414:
ÎUUU"'
'n • ' 4
1828.
Mars.
218 VOYAGE
entre la manière dont j ’ai écrit le nom du groupe qui
nous occupe, et celle qui a été employée par M. Dillon,
et même par quelques-uns de mes compagnons de
voyage. J ’ai adopté le nom de Vanikoro, tandis que
M. Gaimard s’en tient à celui de Vanikoio, et M. Dillon
à celui de Mannicolo. Quant à ce dernier, il est
certainement inexact; à bord de i’Astrolabe, il n ’y a
eu qu’une voix unanime pour le rejeter.
Quant à décider entre Vanikoro et Vanikoio, la
question est beaucoup plus difficile, et l’on pourrait
en dire : Adhup sab ja d ic e lis est. ' Il est certain
que les naturels n ’ont p o in t, à cet ég a rd , une
prononciation bien arrêtée; je conviendrai même que
le plus grand nombre, surtout parmi les femmes et
les enfans, prononçaient plutôt Vanikoio que Vanikoro.
Mais il m’a semblé que les hommes faits, ceux
dont l’autorité paraissait devoir être suivie de préféren
c e , articulaient presque Vanikoro. D’ailleurs,
quand je voulus me déterminer, je puis me rappeler
que la plupart des avis furent pour Vanikoro, et que
M. Gaimard et deux ou trois autres personnes seulement
opinèrent pour Vanikoio. Sans doute , pour
plus d’exactitude, et pour concilier les deux opinions,
il faudrait adopter un caractère de convention qui
n ’eût ni le son propre de l’r ni celui de Vi, mais un
son intermédiaire tenant dô l’un et de l’autre, qui
rendrait plus convenablement la prononciation des
sauvages.
Chez nous-mêmes, en E u rope , les enfans offrent
souvent des exemples de cette anomalie. Po u r eux le
son de Yr se rapproche plus ou moins de celui Yi, et
il vient un moment oû l’on ne saurait décider à laquelle
de ces deux consonnes on doit le rapporter.
Combien d’enfans, jusqu’à un âge avancé, disent
matteau* loti ,Jlicassée, etc ,, pour marteau, r é t i ,
frica ssé e ! La même chose arrive exactement pour les
hommes enfans de Vanikoro ou Vanikoio. Nous déclarons
d’ailleurs que nous ne tenons pas le moins du
monde à l’une de ces désignations plutôt qu’à l’autre.
La meme explication doit s’appliquer aux noms de
Nelo, Tangaloa, que M. Dillon a écrits plus correctement
peut-être Nero, Tangaroa.
Enfin nous allons terminer cette digression sur Vanikoro
par un tableau offrant la synonymie générale
des désignations employées par M. Dillon pour les
diverses localités de ce groupe d’îles sur sa c a rte , et
celles que nous avons jugé convenable d’adopter.
M. D ’Ü R V IL L E . M. D IL LO N .
Iles Van ik o ro . Iles Mannicolo.
I le de la Recherche. Ile de Lapérouse,
I le T e v a i. Ile Amhe rst.
Ile Manevai. Ile de la D ire c lion .
Ile Nanounha. Ile Coraberoeère.
Ba ie de T e v a i. B a ie de B a y le y .
Ba ie de Maneva i, Baie de Lushington.
B a ie Sab oe . B a ie Swinton.
Ba ie Nimbe. Baie T ro tte r .
Passe de l’E s t . Passe Dillon.
Passe du Nord. Chen al Hayes.
Pointe de la Bayonnaise. P o in le Brightman.
P o in te Mambili. Cap Hayes.
m i I