
de tomber dans les extrêmes ; la première gâte
tou t, parce qu’on ajoute plus qu’il ne f a u t l a
fécondé n’a plus de forme, & ne peut fe lire aifé-
n^nt, parce qu’on fépare d’elle une partie effen-
tielle. Tout ce qui fort des principes perfectionnés
par le temps , foutenus par le goût, enfeignés par
les grands maîtres, tient du bizarre & du ridicule..
Sur la cinquième.
La coulée de la cinquième claffe eft celle que
l’on appelle minute ou delà plus petite coulée. Elle
fe fait pofément & félon les règles ; on l’emploie
auffi dans l’expédition. Dans le premier c a s , elle
fert pour les ouvrages en beau, & où il faut également
de la régularité & de la dêlicateffe. Dans
•le fécond , elle eft employée dans les affaires qui
demandent la plus grande promptitude. Cette écriture
doit avoir du feu , & être égayée par des
têtes un peu longues , & par des queues un peu
frappées. On doit pourtant éviter la rencontre d e .
toutes les parties qui pourroient caufer de la con-
fufion , & bleffer cette belle ordonnance que l’oeil
aime à trouver dans tout ce qu’il voit. Pour la
pofée 3 la diffance des lignes eft de fix corps-; elle
varie pour l’expédiée, à la volonté des perfonnes.
Sur les modèles à copier.
Les limites qu’on a fixées à cet ouvrage , n’ayant
pas permis de donner des exemples où tous les
principes foient exécutés, on a cru néceffaire de
dire un mot fur cet objet avantageux pour l’avancement
des élèves.
Les exemples font les pièces d’écritures que l’on
donne à imiter aux jeunes gens qui apprennent à
.écrire. Il en eû de deux fortes , la funple & la
compofée.
La fimple eft celle que l’on donne à un écolier
qui commence. Elle doit être facile , régulière dans
le principe , & peu chargée de cadeaux.
Là compofée eft pour ceux qui font avancés, Si
dont la main eft parvenue à une certaine fureté..
Elle doit être variée , d’une correction parfaite,
&.renfermer des beautés auffi nouvelles qu’ingé-
nieufes. C ’eft dans ces fortes de pièces où le maître
fait voir l’étendue de fon génie & la jufteffe de fa
main , que l’élève trouve toujours à profiter.
Un exemple trop fort pour un commençant ,
retarde fes progrès , le rebute, & lui fait perdre
du temps ; il en eft de même pour un élèye ayancé,
aux yeux, duquel .on exppfe un exemple où le
maître n’a fait que fe répéter.
Rien n’eft plus contraire encore à l’avancementB
que de copier de mauvaifes pièces. Elles gâtent le
goû t, &- conduifent à la déreâueufe conftruélion
des lettres. Tout ce qu’on donne à imiter, en un
-mot, doit être proportionné à la conception & à
la force de celui qui apprend , & ne repréfenter
par-tout que la grâce & la perfe&ioo.
P r in c ip e s p a r t ic u l ie r s de chacune des lettres Ses
alphabets, ronde , bâtarde & coulée , conformément
aux démon frétions & injlrutlions des Planches de
P Ecriture y definies pour le DiElïonnaim encyclo.
pédique-méthodique.
A.
Dans l’écriture ronde , la lettre A eft compofée
d’un O , fur la partie montante duquel on place la
première partie de la même lettre O. On obfervera
que les pleins du centre de çes deux parties courbes
doivent fe trouver pofés l’un fur l’autre. Voye^ la
planche VH , où eft la démonftration de FO | &
planche IX de l’alphabet rond.
L’A bâtarde, eft compofé d’un C & d’un J. Il fe
commence par un plein revers en remontant. Ce
plein revers eft- précifément ce qui forme la tête du
-C , lequel ne doit avoir qu’un bec de plume d'élévation.
Cette tête eft fuivie de la première partie
courbe de l’O , qui fe termine par un délié élevé
de l’angle du pouce à la tète du C. Le pouce enfuite
remet la plume fur le plein, pour former un à-plomb
penché ou un Cet J prend fa fource un demi-bec
de plume au deflùs de la tête du C. En defcem
dant il renferme cette tête , & produit au bas de
l’à-plomb une rondeur fuivie d’une liaifon remonr
tante. Voyeç l’alphabet bâtarde, planche X.
Dans la coulée , il fe trouve deux fortes d’A.
L’un fe fait comme celui de ronde, mais penché &
plus long. L’autre ne diffère en rien à celui de
bâtarde. Voye^ la planche V II de la démonftration
de l’O , & la planche XI de l’alphabet coulée.
L’a&ion fimple des doigts , pliant Si allongeant|
fuffit pour exécuter tous ces différens A*
B.
Le B rond dans l’écriture commence par un
plein revers en remontant, ce qui produit la tête,
laquelle ne doit avoir qu’un bec de plume fort.
C e plein eft fuivi de deux premières parties de la
ligne mixte, au bas de laquelle on ajoute la fin d.f
la partie defcendante de l’O , ainfi que la partie
remontante entière de la .même lettre O. On ne
doit pas s’arrêter dans l’exécution de cette lettre.
Voye^ la démonftration de la ligne mixte, planche
VI ; celle de l’Q , planche VII ; Si l’alphabet rond,
planche IX.
Le B bâtarde eft compofé d’un à-plomb fur la
ligne oblique , à l’extrémité duquel fe trouve le
bas de la partie defcendante de F O , fuivie de la
partie montante entière de la même lettre O. On
obfervera que le P bâtarde fe commence par un
trait délié courbe, enlevé del’angie du pouce, fur
lequel l’à-plomb retombe. Voye^ la démonftration
de FO , planche V II ; Si l’alphabet bâtarde, planche
X.
