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M.irs.
Fcòle,
où sa dernière ressorce eût été de mouiller à la
hâte sur les bas-fonds. Mais, en ce cas même, il y a
dix à parier contre un que toutes ses ancres n ’eussent
pu résister à l’effort des bourrasques qui se succédaient.
Sa perte était donc à peu près assurée. C’est
une preuve de plus que, dans les circonstances ordinaires
de la navigation, un capitaine fera toujours
mieux de pécher par excès de prudence, qu’en accordant
trop de confiance à son estime. Si j ’eusse mis à
la cape, dès le commencement du coup de vent, j ’aurais
perdu quelques heures de bonne ro u te , il est
vrai ; mais je n ’eusse point couru ce danger.
Quoi qu’il en soit, encore une fois échappée à cette
funeste chance, F Astrolabe doubla paisiblement le
cap Trafalgar; elle rangea de très-près la côte d’Espagne,
doubla à quatre beures du soir la tour de Tarifa,
et passa, à cinq heures, à cinq milles au sud du
rocher de Gibraltar. Puis nous fîmes route dans la
Méditerranée, enchantés de ne pas être obligés de
recommencer devant Gibraltar l’ennuyeuse croisière
de 1826.
Le 17, avec un temps charmant, nous filâmes le
long des côtes montueuses du royaume de Grenade.
A onze heures et demie, le cap de Gates fut doublé
à trois ou quatre milles de distance. Désormais notre
navigation était loin d’être solitaire, et la mer nous
offrait de tous côtés des voiles ; les unes s’avancaient
vers le détroit, les autres cinglaient vers l’est; d’autres
enfin se dirigeaient vers les divers ports dont
cette partie de la côte d’Espagne est pourvue.
A dix heures du matin, nous passâmes à trois lieues
au sud de Carthagène. De quatre à six heures du soir,
nous contournâmes la pointe du cap Palos à quatre
ou cinq lieues de distance. Nous devons faire observer
en passant que la comparaison de nos longitudes
d ’hier, d’aujourd’hui et des jours suivans, avec les
relèvemens pris sur les c a rte s, conduirait à penser
que sur la vieille carte de détail du Neptune, comme
sur celle de M. Gauttier, qui n’est qu’une copie de la
première pour cette partie de la côte, le cap Palos
serait situé dix-sept minutes trop à l’est du cap de
Gates. C’est un fait important à signaler à l’attention
des navigateurs pourvus de bonnes montres. Il serait
surtout nécessaire que le navire chargé de faire cette
rectification fit au contraire route du cap Saint-Mar-
tin au cap de Gates, en passant par le cap Palos,
pour décider si les courans n ’ont pas influé sur nos
résultats.
Vers midi, nous doublions le cap Lanau, et au
coucher du soleil nous apercevions les terres d’Yvice
a toute vue dans l’E. S. E. Le 20, le venl nous abandonna
sur la côte N. O. de Majorque, et nous fûmes
réduits à courir des bords dans le canal.
J e résolus de mettre à profit les calmes désespérans
auxquels nous étions livrés, pour exécuter,
dans les journées du 22 et du 23, deux nouvelles expériences
de thermométrographe dans le bassin de
la Méditerranée. En conséquence, cet instrument fut
successivement envoyé à six cents brasses, puis à
trois cents, sans rencontrer le fond. La première
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