1S2;. heures, je lis relever l’ancre et mis à la voile sous la
Décembre, „lisainc et les h u n ie rs, afin de poursuivre notre route.
Pendant ce tem p s , le grand canot nous rejoignait à
la voile.
Au moment où nous donnâmes dans la baie de
l’Isthme, le vent varia à l’O. S. 0 . par rafales violentes
et fréquentes. Nous doublâmes la petite île
Verte , à un mille au plus au n o rd , et le cap le
Grand a moins de trois encâblures, puis nous laissâmes
peu a peu porter à l’E. Dans le cours de
cette navigation , nous ne cessâmes pas d’admirer la
beauté de cet immense canal, et les mouillages nombreux
et assurés qu’il contient pour les vaisseaux de
tout rang. Quel magnifique coup-d’oeil offriront ces
rives au voyageur, lorsqu’un jour elles seront couvertes
de jolies maisons de plaisance et de riches
plantations ! C’est à nos neveux qu’il sera réservé de
jouir de ce spectacle, et sous un espace de temps
peut-elre beaucoup plus rapproché que nous ne l’imaginons.
A deux heures et demie, F Astrolabe cinglait avec
rapidité devant le beau bassin du P o rt du N. O ., que
domine au nord la masse imposante de la montagne
de la Table. L à , seulement, nous commençâmes à
apercevoir des habitations et des traces de culture.
A trois heures quarante-cinq minutes, nous débou-
quions dans la rivière D e rw en t, entre le cap de la
sortie et la pointe Pierson; le pilote arriva à b o rd , et
je lui remis la conduite du navire. Le plus difficile était
la it, et j e.usse atteint sans peine et sans aide le mouillage
de Hobarl-Town, mais j ’étais bien aise de me 1827.
reposer et de me décharger pour quelques instans de Décembre,
ma responsabilité.
Assez long-temps, nous pûmes faire bonne route
pour remonter le Derwent ; mais, lorsque nous
eûmes dépassé Double-Bay, et comme nous n ’étions
plus guère qu’à quatre ou cinq milles de la ville, le
vent passa à l’O. N. O. et souffla avec une violence
extrême. Il fallut courir de pénibles bordées entre les
deux rives du fleuve, et chacune d’elles nous avançait
à peine d’une centaine de toises.
Vers six beui’es , nous reçûmes la visite du naval-
ofßcei\ auquel je fis mes déclarations; peu après le
karbour-master, ou maître du port, monta à bord.
Cet officier, dont le nom était Kelly, renvoya le
pilote et voulut sc charger lui-même de conduire la
corvette au mouillage. Il tenait d’autant plus à cette
fonction, que l’Astrolabe était le premier bâtiment
de guerre français qui eût paru à Hobart-Town depuis
sa fondation, et la nature de notre mission donnait à
sa présence un nouvel intérêt.
J ’avais bientôt senti qu’avec une brise aussi violente
que celle qui soufflait dans la rivière, et la marée contre
nous, il nous serait impossible d’atteindre, dans la
journée, le mouillage de Sallivan-Cove; j’en fis l’observation
à JVl. K elly, et je l’invitai à nous faire mouiller
provisoirement sur le meilleur fond, en ajoutant
que ce serait nous exposer gratuitement à quelque
avarie fâcheuse, que de vouloir lutter plus long-temps
contre le vent et la marée. M. Kelly, entêté comme