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1S29. lois, lu temperature de Tair étant de 14», 2, et celle
de la surface de 14°, 7; à six cents brasses, elle ne
descendit qu’à 12°, 6 . La seconde fois, l’air étant à
14“, 5, et l’eau à la surface â 13“, 9; à quinze cents
pieds de profondeur, la température fut encore à
12“, 7.
De ces deux expériences, il résulte que la température
de la mer ne change point de l’énorme p rofondeur
de trois mille à celle de quinze cents pieds, et
qu’en outre la température de cette couche est, à très-
peu de chose p rè s , la même que celle de la surface.
En effet, dans mon hypothèse, où je fais dépendre le
refi'oidissement, ou plutôt l’uniformité de température
des couches inférieures de la mer des eaux venues
des pôles, il est évident que la même cause
ue peut point avoir d’action sensible dans un bassin
presque fermé comme celui de la Méditerranée. La
masse des eaux, introduite par le détroit de Gibraltar,
est trop peu considérable, par rapport à celles
qui sont dues aux fleuves, aux ruisseaux, aux torrens
et aux rosées abondantes des côtes de l’Afrique, pour
y établir cette uniformité de température qui paraît
régner dans les régions inférieures des mers libres
du globe. Nous reviendrons sur ce chapitre, en présentant
au lecteur l’aperçu de toutes les expériences
exécutées jusqu’à ce moment, pour constater la distribution
du calorique dans les couches inférieures
des mers.
23. Le 23 dans la matinée, nous aperçûmes aux confins
de l’horizon, dans le N. N. O ., les sommets neigeux
des Pyrénées, et plus au sud une haute montagne
que nous supposâmes être Montserrat ou Monsen.
Dans la journée du 24, n’ayant pu reconnaître les
atterrages de Toulon, je courus sur la terre jusqu’à
onze heures du soir, puis je restai en panne. Quand
le jo u r reparut, le vent varia du N. O. au N. E ., oû
il ne tarda pas à souffler avec force, et je reconnus
que nous étions déjà sous le vent du cap Siciet.
Je réfléchis que nous perdrions un temps inutile
à lutter contre les vents et les couians du N. E ., et
qu’en outre, en touchant à Marseille, nous trouverions
bien plus de commodités pour l’expédition des
nombreuses caisses d’histoire naturelle destinées pom-
le Muséum. En conséquence, je fis voile pour Marseille;
vers onze beures nous doublâmes à quelques
toises de distance la pointe orientale de la baie, oû
nous prîmes le pilote, et à midi nous laissâmes tomber
l’ancre près de l’entrée du port.
Après avoir essuyé quelques difficultés de la part
des conservateurs de la santé, à cause des fièvres qui
avaient jadis régné à bo rd , nous obtînmes l’enirée.
Nous apprîmes que la Bayonnaise était arrivée deux
jours avant nous, et M. Gaimard fut une des premières
personnes que nous eûmes la satisfaction d’embrasser.
L ’Astrolabe ne resta à Marseille que le temps
absolument nécessaire pour débarquer et emballer
les nombreuses caisses que nous avions à expédier
à Paris. Puis elle se rendit à Toulon. Là je débarquai
bientôt, ainsi que les personnes désignées jiour
1 829.
Mars .
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