
I
Fig. 3 , la noyau achevé. C , le ventre ou panfe. |
D , le drageoir. É , révafement. R T , le calibre du
noyau ; la terre qui compofe le noyau eft mife à
différentes couches, & chaque fois on laide fécher,
ou on porte à la rôtifferie. On fe fert de différens calibres
, ou on éloigne fucceflivement le premier en
fe fervant des différens trous qui font percés à la
face fupérieure des traverfes de l’établi : c’eft dans
ces trous que l’on met des chevilles de fer pour contenir
le calibre & l’empêcher de s’éloigner de l’arbre.
Après que la dernière couche qui doit former
le noyau eft feche, on blanchit avec de la craie délayée
dans dè l’eau : on emploie cette couleur avec
un pinceau, ou peignon de filaffe , pour empêcher
que les couches.de terre qui doivent former le modèle
ou la chape ne s’attachent au noyau ou au modèle.
Au lieu de craie délayée dans de l’eau, on
peut employer pour la même fin & de là même manière
de la cendre paffée au tamis de foie. On donne
aux cendres ainfi tamifées, ou à la craie , ou au mélange
de toutes les deux avec quelques autres matières
convenables, félon le pays, le nom de potée.
.On fait fécher.
Fig. 4 , modèle dans fon calibre. F , le ventre.
G , le drageoir. E , l’arrafement du noyau qui déborde
le modèle, pour que la chape y trouve l’appui
néceffaire. R T , le calibre du modèle plus grand
que celui du noyau, de la quantité dont on veut
que Fèpaiffeur dè l’ouvrage foit, comme on peut
voir dans la figure 10. La terre qui forme le modèle
eft une terre plus maigre que celle du noyau , avec -
lequel elle n’a point d’adhérence, à caufe de la potée
dont il a été enduit : après que le modèle eft ache- 1
v é , & qu’il remplit exa&ement fon calibre, on fait
fécher, enfuite on le couvre d’une couche de potée
pour empêcher l’adhérence de la chape qui doit le
recouvrir, & on porte à la rôtifferie.
Fig. s > la chape H I qui renferme le fnodèle
contenant le noyau. R T , le calibre de la chape: la
chape recouvre l’arrafement encore vifible dans la,
fig. précédente ,ce qui fert à la centrer & à la mettre
droite, lorfque l’on remonte les pièces du moule.
Après que l’on a fupprimé le modèle, la chape
achevée par plufieurs couches de terre, on porte à
rôtifferie ou on fait fécher.
Fig. 6 , modèles des anfes-de la marmite. Le
_ modèle eft compofé de deux cylindres de bois a b ,
c d ; le premier eft terminé par un tenon b, qui eft
reçu dans une mortaife pratiquée à l’extrémité c de
l’autre cylindre, enforte qu’ils puiffent fe joindre en
onglet fous l’angle convenable, comme on le voit
en e fg .
Fig. 7 , les moules des anfes. Pour les faire on
jentoure les deux bâtons ou cylindres e f g de la fig.
précédente, avec la même terre qui fert à faire les
chapes ; & ayant laiffé fecher, on retire les modèles :
pour cela on commence par faire fortir les bâtons a
& c qui portent le tenon, les deux autres b & d forcent
enfuite aifément ; de les moules des anfes fe
trouvant vides, il ne refte plus qu’à les fixer fur la
corps de la marmite.
Pour cela le mouleur muni d’une ficelle prend la
mefure de la circonférence. de la chape de la marmite
, il ploie cette ficelle en deux également, puis
ayant fixé une des extrémités fur la chape, & y avoir
fait une marque, il étend cette ficelle en double aufli
loin qu’elle puiffe s’étendre, & là il .• fait une autre
marque ; l’ouvrier répété cette opération pour trouver
l’emplacement du bas de l’anfe ; puis le moule
étant mis fur une table, il perce la chape jufqu’à la
rencontre du modèle qui y eft renfermé : il retaille 1
en onglet & fous l’angle convenable les deux parties
du moule de l’anle, & le préfente dans les ouvertures
de la chape , ou il l’affermit dans la fitua-
tion requife avec de la terre à mouler. On fait la
même opération pour l’autre anfe, qui cfoit être
diamétralement oppofée. Le haut de l’anfe doit
s’implanter dans la partie inférieure du drageoir, &
la partie inférieure après la gorge à la naiflànce de
la panfe.
