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pâte, on forme., au moyen d’un bâtis qui la fup-
porte & qui fe retire enfuite, une calotte de la
figure & de l’étendue qu’exige le bâtiment. On la
tient plus épaiffe vers les gros murs qui lui fervent
d’appui, & l’on diminue fon êpaiffeur jufqu’au fom-
met du comble. Cette pâte devient très-dure en fe
féchant; on la peint en huile , & en cet état elle peut
ïéfifter à toutes les injures de l’air. On voit à Paris
une couverture femblable peinte en v erd , à côté
du bâtiment neuf de Sainte Genèvieve. On prétend
que ces fortes de couvertures auroient-l’avantage
de durer plus long-temps que les autres, fans
exiger de réparations, & d’être exemptes de l’atteinte
dii feu ; ce qui les rendroit très-propresà couvrir
des granges, & généralement tous les lieux où
les incendies font le plus à craindre.
Nous avons décrit à l’article du C im e n t , les couvertures
que l’on fait en térraffes avec le ciment
de feu M. Loriot & celui de M. d’Eftienne.
Des Echafaudages des Couvreurs.
Les couvreurs fe fervent quelquefois des échafauds
de. maçons ; mais communément ils s’échafaudent
fur des chevalets de pied ou des chevalets
rampans, fig. ly & 18 , pl. 1 du couvreur, qu’ils attachent
avec des cordages aux'pannes ou autres pièces
de la charpente du toit. Ces chevalets forment une
confole dont le côté perpendiculaire s’appuie contre
le mur & contre le toit. Ces chevalets fe mettent
à dix ou.douze pieds les uns des autres, &
foutiennent une échelle qu’on couche fur la branche
horizontale de ces chevalets. On étend des
planches fur les échelons des échelles, enforte que
le couvreur peut travailler, ou affis, ou à genoux,
ou debout, félon l’attitude qui lui paroît le plus
commode.
Le couvreur fe fert encore de petits chevalets ou
traquets, qu’il attache avec des cordes aux chevrons,
de maniéré que le côté pofe fur la partie
du toit qui eft déjà couverte, & pour ne pas rompre
les ardoifes on ajoute de minces traverfes de
bois ; on couche de même des échelles & des planches
fur ces tçaquets.
On ne monte les ardoifes fur le bâtiment qu’à
mefure qu’on doit les employer ; on les pofe fur
l’échafaud, ou fur des bouriquets ou chats, efpeces
de caiffes ou de chevalets qu’on accroche aux lattes.
Quand on ne fait que des réparations, on met les
ardoifes dans une petite caiffe qu’on fufpend à une
corde.
Pour les couvertures en tuile ,4es couvreurs montent
fur la latte qui leur fert d’efcalier, ou fur des
échelles garnies d’un rouleau de natte ou de paille,
qu’ils attachent à la latte ; & quand le toit eft bordé
de cheneaux de plomb , ils y mettent le pied* de
leur échelle.
S’agit-il de réparer une couverture, le couvreur
fort par une lucarne avec une échelle légère qu’il
couche fur le toit ; ou s’il n’y a pas de lucarne,
il fait deux trous à la couverture, à grande difc
o u
tance, l’un au deffus de l’autre à la latte; & quand elle eft af;f eilr maiteta dchane sl ’féac hpeollre
tion , il a la facilité d’attirer d’autres échelles’, de
làe sc alileifro eunrfcehmonb ldee, fdfu’ast t&ein ddere tlrea vfaaiîltlee,r .de fe mettre
légSèir eles , togaitr neifets f oernt ptêltaet ,& il feanu tq fuee fueer vdire dr’oécuhleealluexs
de Spi aleil lteo.it eft roide, on fe fert d’une corde nouée pOur y travailler. Alors le couvreur attache à chadcueunex
de fes jambes un étrier de cuir, com'pofé de jambiers retenus par des jarretières; ces jam-
abuiexr sn foee urédusn difeie nlat àc ournd cer o, c&he tà d ela f emr êqmuie s ’caocrcdreo chone attaLceh ec ouunve rfeeullre tqteu fi urs ’léalqèuveel leà lel’ acioduev rde’uurn es’ afcfoeordite.
