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aux pierres , met deffous une feuille d'argent battu, (
mince à peu près comme une feuille de papier,
& brunie enfuite d’un bruni extrêmement doux &
v i f : on met de cette feuille blanche fous les pierres
blanches, pour y donner du brillant ; & on
teint cette même feuille de toutes couleurs, pour
mettre fous les pierres de couleurs. Il y a un art
à bien couper fa feuille, & à la bien diipofer dans
le chaton; car il y a des pierres, & fur-tout dès
pierres de couleur , qiii perdent beaucoup àn ’être
pas bien mifes fur la feuille.
Statuts des maîtres marchands Lapidaires, Joailliers,
Metteurs-cneceuvre.
Le corps des lapidaires ne cède en antiquité
qu’à peu des autres communautés, quoiqii’avant
1584 il fût encore affez informe , n’étant compofé
que de compagnons orfèvres.
Les premiers ftatuts de ce corps ont été donnés
par S. Louis , & depuis confirmés par Philippe
le B e l, en 12.90. Les Lapidaires y font'appellés
ejlaillïers-pierriers de pierres naturelles.
L’article XI de ces ftatuts, qui défend de travailler
en pierres fauffes , o u , comme il eft dit en
langage du temps , de joindre verre en couleur de
crifial par teinture ni par peinture nulle , fut. confirmé
par fentence du châtelet, du 2,3 janvier t 3 31;
& par l’article 17 de l’ordonnance de Henri I I ,
donnée à Fontainebleau,les maîtres jurés & gardes
de l’orfèvrerie de Paris furent maintenus dans le
droit de vifites chez ces lapidaires. -
Ce fut en 1584, qu’en conféquence de l’édit
donné par Henri III, trois ans auparavant, pour
ériger en corps de jurande toutes les communautés
de Paris , les ouvriers eflailliers-pierriers eurent
de nouveaux ftatuts , & même un nom nouveau ;
mais ce ne fut proprement qu’en 1613 qu’ils furent
mis dans une entière jouiflânce des droits de
maîtrife , par l’arrêt du confeil qui intervint entre
eu x , & les maîtres orfèvres qui s’étoient oppofés
à leurs lettres.
Ces lettres de confirmation de leurs nouveaux
ftatuts & d’éreâion en corps de jurande, leur at-
tribuoient quatre jurés pour le gouvernement &
le maintien de leurs droits, pour vifiter les maîtres,
donner chefs-d’oeuvres , & expédier" les lettres
d’apprentiffage & de maîtrife. Ils font élus
deux par chaque année à la pluralité des voix.
Par arrêt du parlement de Paris, du 9 février
1740, il fut décidé au fujet du procès qui exiftoit
depuis plus de cent ans, entre les orfèvrés joailliers
& la communauté des lapidaires, que ceux-
ci ne peurroient plus vendre de pierres garnies &
mifes en oeuvre , à peine d’amende & de confif-
cation ; qu’ils fe renfermeroient dans la feule
vente des pierres brutes , taillées & non garnies ;
& en conféquence , il leur fut défendu de prendre
dorénavant la qualité de marchands joailliers, de
donner à leurs jurés le titre de gardes ; il leur eft
permis feulement de fe dire maîtres lapidaires,
graveurs & Ouvriers en toutes fortes de pierres prl<
cicufes fines & naturelles.
Les niai très graveurs fur pierres précieufes font
une même communauté avec les lapidaires^, &
ont les mêmes ftatuts.
x L’apprentiffage eft de fept ans , le compagnonnage
de deux autres années, & l’exécution du
chef-d’oeuvre eft néceffairè pour parvenir à la maîtrife.
Chaque maître ne peut avoir qu’un feul ap-
prentif.
Les maîtres ne peuvent avoir plus de deux roues
tournantes, ni plus de trois moulins. On compte
à Paris foixànte & douze maîtres lapidaires.
Les merciers & les orfèvres de Paris font ap-
peîlés par leurs ftatuts marchands joailliers, parce
quelles tins & les autres, à l’excltifion de tous marchands
, ont l'a faculté de faire trafic de marchan-
difes de joaillerie ; mais les merciers ne peuvent
tailler, monter, ni mettre en oeuvre aucunes pierres
précieufes ni joyaux, cela étant réfervé aux
feuls orfèvres, qui font les artifans de ces fortes
de chofes.
