
ble & difforme. î °. Il eft important que les clous ;
feryant à fixer rétrière, foient minces & légers ;
parce que, dans le cas où , par l’imprudence d’un
palefrenier, l’étrier étant fufpendu , l’animal feroit
accroché dans fa marche, & retenu par l’étrivière ;
on doit préférer que l’étrière cède plutôt que l’étrh
v iè re , dont le cheval pourroit emporter la boucle
; & d’ailleurs la folidité que l'on doit exiger,
ne va pas jufqu’à une rèfiftance telle qu’elle pourroit
, dans de femblablôs circonftances, obliger
l’animal à un effort dont fes membres pourroient
aufli fe reffentir.
On retrouffe les étriers pour prévènir des acci-
dens fâcheux, fouvent .occafionnés par la négligence
d’un cavalier-, q u i, en defcendant de cheval
, les laiffe imprudemment dans la pofition ou
ils fe trouvent. Il peut arriver en effet que l’animal
tourmenté & inquiété par les mouches, & cherchant
à s’en délivrer , engage l’un de fes pieds de
derrière dans l’étrier, & s’eftropie dans les mou-
vemens qu’il fait pour le dêbarraffer. Quelques cavaliers
les relèvent fur la felle, dont ils ne craignent
pas fans doute de gâter le fiège ; d’autres les retrouf-
fent fur le cou du cheval, fans redouter les con-
tufions qui réfulteroient du frottement de l’animal
à l’endroit fur lequel ils repofent. Mais outre ces
inconvéniens, ils ne font point affez affurés, &
peuvent en retombant donner lieu à celui dont j’ai
d’abord parlé. |
Il eft des perfonnes qui, eu égard à .l’ufage des
é trières., les nomment troujfe-étriers, porte-étriers.
La bride.- ■
La bride s’entend, en général & au propre, de
tout le harnois de tête du cheval harnaché, & en
particulier du mors & des différentes parties qui
l’accompagnent ; favoir, l’embouchure qui eft fou-
tenue en la place par la monture de la bride : cette
monture efl: de cuir & à plufieurs parties, lefquelles
font :
i° . La têtière ou deffus de tête qui pofe fur le
fommet de la tête, derrière les oreilles.
20. Les porte-mors ou les montans de la bride,
qui font deux cuirs qui, paffant dans les ,yeux du
mors, le foutiennent à fa place. Chacun à une
boucle pour pouvoir hauffer ou bailler le mors.
30. Le frontail ou le cuir qui traverfe le front au
demis des yeux, & qui efl attaché à la têtière des
deux côtés : il n’a point de boucles.
40. La fous-gorge qui part de la têtière & dont
on entoure la jonâion de la gauche au cou, l’ayant
attaché à une boucle du côté du montoir.
50. Les rênes qui font deux cuirs qui, d’un côté,
fe bouclent aux anneaux des toutes des branches ,
& de l’autre font joints & liés enfemble.
6°. Le mors ou fer qui entre dans la bouche du
cheval.
7 0. La branche, la fous-barbe qui efl une pièce
fer qui prend du foneeau en bas du coude de
la branche , & ne fert qu’à attacher i’ôreille du bas
de la bolfette aux branches coudées.
8°. Les boffettes qui ne fervent que d’ornement
& feulement pour cacher le bouquet & le fonceau
du mors.
Enfin, la gourmette qui efl compofée de mailles
de fer, & de deux maillons deftinés à entrer dans
un crochet lorfque l’on veut la mettre en place.
Embouchure , mors , cavejfon, mafiigadour, bridonl
L’embouchure efl un terme fpécialement adopté
pour défigner la portion du mors qui efl reçue
dans la bouche du cheval, & dont l’effet ou l’im-
preffion doit fe manifefterprécifément.furles barres.
Nous trouvons dans Caftella, Grifone, Fiafchi,
Cadainufto , Sanfevèrino, Caracciolo , Maffari, la
Noue, la Broue, &c. un appareil énorme à'embouchures
différentes, telles que les poires Amples,
doubles, fecrettes, à pas d’âne ; les melons doux,
ronds, à olives ; les campanelles fimples, doubles,
à cul-de-baflin , à cul-pat ; les hottes fimples, à
balottes entaillées ; les canons à trompe ; les canons
montans ; les canons fimples ,■ à compas,, à cou
d’oie, à bafcule ; les demi-canons coudés, ouverts à
cou d’oie , ou ouverts â pied de chat ; les gorgés de
pigeon ; les efcaches à bouton, à bavette, à la pi-
gnatelle; les olives tambours , les pas d’âne, &c.
