1828. de S. E. et des grains de pluie presque continuels.
24 juin. Vers huit heures du matin, le temps s’éclaircit un
p e u , et M. Pâris put prendre des relèvemens sur le
cap T ab o , l’île Mouhor, sur les divers points de
Guebe, et même sur la petite île Fohou. Cette dernière
est surmontée par un mondrain , tandis que les
terres correspondantes de Guebe sont fort basses.
Les vents du sud, dans l’après-midi, m’ont contraint
à courir des bordées à l’ouest de Guebe. Le
ciel s’est tout-à-fait dégagé, et nous avons aperçu les
hautes montagnes de Guilolo dans l’ouest du cap
Tabo. Il m’aurait été bien agréable d ’aller au mouillage
de Fohou; mais l’état actuel de l’équipage me
défend d’y songer.
A onze heures du soir, le domestique Sper est
mort des suites de sa dyssenterie. Ce jeune homme
avait aussi provoqué sa perte par les excès inouïs qu’il
avait faits sous le rapport des alimens.
25. Vers sept heures du matin, la vigie a signalé un
groupe d’îles dans le S. O .; nous avons gouverné
dessus; et à dix heures, nous n’en étions pas à plus
de un ou deux milles. Nous avons compté sept ou
huit ilô ts , tous b a s , boisés et groupés tres-près les
uns des autres. On voyait confusément au travers
des nuages des morceaux de Guilolo , près de la
Pointe-aux-Cocos.
A trois heures et demie, nous avons commencé
à voir de dessus la grande vergue le double sommet
de Pisang, à quarante-cinq milles de distance environ.
Cette île est vraiment précieuse, comme reconnaissance,
pour la navigation de cette partie des Moluques.
Nous sommes, pour ainsi dire, obligés de disputer
au vent le terrain pouce à pouce, et cette navigation
exige une activité continuelle pour profiter de chaque
variation dans la brise ; mais aussi la vue des terres,
le calme des eaux, et l’absence des gros temps, en
adoucissent bien les ennuis.
Nous approchons lentement du cône de Pisang,
tandis que nous laissons à l’ouest les grandes îles
Dammer et les îles plus petites de Gourong, à six ou
sept milles de distance. Vers huit heures du matin,
on a vu une petite pirogue sous voiles, dans le S. E . ,
à trois ou quatre milles ; elle a continué sa route
sans s’occuper de nous.
Durant toute la nuit du 26 au 27, qui a été du reste
très-belle, une légère brise de S. et de S. S. E. nous
a forcés de prolonger à six ou sept milles au nord les
îles Pisang, Lawn, Passage et Kekek, sans pouvoir
passer entre les deux premières, comme j’en avais le
dessein.
A huit heures du matin, M. Jacquinot observait
des angles horaires, précisément au sud et à neuf
milles du rocher situé à l’est des îles Gourong. Nous
distinguions parfaitement alors toutes les îles de la
veille, et en outre celles de Gourong, Gass, Loulds-
song, les sommets d’Oby et un grand piton dans le
N. O . , qui appartient sans doute à Guilolo et doit
être très-voisin de Balchian.
Nous nous dirigeâmes vers le détroit formé par
¡ 8 2 S.
Juin.