Fig. 8, modèles des pieds. A B , modèle du pied,'
que par analogie on pourroit nommer jambe) fa
figure eft pyramidale & cannelée : on forme le moule
de cette partie du pied , en entourant le modèle de
la même terre qui fert à faire les chapes : l’autre
partie du pied , que l’on nomme patin', fe fait en imprimant
le modèle E du patin dans un gâteau de
terre D , percé au milieu : on joint & on lute ce
moule au moule C , formé par l’autre modèle A B ,
& on a le moule complet d’un pied. Dn en fait trois
femblables à celui défigné par la lettre F.
Les moules des pieds faits, il refte à les placer fur
le moule de la marmite : pour cela le mouleur divife
en trois parties égales la circonférence qui a été tracée
fur la chape lors de la formation dans le calibre,
obfervant de commencer fa divifion par un des
deux points de cette circonférence qui répondent au
milieu de l’intervalle des deux anfes ; il perce la
chape jufqu’à la rencontre du modèle , & y ayant
préfenté les moules des pieds, il les y fixe par de la
terre, enfuite on fait fécher.
Après que-la chape , garnie des anfes & des pieds,1
eft entièrement féchée, on démonte le moule : pour
cela on chaffe avec un maillet le trouffeau hors du
noyau en frappant fur le petit bout F. Le.trouffeau
amène avec lui le bout de la torche de natte attachée
au gros bout E , fig. /. Le refte de la natte fuit en fe
dépelotant intérieurement; enfuite on achève de
couper entièrement la chape en deux parties, fui-
vant les lignes que l’oji y avoit tracées avant quelle
fût fçche , lefquelles ne doivent paffer ni par les an-
fes, ni par les pieds. La chape féparée en deux demi-
chapes , fe détache aifément du modèle à caufe de
la potée dont il a été enduit, & le laiffe voir à découvert.
On brife le modèle pour découvrir le
noyau que l’on répare, s’il eft néceffaire; on bquchp
enluite avec la même terre le fommet du noyau qui
eft refté ouvert à l’endroit où le trouffeau par fon
petit bout F le traverfoit ; on répare avec foin cette
partie qui doit former le fond intérieur de la marmite
: on la couvre de potée , & on la fait fécher
fur les planches de la rôtifferie, le côté de l’arrafe-
ment du noyau qui refte ouvert en cette partie étant
tourné en en-bas.
Il refte aufli une ouverture circulaire à la chape
correfpondante à celle du noyau : pour fermer
cette ouverture, dont les bords ont dû être tranchés
nettement, lorfque la chape étoit encore fur le tour
ou établi, on moule une calotte de grandeur &
épaiffeur convenable, à laquelle on adapte les coulées
ou évents , qui font des.tuyaux'coniques affez
femblables au moule des pieds : la calotte féchée,
ainfi que les coulées, on remonte entièrement le
,moule; pour cela ayant pofé le noyau fur une table
du côté de fon arrafement, on préfente fuccefliver
ment les deux pièces de la chape, que les feuillures
qui fe font moulées fur l’arrafement du noyau;,
font replacer & centrer facilement : une des deux
pièces de la chape porte une anfe & un pied, l’autre
pièce porte l’autre anfe & les deux autres pieds ; on
les remet ainfi facilement en la place qu’elles occu-
poient avant d’avoir été féparées du noyau,. au
moyen de différens repaires faits aux pièces ,de la
chape & à l’arrafement, enforte qu’une des deux
moitiés de la chape ne peut pas être mife en place
de l’autre , foit en tout ou en partie : il ne refte plus
qu’à adapter la calotte qui;porte les jets, & luter
tous les joints avec de la terre pour que le moule foit
achevé.
D’autres mouleurs ne font point de calotte féparée,
mais à chaque demi-chape ils ajoutent ce qui
manque pour remplir le vW.e que le trouffeau y a
fait relier ; ils unifient & poliffent ces parties le plus
exaftement qu’ils peuvent, & les percent enfuite
pour y adapter les jets. Ces parties répondent au
fond extérieur de la marmite.
