tais des expériences thermométrographiques que je
renouvelai à trois ou quatre reprises avec le plus
grand soin. La température de l’air libre à l’ombre
étant de 22°, 6, celle des eaux du lac à la surface
était de 2ô<>, 1, et à treize brasses de profondeur
de 24°, 2. Du reste , cette profondeur était trop peu
considérable pour que ce résultat fût d’aucune importance
en physique. Mais il s’est trouvé fort malheureusement
que ce lac, dont on m’avait tant vanté
l’immense profondeur, n ’a offert nulle part ailleurs
un champ plus favorable à mes observations. Le kapala
balak, voyant que je désirais vivement rencontre
r un plus grand fond, se saisit d ’une des lignes, et
eut la constance de sonder dans toute la longueur
du lac ; sa profondeur se trouva avec une régularité
surprenante de douze ou treize b ra sse s, et cela le
plus souvent jusqu’à toucher ses bords. Il en résulte
que ce lac une fois desséché formerait une vaste
plaine très-uniforme; mais il faudrait pour cela que
le h t du Manado fût creusé de toute cette profondeur
de soixante-cinq pieds jusqu’à la cascade, ce qui
n ’aura probablement jamais lieu.
Le gouverneur et M. Guilbert nous avaient rejoints
et étaient entrés dans notre pirogue, oû nous nous
trouvions maintenant au complet. Le vent fraîchit
assez pour soulever de petites lames courtes et saccadées,
qui menaçaient parfois de chavirer notre embarcation
trop volage; je n ’eusse fait qu’en rire pour
mon compte particulier, attendu que la côte n ’était
pas assez loin pour qu’il m’eût été impossible de l’at182S.
Juillet.
teindre à la nage ; mais il y avait de mes compagnons
que cette crainte tourmentait davantage et avec raison.
Toutefois, nous abordâmes sans accident au fond du
la c , devant le village de Passoun ; ce village, bien que
construit dans le même genre que les autres, est sale,
mal bâti, et présente un aspect plus misérable qu’aucun
de ceux que nous avions vus.
Sur toute cette côte, l’eau du lac est chaude, el le
thermomètre s’y élève jusqu’à 33°, 3, tandis que la
température de l’air se maintenait à 24°, 0 . Plongé
dans une source isolée située près du village et a pi. ccxvii.
deux cents pas du lac, le mercure monta jusqu’à 42°;
enfin M. Merkus m’assura qu’on trouve plusieurs petits
cratères fumans dans la montagne qui domine
celle partie du lac : indice certain de l’existence des
feux souterrains qui agissent encore dans celte contrée
à peu de distance de la croûte terrestre.
Les naturels ont coutume de piler leur riz dans de
grosses poutres, sur lesquelles on a pratiqué plusieurs
trous arrondis, à la suite les uns des autres, de sorte
que plusieurs personnes armées chacune d’un pilon
peuvent travailler sur la même poutre. On me fit remarquer
une de ces machines dont les deux extrémités
étaient ornées de deux figures humaines grossière-
sculplées dans le bloc de la poutre; ces deux figures
portaient les attributs des deux sexes fortement prononcés
; l’exécution comme le goût de ces sculptures
me rappelaient ce que j’avais si souvent observé dans
ce genre à la Nouvelle-Zélande. On m’expliqua que
celte machine ne servait qu’en certaines occasions so