L e gouvcrnetir sir G alb raith L ow ry Cole et lady F ran c is
furent remplis de prévenances po ur nous. L a d y F ra n c is , qui
a laissé, ainsi que s ir L ow ry C o le , des souvenirs si honorables
à M a u r ic e , est une femme de l ’esprit 1e plus o rn é , q u i parle
le français avec une pureté , une élégance et une facilité que je
n’ai jamais vues à un plus haut degré, même dans les meilleures
sociétés de Londres.
A Sainte-Hélène , je fis deux fois le pèlerinage de Longwood
et du tombeau de Napoléon. De Longwood nous allâmes v isiter
la maison de campagne qu’habitait le général Bertrand , et
par un sentier étroit et rapide nous arrivâmes au tombeau.
C ’est là q u e , sous des saules , enfermée encore sous une g rille
de fer, repose la victime de l’hospitalité britannique
L e brigadier-général Charles D a lla s , gouverneur de S a in te -
Hélène , nous invita à passer plusieurs jou rs à P la n ta t io n -
House où nous reçûmes l ’a c cue il le plus distingué de la part du
gouverneur et de sa famille . Nous fîm es, avec le général et
mesdames D alla s, une course charmante au P ic de D iane , dont
1 élévation au-dessus du niveau de la mer est de 2,697 pieds
anglais. A rr iv é s au sommet du dernier p ic , nous découvrîmes
toute l i l c , mais la brume v in t bientôt la dérober en partie à
nos regards. Cette promenade nous p lu t singulièrement par la
mobilité du paysage; et l ’on concevra facilement cette remarque
lorsqu’on saura que nous marchions presque constamment
sur la crete onduleuse des montagnes. A chaque instant nous
découvrions des champs de verdure et des bouquets d’arbres
qu i contrastaient agréablement avec les parties nues et arides
de n ie .
D ans le cabinet d’H is to ire naturelle de M. Robert F ran c is
Scalc , nous remarquâmes, pa rmi d’autres échantillons fort
■ J e devrais d i r e , pour être plus ju s te , la victime du Prince-Régent et
de Castlereagh ; car le moment est sans doute venu de ne plus rendre les
peuples responsables des crimes ou des rigueurs odieuses dont peuvent se
l’endre coupables les chefs de leur gouvernement.
c u r ie u x , une hélice fossile, qui provient des amas coquilliers
marins observés par cc naturaliste sur la montagne de Elagstaff-
H i l l , à 692 mètres au-dessus du niveau de l ’Océan.
P a rtis de Sainte-Hélène le 2 février 18 29 , nous arrivons le 7
a 1 Ascension; le 12 mars au détroit de G ib ra lta r , et le 19 à
Marseille, six jo u rs avant l ’arrivée de l ’Astrolabe.
Cent à M a rse ille , sur les bords de l ’H u v cau ne où je suis né,
que v in t se terminer notre longue et dramatique navigation.
Je ne veux pas consigner ic i toutes le.s réflexions qu’elle a fait
naître en m o i; je me bornerai à in d iq u e r , en termes bien
modérés, quelques-unes des impressions que j ’a i reçues.
Dans une expédition de ce genre où i l y a des pé rils et des
fatigues à supporter, où la constance et l ’énergie sont si souvent
mises à l ’épreuve, i l faudrait un équipage choisi et entièrement
composé d’hommes de bonne volonté. P a r suite de la
mauvaise disposition que M . d’U rv ille avait rencontrée chez
les autorités locales, il s’était vu réduit à cho is ir un grand
nombre de nos matelots dans les prisons de T o u lo n . Aussi le
résultat d’une pa re ille mesure ne se f it - il pas long-temps
attendre; et au premier danger q u i se pré.senta , c’ét.rit à la
N o u ve lle-Z é land e , dans la passe des F ran ç a is , nous eûmes la
d o u leu r, je d ira i presque la honte, de v o ir que la p lu p a rt de
nos hommes étaient d’une p u sillanimité qu i dépasse tout ce
qu’on peut croire. P lu s tard, la vue des récifs jo inte à celle des
sauvages vint augmenter encore cette étonnante p o ltro nn erie ;
et notre équipage, toujours si bien n o u rri et si bien traité, dek
vint d’une exigence difficile à faire comprendre. Des plaintes
nouvelles nous fatiguaient sans cesse. E t cependant i l eût été si
facile de donner à l'Astrolabe des hommes dignes de la mission
qu’e lle avait à rem p lir !
U n autre inconvénient que nous devons signaler chez nos
m a r in s , c’est la fureur de re c u e illir des objets d’histoire nature
lle , et le soin de les dérober même à nos regards , lorsqiie
faire se pouvait. L ’exemple suivant en donnera une idée : des
pêcheur.» de Port-Wc.storn , que nous avions chargés de non.»