
d ’eaux-fortes fe fervent p o u r v erfer les matières
dans les c u in e s ; cet en to n no ir eft de fe r-b la n c , '
av ec une douille en tôle de trois pouces de long
& deux tiers de pOuce de diam ètre.
E s p r it d e n it r e ; acide o btenu du falpêtre par
le vitriol.
E s p r it d e n it r e f u m a n t ; c’eft l’acide obtenu
p ar l’huile de vitriol.
E s p r it d e n it r e f l a m m if è r e ; c’eft l’acide
n itreux concentré au p o in t d’enflam m er les huiles.
- F e r a m in e s ; nom que l’on donne en certains
endroits aux p y rites qui contiennent du fer.
F o u r n é e c u it e ; on dit qu'u n e fo u r n é e efl c u i t e ,
Jorfque la diftillation de l’eau-forte efl finie.
G a l è r e ; on donne ce nom au fourneau dans
leq u e l fe traitent les e au x -fo rtes..
G l a ise ; terre argileufe & com pacte qui prend
corps avec l’e a u , & fe durcit au .feu .
G o u l o t ; p etit vaiffeau de grès d’environ trois
p o uces de lo n g , évafé en form e de g o d e t, à deux
pouces de diam ètre jufques vers le m ilieu de fa
lo n g u e u r, & form ant p o ur le refle un petit canal
«le dem i-pouce de diam ètre.
H u il e d e V i t r io l ; c’eft l’acide vitriolique.
L u t ; c’eft u n enduit de m atières grafles & onc-
tueufes, qui fert à boucher des jointures, ou à fouder
des vafes qu’o n expofe au feu;
M a t r a s ; c’eft u n vafe gros & ro n d à long c o l,
d o n t les chimiftes fe ferv en t p o ur la diftillation.
N it r e ; c’eft le fa lp être, autrem ent un fel n eutre
com pofé d’u n a c id e , & d'u n alkali fixe végétal.
P a il l a s s e ; nom que l’on donne à u nm a ffife n
b riques fur le f o l, & au deflous du m anteau de
la chem inée p o ur y élever les fourneaux.
P h l e g m e ; c’eft l’eau chargée de peu d’acide
q ui pafle la prem ière dans la diftillation.
P o t ou R é c ip ie n t ; yafe de poterie, qui a une
o u v e rtu re ro n d e d’environ trois pouces de diam ètre
, d o n t o n fe fert dans la diftillation.
P o t in s ; nom que l’on donne, dans la manufac-
ture de Roubais, à des marmites ou cucurbites de
fer fondu.
R a b l e ; long inftrum ent de fer avec un man-
che de bois à l’u n e de fes extrém ités, & courbé à
l’autre d’environ dix pouces.
Rateau ; tige de fer qui eft garnie à l’un (je
fes bouts d’un m orceau de fer plat & un peu tran;
chant , d’environ fept pouces de long fur deux
pouces de large.
R é c ip ie n t ; vafe dans lequel tom bent les liqueurs
qui font le p roduit de la diftillation.
R e t o r t e ; vaifleau qui a u n bec recourbé pour
fe joindre au récipient.
Sa l p ê t r e ; fel neutre com pofé de l’acide nitreux
com biné jufqu’au p o in t de laturation avec l’alkali
fixe végétal.
Sel c a t h a r c t iq u e a m e r , ou Sel d ’Anglet
e r r e , d o n t o n p eut fe fervir p our la diftillation
des eaux-fortes.
T ê t e ou B o u c h e d e la g a l è r e ; c’eft la porte
ou l’entrée.
T o u r ie s ; on donne ce n om à des bouteilles
de g rè s, qui co n tien n ent depuis huit jufqu’à feize
pintes ; & doubles touries, depuis feize j,ufqu’à quarante
pintes.
T o u r n e r a u b l a n c ; on d it d’une eau-forte
qui contient plus ou m oins d’efprit de f e l, qu’elle
tourne au blanc.
