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 jel do son voyage,  el in’annoucail qu’il allait se diriger  
 sur  rile  P itt,  et  ensuite  sur  Saula-Cruz.  Connue  il  
 évitait de me donner aucun renseignement  particulier  
 sur Vanikoro,  (juclques-uns  de  mes  compagnons  en  
 prirent  occasion  de  dir«  que  M.  Dillon  ne  m’avait  
 laissé  cette  lettre  que  pour  me  donner  le  moyen  de  
 lui  porter secours en cas où il lui serait arrivé cpielquc  
 malheur  dans  scs recherches. 
 L ’Anglais Hambillon ,  que  je  questionnai au  sujet  
 de  l’homme  à  (|ui- M.  Dillon  avait  confie  sa  lettre ,  
 m’ajiprit  (pi’il  n ’était  point  natif  de  Tikopia,  et  des  
 questions siibscc[ucntes me lirent connaître que c’était  
 le  lascar Joe  qui avait  vendu  à M.  Dillou  la  poignée  
 d’épéc,  et  qui le jircmier  lui  avait  donné  des  rensei-  
 giicmciis positifs  sur  le lieu  du  naufrage, et les  traces  
 qui on  restaient  dans  le  pays. 
 Je  lis  appeler  Jo e ,  et  le  questionnai  lui-mcme.  Il  
 avait  tellement  peur  que  je  ue  voulusse  l’emmener,  
 qu’il  nia  d’abord  qu’il  fût  le  iascar  de  ce  n om ,  et  sc  
 refusa  à  me  donner  toute  espèce  de  renseignement.  
 Cependant (piand  je  lui  eus bien fait comprendre  que  
 mon intention était  de  le  laisser  complètement maître  
 de ses actions,  il  s’enliardit  peu  à  peu,  et  Unit  par  
 avouer qu’il  était allé  liii-mème ,  plusieurs  années auparavant, 
   aux  îles Vanikoro,  où il  avait  vu plusicui's  
 objets  ])i'ovciumt  des vaisseaux ;  qu’on  lui  dit  alors  
 que  deux  blancs ,  très-âgés ,  vivaient  encore,  mais  
 (pi’il ne  les  avait jamais vus. 
 Du  reste ,  d’accord  en  cela  avec  les  naturels  de  
 Tikopia,  il  assure (¡ne  l’air  y  est  très-malsain  à  cause 
 du  froid  cl des  lièvres  qui  y régnent  babilucllement.  1828.  
 MaU-inoefeiioua{\i\ terre tue),  répoiidaicnt-ils tous,  
 sans exception ,  aux  prières  et  aux  offres  que je leur  
 laisais pour les engager à iii’accoiiqxijjner,  en secouant  
 la  tète  de  frayeur,  eu  liissomumt  et  faisant le signe  
 d ’un  homme  mort. Dans  un voyage  qu’ils  iireiil  sur  
 C C S   îles,  les  Tikopieiis  eurent  dix  de  leurs  hommes  
 enlevés par  la lièvre,  el  i’cquipagc  de  M.  Dillon  jia-  
 raît avoir  cruclleiiienl soulTcrt de cette maladie. 
 Le lascar Joc,  natif de Calcutta ,  a vécu quatre ans  
 aux  îles V iti,  dont il amena  une  femme à Tikopia;  il  
 a  successivement  visité  les  îles  Lagucmba,  Ivoro,  
 Takon-llobc,  Imbao,  Mouala,  Kandubon,  Valou-  
 L ele,  et il a résidé trois ou quatre mois dans chacune,  
 exeeiilé  à Vouliia où il  a passé viiigt-un mois.  Que de  
 choses  curieuses  cet  homme  a v u e s !...  Que  de  rapports  
 pleins  d’intérêt  il  pourrait faire  s’il  avait reçu  la  
 moindre  éducation !...  Mais  Joe  ne  savait  ni  lire  ni  
 é c rire , et  il a tellement eoiilraclc toutes  les habitudes  
 des Polynésiens,  (¡n’aii  premier coup-d’oeil il est jircs-  
 quc  impossible  de le distinguer  d’avec  eux ,  d’aulanl  
 plus que son  corps est couvert d’un  tatouage  semblable  
 au  leur.  Mais,  en  y  regardant  de  plus  près,  sa  
 ligure ofi're im type différent,  la coupe en est plus ovale  
 et  moins  arrondie;  ses  traits  aussi  annoncent  une  ctxxxrx.  
 race plus iiilciligciiic. 
 Joe  employa  toute  son  éloquence pour me  dissuader  
 d’aller  à Vanikoro,  assurant  que  nous y  trouverions  
 tous  la  mort  si  nous  descendions  à  terre.  Du  
 reste,  il paraissait dispose à nous accojnjiaguer jiartoiit 
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