Mais nous avons renoncé, avec raifon, aux frivoles
avantages que les anciens fembloient fe promettre
de leurs recherches fur cê point, & nous
1 avons banni loin de nous cette multitude prodi-
gieufe d’inftrumens, dont la'diverfité des formes
& des noms a vainement épuifé leur génie , &
qui feroient plutôt capables d’altérer & de détruire
le fentiment de la partie, fur laquelle la main du
cavalier exerce fa puiffance, qu’ils ne nous pro-
cureroient les moyens de captiver l’animal fans
l’avilir. Je ne fais néanmoins fi notre fupériorité à
cet égard efl telle qu’il ne nous refie rien à defirer,
I & s’il nous efl permis de croire que les principes
vagues, qui, relativement à cet objet , font répandus
& répétés dans tous les écrits modernes,
puiffent conftituer une théorie fuffifante & aufli
lumineufe, que s’ils étoient déduits des effets conf-
tans de la main, & des effets certains & combinés
des portions principales du mors.
Emboucher un cheval, efl un terme q u i, dans
fa véritable acception, fignifie & défigne non-feulement
l’aétion de donner un mors quelconque à
un cheval, mais; l’art de le fabriquer & de l’approprier
parfaitement à l’animal auquel on le deftiiie.
L’art d’emboucher les chevaux, efl de toutes les
parties que renferme la fcience de l’éperonnier,
la plus délicate & la plus épineufe : les autres ouvrages
auxquels il fe livre demandent l’élégance
dans les formes', la folidité dans la conflruâion,
la propreté, le fini dans l’exécution ; mais, eu égard
à celui-ci, ces conditions ne font pas fuffifantes.
Les principes d’après lefquels l’éperonnier doit agir,
doivent être nêceffairement fondés fur la connoiifance
parfaite, i° . delà conformation de quelques
parties du cheval : a0, des fituations refpeâives
que la nature leur a aflignées dans chaque individu :
> des rapports de force, de fenfibilité & de mou-
vemens quelle a mis entre elles & les autres portions
du corps : 4°- des effets mécaniques de cette
machine fimple, deftinée à entretenir, comme milieu
l’intime réciprocité du fentiment de la bouche
de l’animal & de la main du cavalier ; effets qu’il
efl indifpenfable d’apprécier, pour fixer avec pré-
cifion les mefures des parties du mors, mais dont
cependant la théorie générale des leviers ne nous
donne pas toutes les folutions que nous defirerions,
parce qu’il entre dans les calculs auxquels nous nous
abandonnons, en la confultant, une multitude d’é-
lèmens purement phyfiques, dont il efl prefque im-
poffible de fixer la valeur.
j Le mors a gorge de pigeon , fe dit d’une forte de
mors dont le pli de l’embouchure repréfente la
forme du cou d’un pigeon. •
On diftingue, comme on l’a obfervé plus haut,
des mors de plufieurs efpèces & formes différentes,
dont au refte il fuffira de citer quelques-unes qui
font le plus en ufage. ’
jj Le mors à berge efl un mors dont l’embouchure
efl compofée d’olives d’une feule pièce, formant
à fon pli une demi-gorge de pigeon ; ce mors, au
lieu de fonceaux, efl garni de chaperons.
Les mors à branches tournées, font des mors dont
les..branches forment plufieurs coudes ou cambres,
& qui font de figure rqnde. On les nomme encore
mors à foubarbe, parce qu’ils font garnis d’une voie
Joubarbe.
Le mors à canon fimple ou d’un fimple fer arrondi,
efl ùn mors dont le canon n’eft point figuré , mais
diminue pourtant de groffeur en approchant de fon
pli, Il y en a de brifes & d’autres qui ne le font
pas.
Le mors demi-miroir , fe dit d’un mors qui a
une embouchure à gorge de p igeonfurpaffé d’un
cercle qui entre dans des anneaux faits à l’embouchure.
