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 24 juin.  Vers huit  heures  du matin,  le  temps  s’éclaircit  un  
 p e u ,  et M.  Pâris  put  prendre  des  relèvemens  sur  le  
 cap  T ab o ,  l’île  Mouhor,  sur  les  divers  points  de  
 Guebe,  et  même  sur  la  petite  île  Fohou.  Cette  dernière  
 est surmontée  par un mondrain ,  tandis  que  les  
 terres  correspondantes  de Guebe sont fort basses. 
 Les  vents  du  sud,  dans  l’après-midi,  m’ont  contraint  
 à  courir  des  bordées  à  l’ouest  de  Guebe.  Le  
 ciel s’est tout-à-fait dégagé,  et nous  avons  aperçu  les  
 hautes  montagnes  de  Guilolo  dans  l’ouest  du  cap  
 Tabo.  Il m’aurait  été  bien  agréable  d ’aller  au mouillage  
 de  Fohou;  mais  l’état  actuel  de  l’équipage  me  
 défend  d’y  songer. 
 A  onze  heures  du  soir,  le  domestique  Sper  est  
 mort  des  suites  de  sa  dyssenterie.  Ce jeune  homme  
 avait aussi provoqué sa perte par les excès inouïs  qu’il  
 avait  faits sous le rapport des alimens. 
 25.  Vers  sept  heures  du  matin,  la  vigie a  signalé  un  
 groupe  d’îles  dans  le  S.  O .;  nous  avons  gouverné  
 dessus;  et  à  dix  heures,  nous n’en étions pas à  plus  
 de  un  ou  deux  milles.  Nous  avons  compté  sept  ou  
 huit  ilô ts ,  tous  b a s ,  boisés  et  groupés  tres-près  les  
 uns  des  autres.  On  voyait  confusément  au  travers  
 des  nuages  des  morceaux  de  Guilolo ,  près  de  la  
 Pointe-aux-Cocos. 
 A  trois  heures  et  demie,  nous  avons  commencé  
 à  voir  de  dessus  la grande  vergue  le  double  sommet  
 de Pisang,  à quarante-cinq milles de distance environ.  
 Cette  île  est  vraiment  précieuse,  comme  reconnaissance, 
   pour  la  navigation  de  cette  partie  des  Moluques. 
 Nous  sommes,  pour ainsi dire,  obligés  de disputer  
 au vent  le  terrain pouce à  pouce,  et  cette  navigation  
 exige une activité continuelle pour profiter de chaque  
 variation  dans la brise ;  mais  aussi  la  vue des terres,  
 le  calme  des  eaux,  et  l’absence  des  gros  temps,  en  
 adoucissent bien les ennuis. 
 Nous  approchons  lentement  du  cône  de  Pisang,  
 tandis  que  nous  laissons  à  l’ouest  les  grandes  îles  
 Dammer et les îles plus  petites de Gourong,  à six ou  
 sept milles  de  distance.  Vers  huit  heures  du  matin,  
 on a  vu une petite pirogue sous voiles,  dans le S.  E . ,  
 à  trois  ou  quatre  milles  ;  elle  a  continué  sa  route  
 sans  s’occuper de nous. 
 Durant toute la nuit du 26 au  27, qui a été du reste  
 très-belle,  une légère  brise de  S.  et  de S.  S.  E.  nous  
 a forcés  de prolonger à six  ou sept milles  au nord  les  
 îles  Pisang,  Lawn,  Passage  et  Kekek,  sans  pouvoir  
 passer entre les deux  premières,  comme  j’en  avais  le  
 dessein. 
 A  huit  heures  du  matin,  M.  Jacquinot  observait  
 des  angles  horaires,  précisément  au  sud  et  à  neuf  
 milles  du  rocher situé à l’est des  îles Gourong.  Nous  
 distinguions  parfaitement  alors  toutes  les  îles  de  la  
 veille,  et en outre celles de Gourong,  Gass,  Loulds-  
 song,  les sommets  d’Oby  et  un  grand  piton  dans  le  
 N.  O . ,  qui  appartient  sans  doute  à  Guilolo  et  doit  
 être  très-voisin  de Balchian. 
 Nous  nous  dirigeâmes  vers  le  détroit  formé  par 
 ¡ 8 2 S. 
 Juin.