
on échauffera le verre jufqu’à ce qu’il le foit affez
pour que les deux morceaux puiffent fe fouder.
Autre dorure fur Verre.
Il faut prendre de la gomme arabique, mettez-la
dans de fort vinaigre que vous aurez filtré. Si vous
l’y laiffez tremper quelque temps, elle deviendra
blanche comme de la farine. Décantez le vinaigre
& broyez la gomme fur une pierre, avec un peu
de gomme d’amandier récente & pure & d’eau :
la gomme de cerifier fera le même effet fi elle eft
bien pure.
Enduifez-en le verre à volonté ; lorfque la
gomme fera prête à fécher, & qu’elle ne fera plus
qu’un peu gluante, appliquez votre or. Si le procédé
a été fuivi avec attention , l’or paroîtra au travers du
verre.
Faites fécher le verre fur un petit feu de charbon
; ôtez-en l’or qui fera de trop, avec un peu
de coton ; obfervez en féchant de tenir le verre un
peu éloigné des charbons, de peur qu’il ne fe caffe.
Vous aurez par ce moyen un or brillant fur le verre,
dont il ne lé détachera pas même quand il viendrait
à être mouillé.
Dorure qui pénètre le Verre.
Pour appliquer fur le verre une dorure qui pénètre
, faites difioudre du borax dans de l’eau chaude;
enduifez le verre avec cette folution à volonté;
appliquez votre or : fi c’eft un verre à boire, rem-
pliffez-le de fel ; expofez-le fur une plaque de fer
à une chaleur convenable. Le borax fe mettra en
fufion , & l’or ne s’en féparera plus. C ’eft une des
meilleures manières de dorer fur le verre.
Ecriture ou DeJJîn en or fur le Verre.
Lorfqu’on veut appliquer de l’écriture ou des
deflins en or fur le verre, il faut prendre la valeur
d’une coquille de noix d’huile de lin ; ajoutez-y
trois ou quatre gouttes de vernis , la groffeur de
trois pois de mafiic ; pilez du blanc de cérufe gros
comme une balle à fufil ; broyez exactement ce
mélange ; fervez-vous-en enfiiite pour écrire fur
le verre.
Quand récriture fera prefque léchée, appliquez
For de façon qu’il ne s’attache qu’à l’écriture ou
au deffin que vous aurez tracé; mais avant d’écrire
ou de deffin er, ayez foin de frotter le verre
avec de la cérufé bien broyée, ou de la chaux
vive bien pulvérifée, fans quoi l’or prendroit auffi
dans les endroits où l’on n’auroit pas écrit.
Manière de dorer les bords des Verres à boire.
M. Ziegler donne la defcription d’un vernis
avec Ja manière de s’en fervir, q ui, félon les expériences
, paroît excellent pour dorer les verres à.
boire.
On réduit en poudre de l’ambre tranfparent & le
plus beau : on le fait bouillir dans un vaifîéau d’airain
, au couvercle duquel il doit y avoir une valvule
, avec autant d’huile grafTe qu’il en faut pour
le couvrir. Ordinairement en cinq ou fix heures
l’ambre eft parfaitement diffous. Alongez cette folu.
tion avec quatre ou cinq fois autant d’huile de
térébenthine, & laiffez le tout en repos pendant
quelques jours, afin que toutes les impuretés tombent
au fond.
Pour que ce vernis puiffe fécher plus vite, 8t
acquérir plus de dureté, on doit y mêler un peu
de blanc de plomb , ou plutôt un peu de minium.
Il faut l’appliquer fort finement fur le verre ; &
l’on doit plutôt fouffier la feuille d’or qu’on applique
deffus, que de la preffer avec du coton.
On mettra les verres dorés dans un endroit
chaud , où il n’y ait point de pouffière, jufqu’à
ce que le vernis foit affez dur. Enfuite on polira
l’or, ayant foin de mettre une feuille de papier lifté
entre, & la dent ou le bruniffoir.
M. Ziegler obferve que cette dorure eft très-
belle & durable , & que, comme les vernis les
plus durs méritent la préférence, le vernis à l’ambre
dont il donne ici la defcription, paroît en cette
qualité être le meilleur & celui, que l’on doit préférer
à tout autre.