Le B coulée eft femblable à celui de bâtarde ,
excepté cependant que fa tête eft courbe, & pour
ainfi dire double , puifqu’elle compofé deux parties
, l\mç ajoutante, & l’autre defcendante, Cettfi
Dans les trois écritures , les C ont une intime
reffemblance. Ils font compofés des parties courbe,
defcendante & radicale, auxquelles on ajoute en
commençant un plein revers de la hauteur d’un
bec de plume fort. Ces trois lettres fe finiffent par
1111e liaifon produite de l’angle du pouce. On obfervera
que dans l’écriture ronde , le C eft perpendiculaire
& penché, & plus long dans les autres
écritures. Voye^ les figures radicales , planche VI ;
& les alphabets, planches IX , X & XI.
Dans la formation de ces trois C , le mouvement
des doigts eft fimple , c’eft-à-dire/, allongeant &
pliant également.
Dans les trois écritures , la lettre D fe fait de la
même manière & fur les mêmes règles. Il eft droit
en ronde , & penché & plus long en bâtarde &
coulée. Le D eft compofé de la partie courbe defcendante
radicale , ou de la première partie^ de
FO, ainfi que de la fécondé partie de la même
lettre O , en obfervant pourtant que cette fécondé
partie doit être élevée en courbant d’un demi-corps
au deffus de la première , & venir fe terminer par
un défié v is -à -v is d’elle à la gauche. Voye^ les
figures' radicales , planche V ; la démonftration de
FO, planche VII ; Si les planches IX , X & XI des
alphabets.
Le mouvement des doigts, quoique fimple , eft
un peu plus fenfible dans l’extenfion pour la partie
montante. Il le feroit encore davantage , fi l’on
vouloit élever les dernières parties des D plus
hautes , ainfi qu’on- peut les voir dans la deuxième
ligne de la planche VIII des exercices préparatoires.
E.
La lettre E , dans l’écriture ronde , eft compofée
de la partie courbe defcendante radicale , terminée
par une liaifon formée de l’angle du pouce , &
d’une pareille rondeur infiniment plus petite, mife
fur l’extrémité du délié d’en haut. Cette tê te , ou
cette petite rondeur , n’a qu’un bec de plume de
profondeur ; & elle ne doit entrer que très - peu
dans l’intérieur de la première partie. Il eft encore
un autre E rond , qui eft final dans une ronde
pofée, & qui fe met indifféremment par-tout dans
une ronde financière. On fait cet E en commençant
par un trait délié montant de gauche à droite ,
continué d’un plein arrondi, où fe trouve à la fuite
la partie courbe defcendante radicale , qui vient
tomber fur le trait délié fin qui a commencé cette
lettre, lequel délié doit fe trouver précifément au
milieu de la rondeur defcendante.
Les E bâtarde & coulée font femblables à ce
dernier ; la feule différence confifte dans la longueur
& la 'pente, & dans les têtes qui font un
peu plus larges. Voye^ pour les uns Si les autres de
ces E , la planché VI des figures radicales ; Si les
planches IX , X & XI des alphabets.
Le mouvement fimple des doigts fuffit pour former
tous ces E.
F.
Dans les écritures rondes , bâtardes & coulées j
la lettre F eft affez femblable. Pouf parvenir à la
formation de cet élément, on doit s’exercer à la
ligne mixte , dont la démonftration fe voit à la
planche VI. Cette ligne mixte donnera indubitablement
la lettre F , en y ajoutant par en haut un
plein revers de la hauteur d’un fort bec de plume ;
& par en bas un autre plein, auffi revers , en remontant
pour arrondir en dedans, & finir par un
boutonl Ce dernier plein revers fe fait en allongeant
les doigts, & en tenant la plume avec plus
de fermeté pour mieux le foutenir. On obfervera
que cette lettre fe fait depuis la tête jufqu’au bouton
fans aucune reprife, fans changement de fituation,
& qu’elle fe tranche précifément à la hauteur du
corps de' l’écriture. Voÿe^ les planches IX , X & XI
des alphabets.
Le plus grand mouvement des doigts dans l’exécution
de cette lettre, eft celui de la flexion, le
pouce pliant dans fes deux jointures un peu fortement.
G.
Dans l’écriture ronde , la lettre G eft compofée
d’un O & des deux portions de la ligne mixte ,
auxquelles on ajoute en bas un plein courbe, revers
en montant pour finir en formant un bouton. On
obfervera que le commencement de ce qui concerne
la ligne mixte, doit fe prendre au milieu &
fur le plein pofitif de la partie montante de FO. Il
eft un autre G en ronde , conforme au premier
quant à la tête ; mais il diffère dans le pied , en ce
qu’il n’a qu’un corps de largeur , & qu’il fe termine
par une liaifon , qui, au deffous de la tête ,
coupe le plein pour pâffer en dehors. Voye^ îa
planche V I des figures radicales ; la planche VII
de la démonftration de l’0 ; & la planche IX de
l’alphabet rond.
Le G bâtarde & coulée eft compofé d’nn C &
des deux dernières parties de la ligne mixte , auxquelles
011 joint un plein revers courbe en remontant
avec un bouton. Il eft à obferver que le commencement
de la ligne mixte fe prend un demi-bec
de plume au deffus de la tête du C , fur laquelle
elle retombe en defcendant ; & que Fon élève du
bas du C au commencement de la ligne mixte, un