NOTES.
présenter une ouverture suffisante pour y introduire des morceaux
d’un bois très-léger , qui sont souvent aussi gros que le
poignet. Cet ornement est en général enrichi d’une variété de
belles plumes, de dents de requin , etc. Ils portent aussi au
cou des colliers en écaille de tortue, nacre de perle et touffe de
belles plumes. Leur corps est couvert de tatouage , et cette
opération est généralement exécutée d’une manière tout-à-fait
agréable à l’oe il, présentant l ’aspect d’une armure. Ils se teignent
les cheveux en rouge, et la figure en jaune et en blanc,
excepté lorsqu’ils vont à la guerre ; ca r, dans ce dernier cas,
ils se peignent le visage en rouge pour se donner un air plus
féroce.
Les femmes sont petites, douées de jolis traits et d’un oeil
noir étincelant qui respire la tendresse et la volupté. Elles ont
la gorge arrondie et bien fournie , la taille élancée , de petites
mains et de petits pieds , les jambes droites et la cheville du
pied peu saillante. En un mot, elles semblent, à tous égards,
admirablement formées pour les plaisirs de l ’amour. En mettant
de côté nos préjugés touchant certaine complexion ,
les attraits personnels de ces femmes sont d’un ordre très-distingué.
Néanmoins, elles ue négligent point l ’aide étrangère
de la toile tte , car elles se décorent des plumes et des coquilles
les plus riches qu’elles peuvent se procurer par l ’affection de
leurs parens et de leurs frères, ou la galanterie de leurs amans
ou de leurs maris. Elles portent autour de la tête et du cou
diverses sortes d’ornemens faits avec des dépouilles d’oiseaux
et de poissons; leurs bras et leurs jambes sont décorés de la
même manière , tandis que leur gorge est tatouée légèrement,
mais avec goût. Elles portent également un petit tablier de
huit pouces de large et de douze pouces de longueur, orné
sur les bord.s d’une manière très-ingénieuse et enrichi, dans le
milieu, d’un ornement en petites coquilles de choix. Par-dessus
le tou t, elles portent un manteau ou tunique, fabriquée avec
une belle herbe soyeuse, tissue avec beaucoup de goût et d’hab
ile té , et quelquefois bordée d’une frange élégante. Cet babillement
a huit pieds environ de longueur, sur six de la rg e ,
avec un trou dans le milieu, tout juste assez grand pour laisser
passer la tête ; il ressemble beaucoup au poncho des Américains
du Sud.
Les devoirs et les occupations des femmes consistent dans la
fabrication de toutes les étoffes, des lignes de pêche et des
filets, dans le soin de la cuisine et dans celui d’élever les enfans.
Elles s’acquittent de cette dernière tâche avec une attention et
une tendresse exemplaires. Elles sont douces et affectionnées
envers leurs maris, et à leur tour ceux-ci traitent leurs femmes
avec une délicatesse et des égards qui pourraient faire
rougir beaucoup de chrétiens. En un mo t, elles paraissent
dignes de répondre aux efforts des missionnaires qui attacheront
plus de prix à la pratique de la religion qu’à sa théorie.
Les deux îles de l’Ouest, comme je l’ai déjà d it, sont peuplées
par environ quinze mille Indiens de couleur de cu iv r e ,
qui sont un peu inférieurs pour la taille à la tribu des noirs
que je viens de décrire. Les hommes n’ont en général que cinq
pieds huit pouces, mais ils sont plus forts, plus vigoureux,
plus athlétiques et mieux constitués pour la guerre et pour les
fatigues que la peuplade de couleur plus foncée. Ils sont très-
actifs et d’une force remarquable. Parmi eu x, j ’en ai vu p lu sieurs
qui ne pesaient pas plus de cent cinquante livres chacun,
et qui soulevaient notre petite ancre de bossoir, pesant plus
de six cents liv r e s , en apparence avec autant de facilité que
j ’aurais soulevé un poids de cent livres; pourtant ils vivent
uniquement de fruits et de poisson, sans excitans d’aucune
espèce. Ils ont le corps droit et arrondi, la poitrine saillante,
les membres nerveux, les mains et les pieds bien conformés.
Leur teint est d’une couleur de cuivre très-pâle ; leurs chev
eu x , longs et noirs, sont en général proprement réunis
au sommet de la tête. Ils ont le front élevé et proéminent,
indice ordinaire des facultés intellectuelles. A u bas de cette
partie, spécialement chez les femmes, règne une paire de
longs cils soyeux, noirs comme le jais et fortement arqué.s.
On dirait d’une draperie ou de rideaux sous lesquels leur ame
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