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met par une corde. Deux des côtés de cette espèce de
pyramide triangulaire sont garnis d’une sorte de treillis;
puis le tout est recouvert d’une couverture de
chaume.
Leurs embarcations sont des espèces de catirnara-
rans, dont la base est formée par deux troncs d’arbre
de trente pieds de long, maintenus parallèlement à la
distance de cinq à six pieds l’un de l’autre, au moyen
de quatre ou cinq travei'ses assujetties aux deux extrémités
par des lanières d’écorce. Le milieu est aussi
garni de traverses , et toute cette partie est eu outre
remplie par un treillage assez serré. Chacun de ces
bateaux plats, ou plutôt de ces radeaux, peut porter
dix personnes ; les naturels avec leurs pagaies savent
les manoeuvrer avec autant de sûreté que de ra pidité.
Ils s’en servent quand ils veulent traverser
des lacs, des rivières et des bras de mer pour passer
sur des île s, puis ils les abandonnent à la plage
quand ils n’en ont plus besoin.
Ils sont fort adroits à diriger leurs lances, mais ils
ignorent l’usage du bâton à lancer si utile aux naturels
de Port-Jackson. Leur vêtement en hiver consiste
en peaux de kangarous cousues ensemble, qui
forment une espèce de manteau très-chaud. En été,
les hommes sont n u s , mais les femmes ne quittent pas
ce vêtement qui s’attache sur les épaules et autour du
corps avec une corde.
Ces peuples ne pratiquent ni la coutume de faire
sauter les deux dents de devant chez les hommes , ni
celle de se couper la première phalange du petit doigt
chez les femmes, comme le faisaient généralement les
indigènes de la Nouvelle-Galles du Sud. Bien qu’ils
disposent de leurs femmes en faveur des Européens, on
n’a point appris que l’infanticide fût en usage chez eux,
non ])lus qu’aucune autre coutume cruelle ou barbare
de ce genre.
Suivant le lieutenant Jeffreys, les femmes sont beaucoup
plus agréables que celles de Port-Jackson, leurs
membres sont mieux proportionnés el leurs traits plus
gracieux. Elles tiennent aussi leur corps plus propre,
el empêchent leurs cheveux de devenir trop longs, en
ayant soin de les couper de temps en temps avec
deux morceaux de cristal de roche. Elles sont en général
douces, soumises et affectionnées. Comme elles
sont traitées avec dureté et tyrannie par leurs maris ,
il est souvent arrivé qu’elles ont quitté leurs tribus
pour s’attacher aux marins anglais qui fréquentent
leurs côtes pour la pêche de la baleine ou des phoques.
Quelque pénible que soit encore leur existence
avec ces hommes grossiers, ces malheureuses femmes
la trouvent douce en comparaison de celle qui leur est
réservée dans leur propre pays.
Les femmes qui se sont ainsi attachées à des Européens
ont ensuite une grande crainte de retomber
entre les mains de leurs compatriotes qui ne manqueraient
pas de les maltraiter cruellement, et souvent de
faire périr par le feu les enfans qu’elles auraient eus des
étrangers. Le lieutenant Jeffreys raconte ainsi ce qui
arriva un jour à une de ces malheureuses Tasma-
niennes.
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