T u b u l é e , T u b u l u r e , fe dit d’un vafe garni
d’un tube o u tu y au de com m unication avec un
autrè vafe.
V e n t ; (d o n n e r le ) c’eft fouffler fortem ent avec
fa bouche dans l’ouverture d’une galère , pour ran
im er la flam m e lan g u iflan te, & en détourner la
circulation.
-Ve n t r e d u b a l l o n ; c’eft fa capacité ou concavité.
V it r io l ou C o u p e r o s e ; c’eft une diflblution
du fe r , ou du cuivrey ou du zinc par l’ac-ide vitriolique,
& réduite en criftaux.
ÉBENISTERIE-MARQUETERIE.
( Art de 1’ )
- E béniste , menuifier qui travaille en ébène: on
donne le même nom à ceux qui font des ouvrages
de rapport, de marqueterie & de placage, avec
Faüvier, l’écaille & autres matières.
Ces matières coupées ou fciées par feuilles, font
appliquées avec de la bonne colle d’Angleterre fur
des fonds faits de moindres bois, où elles forment
des compartimens.
Q u a n d les feuilles font plaq u ées, jointes &. collées
, on laifle la befogne fur l’établi : on la fiset
en prefle avec des goberges, jufqu’à ce que la coite
fbit bien fèche. Les goberges font des perches coupées
de longueur, dont un bout porte au plancher ,
& dont l ’autre eft fermement appuyé fur la befogne
avec une cale ou coin mis entre l’ouvrage & te
goberge.
Les ébéniftes fe fervent des mênîes outils que
les autres menuifiers ; mais, comme ils emploient
des bois durs & pleins de noeuds, tels que les racines
d’olivier, de noyer & autres, qu’ils appellent
b0is ruftiques , ils ont des rabots autrement difpofés
qne dans la menuiferie ordinaire , qu’ils accommodent
eux-mêmes félon qu’ils en ont befoin; ils en
font dont le fer eft demi-couché, d’autres où il eft
debout, & d’autres dont les fers ont des dents.
Lorfqu’ils travaillent fur du bois rude , ils fe fervent
de ceux dont le fer eft à demi couché : fi le
bois eft extraordinairement rude & dur, ils emploient
ceux dont le fer eft debout; & lorfque la
dureté d» bois eft fi exceffive qu’ils craignent de le
faire éclater, ils fe fervent de ceux qui ont de petites
dents comme des limes ou truelles bretées, afin de
ne faire que comme limer le bois, ce qui fert auffi
à le redreffer.
Lorfqu’ils ont travaillé avec ces fortes d’outils-,
ils en ont d’autres qu’ils nomment racloirs, qui s’affûtent
fur une'pierre à huile ; ils fervent à emporter
les raies ou bretures que le rabot debout &
celui à dents ont laiflees, & à finir entièrement
l’ouvrage.
De la Marqueterie.
La marqueterie eft du reflort de l’ébénifte , &
comprend l’art d’affembler proprement & avec dé-
licateffe des bois,' métaux, verres, & pierres pré-
cieufes. de différentes couleurs , par plaques , bandes
& compartimens, fur d’autres beaucoup plus
communs, pour en faire des meubles , bijoux, &
tout ce qui peut contribuer à l’embelliffenient des
appartemens.
Il eft de trois fortes de marqueterie ; la première
confifte dans l’affemblage des bois rares &
précieux de différentes efpèçes, des écailles, ivoires
&• autres, chofes femblables , quelquefois par compartimens
de bandes d’étain, de cuivre, & autres
métaux, fur de la menuiferie ordinaire, non-feulement
pour en faire des armoires , commodes, bibliothèques
, bureaux, fecrétaires , guéridons, tables
, écritoirespieds & boîtes de pendules , pié—
deftaux, efcablons pour porter des antiques-, confiées
, & tablettes propres à. dépofer des porcelaines
^ bijoux, &c, mais auffi pour des lambris,
plafonds, parquets & tout ce qui peut fervir d’ornement
aux plus riches appartemens des palais &
autres maifons d’habitation.
