
Après avoir monté une pièce, on la renfoncé ; la |
renfoncer , c’eft avec le marteau frapper le fqnd . à j
faux fur les genoux, afin de rendre à l’ouvrage fa
concavité. Dn finit en couvrant l’enclume de peaux i
de caftor gras ; & en repaffant le marteau fur tous
les coups qui paroiflent au dedans & au dehors J
de la pièce. Cette opération les efface en dedans , j
mais non en dehors ; c’eft la différence du forger &
du planer. On dégraîffe de même. Dans ce travail,
l’ouvrier eft a fias devant fon enclume', le billot de
l’enclume eft entrefes jambes: l’enclume n’eft guère
qu’à la hauteur de fes genoux ; il tient fon marteau
de la main droite, fa pièce de la main gauche : cette
main fait tourner la pièce à mefure qu’elle eft frappée;
elle eft aidée.dans cette aétion par le genou
qui fondent la pièce toutes les fois que la main eft
obligée de la quitter pour la reprendre.
Communauté des maîtres potiers détain.
La communauté des potiers détain eft confidé-
rable ; ils font appelés par leurs lettres de maitrife,
potiers détain & tailleurs darmure fur étain ; ils
ont droit de graver & armorier toutes les fortes d’ouvrages
d’étain qu’ils fabriquent ou font fabriquer.
On ne connoît que leurs derniers ftatuts, qui
font du mois de mai 1613.
Pour être reçu maître par chef-d’oeuvre , il faut
avoir fait fix ans d’apprentiffage, fervir les maîtres
trois autres années après l’apprentiffage' en qualité
de compagnon, & faire le chef-d’oeuvre.
Le chef-d’oeuvre confifte à faire, fa voir; par le
Potier, rond, un pot dont le corps doit être tout
d’une pièce ; pour celui qui veut être paffé maître
de forge, une jatte & un plat au marteau d’une
rouelle ; par le menuifier ( c’eft-à-dire, par celui qui
veut fe fixer aux menus ouvrages & pièces de rapport)
une éçritoire.
Les fils de maîtres font exempts de tous droits, &
ne font point tenus de l’apprentiffage, non. plus que
du chef-d’oeuvre ; il leur fuffit d’avoir travaillé pendant
trois ans chez leur père ou fous quelque autre
maître de la communauté.
Les veuves peuvent faire travailler & tenir boutique,
tant qu’elles font en viduité.
Tout potief-d’étain eft tenu d’avoir fon poinçon
ou marqués particulières, pour appliquer fur fes ouvrages
; & ces marques doivent être empreintes ou
infculpées fur les tables ou rouelles d’effai qui font
dans la chambre du procureiir du roi au châtelet, &
dans celle de la communauté des maîtres potiers-
d’étain.
Chaque maître a fes deux marques , l’une grande
& l’autre petite ; la grande contient la première
lettre de fon nom de baptême & fon nom de famille
en toutes lettres ; & la petite ne contient que deux
lettres, qui font la première du nom , & la première
du furnom : outre ces noms & lettres , chaque
marque contient encore la devife du maître , qui
eft telle qu’il l’a voulu choifir.
J*es ouvrages d’étain d’antimoine, d’étain plané,
& d’étain fonnant, fe marquent par-deffous l’ouvrage
, & ceux d’étain commun par deffus.
Il eft permis aux maîtres potiers d’étain défaire
toutes fortes d’ouvrages de bon & fin étain fonnant,
allié de fin cuivre & d’étain, de glace ; & d’en fabriquer
d’autres avec de bon étain commun , allié de
telle forte , qu’il puiffe venir à-la rondeur de Teffai
avec la blancheur requife, à l’exception des calices
& patènes qui ne doivent être que-, d’étain fonnant;
il leur eft cependant défendu d’enjoliver au
cuns de "leurs ouvrages , avec l’or ou l’argent, s’ils
ne font deftinés pour fufage de l’églife.
