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pour lui des descriptions qui lui avaient paru presque
fantastiques, il s’attend à voir soudain paraître autour
de lui les génies, les fées et les goules ; en un mot,
tous les êtres dont les noms se sont naturellement
associés dans son imagination à cette nature étrangère
et somptueuse.
J ’étais convié avec les officiers de l’Astrolabe à un
diner donné par le colonel Styman, où se trouvaient
encore rassemblées toutes les personnes de considération
de la colonie. M. Paape me raconta que le
douyong ci-dessus mentionné avait été pris dans une
pêcherie voisine de son habitation à Hila. Ces animaux
sont rares ; ils habitent les eaux de la mer sur
la côte, et ne se réunissent point par troupes comme
les phoques. Leur cri est une sorte de gémissement
plaintif. 51. Paape me parla en outre d’un poisson
plat très-singulier : son corps est surmonté d ’une
énorme nageoire dorsale qui l’a fait appeler par les
51alais ikan laer (poisson-voile), parce qu’il se sert
en effet de cette nageoire comme d’une voile pour cheminer.
Il nous a été impossible de soupçonner à quelle
espcce d’animal pouvait se rapporter cette description,
attendu que 51. Paape a déclaré qu’il ne voulait
point parler du nautile qu’il connaissait très-bien.
Comme a 1 ordinaire, le ciel a été généralement
chargé, et il y a eu de fréquentes averses. Cette mousson
se distingue évidemment de la suivante par une
atmosphère plus épaisse, des pluies plus abondantes
et une humidité bien plus marquée. Cette réunion de
circonstances contribue à rendre aussi la température
1828.
J u i l i e l .
du pays plus modérée de deux ou trois degrés du
thermomètre centigrade.
A huit heures du m a tin , je me suis rendu à une
revue générale, des troupes de la rtiilice et de la garnison
réunies sur la grande place d’Amboine. Tous
ces hommes sont bien habillés et très-proprement ri. cxltx.
tenus, et ils manoeuvrent avec précision. Cependant
il ne reste plus que quelques compagnies de troupes
régulières, et tout le reste, à l’exception d’une quarantaine
d’Européens, ne se compose que de recrues du
pays, Toute cette milice peut former un corps de six
ou huit cents soldats. Toutefois je crois qu’elle ferait
triste figure si elle avait à se mesurer contre des
troupes européennes, françaises ou anglaises.
J ’étais invité, pour la soirée, à un bal magnifique
donné par les autorités au gouverneur. 51ais un malaise
très-prononcé m’a empêché de m’y rendre; du
reste, l’Astrolabe y a été très-dignement représentée
par six ou sept personnes de son élat-major. Pour
moi, je préfère réserver le peu de forces qui me restent
pour la relâche de Maùado.
Toutes nos dispositions sont faites, et nous serons is.
prêts à partir demain mercredi, jour fixé par 51. 51er-
k u s , s’il est prêt lui-raême. Cependant je ne serais
point fâché qu’il retardât son voyage d’un jour ou
deux, attendu queje suis affecté d’un gros rhume et
d’un violent mal de gorge.
Une lettre de 51. 5Ierkus m’annonce qu’il ne ,6.
pourra point mettre à la voile avant le 18, cc qui me
donnera le temps de me débarrasser un peu de mon