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sort de son palais, au travers du cristal de deux yeux noirs et
brillans. Leurs visages sont arrondis, pleins et potelés, et les
pommettes sont moins saillantes qu’on ne l ’observe ordinairement
parmi les nations sauvages. Ils ont un beau n e z , modérément
é le v é , une bouebe bien proportionnée et une double
rangée de dents plus blanches que l ’ivoire le plus pur, Les
joncs à fossette et les doubles mentons sont communs dans les
jeunes gens des deux sexes. Les hommes ont le cou court et
épais, et généralement couvert par devant d’une longue barbe
noire qu’on laisse croître seulement à partir du menton. C e pendant
quelques-uns de leurs principaux chefs portent de
très-grandes moustaches. Ils ont de grandes oreilles, el leur
partie inférieure est percée d’une ouverture assez grande pour
recevoir un ornement de la grosseur d’un oeuf d’oie. Cet ornement
est souvent décoré avec des dents de diverses sortes de
poissons, des coquilles, des becs et des plumes d’oiseaux, et
des fleurs des vallées. Ils portent aussi des colliers do la même
nature. Ils ne sont guère tatoués que depuis le bas du cou
jusqu’au creux de l ’estomac. Souvent, sur la poitrine des
chefs, c’ est un tatouage non interrompu, représentant une
foule de figures fantastiques, exécutées avec beaucoup de goût
et de délicatesse. L ’habillement des deux sexes est semblable à
celui de leurs voisins de l’E s t, et il ne s’en distingue par rien
d’important. Ils portent des bracelets on écaille de tortue aux
-bras, et en nacre de perle aux jambes et à la cheville du pied.
Pour la propreté personnelle, ces insulaires pourraient défier
tout autre peuple de la terre. Ils sont naturellement gais,
affectueux, joyeux, vifs et actifs , extraordinairement doux et
affectionnés envers leurs femmes et leurs enfans , et pleins de
déférence et de respect pour la vieillesse.
En général, leurs femmes sont à peu près de la même taille
que les nôtres; leurs formes sont délicates, leur taille svelte et
leur buste admirablement moulé. Leurs pieds et leurs mains
ne sont pas plus grands que chez nos enfans de l ’âge de
douze a n s , et j ’ai souvent enfermé dans mes deux mains
la taille des filles de dix-huit >à vingt ans. Elles sont nu'
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biles à l ’âge de cent cinquante lunes, environ douze ans.
Elles ont la tête petite, le front é le v é , les yeux grands et
noirs, les joues pleines et potelées , le nez bien fa it, la bouebe
p etite, e t , ec qui ne manque jamais dans cette partie du
monde, des dents superbes, ce qui ajoute mille attraits à
chacun de -leurs sourires enchanteurs. Leurs oreilles sont
petites et leur cou très-délicatement formé ; par derrière
flottent leurs longs cheveux noirs, quand ils ne sont point
réunis sur la tête. Elles sont extrêmement modestes et d’une
grande sensibilité touchant certains chapitres. Souvent, on
voit la rougeur percer sur leur visage à travers leur teinte foncée.
Leur maintien annonce constamment le contentement et
la vivacité; leurs mouvemens sont élastiques et comparables à
ceux des Sylphides. Les Virginiennes Pocahontas, sous le
rapport des attraits personnels et des charmes du caractère, seraient
éclipsées par les femmes séduisantes du groupe de Bergh.
La chasteté et la fidélité dans le mariage semblent être des
sentimens innés chez ces peuples, et l’on conçoit à peine la possibilité
de violer ces vertus. Par conséquent, leurs liens conjugaux
sont presque toujours heureux. Une femme ne parle jamais
de son mari qu’avec un sourire de contentement, e t , dans
tous mes rapports avec e u x , je n’ai jamais vu un homme parler
durement ou insolemment à une femme. Les affections sociales
sont aussi très-fortes, e t , chez e u x , les relations de parenté les
plus éloignées semblent être plus sacrées que les rapports les
plus intimes parmi les Américains civilisés. Ils sont amis fidèles,
bons voisins , et montrent une obéissance implicite aux lois et
aux coutumes sous l ’empire desquelles ils vivent. Les actes
d’injustice et d’oppression sont à peine connus chez eux; mais
la charité, l’humanité et la bienveillance y régnent dans toute
leur étendue. Ils combattront vaillamment pour la cause d’un
ami ; mais ils ne conserveront ni haine ni rancune pour toute
injure qui leur sera personnelle. Les disputes individuelles sont
très-rares, et quand elles ont lieu leur conduite est toujours
basée sur les règles de l ’honneur et de la loyauté. Un homme
n’attaquera jamais son voisin, quelle que soit l’offense reçue,
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