Dorure du Verre fans le mettre au feu.
Pour avoir de la dorure fur le verre fans qu’il
foit befoinde le mettre au feu, prenez de la gomme
arabique & de la gomme ammoniac , du verd-de-
gris, du minium, un peu de craie, un peu d;e vernis
& du miel. Broyez le tout avec de l’eau de gomme
fort épaiffe fur une pierre ; tracez avec ce mélange
de l’écriture ou des fleurs. Appliquez l’or ; faites
bien fécher l’ouvrage que vous pourrez polir avec
une dent de loup,. ou un bruniffoir*
Manière de dorer fur la Porcelaine.
Il y aplufieurs manières de divifèr l’or pour l’employer
dans' la peinture fur la porcelaine. Elle réuf-
fiffent toutes également.-
i° . L’amalgame.
2°. La précipitation de For diffous dans F eau régale
, faite fans fel ammoniac: par l’alkali fixe.
3°. La divifion de l’or en feuilles par le moyen:
de la trituration avec du fùcre candi.
Lorfqu’on a obtenu une poudre très-fine d’or par
quelqu’une de ces trois manières, & qu’on veut
i dorer une pièce de porcelaine , on mêle de cet
or en poudre avec un peu de borax & de l’eau
gommée, & avec un pinceau on trace les lignes
ou les figures qu’on veut. Quand le tout eft fëché,
on paflé la pièce au féu , qui ne doit avoir que te
force néceflaire pour fondre légèrement là furface
de la couverte de porcelaine, & pour lors on éteint
le feu.
L’or eft noirâtre en fôrtant du fourneau; mais
on lui ren d fôn éclat e n fro ttant les én droits dorés
avec du tripoli très-fin ou avec, de l’émeri ; enfuite
on le brunit avec le bruniffoir. .
La couleur pourpre fe prépare avec de F or on*
fous dans de l’eau régale, & un mélange Pétain &
d’argent diffous dans de l’acide nitreux.
‘ L’eau régale dont fe fervent les Allemands pour
{foudre l’or, fe compofe un peu différemment que
l’eau régale ordinaire. Ils prennent parties égales
d’efprit de fe l, d’efprit de nitre & de fel ammoniac,
mettent cette compofition fur des cendres
chaudes jufqu’à ce que' le fel foit diffous,, ayant
foin de ne boucher le matras que légèrement pour
éviter l’explofion.
Procédé f u iv a n t le q u e l On p a r v ie n t d r etirer V o r q u i
a été em p lo y é f u r i e b o is d a n s la d orure à c o lle .
Il faut mettre les morceaux de bois dorés dans
une chaudière , où l’on entretiendra de . l’eau très-
chaude ; on les y laiffera, tremper un quart-d’heure ;
on les tranfportera enfuite dans un autre vaiffeau ;
qui contiendra auffi de Veau , mais en petite quantité,
& moins chaude que celle de la chaudière : c’eft'
dans l’eau du fécond vaiffeau que l’on fera tomber
l’or, en broffant la dorure.avec une broflé de' foie •
de fanglier, que l’on trempera dans l’eau prefqu’à
chaque coup que l’on donnera ; on aura foin d’avoir
des broffes de plufieùrs fortes, afin de pénétrer
plus facilement dans: le fond des ornemens, s’il s’en
trouve; & l’on obfervera que les foies en foient
courtes j afin qu’elles foient fermes. '
Quand on aura par ce moyen dédoré une quantité
fiiffifânte de bois, on fera évaporer jufqu’à fic-
cité, l’eau dans laquelle on aura broffé l’or ; ce qui
reliera au fond du v afe, fera mis dans un treufet, '
au milieu des charbons-, jufqu’à. ce qu’il ait rougi,
& que la colle & la graine qùi s’y trouvent mêlées,
foient confumées par le feu : alors l’eau régale & le ■
mercure pourront agir fur l’or y qui eft contenu. On :
préférera le mercure, parce que la dépenfe fera
moindre.