ndoeuuxé eé,t reifetr so batltiagcéh dées dàé cferso cjahmerb le’us n, appurièss l la’a fuetlrlee tltees, pour les remonter à un noeud fupèrieur ; ce qui eft
unQe uoapnérda tlieosn raélpleazra ltoionngsu eà. faire font à un comble, flea îtceo,u &vr edueru jxe toteu vruineers cpoerudvee nnt otruaévea ipllaerr ednéf fmiiês mlee
tqeume pds ’udne cchôatqéu ,e ocônt éa tdtauc htoei tl a; fci olrad reé, pnaoruaétieo, nà nu’enfet échelle, ou à tel autre point d’appui qui eft au côté
oppSoi fléa. réparation eft fur une croupe, on attache la corde nouée à l’aiguille , & l’on peut ainfi travaiQlleura
nfut ra ulexs ptarvoiilsl ofnacse s& d aeu xla f lèccrohuesp ed.e clochers, comme il s’y trouve ordinairement quelque petit
éoeleilv éd ed eb oelau fc heanr ppelonmteb , polanc é vers l’endroit le plus de moyenne grofleur. Le coupavfrfeeu rp maro-lnàt eu nfuer ccoertdtee
cdororditee juufnqeu ’aàult’roeei lp deeti tbe oecuofr,d pe uniso uteénea n, tn doem lma méea ilne
feomuberta,f fielr llaa fljèectthee . lEe npfluuiste haavuetc uqnu’ei ll altet ep qeuu’itl ptioeunrt
ldae c loar dmea, i&n lgoarufqchue’i l, l ’ail fatâifcih, eil dli’ea taturatopuerr .dlee lbao fulètc dhee les deux bouts du fouet le plus ferré qu’il eft poflible ;
ijlu fsq’éul’èavue hpaeuut àd ep. el’uai geuni llreé poéùta nilt actettatceh em faan oecuovrdree nqouuanéed. iIll fsa’iatg aitl odrse ldae rfécpenadrartei o,n i lc ofanuvte ndaébtalec h; emr alias
acottradceh enro luaé pee tdiute hcaourdt ed en olau éfleè acuh ed,e &ffo püos udre c le’at mefofre-t tainfffeem deen tf icaevlelec udann sv irlabqouueqluleet- pqaufif e-e flitn feo ramutér ed a’unnfee
bd„oe ilsa dmurê m&e bfiiecenl leg rqauifif ér e: çaoui tg ruonse bcohuetv idlele cfaeitttee dc’huen
ville eft attachée une autre ficelle qui defcend j.uf-
' qauu ’fào lu’oeetil, dile fbaoeciulift.e Oaur ,c coeu vvirrebuor ulqeu meto éyteann t daett adcehfé
cgeronfdfree .c oArdrrei vnéo uàé el’ oequili dpea fbfeoe eunf c, eitl esn’adttraociht ;e ila t irlea
àb oluuiq ulae tp ,e &tit el ec oforduee tq unie ttieennat nàt plalu sc hàe rviiellne, . dtoum vbire
de fon propre poids. Voyez fig. 2 9 , planche I I du
C O U
couvreur- Une précaution effentielle du couvreur,'
ouand il defçend fur le fouet, eft de ne pas accrocher
la ficelle attachée à la cheville graiffée ; car fi cette
cheville venoit à fortir de fa boucle, il tomberoit.
Il faut encore , quand il s’établit fur la groffe corde
nouée, qu’il p renne garde de faire tom ber fur lui
le fouet en tiran t la cheville du v irbouquet.
Les échelles de couvreurs font ordinairement de
bois blanc & fort légères. Les rouleaux dont on
garnit les échelles, font de paille longue ou de paille
nattée. ,
Communauté des Couvreurs.
Les ftatuts des' couvreurs font anciens & fans
date , & ont été renouvelles par lettres - patentes
, du roi Charles I X , au mois de juillet 1566. ...
Quatre jurés & gardes gouvernent cette communauté,
indiquent les àffe.mblées, font les vifites.,
\ Il y en a deux d’élus tous les an.s par les autres
; maîtres & anciens bacheliers , en préfence & du
: consentem ent d u procureur du ro i du châtelet. ^ ]
Chaque maître ne peut avoir qu’un apprenti ,
non marié , obligé pour fix ans.
Lorfque l’apprenti a fervi trois ans, fi lé maître
[ veut le faire travailler à journée & jouir de fon tra-
| vail, il faut qu’il ait fait expérience devant les jurés
I & gardes.
| Suivant les ftatuts, l’apprenti gagne la première
I année vingt fous par jour, & les années fuivantes,
[ deux fous de plus aufli par jo u r , jufqu’à la fixièm e,
I qu’il gagne tren te foiis fans être logé ni nourri.