Les maîtres & marchands lapidaires » diamantaires
, joailliers, ofit été rétablis par l’édit d’août
1776 , feuls & fans réunion, mais en concurrence
avec les orfèvres pour la mife en oeuvre en fin, &
en faux exclufivement. :
Leurs droits de réception font taxés à 400
livres.
Explication fuivie des Planches de Vart du Diamant
taire~Lapidaire,' Joaillier , M-etteur-en-oeuvre.
Planche I , volume I I des gravures.
La vignette repréfente le moulin en: perlpe&ive,
& différens ouvriers occupés , le premier, à égri-
fer deux diamans l’un contre l’autre;.le fécond,à
arrofer la meule avec de la poudre de diamans,
détrempée dans de l’huile ; & le troifième, à. pouffer
& tirer alternativement le bras pour faire tourner
la roue qui communiqûe le mouvement à la meule.
Bas de la planche.
Fig. 1, élévation géométrale du moulin vu de
face.
Fig. 2 , coupe tranfverfale du moulin par le centre
d’une des meules.
Fig. y , A , élévation de l’arbre, de la meule.
B , autre élévation du même arbre, garnie de
fa fùfée & de la m eule, que l’on fuppofe coupée
diamétralement.
Ç , plan de la meule.
D , 1a meule & fon arbre en perfpe&ive.
Fig. 4 , fût du plomb à deux poignées, dans une
des races duquel eft fcellée une lime dont on fe
fert pour aviver la meule.
Fig. f , 'élévation perfpe&ive d’ùne meule, & de
la partie de la charpente du moulin qui l’avoifine,
pour faire voir comment les tenailles font pofées.
Fig. 7 , ( n.° 2. ) , élévation du chevalet de la
tenaille, plan d’une meule & de deux tenailles,
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dont celle à droite eft chargée de fes plombs, &
profil de la tenaille. ' ( ,;.r , ,
r pi„ <5} égrïfoir ; bâtons a egrifer, à 1 extrémité
defquels les diamans font montés en ciment, &
développement de la boîte de l’égrifoir.
fig. 7 , coquille dans laquelle les djamans font
montés en foudure pour les tailler ;. elle eft com-
pofée d’étain & de plomb ; poinçon pour déboucher
les coquilles lorfque la queue eft rompue,
& débonchoir.
Fig. 8 , falière dans laquelle on place les coquilles
pour rogner, avec un couteau, la foudure
qui environne le diamant lorfqu’elle eft à peine figée,
& lui donner la forme pyramidale de la fig. 7.
Planche III.
La vignette repréfente le moulin vu par lé côté
oppofé de la vignette de la p\. I , c’eft-à-dire, du
coté des roues qui font mouvoir les meules.
Fig. 1 , plan général du moulin , paffant au-
defïus de la table des roues , & des bras par le
moyen defquels on les fait tourner.
Fig. 2 , l’épée Vue en perfpe&ive.
s Fig. y , l’arbre ou manivelle d’une des grandes
roues, aufli vu' en perfpeéHve. I Planche IV.
Le haut de la planche repréfente un atelier où
font plufieurs ouvriers occupés à divers ouvrages.
L’un en A , foude au chalumeau.
Un autre en B , monte des diamans.
Un autre en C , ajufte des montures.
- Un autre en D , choifit les outils qui lui font
néceffaires.
L’établi eft garni de plufieurs outils relatifs à
Part du diamantaire-lapidaire, tels que bocaux e ;
poignées à ciment/, & autres chofes femblables:
le refte de l’atelier eft aufli garni d’outils, tels
qu’en g , des forets , foies , &c. ; en h , des planches
garnies ; & en i , une forge propre à fondre,
fouder, &c.
. Fig. 1, élévation ; 2 , plan du deflùs ; & y , plan
du deffous , de grandeur naturelle, du plus beau
diamant du grand Mogol , du poids de 279
de karats. Il n’a d’autre défaut qu’une petite glace
fur le tranchant d’en bas.