Il eft défendu aux maîtres potiers de travailler du
marteau avant cinq heures du matin, ni après huit
heures du foir ;. ils ne doivent vendre ni avoir dans
leurs boutiques aucuns ouvrages neufs, s’ils n’ont
été faits à Paris ou par un maître de Paris, & il leur
eft défendu d’en vendre de vieux pour de neufs.
La coinmunautê eft compofée de quatre jurés &
gardes, prépofés pour tenir la main à l’obfervation
des ftatuts & ordonnances qui la concernent, &pour
Vaquer aux affaires qui la regardent. Chacun de ces
jurés doit refter deux ans en charge; on fait l’élection
des deux nouveaux le 26 janvier, à la pluralité
des voix des maîtres affemblés pardevant le procureur
du roi du châtelet : autrefois cette élection fe
fai foit le 2 janvier au lieu du 26.
Par l’édit du mois d’août 1776, les potiers d’étain
font unis aux chaudronniers & aux balanciers, pour
ne faire; enfemble qu’une même communauté, &
les droits de réception font-fixés à 300 liv.
Explication des Planckes de l'Art du Potier d'Étain
tome I I des gravures. .
PL I ; plans, coupe, élévation du fourneau , &
j intérieur de la fonderie de l'étain.
Le haut de la planche repréfente le fourneau dans
lequel fe fait le grillage de la mine d’étain , pour en
faire évaporpr la partie arfenicale.
Figure 1 , plan du fourneau pris au niveau du diaphragme,
ou plancher qui en divife la capacité en
deux parties.
C ’eft dans la partie fupérieure que l’on introduit
la mine ; l’inférieure fert de chauffe & de cendrier.
A B C D , le tour du fourneau. B C , bouche ou
l’ouverture de la. partie fupérieure du fourneau.
B e f C , plancher ou diaphragme, e f , communication
de la chauffe à la partie fupérieure du fourneau.
Fig. 2, plan du deffus du fourneau ; l’ouverture
carrée qui eft au milieu que Fbn recouvre d’une pièce,
fert à introduire le minerai dansde fourneau.
Fig. 3 , coupe verticale du fourneau félon fa longueur.
c , ouverture du cendrier. F , une des deux
ouvertures latérales de la chauffe.
D E , diaphragme. B , ouverture ou bouche du
fourneau , par laquelle l’ouvrier, au moyen d’un
rable, retourne la matière pour qu’elle foit grillée
également. Ç , ouverture recouverte d’une pierre,
• par
par laquelle on introduit le minéral dans le foura
9 élévation -perfpeâive du fourneau de
grillage, vu par le devant & par un des longs côtés.
C ouverture du cendrier, B , bouche du fourneau
par laquelle ôn introduit les râbles, & par laquelle
on retire la mine après qu’elle eft fuffifamment
grillée. F , ouverture de la chauffe par laquelle on
introduit le bois.
Bas de la planche.
Fig. ƒ , repréfentation de l’intérieur de la fonderie.
Le fourneau, qui eft un fourneau à manche,
eft recouvert d’une chambre de bois , dont l’inté-
tèrieur eft couvert d’argile.
DBCGFE , la chambre fublimatoire terminée
par un dôme ADBC , ouvert en A pour laiffer
forrir la fumée. Cette chambre retient les particules
d’étain que la violence du feu pourroit enlever.
H , porte pour aller charger le fourneau. H I ,
efcàlier.
Le feu eft animé par le vent de deuxfoufRets ,
mus par un roue à l’eau. Leur vent doit être dirigé
à l’oeil a du fourneau , pour qu’il touche la furface
de l’étain fondu qui eft contenu dans la caffe ou
creufetÆ. Lorfque cette caffé dans laquelle on écume
l’étain, pour en féparer les fcories , eft remplie,
onia tranfvide dans la caffe inférieure d , foit eh
débouchant la coulée c , foit en fe fervant de la
cuiller ou poche e. ƒ , rable ou crochet, g , balai.
K L , barreaux ou grille d’étain que l’on forme
fur une table de cuivre en verfant l’étain avec la
; poche.
Outre ces uftenfiles , l’atelier doit encore être
pourvu d’un nombre fuffifant de lingotières de fe r ,
d’un marteau & d’un poinçon pour marquer les,
lingots.