On mettra donc la matière à traiter, un -peu
chaude, dans .un mortier avec.du mercure très- j
pur ; on la triturera d’abord avec le pilon pendant
une heure ; puis ; on y verfera de l’eau fraîche, en
très-petite qûantité, & l’on continuera de triturer
très-long-temps , jufqu’à ce qu’on préfume que le
mercure s’eft chargé de For contenu dans la matière.
Alors on layera le mercure à plufieurs eaux ; On le
paffera à travers la peau de chamois;; dans laquelle ;
il reftera un amalgame d’or & de mercure ; on met- j
tra l’amalgame dans .un creufet ; on en chaffera le
mercure par un très - petit feu; & il reftera une ■
belle chaux d’o r , auffi. pure qu’on la puiffe définir.
Si l’on a une grande quantité, de matière à tritu- ■
rer » on pourra fe fervir du moulin des affineuts de
la monnoie, en obfervant de mêler un peu de .fable tres-pur dans la matière,, afin de faire mieux pénétrer
l’or dans, le mercure, Pour faire évaporer
le mercure., on pourra , afin d’en perdre moins ,
fe fervir d’une cornue & d’un matras.. Ce procédé
eft l’extrait d’un mémoire fur la même matière ,
prêfentè à l’académie des fciences, par M. d’Arclay
de Montamy, premier maître d’hôtel de Monfei-
gneur le duc d’Orléans.
Fauffe dorure.
La fauffe dorure eft celle daus laquelle on n’emploie
pas réellement d’or ; telle eft la couleur d’or
qu’on imite par la peinture ou par des vernis. On
donne, par exemple, une couleur d’or très-belle,
& capable d’en impofer, au cuivre jaune & à l’argent
, en appliquant fur ces .métaux un vernis d’un
jaune doré, lequel étant tranfparent laiffe apperce-
voir leur brillant.
On fait beaucoup d’ornemens de cuivre vernis de
cette manière, qu’on appelle en couleur f o r , pour
lés diftinguer de ceux qui font véritablement dorés,.
On a vu que l’or qui eft prefque fur tous les
cuirs dorés n’eft que ,de l’argent ou de l’étain , aur
quel on donne la couleur de l’or par un vernis
jaune.
On peut encore rapporter aux fauffes dorures
celles qui font faites avec des feuilles de cuivre
battu. Les papiers & la plupart des ouvrages de
cartons dorés, n’ont en général que cette èfpéce
de dorure. r ->
Communauté des Doreurs.
On compte à Paris environ trois cens foixante &
douze maîtres doreurs fur métaux, nommés auffi
doreurs-argenteurs. Ils font fournis à la jurifdiâion
de la cour des Monnoie?, quant au titre des matières
d’or & d’argent qu’ils emploient.
Suivant les réglemens de cette.cour, les maîtres
doreurs & argenteurs font obligé? d’employer dans
leurs ouvrages l’or .à '-yingt-trois karats yingt-fix
trente-deuxiemes au moins, l’argent à onze deniers
dix-huit grains ; dé prendre des batteurs d’or les
feuilles d’or & d’argent qui leur font néceffaires,.
& des affineurs les autres matières d’or & d’argent;
le tout à peine de confication & d’amende.
Les doreurs , fondeurs & graveurs fur métaux
ont été réunis par l’édit du i i août 1776, & leurs
droits de réception font fixés à 'quatre cens livres.
Quant aux doreurs qui font là dorure à l’huile
& en détrempe fur le bois, le plâtre, la pierre &
autres matières , ils font de la communauté des
maîtres peintres. ;
Les doreurs fur cuirs font une communauté particulière.
Chaque maître eft obligé d’avoir un poinçon
pour marquer fes ouvrages. X’apprentiffage eft
de cinq ans. On ne peut obliger qu’un apprentif
à la fois. .
Les maîtres .relieurs de livres, prennent auffi la
qualité de doreurs , parce qu'ils peuvent dorer leurs*
reliures fur la trarîche & fur le cuir.
Explication des Planches de VArt du Doreur.
PL I. Doreur fur.- métaux.
La vignette ou le haut de la planche montre
l’atelier d’un doreur fur métaux.
Fig. 1 , ouvrier qui fait recuire;.