Fig. 4 , élévation ; 7 , plan du deflùs ; 6 , plan
du deffous , de grandeur naturelle, du diamant du
grand duc de Tofcane , du poids de 139 karats \ ,
de la groffeur à peu près de celle d’un oeuf de
pigeon : il eft net & de belle forme.
Fig. 7 , élévation; '8 , plan du deflùs; & 9 ,
plan du deffous , de grandeur naturelle , d’un des
brillans du roi de France , appellé le Sancy, du
poids de 55 karats : il eft d’ime eau & d’une netteté
parfaite.
Fig. 10, élévation; 11, plan du deflùs; & 12}
plan du deffous, de grandeur naturelle , d’un bril-
' lant du roi de France , appellé le Pitte ou le Régent
, du poids de 13 6 karats Il eft fi parfait qu’il
gaffe pour le plus beau diamant du monde.
D IA
Planche V.
Fig. 1 , anneau de bague. A , A , les branches!
, Fig. 2 9 plateau de bague. plaFtiega.u .y " , bague montée. A , l’anneau ; B , le
Fig. 4 , boucle d’oreille non montée, vue de
fnaecaeu. Ade, Ape,n ldeesl opqlaucee.s pour les diamans ; B , l’an-,
Fig. y, boucle d’oreille montée de fes anneaux.
lA’a n> nleaa ub oàu cchlea rn; ièBr e,. l’anneaq de pendeloque ; C ?
Fig. 6. j anneau à charnière. A , la charnière.
Fig, 7 , partie immobile de l’anneau à charnière.”
A F, iAg., l8es3 apnanrteiaeu mx.obile de l’anneau à, charnière.
Fig. ç , boucle d’oreille non montée.
Fig. /o, branche d’amour en diamans,non montée,'
Fig. u , applique de diamans, non montée.
Fig. 12 3 plume de diamans, non montée. ,
Fig. /y, autre plume de diamans , non montée.
Fig. 14 3 bouquet de diamans , non monté.
Fig. 1$ y noeuds de diamans, non monté.
. Fig. 16., autre plume de diamans, non montée. de Fmigo. n1t7r e&. A18’,, Abo,u lqeuse atsn nnoeanu mx opnotuésr dle’usn tee ncihra îenne-
femble; B , B, les anneaux à porter les cachets.
Fig. i ç , les deux guirlandes de la même chaîne,
lneosn a mnnoenatuéxes d. ’eAn , bAas.,. les anneaux d’en haut; B, B ,
Fig.. 20 & 2 1 , deux autres guirlandes de la même
gchuairîlnaen.d eAs ; , CA, ,C lelse snoe aundnse aduex .ruban ; B , B , les
A ,F ilge. n2oe2u, dr u; bBan, Bde, lmesil ireuub adnes l;a C m, êlme eb ocuhqauîente ;. D , D , D , les anneaux.
Fig. ay , autre ruban de milieu de la même
lceh abîonue.q uAet, ;A D, , lDes ,n loeèsu adnsn ;e Bau ,x .B , les rubans ; C ,
Fig. 2481.27 , deux autres guirlandes de la même
chaîne. À , A., les noeuds; B , B , les guirlandes.
en Ffiogr.m 2e6 d, eb ebco udqeu teêtt,e à. tAro,i sl eb rannocehueds ;. B , le bec
Fig. 27 & 28 y cornes'de rubans du même bec.
lAes, tiAge,s .l es rubans ; B , B , les bouqu.ets ; C , C .
Planche VI.
meLttee uhra-uetn -doee ucvertete. planche repréfente un établi de
A , l’établi ; B , B , les pointes ; C, C , les pieds ;
Dbli,e rDs ;, lGes, t aGff,e aleu xg ;r iElla,g Ee., les tiroirs; F , F , les tatroFuisg;.
C1 ,, ' lbeo cuhleâf làïs .fertir. A , la boule ; B , B , les
B ,F Big,. B2 ,, lecsh âtrfolius s dpeo ular bl’oaurrlêet eàr .fertir. A , la vis ;
à fFeirgti.r .y A, le, sA, v,i sA p,o -ulers- atrêrtêetse ;r lBe ,c hBâf,l iBs d, el elsa vbiso»u le
Fig. 4 , tas» A , le tas ; B, le billet.