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 sont  assez  éloignées  pour  permettre  de  s’avancer  dans  la  campagne  
 ;  en  suivant  un  sentier  qui  est  à  la  droite  du  for t,  on  
 peut  pénétrer  dans  l ’intérieur  jusqu’à  une  lieu e ,  dit-on.  Le  
 matin,  et  le  soir  surtout,  on  jouit  d’une  fraîcheur  délicieuse  
 sous  une  allée  continue  de  jacquiers,  d’arbres  à  p a in ,  et  
 d’autres  grands  végétaux  d’une  hauteur  prodigieuse.  On  ne  
 peut  faire  un  pas  sans  voir  plusieurs  espèces  de  très-beaux  
 perroquets. 
 Cette  île ,  dont  le  nom  signifie  oiseau  en  malais,  abonde  en  
 vivres.  Les oeufs  y   sont  communs  et  les  volailles  presque pour  
 rien  :  cela  tient  h. ce  que  les  Malais  en  consomment  p eu ,  et  
 qu’ils  ne  peuvent  se défaire  du  superflu  avec  les  navires  marchands  
 qui  s’empresseraient  d’y  aborder,  s’il  n’était  pas  expressément  
 défendu  d’en  recevoir.  I l  serait  assez  difficile  au  
 gouvernement  hollandais  de  donner  de  bonnes  raisons  de  ces  
 prohibitions.  Si M .  d’Urville  n’eût  pas  pris  la  précaution  de  
 faire traduire en hollandais,  à Amboine,  le  sauf-conduit du  roi  
 Guillaume,  qui est écrit en  français,  il est probable que  le  résident  
 de  Bourou,  qui  n’entend  point  cette  langue,  ne  nous  eût  
 pas  reçus.  De  pareilles  difficultés  furent  faites  à  la  corvette  la  
 Coquille.  Nous demeurâmes  à  Bourou  sept  jours,  pendant  lesquels  
 les Malais ne  cessèrent de  nous  fournir du  poisson  et  des  
 fruits. 
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 Et  ils  se  gravent  dans  la  mémoire  pour  n’en  jamais  
 sortir.  • 
 Nous allâmes  rendre visite  au  gouverneur  dans sa  jolie maison  
 de  campagne,  située  à  l’extrémité  de  la  ville.  M.  Merkus  
 est  un  homme  jeune  dont  les  manières  sont  aussi  simples  
 qu’agréables ;  il  parle  le  français  comme  sa  langue  naturelle,  
 et  la  douceur  de  sa  physionomie  inspire  la  conliance  au  premier  
 abord.  On  peut  vraiment  dire  qu’après  une  heure  d’entretien  
 on  est  avec  lui  comme  on  y  serait  toute  la  vie.  I l  a  le 
 talent,  ou  plutôt  le  naturel,  de  faire  de  manière  à  ce  qu’on  ne  
 croit point  être  avec  le  gouverneur  des  îles Moluques;  on  ne  
 trouve  en  lui  ni  la  hauteur,  ni  la  réserve  insignifiante  des  personnes  
 de sa  classe  ;  il vous donne simplement  et  avec  vérité les  
 renseignemens  qu’on  lui  demande,  sans  vanter  ni  exagérer  les  
 choses  de  son  gouvernement.  -   Cette  entreprise  est  bonne.  
 —   Cet établissement  ne  rapporte  rien,  ou  est  mal  concu.  —   
 Voilà ses paroles;  bien  différentes  de  celles  de  certains gouverneurs, 
   qui  veulent  que  tout  ce  qu’ils  administrent  soit beau  et  
 admirable.  Quoique  M.  Merkus  ait  résidé  long -  temps  dans  
 les  Moluques,  il  en  est  parti  emportant  les  regrets  de  tous  les  
 babitans d’Amboine,  regrets qui  .se manifestèrent par l ’émotion  
 la  plus  vive  dans  les  toasts  qui  lui  furent portés. 
 Il  eût  bien  voulu  nous  être  utile  dans  nos  recherches  d’histoire  
 naturelle,  mais  son  prochain  départ  ne  lui  en  lai.ssa  pas  
 la  facilité,  pour  Amboine  toutefois.  Il  ne vit  d’autre  expédient  
 que  de  proposer  à  M.  d’Urville  de  venir  avec  lui  sur  l ’île  
 Célèbes,  où  son  navire  était  obligé  de  rester  quelques  jours  
 pour y   faire  son  chargement,  et  que  là  il  nous  donnerait  deux  
 babiroussas,  sorte  de  cochons  qui  portent  des  dents  recourbées  
 vers  le  nez,  et  qu’on  ne  connaît  point  encore  en  Europe.  
 Le  commandant ne balança  point  à procurer au  Jardin  du  Roi  
 des animaux  aussi  rares,  d’autant  plus  que  ce petit  détour  de  
 route  pouvait  augmenter  les  travaux  géographiques. 
 On  nous  donna  à Amboine  des  renseignemens  sur  la  colonie  
 que  les  Holbindais  venaient  de  former  à  l’extrémité  sud  de  la  
 Nouvelle-Guinée,  dans  le  détroit  de  T o rrè s,  à  l’opposite  de  
 celle  des  Anglais  dans  la  Nouvelle-Hollande.  Ce  n’est  même  
 que  pour  prévenir  l’envahissement  de  la  Nouvelle-Guinée,  
 qui  touche aux possessions  hollandaises par  les An gla is,  qu’on  
 s’est  déterminé  à  faire  un  établissement  qui  ne  peut  offrir  
 aucun  avantage.  I l  réussira  sans  aucun  doute  dans  le  développement  
 qu’on  voudra  lui  donner,  parce  que  ce  sont  des  habitans  
 des Moluques  et  non  des  Européens  qu’on  y   a  envoyé.  
 L ’officier  de marine  qui  va  fonder  l ’établissement  est  en  même 
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