NOTES.
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Les naturels, assez peu nombreux, ont abandonné les bords
de la mer et sont maintenant refoulés dans l ’intérieur. Une
sorte de guerre à m o r t, qu’auront sans doute provoquée les
convicts échappés , est déclarée entre les Anglais et les naturels
; guerre dans laquelle ces derniers , moins nombreux ,
succomberont et finiront par disparaître tout-à-fait de l ’île ; de
sorte qu’il n’y en a que très-peu qui aient pris part à la
civilisation. Nous en vîmes un qui voulut même s’embarquer
avec n ou s, et qui montrait assez d’intelligence sous la grossièreté
de ses traits noirs.
Les désertions des condamnés, qui mènent une vie sauvage
dans les forêts , sont un grand fléau pour la colonie. Ils s’assemblent
quelquefois en assez grand nombre pour piller les
fermes isolées, en massacrer les babitans, et se livrer à toute
sorte de vengeances avant qu’on ait pu envoyer les troupes
nécessaires pour les réduire. Pendant notre séjour, aux fêtes
de N o ë l, un riche négociant nous apprit qu’on venait de dévaster
une de ses habitations. Cependant, on ne ménage pas
ces malfaiteurs, déjà condamnés en An gleterre, puisque dans
la seule année 1827 , i l y en eut environ cent cinquante d’exécutés.
{E x tra it du. Journal de M . Quoy.)
La ville de Hobart-Town est assise sur la côte occidentale
de la rivière Derwent. Elle a beaucoup de rapports avec
S yd ne y, et peut-être qu’elle est encore mieux pourvue que
cette dernière de denrées et de vivres fra is, propres aux navigateurs.
Derrière e lle , est une assez haute montagne, nommée
comme au cap de Bonne-Espérance, la Table. Il en descend,
en effet, des rafales d’une violence extraordinaire qui font
fortement incliner les navires à l ’an c re , et qui enlèvent de la
surface de la mer des tourbillons de vapeurs d’eau semblables
à des tourbillons de poussière. Nulle p a r i, nous n’avions
encore vu ce phénomène.
Les environs d’Hobart-Town sont moins beaux que l ’intéNOTES.
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rieur, où l’on trouve quelques autres villes et de très-belles
fermes. A notre arrivée, il n’avait pas plu depuis neuf mois.
Les naturels sont en guerre avec les colons ; mais ils sont
peu à craindre et relégués dans les montagnes. Ils diffèrent
étonnamment des indigènes de la partie de la Nouvelle-
Hollande dont ils ne sont séparés que par le détroit de Bass.
{E xtrait du Journal de M. Gaimard.)
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D’autre idée de distance que celle d’un retard habituel
de cent cinq jours.
Quoique les Anglais s’enorgueillissent de leur patrie et en
parlent avec fierté, ils la quittent cependant facilement, habitent
long-temps leurs colonies, y meurent même avec de très-
grandes fortunes. Ils ont cette différence avec nous qu’ils ne s’y
considèrent point en passant, qu’ils s’y donnent toutes les commodités
, et qu’ils y recherchent le même bien-être qu’ils trouveraient
dans leur pays natal. D e l à , pour ces colonies, le
grand avantage d’avoir des habitons q u i , loin de chercher à
amasser pour s’en aller le plus promptement possible, emploient
leurs capitaux à élever des fermes, agrandir l’agriculture
et faciliter le commerce. Et il y a beaucoup de ces individus.
Bien entendu que je ne parle pas de ceux q u i, sous
l’influence de quelque culpabilité, sont condamnés à demeurer
toute leur vie dans la colonie. Qu’on me cite une colonie quelconque
q u i, après vingt-cinq ans de fondation , aurait compté
parmi ses babitans un homme riche de près de trois millions ,
et qui y passerait volontairement ses jours , comme M. Kemple
en est un exemple à Hubart-Town. A - l-o n jamais vu , même
des F rançais avec cinq ou six milles livres de rente, aller s’étab
lir dans nos colonies? La plupart des fortunes qui s’y sont
faites n’appartcnaient-elles pas à des aventuriers qui se sont
hâtés d’a^n d onne r le pays, et de le priver de l ’influence de
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