Ce cercle efl garni de trois chaînes, deux
vers fes extrémités, qui s’attachent à la branche
par un bout, & l’autre dans le haut du cercle.
Mors à la genette, embouchure autrefois en ufage.
Il y avoit des genettes vraies, il y en avoit de bâtardes
: elles étoient èmployéés dans l’intention
d’affurer la tête du cheval, de lui former l’appui,
de l’empêcher de pefer, de tirer, &c.
Pour concevoir une idée de cette forte de mors,
qui diffère peu de celui que l’on nomme mors à la
turque , il fuffit de fe repréfenter d’une part un canon
non-brifé, ayant affez de montant pour s’élever à là
hauteur de l’oeil du. banquet, & de l’autre un anneau
de fer d’une feule pièce, mobilement engagé
-dans le fommet de ce montant, & diverfement
contourné pour embraffer la barbe dé l’animal &
tenir lieu de gourmette.
La genette tient.une place diftinguée parmi cette
foule d’embouchures & d’inftrumens efïrayans que
les anciens avoient imaginés, & que nous avons
rejettés avec d’autant plus de raifon , que nous ne
les devions qu’à leur ignorance. -
Le m o r s à m iro ir fignifie une efpèce de mors dont
l’embouchure efl droite, & tourne dans une liberté
où elle efl . rivée.
Le m o r s à p a s d ’ â n e efl un mors dont l’embouchure
efl pliée en forme de p a s d 'â n e , & dont le
gros duf canon repréfente une olive*
Le mors à pied, d e c h a t ou le mors â p o r te , fignifie
une efpèce de mors dont l’embouchure forme, vers
fon milieu, une efpèce de porte ceintrée.
Le mors à tir e-bo u ch on , efl celui dont les branches
fe terminent par un anneau applati & percé
dans fa partie inférieure , comme l’eft^ celui d’un
tire-bouchon. On l’appelle encore mors à la N e f i ie r
parce que ce fut un écuyer du roi de ce nom qui en
inventa l’ufage.
Le mors à la tu r q u e s’entend d’un mors dont les
branches font droites, fans banquet, foubarbe, & ç .
l’embouchure efl en gorge de pigeon, & efl fur-
-paflée d’un petit anneau duquel en pend un beau-
1 coup plus grand qui fert de gourmette.
Cavejfon,
Le cavejfon efl une efpèce de bride ou de mufef-
rolle qu’on met fur le nez du cheval, qui le préffe,
■ le contraint & fert à le dompter , le dreffer, le
gouverner : ce mot vient de l’efpagnol cabeça,
tête. ' -, - :
Les caveffons qui fervent à dreffer le? jeunes che-
; v aux, font' ordinairement de fe r , & faits en demi-
cercle de deux ou trois pièces aflemblées par des
charnières. Il y en a de tors & de plats , d’autres
; creux dans le milieu & dentelés comme des fcies,
qu’on appelle; mordant ; mais ces derniers font aur
! jourd’hui abfolument bannis des académies. Les ca-
vejfons de corde & de cuir, fervent à faire paffer
-les chevaux entre deux piliers.
CavcJJînc.
. Là ceiv-EjfJlne efl: compofée d’un deffus de tête, d’une
fougorgè, d’un frontail, de deux montans & d’une
muîérolie, aux deux côtés de laquelle font fortement
arrêtés deux anneaux de fer deflinés à recevoir
les longes, qui s’y bouclent par celle de leurs
extrémités qui fe trouve garnie de cuir , tandis que
l’autre efl engagée dans le trou pratiqué dans les
piliers. •
La Jîguette efl une efpèce .de caveffon qui a la
forme d’un demi-cercle de fer creux & voûté ,
avec des dents de fer comme celles'd’une fcie. Il
efl tourné- en demi-cercle , & quelquefois compofé
,de plufieurs pièces qui fe joignent par des charnières.
Il efl monté d’une têtière & de deux longes , & fert
:à dompter les chevaux fougueux. Il y a une autre
; -efpèce de fïgüéttc, qui efl un fer rond & d’une feule
pièce, & qui eftceufue fous la muferolle.de la brider.