Les serpens se montrent assez fréquemment, de
septembre à m a rs , dans les terrains très-humides
ou marécageux, mais ils sont moins dangereux
qu’à la Nouvelle-Galles du Sud: Toutefois le redoutable
serpent noir ( blak snake ) existe aussi dans cette
île. Les autres reptiles se bornent à une petite espèce
de lézard très-innocente.
Les insectes ne sont ni nombreux ni variés dans
leurs espèces, à l’exception des fourmis , des moustiques,
et d’une mouche verte assez commune. Il y a
aussi des scorpions et des mille-pieds, mais ils sont
rares.
Les côtes, les bâvres et les rivières offrent en
abondance divers poissons d’une bonne qualité. On
en pêche dans le Derwent trois espèces nommées
vulgairement la morue de roche, la tête plate et la
perche, mais aucune n’est très-estimée pour sa saveur.
Les requins et les marsouins remontent cette
rivière jusqu’aux environs de la ville, et l’on a souvent
tué dans Sullivan-Cove de grandes baleines noires ;
cette espèce abonde sur les côtes, mais celle qui fournit
le sperma-céti est rare.
Les rochers maritimes sont couverts de moules, et
l’on trouve en certains endroits de très-bonnes huîtres.
Les phoques, jadis assez fréquens sur les côtes de
Van-Diemen’s-Land, ont été tellement pourchassés
qu’ils sont aujourd’hui ires-rares.
Les richesses minéralogiques de cette île sont encore
aujourd’hui peu connues ; cependant on assure
qu’il s’y trouve des mines de cuivre, de f e r , d’alun
et d’ardoise, mais aucune n ’a encore été exploitée. La
pierre à chaux y est peu abondante ; on trouve de
bonne pierre de taille dans la partie méridionale, mais
celle du nord est moins favorisée sous ce rapport. Le
charbon de terre existe en plusieurs endroits, et l’on
en a découvert plusieurs veines ; mais il est probable
qu’elles ne seront exploitées qu’à l’époque où le bois
commencera à devenir rare et cher dans la ville. On
croit qu’il en existe une mine très-riche, à un mille de
la ville, dans la propriété de M. Emmit.
Les naturels de cette île paraissent décidément appartenir
à la race qui peuple en général toute la surface
de 1 A ustralie, bien que certains voyageurs aient
annoncé qu’ils en différaient à tel point qu’ils les considéraient
comme de véritables nègres. On ne peut
disconvenir que leur teint ne soit plus foncé et leurs
cheveux naturellement plus crépus que chez leurs voisins
de l’Australie. Du reste , même sta tu ru , même p i. c u i i .
conformation, memes traits du visage, et mêmes habitudes,
à quelques nuances près.
Réunis en petites trib u s , ils vivent principalement
de chasse et de pêche; les moules, les huîtres, les
lepas, les homards et les crabes leur offrent aussi de
précieuses ressources. On a avancé qu’ils ne reconnaissaient
aucune espèce de chef, mais les Anglais ont
cru remarquer le contraire ; chaque tribu aurait à sa
tete un homme auquel tous les autres rendraient
hommage et obéissance.
Ils ont des huttes dont la charpente est formée par
trois pièces de bois fichées en terre et réunies au somm
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