
tendre l’attache d’une de ces lames folide, & la 1
mettre en état de réfifter au frottement du reffort,
il faut y rapporter deux grains d’acier incruftés à
queue d’aronde, ôc foudés fur les deux carres du
talon. Du refte, on lime la lame d’or ou d’argent
fur celle d’acier qui lui fert de modèle ; & le couteau
fe monte comme à l’ordinaire.
Couteau à deux lames , à bafcule & à béquille, Ces
deux lames fe tiennent enfemble, de manière que '
l’une eft dans lè manche , lorfque l’autre fort. Le
talon de la lame d’argent eft entaillé pour recevoir
le talon de celle d’acier , & ils ne font arrêtés que
par quatre petits clous, un à chaque angle. On ne
ioude pas ces lames enfemble, afin, de ne point
détremper la lame d’acier, & de ne pas donner de
recuit à celle d’argent. Pour faire porter la lame au
bout du manche, on ajufte un entre-deux qui rend le
couteau folide, &. empêche la lame de fe renverfer.
Il eft évident que cette efpèce de couteau doit être
ferrée dans une gaine.
Couteau à deux lames fermant 9fans reffort, enfemble
lou féparément. On cloue un tenon d’acier fur le talon
de la lame d’argent, & l’on perce celui de la lame
c-d’acier à jour , en fer à cheval , de façon qu’en
ouyrant le couteau, le tenon arrive au bout ae la
fente, s’arrête ôc fe fixe. Les deux pointes des lames
repofent fur un entre-deux qui eft cloué avec le
manche.
Couteau à deux lames à la Berge. Dans cette efpèce
de couteau , les deux lames s’ouvrent & fe ferment
comme celui dont nous venons de parler ; mais il
y a de la différence dans les talons qui doivent
tourner à tête de compas. Pour cet effet, on fait les
trous aux talons , ôc au moyen d’une fraife portant
pivot, on fait place à un talon pour loger l’autre ,
& fe joindre réciproquement, étant d’égale groffeur
fur tous les fens. Quand les deux lames font.fermées
, elles portent fur un entre-deux cloué au bout
entre les côtes du manche. Il faut pratiquer un évidement
au bas du manche, ôc faire à ces lames deux
onglettes vis-à-vis la partie évidée, pour faciliter la
prife ôc l’ouverture des lames.
Quand on multiplie davantage les pièces d’un couteau
, il y a quelques autres précautions à prendre.
Veut-on avoir, par exemple, un couteau qui raf-
femble une lame , une ferpette , un poinçon, une
fc ie , un tire-bouchon , un canif ? il faut pour cela
trois refforts, deux platines d’acier un peu fortes,
& deux côtes de manches. Deux pièces peuvent fe
loger fur les deux côtes du manche ; la pointe de la
lame va repofer au milieu : le canif fe place au côté
gauche de la lame; la pointe de la fcie porte immédiatement
auprès ; & la ferpette fe loge à fa droite :
le poinçon ôc le tire - bouchon fe trouvent bout à
bout, ôc fansfe toucher,dans les vides du milieu.
11 faut pratiquer une petite entaille à chaque pièce
pour en faciliter la prife avec l’ongle quand on veut
l’ouvrir.
On réferve aüfli une petite éminence au talon,
qu’on appelle mentonnet, afin de laiffer libre letranchant
des lames’, 5c d’en faciliter la fortîe hors du
manche.
Pour monter toutes ces pièces , on commence
par pofer deux clous, l’un en haut, l’autre en bas
fur la côte droite. On place la lame dans le clou,
enfuite la fcie ; on pofe fur ces pièces une platine ;
& fur la platine, d’un côté le poinçon, & de l’autre
le tire-bouchon ; fur ces deux pièces on met l’autre
platine, à laquelle on joint d’un côté le canif, & de
l’autre la ferpette ; on couvre le tout avec le fécond
côté du manche ; on ferre les deux clous, mais fans
les river. Après quoi , on met chaque reffort à fa
place, dont les deux portent fur les talons ; tandis
que le milieu fort du manche. On met tout le couteau
entre deux linges pour le ferrer dans l’étau, ôc
forcer les pièces à le mettre chacune à leur place.
Enfin, on place les trois clous l’un après l’autre tant
qu’ils veulent entrer, & il faut les river.
Des Couteaux à fecrets.
