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Juillet.
lesseui’s de cet établissement, et particulièrement
M. Cuvier, tenaient beaucoup à le posséder; à cette
époque j ’imaginais encore qu’ils nous sauraient quelque
gré de nos efforts persévérans pour être utiles à
leurs travaux.
Je demandai à M. Merkus s’il ne plaisantait point
à l’égard des babiroussas, et s’il était réellement disposé
à me les céder ; il m’en donna sa parole positive.
Dès-lors mon parti fut pris, et je lui dis que j ’étais
résolu à le suivre à Manado. 11 me fit observer seulement
qu’il devait partir le mercredi suivant 16 juillet
; je lui répondis que je serais prêt ce jour même,
pourvu qu’il donnât l’ordre aux bureaux de me faire
sur-le-cbamp délivrer les objets que je demanderais,
et il s’engagea formellement à lever tous les obstacles
qui pourraient m’arrêter.
51. Merkus m’a confirmé que la corvette et le brick,
expédiés dernièrement pour la Nouvelle-Guinée,
avaient l’ordre d’y fonder un nouvel établissement,
de reconnaître tonte la partie occidentale de cette
grande île, depuis le cap Welscb jusqu’au cap de
Goede-Hoop, et d’en prendre possession au nom de
la Hollande. 11 m’a laissé entrevoir que cette démarche
était dictée par la. crainte de son gouvernement
touchant les dispositions de l’Angleterre, et pour arrêter
ses progrès vers cette partie des colonies hollandaises.
Les établissemens fondés sur la presqu’île
Melville, aux portes des .Moluques, ont causé de ju stes
soupçons aux maîtres du monopole des épices :
ils ont voulu du moins fermer l’accès de la Nouvelle-
Guinée à la nation du monde la plus entreprenante.
Les guerres de Java continuent ; elles sont ruineuses
pour les deux nations, et causent de graves
inquiétudes aux Hollandais. La liberté du commerce
doit être accordée aux Moluques, moyennant certaines
restrictions ; toutefois le monopole sera maintenu
à Amboine pour le girofle, et à Banda pour la
muscade.
51. 5Ierkus m’a assuré que la seule ville d’Amboine
contient au moins dix mille habitans, d’après un
recensement fait avec soin depuis deux ans. Pour la
première fois j ’ai goûté du durion et du ramboutan;
le premier exhale une odeur d ’oignon repoussante,
et sa saveur m’a paru d’une médiocre qualité ; cependant
on dit que ce fruit paraît exquis à ceux qui ont
pu s’y accoutumer. La saveur du ramboutan approche
beaucoup de celle du litchi, que je trouve agréable
et très-rafraîchissante.
Seul parmi foutes les personnes de l’Astrolabe,
51. Lesson a reçu des lettres de son frère. Mes espérances
relativement au ministère ont été cruellement
déçues. Pas une marque de souvenir pour l’Astrolabe,
pas un mot d’encouragement. J e comptais avoir
quelque faveur à annoncer, et il m’a fallu garder le
silence. Mes recommandations n’avaient probablement
pas paru assez intéressantes pour qu’on daignât
s’en occuper. Je me flatte du moins qu’à mon
arrivée à l’Ile-de-France ce long oubli cessera, et que
j ’y trouverai les récompenses des longs et pénibles
travaux de l’Astrolabe.
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