Planche II. Le haut de cette Planche ou la vignette
reprèfente un atelier de potier d’étain où plufieurs
ouvriers font occupés à divers ouvrages ; un en a
travaille au tour ; un en b , fait tourner la roue du
tour; un en c , ajufte des charnières, des couvercles
de pots ; un qn d , foude les mêmes charnières, pots
& autres vafes ; un autre enfin en e , eft occupé à
couler dans des moules. Le refte de l’atelier eft
parfemé de différens uftenfiles de potier d’étain ,
comme moules, cuillers, marmites, vafes & autres
. ouvrages.
Bas de la planche. Moules.
Fig. 1, pot de vin. A , la panfe. B , le col/ C , le
pied. D , le couvercle. E , la charnière. F , l’anfe.
Fig. 2 , pied du pot coulé, prêt à être foudé. A ,
le pied. B , la partie de la panle.
Fig. 3 , col du pot. A , le col. B , la partie de la
•panfe.
Fig. 4 } cul du pot.
Fig. ƒ , anfe du pot. A , la charnière.
Fig. 6 , charnière du couvercle du pot. A , le
poucier.
Arts & Métiers Topie, IL Partie IL
Fig. 7 , couvercle du pot.
Fig. 8,, goupille de la charnière du pot.
Fig. p & 10, parties démontées du moule du pied
du pot. A A , le jet. B , la queue.
Fig. 11, noyau du moule. A A , les noyaux. BB
les mandrins.
Fig. 12 & 13 , les noyaux démontés. A A , les
mandrins.
Fig. 14 , coupe des noyaux réunis, A A , les mandrins.
Fig. /y, le moule monté. A , le jet. B B , les mandrins.
C , te queue.
Planche I I I . Fig. t & 2 , parties démontées du
moule du col. A A , le jet. BB, les queues.
Fig. 3 & 4 , parties démontées du noyau du moule.
A A , les mandrins.
Fig. ƒ , noyau du moule. A A , les noyaux. B B ,
les mandrins. . x
Fig. 6 , coupe des mêmes noyaux. A A , les
mandrins, - <
Fig. 7 , moule du col du pot. A , le jet. BB , les
noyaux. C C , les mandrins.
Fig. 8 & ƒ , coupe du moule du cul du pot. A A ,’
les jets. BB , les queues.
Fig. 10 , le moule monté. A , le jet. B , 1a queue.
Fig. 11 & 12 , les deux parties démontées du
moule. A , le jet. B , la queue.
Fig. 13 & /4, parties démontées du moule de
I l’anfe du pot. A , le jet. B , le goujon pour la fonte
de la charnière. C C , les queues
Fig. 15, moule de l’anfe monté. A , le jet. B , le
goujon. C , la queue. D , la pince pour ferrer les
parties démontées enfemble.
Fig. 16 , pince du moule précédent,
Fig. 1 7 , moule monté fur le pot pour y couler
l’anfe. A , le pot. B , le moule. C , le jet. D , le
goujon. &
Fig. 18, goujon pour couler la charnière de 1 anfe.
A , la charnière. B , la queue.
Fig. ip , pièce du moule de te charnière du cou-;
verefe.
Fig. 20 , couvercle du pot;
Fig. 21, moule monté fur le couvercle pour y
couler la charnière. A , le moule. B , le jet. C , la
queue. D , le couvercle. E , la pince. F , la queue
du goujon.
Fig. 22, le même moule. A , le jet. BB , les queues.
C , le goujon.
Fig. 23, goujon pour couler la charnière fur le
couvercle. A A , les charnons. B , la queue.
Fig. 24 & 2 f , les parties du même moule démontées.
A A , les jets. B , la queue. C , le goujon.
Fig. 26 & 27, parties démontées du moule pour
le couvercle. A A , les jets. B , la queue.
Fig. 2 8 , le même moule monté. A, le jet. B , te
queue. H | . . ,
Fig. 29 & 30 , coupes du meme moule. A A , les
jets. B B , les queues.
Fig. 31, pot à l'eau, A , le pot. B , le col. C , la