Couteau à reffort & à fecret. Le- fecret le plus fimple
confifte à faire le trou du talon de la lame en long ;
on pratique enfuite au bout du reffort une échancrure
dans laquelle la pointe de la lame puiffe fe
loger. O r , pour ouvrir ce couteau, il faut fortir la
pointe de fa place ; mais on doit pour cet effet faire
monter la lame ; ainfi tout le fecret dépend de former
, comme on l’a dit, le trou en long pour fermer
le couteau. La feule force du reffort fait entrer la
lame dans fa place, entre la platine Ôc le reffort.
Le couteau à mouche, autrement à loquet, eft celui
qui ne peut fe fermer qu’en retirant le reffort avec
le pouce. Pour faire ce couteau, après avoir limé le
talon par le devant & par le bout , on ferme la
lame pour entailler le dos du talon jufte à la platine,
en réfervant le tenon, lequel doit être fait bien
d’équerre. On ajufte enfuite le reffort, dont la partie
fupérieure doit entrer à force dans l’entaillê du talon ;
de forte que le tenon étant jufte avec l’entaille du
reffort , le talon fe trouve ajufté ; on n’a enfuite
qu’à fixer le reffort pour percer les trous & finir le
refte du couteau ; mais comme le couteau s’ouvre
avec le couteau qui doit faire obéir le reffort ; il
faut que ce dernier foit bien liant, ôc pour cet effet
dégagé dans fa longueur.
Couteau à reffort brifé. L ’ajuftement du reffort avec
le talon eft comme celui du couteau à mouche, ôc travaillé
de même. Il faut percer le trou de la bafcule
à travers les deux platines, & le reffort qu’on fixe
avec un clou d’acier, enfuite on partage le reffort
en deux, immédiatement au deffous de fon éminence
hors du manche.
Le couteauu à pompe eft celui dont le reffort eft
fendu pour loger une bafcule ; laquelle porte un
crochet ou tenon qui s’engrène dans une entaille
faite au talon de la lame, pour tenir cette dernière
fixe , au point de ne pouvoir pas fe fermer fans
baiffer la bafcule ôc faire lâcher prife au tenon.
On met un bout de tôle dans la fente du reffort
quand on le lime, pour empêcher qu’il ne s’écrafe
dans l’étau ; on ajufte enfuite la bafcule dans la fente
[du reffort ; on fait une entaille au talon de la lame ,
& une deuxième encoche fur le devant du talon de
la lame pour loger le crochet de la bafcule quand
le couteau eft fermé. Enfin , on ajufte en queue
[d’aronde fur le grand reffort , le petit reffort de
[renvoi pour la bafcule.
I Couteau à grimace. On l’ajufte à peu près comme
[le couteau à mouche, excepté qu’en ce dernier on fait
5 obéir le reffort avec le pouce ; au lieu que dans celui
là.grimace, le reffort eft fixé avec une côte du manche
fou avec la platine , & que pour l’ouvrir on fait
Imarcher la côte du manche. Ce mécanifme confifte
[à réferver un tenon dans un petit trou de la cote
[du manche, & à faciliter l’écartement du manche,
[en pratiquant fur fon travers un trou en long, allon-
[geant feulement d’une ligne le trou du milieu. On
[donne de la folidité à la lame de ce couteau, en
Ifraifant de court le trou de la lame du côté feule-
Iment oii le trou du manche eft fendu. On fait
[enfuite un clou à pignon, que l’on cache > ainfi que
[ la fente du manche, au moyen d’une rofette large
tôt forte.
( Couteau d fecret fous lajofette. Ce couteau s’ouvre
|& fe ferme en pouffant ou en appuyant fur la ro-
Ifette, par le moyen d’une bafcule cachée ôc incruftée
jen dedans du manche , de laquelle on n’apperçoit
■ que la rofette. Cette bafcule s’ajufte fur une platine ;
■ on fait au talon de la lame deux trous qui reçoivent
«le tenon de la bafcule ; cette même bafcule porte
f un petit reffort de renvoi ajufté à queue d’aronde.
f Couteau à la militaire à fecret. On appelle couteau
ma la militaire j-celui qui eft garni en haut par deux
■ cachets d’or ou d’argent foudés fur la platine , ôc en
I bas, orné d’une cuvette. Pour le faire à fecret, on
[ pratique fur la platine une encoche , laquelle fert à
I loger un fort tenon réfervé au reffort. Cette même
[ platine a deux épaiffeurs ; fur l’une on rive la lame,
I Ôc l’autre eft deftinée à-recevoir la queue de la clé.
