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 182S. 
 Juin. 
 iiiontagne.s ne  paraissent  pas  avoir  plus  de  soixante  
 à quatre-vingts  toises au-dessus du niveau de la mer. 
 ^ Gouap  est  du  reste  beaucoup  moins  étendu  qu’il  
 n ’avait  été  figuré  sur  les  cartes  d’Arrowsmith  et  de  
 Freycinet,  car  il  a  tout au  plus dix milles  du nord au  
 sud,  et cinq ou  six milles  de l’est à l’ouest.  Il  est très-  
 probable  q u e ,  comme  cela  a  eu  souvent  beu  pour  
 d’autres  évaluations  de  grandeurs  d’île s,  les milles  
 espagnols avaient  été pris pour des  lieues  J. 
 Combien  il m’eût  été agréable de pouvoir mouiller  
 a  Gouap,  et  d ’y  étudier  durant  quelques  jours  les  
 moeurs  de  ses  habitans  et  les  productions  du  sol!...  
 Mais  l  Astrolabe  n ’était  plus  qu’un  hôpital  flottant.  
 Un  découragement  général  régnait  à  bord.  Il  fallut  
 donc  se  contenter  du  coup-d’oeil  rapide  que  nous  
 venions  de  je ter  sur  ce  coin  de  te rr e ,  et  poursuivre  
 notre  route  au  S.  '/ .S .  E .,  en  gouvernant  sur  
 les  lies  Goulou.  Au  moment  où  nous  fîmes  servir,  
 tous  les  naturels  qui  se  trouvaient à bord sautèrent  
 précipitamment dans leurs pirogues el s’empressèrent  
 de  regagner  leurs  plages.  On  eût  dit qu’ils  auraient  
 eu peur que  nous  ne  fqssions  tentés  de les emmener  
 en  esclavage.  Il  est  vraisemblable  que  de  pareils  
 tours leur ont été plus  d ’une fois joués. 
 ^ A dix heures un quart du matin, la vigie des barres  
 n avait encore rien  signalé, quand de dessus la vergue  
 barrée, je découvris une petite  île  basse  dans l’O. N.  
 O.,  et  peu  après  une  seconde  tout  proche,  à  dix  ou 
 ■  Voyez  note  2. 
 douze  milles  de  distance. Sur-le-champ je mis le cap  
 dans  cette  direclion,  et,  à midi,  nous  nous trouvions  
 précisément  sur  le parallèle,  et à  six milles dans  l’est  
 de  l’îlot le  plus  septentrional. 
 Comme  le  temps  était  fort  orageux, je me décidai  
 à  doubler  ce  groupe  par  le  nord  pour  explorer  la  
 partie située sous le vent,  d’autant  plus  qu’à l’inspection  
 de  la  carte d’Arrowsmith,  il me parut que c’était  
 la moins connue. Bientôt nous ne fûmes qu’à un mille  
 du récif qui entoure ces îlots, et nous le prolongeâmes  
 à  cette  distance  dans  une  étendue  de  près  de  vingt-  
 cinq milles. 
 Les  deux  îlots  du  nord  ne  sont  que  deux  petits  
 plateaux de  sable et  de  corail,  couverts  d 'a rb re s,  et  
 dont chacun a un demi-mille de circuit environ. Nous  
 en  passâmes  à moins  d’une  lieue,  et  nous  n’y  remarquâmes  
 aucune trace de population. 
 Tandis  que  nous  prolongions le récif,  nous  éprouvâmes  
 des  grains  violens  et  tellement  chargés  de  
 pluie,  que  nous  perdions  complètement  de  vue  le  
 brisant,  malgré  sa  proximité,  et le navire filait quelquefois  
 jusqu’à neuf noeuds sous  les huniers  seuls au  
 ris de chasse. Dans l’ignorance absolue où nous étions  
 de  sa  véritable  direction,  ces  grains  nous  causaient  
 une sérieuse  inquiétude,  et  je  tremblais  qu’un  choc  
 imprévu  n ’arrêtât  toul-h-coup  d’une  funeste manière  
 celte  étonnante  vitesse. 
 Enfin,  à  six  heures  quinze  minutes  du  soir,  nous  
 avions  atteint la partie la plus  occidentale du brisant,  
 et  nous  avions  fixé  la  position  des  quatre  îlots  du