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Mai.
26.
2 7 .
VOYAGE
réveillé par des douleurs aiguës et continues, qui
m’ont rappelé celles que j’avais éprouvées à Carteret.
Comme elles allaient toujours croissant, j’ai pris le
parti de descendre au palais , el je me suis installé dans
un des appartemens de l’ouest. L à , j’ai pris , d’heure
en h e u re , des bains qui m’ont soulagé d’autant mieux
qu’ils étaient plus chauds, et qu e je pouvais y rester
plus long-temps. J ’ai eu beaucoup à me louer des bons
procédés de l’alcade.
Les souffrances ont été très-vives jusqu’à minuit.
Ensuite, elles se sont appaisées, et de deux heures
à quatre j’ai pu sommeiller quelques instans. Durant
le reste de la journée, je n ’ai éprouvé que des douleurs
beaucoup plus modérées et un grand accablement.
Dans la soirée, j’ai reçu la visite de MM. Quoy et
Anderson qui arrivent d’Agagna et me présentent une
lettre très-obligeante du gouverneur. Lebon Medinilla
m’envoie quelques fru its , surtout un régime de bananes
de Luzon, qui passent pour être les plus délicates
dans toute celte partie du globe , et un salako,
espèce de coiffure que portent les élégans de Manille
lorsqu’ils montent à cheval. Il m’assure en outre qu’il
s’occupe de préparer nos provisions de campagne.
L’état de ma santé est toujours à peu près le même,
c’est-à-dire douleurs vagues et pesanteur dans le bas-
ventre. Cet état par lui-même ne serait pas capable de
m’arrêter ni de m’inquiéter, mais je crains une rechute.
Ce motif, joint au vent d ’O u e st, me détermine à ajourner
à demain mon retour à bord. Cependant, douze
DE I.’ASTROLABE. 279
des malades les moins souffrans sont retournés sur
l ’Astrolabe avec leurs effets.
M. Quoy m’a remis, de la part du gouverneur,
l’aperçu des reconnaissances tout récemment opérées
dans les Carolines par le capitaine Lütke de la marine
russe ; en outre une note relative à la découverte de
deux groupes dans le même archipel, faite par le
capitaine Jaymes Duncan du baleinier l ’Eclipse. L’un
de ces groupes est évidemment celui d’Hogoleu, l'e-
connu par la Coqaille et l’Astrolabe, et l’autre en est
distant de cent dix milles au N. O.
31. 3Iedinilla a donné des ordres pour qu’on mil à
ma disposition le nombre d’hommes que je demanderais
pour m’aider à relever les ancres et à mettre à la
voile ; mais j’espère ne point avoii- besoin de secours
étrangers.
A six heures du matin, je me suis rendu à bord,
où , d’après mes o rd re s , on travaillait déjà à relever
les ancres. A dix h eu re s, les deux anci'es d’affourche
et leurs chaînes étaient déjà à poste ; mais, quand on a
voulu virer sur le câble, on s’est aperçu qu’il avait été
coupé près de l’élalingure. Alors nous avons levé l’ancre
à jet du grelin de gomotou, et nous avons laissé
retomber en place une ancre de poste , pour nous tenir
au mouillage jusqu’au moment où nous avons pu
reprendre l’ancre du câble coupé.
La chaloupe a fait deux voyages à te rre , le premiei'
pour ramener à bord tous les malades avec leurs
effets, le second pour rapporter les nombreuses provisions
envoyées par le gouverneur el consistant en
1828.
Mai.
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