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eut lieu sur la rive gauche de la rivière, dans un
endroit nommé Risdon, à dix-huit milles de l’embouchure
du Derwent.
L’année suivante, au mois de février, le lieutenant-
colonel Collins vint prendre le commandement de la
colonie, et la renforcer d’un nombre considérable de
colons, envoyés directement de l’Angleterre. Ce
nombre allait à trois cent soixante-sept prisonniers
du sexe masculin et douze femmes libres. Collins
transféra le siège de l’établissement sur la rive opposée
du fleuve, à l’endroit où s’élève maintenant la
ville de Hobart-Town. Cette dernière situation fut
préférée, à cause du beau ruisseau qui traverse l’enceinte
actuelle de la ville.
Les colons éprouvèrent d’abord de grandes privations.
L’ile ne pouvait leur fournir aucune des ressources
auxquelles ils étaient accoutumés, et ils
étaient obligés de réserver les bestiaux pour les faire
reproduire , ce qui les privait de viande fraîche. Heureusement
, cette disette se trouvait en quelque sorte
suppléée p arla quantité d’emus, de kangarous et d’autre
gibier dont l’île était alors abondamment pourvue.
Les indigènes voulurent se présenter amicalement
devant leurs h ô te s, mais le lieutenant Jeffreys, qui
commandait le détachement en l’absence de Bowen,
s’étant malheureusement trompé sur la nature de
leurs intentions, les reçut à coups de canon et de
fu s il, et plusieurs de ces malheureux sauvages furent
tués ou blessés. De ce moment, les insulaires
conçurent contre les Anglais la haine la plus invétérée,
el ne cessèrent de leur en donner des preuves toutes
les fois qu’ils en trouvèrent l’occasion. Il y a lieu de
croire que les mauvais trailemens qu’ils essuyaient
souvent de la part des vagabonds de la colonie,
bash-range rs, contribuèrent à entretenir ces dispositions
hostiles.
Un autre établissement fut fondé en octobre 1804
à Porl-Dalrymple, sur la partie septentrionale de
l’île, sous le commandement du lieutenant-colonel
Patterson.
Les premiers moutons furent apportés dans l’île ,
en 1807, de l’Inde et de l’île Norfolk. Le bétail de
Hobart-Town , qui provenait du Bengale, était d’une
qualité inférieure à celui du port Dalrymple.
P a r les soins , les talens et l’infatigable activité du
lieutenant-colonel Collins, la colonie fit de rapides
progrès , et la ville de Hobart-Town se peupla promptement
de maisons régulières et proprement construites.
Cet estimable gouverneur mourut subitement,
le 24 mars 1810, e t, dans l’espace de trois an s , la
colonie fut administrée provisoirement tour à tour
par le lieutenant Edward L o rd , le capitaine W . Murray
et le lieutenant-colonel Andrew Geils.
Le colonel Davy fut le second gouverneur en titre
de Van-Diemen’s-Land. Il y arriva le 4 février 1813,
et en partit le 9 février 18117. Ce fut le colonel William
Sorrel qui lui succéda, et qui dirigea la colonie
jusqu’au 14 mai 1824, où il repartit pour l’Angletérre,
emportant avec lui l’estime et l’affection de tous ceux
qui lavaient connu. Sorrel fut à la colonie de Vanlü