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 nieiicent  le  combat  le  matin  ,  et  le  continuent  jusqu’il  ce  que  
 l ’un  des  partis  succombe.  Si  ce  sont  les  assaillans,  ils  abandonnent  
 leurs pirogues  et  leurs  armes aux vainqueurs  qui  sont  
 obligés  de  donner  un  festin  aux  vaincus  et  de  les  ramener  en  
 sûreté  sur  leurs  île s,  où  un  traité  de  paix  est  ratifié  par  un  
 nouveau  festin  qui  dure  deux  jours.  Les  deux  peuples  sont  
 ensuite  en  deuil  pendant  quinze jou rs ,  en  l ’honneur  de  leurs  
 amis  tués  dans  le  combat.  Après  ce la ,  les  relations  d’amitié  
 sont  renouvelées,  et  les  insulaires  des  deux  tribus  vont  et  
 v ien n en t,  comme  de  coutume,  les  uns  chez  les  autres. 
 D ’autre  p a r t,  si  les  assaillans  sont  victorieux,  les  autres  
 acquiescent  à  leurs  demandes  el  font  le  traité  le plus favorable  
 que  les  circonstances  puissent  leur permettre,  toujours  ratifié  
 par  un  festin  qui  dure  deux  jours.  Les  prisonniers  faits  dans  
 l ’action  appartiennent  aux  individus  qui  les  prennent,  si  leur  
 parti  remporte  la  victoire;  autrement,  ils  sont  rendus  aux  
 vainqueurs; mais  les hommes  du  parti  qui  cède  ne  sont jamais  
 considérés,  ni  traités  comme prisonniers;  ils  sont  traités  honorablement  
 et  reconduits  chez eu x,  comme  on l ’a déjà  dit. 
 Les  armes qui servent  dans ces  combats  consistent en  lances  
 d’un  bois  très-léger  et  armées  de  pointes  en  silex  ou  en  os  de  
 poisson;  iis  ont  aussi  des  lances  d’une  autre  espèce,  en  bois  
 très-pesant,  d’environ  quinze  pieds  de  longueur,  terminées  
 en  pointe  acérée  et  durcies  au  feu.  Ils  envoient  ces  lances  à  
 la  distance  de  trente  ou  quarante  verges  dans  un  but  de  la  
 taille d’un  homme ,  et ne  le manquent jamais ;  mais  ils le frappent  
 ordinairement près  du  centre.  Les  pointes  de  leurs  armes  
 ne  sont  point  empoisonnées,  et  je  ne  saurais  dire  si  c ’est  par  
 un  sentiment  d’honneur  ou  bien  par  défaut  de  moyens.  
 Leurs  casse-têtes  sont  fabriqués  avec  une  espèce  de  bois  
 qui  ressemble  beaucoup  à  notre f u s t i c ;  ils  ont  six  ou  huit  
 pieds  de  lon gu eu r ,  sont  de  la  grosseur  du  poignet  à  chaque  
 extrémité,  mais  un  peu  plus minces  au  milieu,  et  sont  bien  
 travaillés,  bien  polis  et  quelquefois  élégamment  ciselés.  Ces  
 sauvages  les  tiennent  par  le milieu  et  s’en  servent  de  la  même  
 manière qu’un  Irlandais fait de son shilaleh. J’ai vu un  homme, 
 avec  cette  arme,  en  tenir  une  demi-douzaine  à  distance.  
 Les  frondes,  avec  lesquelles  ils  commencent  d’ordinaire  le  
 combat,  sont  faites  avec  les  fibres  de  l’écorce  d’un  arbre  et  ont  
 environ  trois pieds de  longueur quand elles  sont doublées. A u   
 centre  est  proprement  pratiquée  la  poche  pour  recevoir la  
 pierre,  qui est d’ordinaire de  la  grosseur  d’un oeuf  d’o ie,  et  ils  
 peuvent  la  lancer  à  cent  ou  cent  cinquante verges  avec  assez  
 de  précision. 
 Les habitations de  ces  insulaires  sont  bien  conçues  et  ingénieusement  
 exécutées.  Pour  la  grandeur,  elles  varient de  vingt  
 à  soixante  pieds  de  longueur,  et  de  dix  à  trente  pieds  de  largeur; 
   elles n’ont  que  le  rez-de-chaussée,  avec  des  toits  angulaires  
 proprement  recouverts  de  feuilles  de  cocotier  ou  d’autre  
 palmier,  qui  les  rendent  complètement  impénétrables  à  l ’eau.  
 Durant  la  saison  pluvieuse ,  les  côtés  de  la  maison  sont  garnis  
 de  larges  nattes  que  l ’on  met  en  place  à  la  fin  de  novembre  et  
 que  l ’on  enlève  vers  le  premier  février  ,  pour les  serrer  sous  le  
 faîte  du  to it ,  dans  un  lieu  destiné  à  cet  objet.  A u s s i,  durant  
 près  de  dix mois  ,  l’air  circule  librement  au  travers  de  toutes  
 les  parties  de  la  maison  ,  la  nuit  comme  le  jour.  Quand  on  
 en lève ,  en  fé v r ie r ,  les  nattes  à  l’épreuve  de  l ’e a u ,  on  les  remplace  
 ,  pour  la  belle  saison  ,  par  des  nattes  à mailles  ouvertes,  
 ressemblant, pouiT’aspect, aux filets de bastingage ou des voiles  
 d’étai  d’uu  vaisseau  ,  qui  servent  très-bien  de  persiennes.  Les  
 planchers sont tapissés  de nattes  gros.sières ,  qui sont  régulièrement  
 lavées  une  fois par  semaine  au bord  de  la mer. 
 Leurs  lits  sont  des  nattes  souples  et molles,  mais  très-bien  
 travaillées,  et les  plus  délicats  en  ont plusieurs empilées  l’une  
 sur l ’autre.  Quelquefois  les  femmes qui  sont mères  ont des corbeilles  
 ou  berceaux  en  osier  suspendus  au  toit  de  la  maison  
 pour  servir  de  couchettes  aux  jeunes  enfans.  Ils  ont  aussi  une  
 espèce  de  lit  ou  plutôt de litière  très-ingénieusement imaginée  
 pour les malades;  c’est une  grande natte  forte  ,  étendue sur un  
 châssis  de  bambou  élevé  d’environ  dix-huit pouces  au-dessus  
 du  p lan cher,  et  garnie  sur  les  bords  de  filets.  Ces  nattes  sont  
 pourvues dans  le milieu d’un t ro u , afin  de permettre  au malade 
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