Le chef-d’oeuvre eft exigé de l’afpirant à la maî-
I irife.
Les couvreurs qui travaillent fur les rues, en-
I courent une amende s’ils ne mettent pas des défenfes
i au lieu où ils travaillent pour avertir les paffans.
L’édit du mois d’août 1776 , réunit cette com-
[ munauté à celle des plombiers , carreleurs & paveurs.
Les droits de réception font taxés à 500 liv.
On compte à Paris environ cent foixante maîtres
[ couvreurs.
L’explication fuivante des planches & le voca-
[ bulaire des termes de l’Art du Couvreur , achè-
[ veront d’en donner une connoiffance fiiffifante, en
l rendant fenfibles les opérations , & rappelant les
[ procédés que nous venons de décrire.
! Explication fuivie des planches de l’Art du Couvreur.
Planche I , fig: 1, bâtiment à la couverture duquel
[ on travaille.
Fig. 2 , architecte qui donne des ordres au prin-
I cipal ouvrier.
Fig. 3 , manoeuvre qui prépare le plâtre pour le
K gâcher.
Fig. 4 , manoeuvre qui porte aux ouvriers le plâtre
I gâché.
Fig. f , ouvrier qui balaie les places où l’on doit
I employer le plâtre.
Fig. 63 ouvrier qui pofe les tuiles furie lattis,
Eig. 7 , ouvrier qui pofe les faîtières.
C O U
Fig. 8 , marteau à couper.
Fig., p , marteau à hacher.
Fig. 10 3 contre-lattoir.
Fig. h > enclume fur laquelle on coupe les ar*
doifes.
Fig. t2 3 marteau à couper l’ardoife
Fig. '13 3 tenailles.
Fig. 14 , tire-clou.
. Fig. i f .3 oifeau. Fig. 16 3 martelet.
Fig. ry 3 chevalet.
Fig. 1-8 3 chevalet rampant,' ü
Fig. 19 3 truelle.
Fig. 20 3 auge à gâcher.
Planche I I 3 couverture, en chaume, en tuile, en ardoifes
& developpemens.
Fig. 1 , ofier long pour lier les javelles*
Fig. 23 grandes javelles liées par des enlacemens
d’ofier.
Fig. 3 , couflinet pour faire les égouts.
jFig. 43 ouvrier qui monte des javelles fur le toit, Fig. f 3 coupe d’un toit où l’on voit le faîte de la
charpente & deux chevrons chevalés deffus.
Fig. 63 javelle vue par fon êpaiffeur.
Couverture en tuile.
Fig. y 3 une chanlatte. a , le bord épais, b , le bord
têrtarnec rheafnetn. dBue, elen bcohuant lda’tuten ep amr elem tbrrauitr eC dDe.ftinée à
Fig. 8 , coupe d’un toit.
Fig. p , égoût pendant.
Fig. 10 3 toit vu de face.
Fig. u 3 contre-lattoir.
Fig. 12 , tuiles plates vues en différens. fens.'
Fig. 13 3 arrangement des tuiles pour un toit a
claire-voie.
Fig. 14 3 approche & contre-approche auprès des
arrêtiers.
Fig. i f 3 file de tuiles creufes que l’on met quelquefois
fur les arrêtiers.
Fig. 16 » faîtières a , mifes en places avec leur
mortier b.
Fig. iy , deuxbâtimens qui tombent l’un fur l’autre
à angle droit pour former une noue.
Fig. 18 3 autre noue formée parle bâtimentCDEF ,
qui fe jette fur le bâtiment AB.
quF’oing. n 1e9 p 3 etuoti tp da’su nfa iprea veixllaocnte, mpoenutr cfeatitree ccoounvceertvuorier ,
fans tuiles gironnées.
Fig. 20 , muraille couverte avec des tuiles & des
faîtières.
Fig. 2 1 , égoût pendant, a , le chaiilatte-chevron.
b , une chanlatte. c , les deux ardoifes de l’égoût.
Fig. 22 , égoût pendant établi fur des coyaux b.
Fig. 2 3 , égoût retrouffé avec les coyaux.
Fig. 24 3 egoût retrouffé, aflis fur des briques ? au lieu d’entablemens de pierres de taille.
' Fig. 2$, toit couvert d’ardoifes.