
du midi pendant quatre jours. Mettez de cette
liqueur fur les taches ; lavez-les bien en dedans &
en dehors; laiffez-les fécher, puis humectez les endroits
des taches avec de l’eau claire, ou avec les
favonnettes que nous avons indiquées. L’étoffe
étant bien féchée doit paroître fans taches».
Taches d’huile fur un drap..
Prenez de l’huile de tartre, mettez-en fur la
tache 3 lavez auflàtôt avec de l’eau tiède, puis deux
ou trois fois avec de l’eau froide. Le drap fera
bien nettoyé.
Taches fur un drap blanc.
On fait bouillir dans une chopine ou trois demi-
fetiers d’eau, pendant une demi-heure, deux onces
d’alun ; enfuite on y met un morceau de favon
blanc avec une once d’alun ; & après qu’il a trempé
deux jours à froid, on peut s’en fervir pour laver les
taches de toutes fortes de drap blanc.
Taches fur la Jbïe.
Prenez de l’efprit de térébenthine, & frottez-en
les taches fur la foie ; cet efprit en s’exhalant emporte
l’huile de la tache.
Taches fur les velours, cramoifi & autres.
Prenez une pinte de bonne leflive faite avec de
la cendre de farment- de vigne; mettez-y une
demi - once d’alun, & lorfque l’eau eft repofée,
paffez-la par un linge ; prenez enfuite une demi-
dragme de favon mou , autant de favon d’Efpagne,
une dragme d’alun, un demi-gros de fel ammo
niac, un fcrupule de fel commun, un peu de flic de
chélidoine, or un fiel de veau ; mêlez le tout &
paffez-le. Quand on veut s’en fervir, on prend un
peu de bréfil, avec de la bourre d’écarlatte, que l’on
fait bouillir dans l’eau préparée, on la paffe par un
linge, & elle eft bonne alors pouf ôter les taches
du velours & du drap cramoifi.
Pour les draps ou velours d’autres couleurs, on
donne à l’eau la même couleur en prenant la bourre
de drap ou de velours de pareille couleur.
Taches fur une étoffe de foie blanche ou de velours
cramoifi.
Il faut tremper Fendroit ou eft la tache avec de
la bonne eau-de-vie ou de l’efprit-rle-vin, la couvrir
d’un blanc d’oeuf frais & la faire fécher au foleil ,
enfuite laver promptement avec de l’eau fraîche, en
preffant fortement entre les doigts l’endroit où eft
la tache; on renouvelle la même chofe une fécondé
fois fi la tache n’eft pas bien effacée la première.
On eft fur de réuffir.
Taches d’huile fur fatin & autres étoffes . & même
fur le. papier
Si la tache n’eft pas trop vieille, il faut prendre
de la cendre de pieds de moutons calcinés ; la mettre
encore chaude deffus & deffeus la tache, impofer
par deffus quelque chofe de lourd-, & laiffer ainfi
palïer la nuit. Si la tache n’eft pas bien effacée, oh
recommencera jufqu’à ce quelle, ne paroiffe plus.
Taches fur les■ étoffes de foïe ou. dé laine.
On prend de l’amidon.bien blanc,.on le dé-
: trempe avec de l’eau-de-vie dans une taffe de verre
ou de faïence; on met de cette liqueur fur les
taches, on laiffe fécher, on frotte, on recommence
; jufqu’à ce que les. taches foient emportée^. Il &us
avoir foin de bien verjetter la place eii l’on aura
mis l’amidon.
T a ch e s f u r l e d ra p , d e q u e lq u e c o u le u r q u ’ i l f o i t .
Ayez une demi-livre de miel crud, gros comme une
noix de fel ammoniac, & un jaune d’oeuf que l’on
mêle enfemble. On met de ce mélange fur les taches,
©ü après l’avoir laiffé quelque temps, on lave avec
de l’eau fraîche, & les taches difparoiffent.
Autre.
Un eau imbibée de fel de foude, de fiel de boeuf
& de favon noir, eft encore très-bonne pour ôter
les taches de graiffe.
T a c h e s n o ir e s d e b ou e f u r l e s d ra p s d ’ èca r la tte .
Pour citer la tache de boue fur l’écarlatte, on ne
eonnoîf pas de meilleur fecret qiie de laver avec
d’excellent vinaigre. La tache difparoît à l’inftant.
C’eft, dit-on, le moyen adopté par lés officiers de
la maifon du R o i, habillés d’écarlatte.
Taches fur les habits.
On prend un jaune d’oeuf ; on en met fur la
tache ; on applique enfuite une ferviette ou autre
linge blanc par deffus, & avec la main on prend
de l’eau qu’on aura fait chauffer aufli chaude qu’on
pourra la fouffrir, dont on imbibera bien le linge
& toute l’étoffe. On frotte le tout enfemble un
inftant, & à deux ou trois reprifes, en mettant à
chaque fois de l’eau par deffus; après quoi on ôte
le linge qui aura attiré le jaune d’oeuf, & qui avec
lui aura enlevé la tache ; on rince dans de l’eau
claire l’endroit où étoit la tache, & on le laiffe
fécher à l’ombre.
