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 1828. 
 M a i. 
 mon  coeur  j ’ai  plaint  sa  destinée.  Hambilton  s’était  
 toujours bien conduit à bord ;  à  Vanikoro,  il m’avait  
 montré  beaucoup  de  zèle  et  de  bonne  volonté ;  soit  
 comme  guide,  soit  comme  interprète,  cet  Anglais  
 avait rendu  de  véritables  services  à  la mission. 
 J ’ai  chargé  M.  Quoy  de  s’entendre  avec  l’alcade  
 pour toutes les formalités et les cérémonies  qu’il  était  
 VI. cxc.iv.  convenable  de faire  pour  l’inhumation,  et j’ai envoyé 
 31.  Dudemaine  à  terre  pour  assister,  avec  un  détachement  
 de matelots,  au convoi d’Hambilton.  La  cérémonie  
 a eu lieu dans l’après-midi ; l’alcade a réclamé  
 pour les  frais  quatre  piastres  qui lui  ont  été  sur-le-  
 champ  remboursées. 
 2 1,  En allant prendre mon bain accoutumé,  j’ai appris, 
 su r la mort d’Hambilton, des détails qui m’ont prouvé  
 que ce malheureux s’était tué lui-même. Il y a quelques  
 jo u rs ,  dans  une  des  visites  que j’avais  faites  à l’hôpital  
 ,  Hambilton me  supplia de  lui  prêter  une  piastre  
 pour  qu’il  pût  se  procurer  quelques  oranges  et  des  
 cocos  dont  il  avait  beaucoup  d’envie,  et  qui  lui  feraient, 
   disait-il,  un  grand bien.  Le  médecin m’ayant  
 dit que ces fruits ne  pourraient point lui faire de mal,  
 je donnai la piastre.  3Iais  au lieu  d’acheter des  fruits,  
 Hambilton se procura avant-hier une pinte d’eau-de-vie  
 de coco et un quartier entier de cerf qu’il réussit à faire  
 cuire  en  cachette  et  à  soustraire  aux  recherches  des  
 médecins.  P u is,  malgré  la fièvre  qui  le  dévorait,  il  
 mangea  toute  cette  viande  et  but  toute  l’ean-de-vie  
 avec  ses  deux  compatriotes Williams  et Charles. On  
 a vu qu’il a payé promptement  de sa vie cette extravagance, 
   et Williams  pourrait  bien  partager  son  sort.  
 Le commis aux vivres Imbert est dans un état presque  
 désespéré,  et les matelots  3Iaille et 3Iartin sont aussi  
 très-bas. 
 Anderson  est  revenu  aujourd’h u i ,  afin  d ’engager  
 31. Quoy  à  se rendre à Agagna, oiî le gouverneur désire  
 le  consulter touchant  des  douleurs  violentes  qui  
 le tourmentent et  qui  Tempêchent  de  pouvoir entreprendre  
 le moindre  voyage.  Anderson  m’assure  que  
 ces  douleurs ont été  l’unique raison  qui  avait pu  empêcher  
 31.  3Iedinilla  de venir me rendre lui-même ses  
 devoirs  à  Umata.  Il  ajouta  que  je  lui  ferais  un  vrai  
 plaisir de me transporter, au moment  de mon départ,  
 avec  la  corvette,  devant Agagna,  pour  lui  procurer  
 la facilité de me  faire  une visite.  Tout annonce que  je  
 ne pourrai pas céder à ce désir ; l’équipage sera encore  
 à cette  époque  dans  un  assez  triste  é ta t,  et  loin  de  
 perdre du temps à courir des bords devant Gouaham,  
 je  serai bien  aise  de me rapprocher  le  plus  promptement  
 possible  des  Moluques.  3Ion  intention  est  de  
 remettre  à la  voile le 28  de ce mois. 
 Comme  nous  éprouvons  désormais  beaucoup  de  
 peine à  nous  procurer,  à  Umata,  les  cochons  nécessaires  
 pour  notre  provision  de  campagne,  j ’expédie  
 31. Gressien avec le grand canot pour 3Ierizo,  où l’on  
 nous a dit que  ces animaux seraient  plus  abondans  et  
 à  meilleur  marché  qu’à  Umata.  Les  recherches  de  
 31.  Gressien  n ’ont  pu  lui  en  faire  trouver  que  cinq  
 tres-petits,  qui lui ont coûté  quatorze piastres.  
 Anderson  est  reparti  ce  matin  pour  Agagna,  et 
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 182S. 
 Mai. 
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