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1828.
Mai.
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alarraans qui ont tant inquiété le gouverneur au
sujet de nos malades. L’alcade Flores a été appelé à
Agagna pour fournir, à ce su je t, des renseignemens
positifs.
Nous avons reçu des grains et quelques rafales de
vent du N . E .; mais nous sommes si solidement amarrés
, que nous ne craignons rien. Si nous venions à être
emportés au la rge, je ne sais trop où nous irions faire
tète ; car il arrive quelquefois que nous ne sommes
que cinq ou six personnes à bord, tout le reste de
l’équipage se trouvant occupé à terre à divers travaux.
Flores estrevenu d’Agagna avec l’Anglais Anderson,
qui remplit les fonctions de capitaine de port à Gouaham
, et paraît posséder toute la confiance du gouverneur.
C’est un homme de bonne mine, d’un ton fort
décent, et qui parle passablement français. Il a servi
quelque temps sur V Uranie, en qualité de chef de
timonnerie, ce qui fait qu’il connaissait déjà MM. Quoy
et Gaimard.
Comme je soupçonnais que le but principal de la
mission d’Anderson était de constater ce qu’il y avait
de vrai dans la prétendue contagion de l’Astrolabe,
je lui ai fait donner à cet égard les explications les plus
détaillées parM. Quoy; puis j’ai ajouté que pour bannir
toute inquiétude de l’esprit du gouverneur, je lui
renouvelais les propositions que j’avais déjà faites à
Flores , c’est-à-dire d’interdire toute espèce de communication
entre les malades et les habitans. Un cordon
sanitaire serait formé autour du couvent; des
Français et des Espagnols seraient commis pour le
faire observer rigoureusement, et quiconque tenterait
de l’enfreindre serait sévèrement puni.
Mais Andcrson, qui sans doute avait déjà eu le
temps de s’assurer qu’il n’y avait rien de contagieux
dans la fièvre de l’Astrolabe, s’empressa de déclarer
que mes propositions étaient parfaitement inutiles ,
attendu que le gouverneur ne conservait pas le moindre
soupçon a cet ég a rd , et que lui-même avait été
envoyé pour me donner cette assurance de sa part ;
qu’ainsi c’était une affaire totalement finie, et qu’il n’en
fallait plus parler.
Anderson a passé une bonne partie de la soirée à
bord; en conversant avec lu i, je me suis procuré
quelques renseignemens qu’on sera bien aise de retrouver
ici.
« Le banc de Sainte-Rose , indiqué sur les cartes
espagnoles à dix ou douze lieues de Gouaham, et
que M. Duperrey a conservé sur sa carte générale
des Carolines, paraît ne point exister : divers navires
ont récemment passé sur sa position sans rien
trouver.
» La plupart des Carolins qui viennent à Gouaham
appartiennent à Satawal ; ordinairement ils se rendent
d’abord à lo u la ï, puis ils passent à Lamourrek, et
c’est de là qu’ils se dirigent sur Gouaham. — Ces peuples
sont doux , pacifiques , incapables d’agression ,
ils n ont pas meme d’armes. — Il n’en est pas de même
des habitans des îles Pelew, qui sont devenus très-
entreprenans, Il y a peu d’années, un navire baleinier
lut attaqué en pleine mer par ces sauvages. Peu s’en
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