On fe fert aufli de petites balles ou grenailles de
fer fondu que l’on place en différens endroits, entre
la chape & le noyau , pour limiter & rendre égale la
diftance qui eft entre la chape & le noyau : ces petites
balles font corps avec le métal qui eft fondu ;
mais on peut fe paffer d’en faire ufage lorfque la
feuillure de la chape eft bien faite , & l’arrafement
du noyau bien confervé , fi ce n’eft peut-être pour
foutenir la calotte à laquelle les jets & évents font
attaché#
Fig. p , vue perfpeéHve du moule de la marmite
entièrement achevé. A B C , les 3 pieds qui doivent
refter ouverts, mais feulement d’un très-petit trou
capable de donner iffue à l’air lorfque le métal qui
vient remplir le moule le force à fortir. D E , les
coulées ou évents. H I , ligne de féparation des deux
moitiés de la chape ; cette ligne ne doit point paroî-
tre lorfque les joints font lutés ; les jets doivent être
plus élevés que les patins des pieds, afin que le
métal foit forcé d’y monter.
f ig. 10, coupe générale du moule par la ligne
H l de la figure précédente. E , le trouffeau fur fon
wbre de fer. B A A B , la torche ou natte qui entoure
le trouffeau. D C C D , le noyau. D D , le
drageoir.. C C , la panfe. G F F G , le modèle ou
le vide qui doit être rempli par le métal. IH H I ,
la chape. 1 1 , l’arrafement que la chape emboîte fur
le plat & fur le champ.
C ’eft de la même manière que l’on moule les
vafes pour les jardins, & différens autres ouvrages
non chargés d’ornemens , qui eh rendroient la
dépouille difficile ; car pour ces fortes d’ouvrages
, comme lions , fphinx & autres figures, on
les moule à cire perdue , comme les ftatues de
bronze.
P L A N C H E V.
Moulage en fable.
La vignette repréfente l’intérieur de la halle au
devant du fourneau, & une partie de l’intérieur du
pavillon où fe fait le moulage en fable. On voit
comment la charpente qui porte les combles de la
halle .& des pavillons , eft appuyée fur des encor-
bellemens formés aux angles S & T du mole du
fourneau, & fur le mur de clôture aux angles de
retour de la halle & des pavillons, p q, les deux rô-
tifferies. Y Y ,p o r te de l’atelier du côté d’amont,
ou de l’étang qui fournit l’eau à la roue. Z Z ,
porte du côté d’aval ; on a abattu les murs de clôture
de ce coté, pour laiffer voir l’intérieur ; bn a aufli
fignalé de mêmes lettres tous les objets du plan général
qui font vifibles dans la vignette : cette attention
eft un devoir pour toutes les planches qui font
relatives les unes aux autres.
Fig. 1, mouleur qui taffe le fable autour du modèle
du corps d’une marmite, contenu dans le châflis de
corps b. Le châflis eft porté fur un ais ou planche
à mouler a , dont le deffous eft fortifié par deux
barres, comme on le verra dans- les planches fui-
vantes. La planche à mouler eft pofée fur la table
ç du mouleur, dont la longueur eft d’environ 12.
pieds, la largeur de 4 , & la hauteur au deffus du
rez-de-chauffée d’un pied & demi : ces tables font
entourées de trois côtés, de rebords d’environ un
pied de haut , comme on le voit dans le plan général
en £ £ ^ ç , planche I , pour empêchër le fable de
tomberj hors de 'deffus la table.
Le fable convenable pour mouler doit être fin &
gras, pour que la furface des ouvrages que l’on yr
fondra foit unie, & pour que le moule puiffe fe
foutenir ; il faut aufli qu’il foit humeéïé légèrement
: on connoît qu’il a les qualités requifes , en
le comprimant fortement dans la main ; s’il con-
ferve la figure que la compreflion lui a donnée , il
eft fuffifamment lrameâé & mélangé d’argile. Sa.
fîneffe fe connoît à l’oeil.
Fig. 2 , autre mouleur qui, avec la règle ç "d l
racle le fuperflu- du fable fuffifamment comprimé^
avec la batte plate , pour l’affleurer au niveau- du;
châflis b , qui renferme le modèle du corps de la
marmite ; le châflis eft pofé fur la planche à mouler
a , qui eft pofée fur la table, fur laquelle on voit
en m un tas de fable.-