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 chans;  que  ce  sont  eu.x  qui  ont  tué  les  Maras,  les  Français. 
 Avant d’arriver  à  Vanou,  un  naturel  va  nous  annoncer.  
 Mes  compagnons  de  voyage  redoublent  de  circonspection.  
 Bientôt Valié vient me  recevoir  très-amicalement.  En  entrant  
 dans V anou ,  les naturels disent  à  haute  voix que  je  suis  Valié,  
 et que  leur  chef Valié  est  Kaima.  Les  babitans  de  Nama  qui  
 m’accompagnent  disent  à  ceux  de Vanou  que  j’ai  établi mon  
 domicile  dans  leur  village  ;  Té  aligui  Kaima  motié-mohé  i-  
 Hama. — Le  chef Gaimard a  dormi  à Nama. 
 Mon ami  Valié  me  conduit  chez  lu i,  me  donne  dés  cocos  
 et  d’excellentes  mangues.  Il  fait  offrir  du  bétel  à  mes  guides.  
 Les  naturels  paraissent  tout  surpris  de  m’entendre  nommer  
 par  leur  nom  les  divers  chefs  de  Vanou  ,  de  Nama  ,  de  
 P a y o u ,  etc. 
 Aprèsnous être  reposés  pendant quelques  instans  ,  toujours  
 accompagnés  de mes guides  et d’un  nouveau  détachement que  
 me  fournit Valié ,  je  me  dirige  vers  la  rivière  A m ia ,  où j ’arrive  
 après  une  course  assez  longue  et  par  un  soleil  ardent.  
 L ’eau  du  bord  de  la  m e r ,  dans  laquelle  je  marchais,  était  
 brûlante. 
 La végétation  qui  entoure  la  rivière  Amia  est belle et bien  
 fournie comme  à  la  Nouvelle-Zélande.  Les  arbres y  sont  d’une  
 rectitude  admirable.  Je  vols  çà  et  là  des  bouquets  de  c o cotiers. 
 Les  habitans  de  Vanou  ,  comme  ceux  de  Nama  ,  vont  
 chercher  leur  eau  dans  de  longs  tubes  de  bambou.  La  distance  
 de  Vanou  à  l’aiguade  m’a  paru  être  d’un mille  et  demi  
 environ. 
 A  notre  retour,  mes  guides pressés  soit par  la  faim ,  soit par  
 la  crainte,  à  l’exception  de  d eu x ,  reviennent  tous  à  Nama  
 avant moi.  Les  deux  chefs  Valié  et Moa  m’accompagnent jusqu’à  
 l’aiguade  du  côté  de Nama. 
 J’arrive  au  moment  où  les  femmes,  revenant  de  la  pêche,  
 apportent  une  immense  quantité  de  grands  bénitiers  et  de  
 grands  troques. 
 Je  vois  aujourd’hui,  pour  la  première  fois  ,  à  côté  de  la  
 maison  des  esprits,  et comme  jetées  par  terre sans  aucun  soin,  
 deux  nouvelles  têtes  de  naturels.  Peut-être  les a-l-on  retirées  
 de  la maison  sacrée,  pour  que  j'e  les  prisse  pas  pour  des  
 têtes  de  papalan-hi,  attendu  quê  je  ne  cesse  de  .prendre  des  
 informations  relativement  à  ces  dernières  ,  et  de  promettre  
 des  haches  et  du  drap  rouge.  On  me  fait  toujours  la  même  
 réponse  :  Ciaïpapa-lan^hi —   pas  de  blancs. 
 A  mon  dîn er ,  des chefs m’apportent du  poisson, des  troques,  
 des  ibié {Inoearpus  cdulu),  des mangues  et  des  cocos. 
 Un  peu avant  la  nu it,  arrive  un  moment  d’alerte  occasioné  
 je ne  sais  par  q u o i,  mais  probablement  par Hambilton  ,  qui  
 cherchait  son  couteau  sans  le  trouver.  Peut-être  est-ce  un  
 soupçon,  qu’il  a  laissé  paraître  !...  I l  aurait  eu  tort  en  cela ,  
 car jusqu’à  présent rien  ne  peut  nous  porter  à  concevoir  e tà   
 plus  forte  raison  à  exprimer  le  plus  léger  soupçon.  Védévéré  
 montrait Hambilton  de  temps  en  temps en parlant avec  colère.  
 Je  lui ai  dit  quelques  mots  pour  le  calmer  ,  ne  sachant  ce  qui  
 l’irritait. Tous  les  autres insulaires me disaient  ichidi—  ce  n’est  
 rien  —   et ils  ajoutaient que Védévéré n’avait pas  l ’intention  de  
 nons  tuer  à  coups de  flèche. 
 Tous  ces  hommes ont  parlé  long-temps  après  à  haute  voix.  
 L ’un  d’eux  a  nommé  Valié.  Est-ce  que  par  hasard  le  nom  de  
 mon  ami  de  Vanou  serait  à  leurs  yeux  un  titre  de  con.sidéra-  
 tlon  ou  de  crainte?  Peu  à  peu  tout  s’est  calmé. Mon  intention  
 était  de  faire aujourd’hui  quelques cadeaux à Naro ,  à Védévéré  
 et  à  leur  famille;  mais  j’ai  cru  devoir  différer,  ne  voulant  
 pas paraître  céder  à  leurs cris  et  à  leur  colère. 
 J’ai  bien  dormi,  quoique toujours  fort  durement,  et malgré  
 les moustiques et la  fumée. 
 Le  lendemain  i" '  mars,  je  vois  les  femmes  partir  de  très-  
 grand  matin  dans  les  pirogues,  soit  pour  aller  pêcher,  soit  
 pour  aller  sur  la côte  cueillir  des  cocos,  des  fruits  à pain  ,  des  
 ignames,  des taros,  e t c ,. 
 Je  fais  quelques  pré.sens  au  vieux  chef,  à  son  fils  et  à  tons 
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