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près du rivage, et à nous amarrer avec cinquante
brasses de la grande touée sur une ancre de poste
mouilléepar dix-neuf brasses, et quatre-vingts brasses
du grelin de gomotou sur lancre moyenne mouillée
par vingt-trois brasses de l’arrière. La dernière devait
nous empêcher d éviter avec la marée.
Vers dix heures et demie, accompagné de MM. Dudemaine,
Sainson et Lesson, j ’ai été faire une visite
au résident. Ensuite je me suis dirigé vers la rivière,
sur le bord de laquelle quatre ans auparavant j ’avais
recueilli une foule de plantes rares et nouvelles, et
de beaux insectes. J e fus surpris de trouver son lit
entièrement a sec et les pelouses de ses rives bridées
par le soleil. Moi-même j ’étais loin d’être aussi ingambe
que lors de mon passage sur la Coqaille. Je
m’empressai donc de rejoindre la corvette, où je trouvai
une foule de Malais qui apportaient à vendre des
poules, des oeufs, et de superbes poissons à très-bas
prix. Nous nous retrouvâmes tout-à-coup dans la
plus grande abondance, et la chair de cerf vint de
nouveau alimenter nos tables sous toutes les formes.
Pour ma part, je la trouve très-bonne et très-saine.
Le soir, je relournai avec MM. Jacquinot et Sainson
chez M. Jansens, qui m’avait promis le spectacle
de quelques danses originales. En effet, ses hôtes
d ’Amblou figurèrent successivement sous nos yeux
les danses nationales des Malais, des Papous et des
Harfours. Un enfant de douze ou treize ans, issu de
M. Jansens et d’une femme malaise, se distingua dans
ces sortes de pantomimes. Du reste, par leur caractère
et leurs mouvemens, ces danses paraissaient
tenir le milieu entre celles des Polynésiens et celles
des Asiatiques.
M. Jansens m’a communiqué le rapport de l’Anglais
Grainges, commandant le Manilla-Packet, destiné
pour Sincapour. Ce capitaine fit naufrage, le 14 juin
1825, sur le banc Helena’s-Shoal, près de l’ileNorth.
Il s’embarqua avec dix-huit hommes dans son grand
c a n o t, et son second avec dix-huit autres hommes
dans le canot de poupe. Ils traversèrent les Moluques
; l’équipage du petit canot voulut toucher à
Poulo-Popo, mais Grainges poussa jusqu’au détroit
de Bourou, dans le dessein d’atteindre Amboine. Les
gros vents le forcèrent de relâcher le 30 juin à Caïeli,
d’où il envoya son rapport au gouverneur des Moluques.
Peu de jours après, il se re n d it, ainsi que
l ’autre embarcation, à Amboine, où les naufragés
arrivèrent exténués par les chaleurs brûlantes et les
pluies excessives qu’ils avaient tour à tour éprouvées.
Dans les journées suivantes, de violentes coliques
m’ont retenu à bord, tandis que les officiers allaient
se promener dans la ville ou chasser sur le rivage,
où ils observaient çà et là le tombeau de quelque
Malais, à l’ombre des cocotiers et des pandanus.
M. Jacquinot a observé des angles horaires, et ces
observations ont donné 1° 4' 31" pour différence de
longitude entre le fort Défense de Bourou et le fort
Vittoria d’Amboine, résultat identique avec celui que
trouva M. de Rossel dans le voyage de d’Entrecasteaux.
182S.
Juillet.
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