De cette façon il ne paroîtra plus rien, & quelque
tache que ce puiffe être, foit d’huile, de graiffe
ou de cambouis, elle s’enlevera auffitot.
Mais fi c’eft une étoffe qui ait fon premier luftre,
elle le perdra par cette opération à l’endroit de la
tache. Pour lui rendre promptement le luftre, on
fait délayer de la gomme arabique dans de l’eau,
& l ’on en prend un peu dans la bouche, qu’on jette
fur l’endroit qu’on veut luftrer, en faifant faire à
cette eau une efpèce de brouillard qui s’éparpille fur
l’étoffe. Si Fon n’a pas l’adrefîe de la jetter ainfi,
d’une manière égale & légère , on trempe les bouts
des poils d’une broffe dans Feau gommée; en paf-
fant enfuite la main fur ces poils, on fait jaillir Féau
où l’on veut fur l’étoffe & dans la quantité fuffifante.
Si c’eft du drap, on paffe la broffe deffus, dans
le même fens que le poil du drap, afin de lui donner
fon premier luftre. On applique deffus une feuille
de papier ,fur laquelle on met d’autre drap ou étoffe
que Fon charge avec une planche, un livre ou autre
chofe de p.efant, pour que cela fèche fous preffe,
& le premier luftre fe trouvera ainfi rétabli..
Taches, d’urine*
On fait, bouillir de l’urine,, on en. imbibe Fendroit
de la tache ; on lave enfuite avec de Feau
claire. On prétend que ce procédé réuffit par les
loix de l’affinité.
Taches d’encre ou de fer.
Pour .ôter les taches d’encre ou de fer fur le linge ^
pu fur là dentelle, prenez un fer à repaffer ; faîtes-le
chauffer ; pofez fur ce fer l’endroit de la tache ;
faites-y dégoutter du jus de citron; & la tache
dit-on, diiparoîtra fur le champ.
Taches d’ encre fur le linge & fur le papier.
On enlève les taches d’encre fur le linge & fur
le papier, en frottant la tache avec quelqu?acide
tel que du verjus, de l’ofeille, ou de Feau fécondé.
Ces acides produifent cet effet, en diffolvant &
divifant le fer qui donnoit la couleur noire.
On peut aufli employer utilement , dans ces
occafions, le fe l d'ofeille, fur-tout pour enlever les
taches d’encre de deffus le linge. On lave la tache
avec la diffolution de ce fe l, faite dans de l’eau
chaude ou froide. L’effet en eft aufli prompt &
aufli puiffant que celui de l’eau fécondé.
On ne connoît guère la nature de cé fel qui
nous vient-d’Allemagne. Il ne paroîtpas, fuivant
M. Baumé, qu’on le retire de l’ofeille, vu fon prix.
Ce chimifte penfe qu’on le retire de la plante »nommée
oxytripillon ou alleluya, qu’on cultive dans
la Suiffe & dans pîufieurs endroits de F Allemagne*
Au refteg fi on voiiloit tirer le fe l ejfentielde To-feïüe
il faudrait faire évaporer prefqu’en confîftance de
firop, le fuc dépuré ou une forte dêcoâion de la
plante, & la placer dans un lieu frais» Il fe prépare
à la longue & à l’aide d’une forte de fermentation-
des matières falines ,,qui fe dépofent en criftaux aux:
parois des vaiffeaux qui la contiennent. On ramaffe
ces criftaux qui font toujours très-roux, mais qu’on
peut purifier en les diffolvant dans Feau, filtrant la
diffolution1 évaporant & laiffant criftallifer une
fécondé fois..
ÂiiffitÔt la tache d’encre faîte, fl faut mouiller
l’endroit avec du. fuc d’ofeille ou du jus de citron ,,
' ou. avec du vinaigre empreint de favon blanc.
. Il eft cependant, à obferver que l’encre tache le
E ïinge. Ces taches enlevées avec le fel d’ofeille ou
lès acides , difparoiffent ; mais le linge ou la mouC-
î féline en font altérés, & il fe forme quelquefois
un» trou à cet endroit affoibli : un moyen fimple &
qui n’a point eût inconvénient eft, dit-on de tremr-
. per Fendroit taché dans du fuif fondu ; on envoie
fon linge à la- leflive, & la tache difparoît,
Qn a éprouvé aufli- qu’en trempant le linge dans
de l’urine , une heure avant de le blanchir là.
tache difparoît à la leflive..
Taches d’encre, de la. Chine.
On ne peur point- enlever avec les acides, Fa
véritable encre de la Chine; ainfi cette encre eft
• la meilleure que Fon puiffe employer, lorfqu’on a