I On cache l’entaille par une demi - virole d’argent
i fondu , qui laiffe un vide en deffous pour laiffer
I paffer la queue de la clé, laquelle eft contenue par
t une vis fixée à la platine ; ce vide donne à la clé la
| liberté de monter ôc de defcendre , ôc procure la
I fortie au tenon des refforts. C’eft ce tenon qui fait
[ le fecret du couteau. Il n’a l’aifance de fortir que I quand on pouffe la clé avec l’ongle en en haut, à
I l’aide des filets qui font faits fur la virole. Le manche
I eft creufé en dedans pour loger la queue de la clé.
Couteau a bayomette & à aiguille. La lame tient à
| un manche par un feul ôc fort clou rivé fur les pla-
1 tines, lefquelles doivent être épaiffes Ôc évidées pour
! loger deux tenons rivés fur les deux côtés de la K lame, à l’effet de la tenir fixe ôc folide. Il n’y a point
B -de reffort à ce couteau ; mais un entre-deux fixé K fur le bas du manche , lequel porte un petit piton 1 à anneau ; l’autre platine eft percée en deffous pour B recevoir ce piton , lequel fe trouve traverfè par un
1 ftylet placé dans une rainure pratiquée au dedans du
I manche; de forte que pour ouvrir ce couteau, il
faut appuyer le pouce- fur la tête de l’aiguille & la
pouffer en en haut ; alors la pointe fort du trou du
piton, le manche fe fépare en deux ; & comme le
tenon ne fixe que la platine de deffous, celle de -
deffus tourne , & va joindre la lame. Il en eft de
même ert le tournant en fens contraire. On fait
entrer le piton dans le trou , ôc l’aiguille dans le
piton.
On fait encore une efpèce de couteau à bayon—
nette ôc àrmouche, monté avec deux rofettes par le haut
pour la folidité de la lame. Les deux trous du bas
font limés à raz du manche. Quand on veut faire fervir
ce couteau de bayonnette au bout d’un fufil, on a
foin, à cet effet, que le manche foit rond, ôc pour
Futilité du chaffeur, on laiffe déborder du reffort *
lequel étant aminci peut fervir de tourne-vis.
Couteau avec lame &■ fourchette.
On peut fe fervir de chaque pièce féparément ; les
remettre enfuite en place, ôc le couteau dans la
poche. Ces deux pièces fe joignent enfemble par le
moyen de deux tenons cloués fur la platine de la
fourchette, lefquels entrent par leurs têtes dans les
trous pratiqués à cet effet. Il n’y a qu’une côte de
manche à chaque pièce. On doit faire les têtes des
tenons affez plates pour qu’elles ne puiffentpas gêner
la fermeture.
On fait aufii de ces couteaux dans lefquels chaque
pièce eft fixée fur une côte de manche, & les deux
côtes font creufées pour couvrir la foie du coûte ai®
ôc fervir de gaine.
Des Couteaux fans clou.
On appelle Couteau fans chu celui auquel on ne
voit aucun clou ni garniture d’argent. Pour faire ce
couteau, on écarrit les quatre trous des deux platines
qui doivent être fortes & même d’acier ; enfuite
on taraude le trou de la platine gauche avec un
taraud dont les filets foient forts, 5c avec une petite
lime carrée, on fait en long le trou de l’autre platine,
lequel fert pour contenir une vis dont la tête eft en
forme de T .
On prend le reffort tout émoulu, on fait entrer à
force un clou d’acier dans chaque trou, on lime ces»
clous en pente des deux côtés ; enfuite avec le marteau
on fait courber les pointes en forme de crochet,
enforte que l’agraffe du bas regarde le dedans du-
reffort, Ôc que celle du milieu foit tournée en dehors-
du reffort. Enfuite on fait le T avec un morceau
d’acier que l’on entaille 6c que l’on taraujde de trois
filets feulement, puis on Fajufte fur la platine avec
le talon de la lame avant dé le couper.
Pour empêcher le T de tourner fur là platine
droite, ( c’eft-à-dire, la partie qui eft du côté droit
. quand on regarde le tranchant de la lame ) en:
ouvrant 5c fermant le couteau , il faut avec un petit
cifelet creufer la platine l’efpace quelle parcourt fur
lé T ; après quoi, on ajufte le manche , ôc on lè fait
tenir folidement, fans qu’aucun clou ni vis paroiffe.
Quand le couteau eft à plate-blande, iln’eft befoin