La fécondé , dans l’affemblage des émaux &
verres de différentes couleurs.
La troifième;, dans l’afferablage des pierres &
marbres les plus précieux, qu’on appelle plus proprement.
mofaiqiies. .
-Ceux qui travaillent à la première efpèce de marqueterie,
fe nomment menuifiers de placage;, parce
qu’outre qu’ils affemblentries bois, comme les me-
Jiuifiers d’affemblage ,. ils. les plaquent par-defïùs
de feuilles très-minces de bois de différente couleur,
& les poferit lés uns. contre les autres par
compartiment avçc dè la collé forte, après les-avoir
taillés & contournés avec la feie, luivant les def-
fins qu’ils veulent imiter. On. les. appelle encore
ébénifles ~9 parce qu’ils emploient le plus fouvent
des bois d’ébène. Ceux qui travaillent à la fécondé
font appellés ctnailleurs, &. ceux qui travaillent à
la dernière font les marbriers. ;
L’art de marqueterie eft, félon quelques-uns ,
fort ancien : l’on croit que fon origine qui étoit fort
peu de chofe dans fon commencement, vient d’O-
rient, & que les Romains l’emportèrent en Occident
avec une partie des dépouilles qu’ils tirèrent
de l’Afie.
Anciennement on divifoit la marqueterie en trois
claffes. La première qu’on appèlloit mégalo graphiay
étoit la plus eftimée ; oh y voyoit des figures des
dieux & des hommes. La fécondé repréientoit des
oifeaux & autres animaux de toute efpèce ; & la
troifième, des fleurs ,-des fruits , des arbres, des pay-
fages, & autres chofes de fantaifie. Ces deux dernières
étoient appellées indifféremment rodographia.
Cet art n’a pas laiffé que de fe perfectionner en
Italie vers le quinzième fiècle ; mats depuis le milieu
du dix-feptième, il a acquis en France1 toute la perfection
que l’on peut defirer. Jean de Vérone, .contemporain
de Raphaël, & affez habile peintre de
fon temps, fut le premiêr qui imagina'de teindre
les bois avec des teintures & des huiles cuites qui
les pénétroient. Avant lu i , la marqueterie n’étoit,
pour ainfi dire, autre chofe que du blanc & du»
.noir; mais il ne la pouffa que jufqu’à repréfenter
des vues perfpeCtives qui n’ont pas befoin d’une
fi grande variété de couleurs••
Ses fucceffeurs ' enchérirent fur la manière de
teindre les bois, non-feulement par le fecret qu’ilsr
trouvèrent de les -brûler plus ou moins fans les
confumer, ce qui fervit à imiter les ombres., mais-
encore par la quantité des bois- de différentes couleurs
vives & naturelles que leur fournit l’Amérique
, ou de ceux qui croiffcnt en France dont juf-
qu’alors on n’avoit point fait ufage.
Ces nouvelles découvertes ont procuré à cet are
les moyens de faire d’excellens ouvrages de pièces
de rapport, qui imitent la peinture au point que
. plufieurs les regardant comme de vrais tableaux y
lui ont donné le nom de peinture en bois, peinture
& fculpture en mofaïquei-
La manufacture des Gobelins, établie fous lé
règne de Louis X IV , & encouragée par fes libéralités
, nous a fourni les plus habiles ébéniftes qui
ont paru depuis plufîeurs" années, du nombre def-
quels le fameux Boule le plus distingué, eft celui
dont il nous refte quantité de fi beaux ouvrages :
’ auffi eftrce à lui feul, pour ainfi dire , que nous de.-
vons la perfection de cet art, mais depuis ce temps-
là la longueur de ces fortes d’ouvrages les a fait
négliger.
On divife la marqueterie en trois parties. La pre-
| raière, eft la connoiffançe des bois propres à cet
art; la fécondé, l’art de les affembler & de les join-
J dre enfemblè par plaques & compartimens', mêlés
| quelquefois de bandes de différens métaux fur de